Les tunnels de la taupe sont écrasés par les roues,
Les œufs de l’alouette dispersés, leur propriétaire envolée,
Et le sapeur-mineur descelle le foyer du hérisson à grands coups.
L’escargot se rétracte sous l’horrible poussée
Mais en vain ; il est écrasé par le rebord de la jante malsaine.
Le lombric demande ce qu’il entend là-haut dans la mêlée
Et s’enfonce dans le sol pour ne plus voir cette lugubre scène,
Et il se croit en sécurité…
(Thomas Hardy sur le carnage des petits animaux dans les quelque soixante-dix champs où se livra la bataille de Waterloo)
... comment survivre à la longue et difficile traversée de l’adolescence, que nous entreprenons sans véritable connaissance de nous-mêmes ? « Le moi n’est pas ce qui compte le plus », m’avait un jour murmuré Olive Lawrence.
Quand on est jeune, on est moins gêné par la réalité de sa situation qu’effrayé à l’idée que d’autres la découvrent et nous jugent.
Les guerres ne sont pas glorieuses.
N'oubliez jamais : votre histoire n'est qu'une histoire parmi d'autres, pas nécessairement la plus importante. Le moi n'est pas ce qui compte le plus.
Quand on grandit dans l’incertitude, on ne s’embarrasse pas des gens plus d’une journée, voire plus d’une heure. On ne se préoccupe pas de savoir ce qu’il convient ou conviendrait de se rappeler à leur sujet. On ne peut compter que sur soi-même. Je mis donc longtemps à apprivoiser le passé et à reconstruire des repères qui me permettent de l’interpréter.
N'oubliez jamais : votre histoire n'est qu'une histoire parmi tant d'autres, pas nécessairement la plus importante. Le moi n'est pas ce qui compte le plus.
Je n'avais pas le permis, mais j'avais une voiture. Je gardai les chiens avec moi et traversai la ville en direction de Mill Hill.
Certains soirs, dans l'ombre de mon jardin clos assailli par une tempête d'octobre, je sens les murs qui frissonnent en détournant au-dessus de moi le vent de la côte est, et j'ai le sentiment que rien ne peut envahir ou rompre la solitude que j'ai trouvée dans cette tiède obscurité. Comme si elle me mettait à l'abri du passé, où persiste la peur de voir le visage du Papillon de nuit éclairé par la lueur du radiateur à gaz, tandis que je multiplie les questions dans l'espoir de forcer une porte inconnue. Où je réveille le souvenir d'une fille aimée à l'adolescence. Bien qu'il s'agisse d'une époque que je sonde rarement.
Une personne peut vivre en de multiples endroits et mourir partout.