Depuis que le premier tome de la Balade de Yaya a été chroniqué ici début mars 2011, la série a collectionné les prix, séduisants autant les collégiens de la Somme que les élèves nivernais de l'école élémentaire ou les jeunes fréquentant le réseau des bibliothèques issu des mouvements catholiques (prix Livrentête) et les professionnels du prix Millepages.
Dans le deuxième tome les deux petits héros ont réussi à quitter Shanghai et Zhu qui les séquestrait. Les gens d'un cirque qu'ils rencontrent au volume suivant sont pour eux prévenants, mais un pêcheur dérobe à Yaya son trésor. Comme dans les bons feuilletons chaque volume se termine par un suspense et dans ce tome les deux jeunes héros dérivent dans la barque de leur voleur sans la présence d'aucun adulte à leur côté.
À partir du quatrième tome on assiste à la montée en puissance de Yaya dans les initiatives ; la dimension de voyage initiatique pour l'héroïne s'est accentuée. Tuduo, dont la personnalité rappelle San Mao (Trois Cheveux, héros extrêmement populaire de la bande dessinée chinoise du milieu du XXe siècle), montre les limites de ses habiletés et se voit alité en tombant malade de la dengue dans le volume cinq. Ayant réussi avec une jeune femme Chan à fuir l'îlot, où elle devait remonter des coquillages contenant des perles pour le compte d'un patron imposant le travail forcé à ses ouvrières, Yaya ne s'attend pas à être victime d'un danger venu d'une personne en qui elle a mis sa confiance.
Il est possible que Yaya et Tuduo soient définitivement séparés pour les tomes six à huit et ne se retrouvent que dans le neuvième et dernier volume. Pipo l'oiseau narrateur n'apporte plus dans ce volume sa touche habituelle d'humour, comme pour souligner que les dangers n'ont jamais été aussi importants. Avec de trois à six images par page dans un format à l'italienne, les couleurs lumineuses attirent l'oeil et une dominante de couleurs est propre aux pages concernant une même action. le lecteur âgé de sept à huit ans ne risque pas d'être déstabilisé par la mise en pages et si le contenu du récit est dramatique, il est présenté de façon distanciée et le style du graphisme ne prend jamais des aspects terrifiants tout en valorisant la succession des sentiments qui agite l'esprit des héros. le style du dessin rappelle toujours celui de
Hayao Miyazaki un des maîtres du manga.
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