Ombres sur la Tamise

Premier livre lu de cet auteur, choisi au hasard, j'en ressors dépitée, interloquée... Pas sûre d'avoir tout compris et même pas sûre d'avoir compris du tout. Sensation donc très étrange.
Le début du livre m'a intéressée... il s'agit de deux enfants plutôt adolescents, un frère et une soeur, abandonnés par leurs parents d'une certaine manière. le père est appelé en mission à Singapour et la mère doit le rejoindre. Les enfants eux doivent rester à Londres. On sent rapidement un nuage (assez clair) de mystère et de contexte d'après guerre dans l'empire britannique, je n'en dis pas plus.
Donc cette partie qui débute le roman est curieuse et j'ai attendu une suite toute aussi voire plus curieuse et mystérieuse ou à suspens.
En attendant, j'ai lu des dizaines de pages (deux centaines peut être) qui m'ont emmenée voguer sur la Tamise et sur des trafics de lévriers (les chiens). Là, je n'ai pas pu suivre. Tout ce qui touche aux trafics d'animaux me débecte, donc n'en voyant pas l'intérêt ni de lien avec ce qui précédait, j'ai zappé, ce qui m'arrive très rarement de zapper... Finalement je suis arrivée à une nième partie du livre... le héros, donc le fils abandonné du début, tente de retrouver les traces de sa mère, donc sa mémoire, donc son identité. Et, à partir de là, le livre redevient intéressant. Mais, à nouveau enlisement... et perte d'intérêt.
Voilà, je suis dans l'incapacité de faire une synthèse de cette lecture. Ce dont je suis sûre c'est que je ne retenterai pas un roman de cet auteur sauf SAUF si l'un de vous me convainc de changer d'avis...

Londres, période de l'immédiate après-guerre, 2 adolescents sont confiés à un personnage énigmatique, par leur parents qui décident d'un séjour temporaire à l'étranger pour des raisons professionnelles . Tout semble augurer d'un récit centré sur la question de la filiation et de la difficulté d'être un adulte en devenir dans un monde en ruines. Pourtant le livre dévie, glisse de manière peu convaincante vers la description de personnages secondaires peu incarnés, par le biais d'une trame dramaturgique confuse et désarticulée à partir de laquelle on peine à appréhender réellement, ce qui advient aux deux jeunes gens.
Dans sa seconde partie le livre parvient ça et là à saisir de beaux moments notamment sur la jeunesse de la mère mais retombe assez rapidement dans l'ornière d'un récit décousu entrainant avec lui le lecteur vaincu par l'ennui.

Ca commence épatamment bien dans une ambiance quasi modianesque. L'auteur (qui restera jusqu'au bout un personnage dont on ne sait rien) se rappelle les années d'après guerre, quand ses parents les ont abandonnés, sa soeur et lui, sans explications, à deux personnages incertains, impliqués dans d'obscures trafics (dont une partie excellente sur le trafic de lévriers), protégeant et exploitant tout à la fois ces deux adolescents perdus, les emmenant dans des ambiances glauques et dérangeantes. Curieuse éducation au sein d'une permissivité, d'une étrangeté où tous deux s'épanouissent plutôt.

Puis cela dérive peu à peu vers la recherche d ‘une explication sur cet abandon, il s'avère que la mère était une espionne qui priorisait son travail sur ses enfants.

Cela devient assez fumeux, les personnages sont à peine plus qu'ébauchés : des ombres sur la Tamise. Michael Ondaatje décide de nous laisser dans le même flou mystérieux que son narrateur, les réponses ne sont pas toutes là, c'est assez frustrant et a tourné pour moi à l'ennui dans le dernier tiers.

J'ai eu beaucoup de mal à " entrer" dans ce livre, où la narration suit, non pas la chronologie, mais les souvenirs de l'auteur, ce qui est, certes, dans son intention; mais , pour ma part, je n'ai pas réussi à le suivre dans ses méandres intérieurs, pleins d'ombres, comme le dit le titre !!!
Et la traduction est lourde, souvent maladroite : je butais sur des phrases confuses , ce qui ne m'a vraiment pas aidée ....