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Citations sur GrandMèreDixNeuf et le secret du Soviétique (19)

Cette fraîcheur marine apportait avec elle une profusion d'odeurs dont on ne pouvait comprendre le mélange qu'en gardant les yeux fermés, un mélange qui ressemblait à un carnaval de couleurs - les mangues encore bonnes et vert tendre pendues dans les arbres, les mangues à moitié mangées par les chauves-souris, l'odeur verte du sape-sape, la poudre qui enveloppait les goyaves sur le point de tomber, le mélange de l'odeur du pitanguier et celle du néflier, odeurs de la brousse mêlées à celles des poules et des cochons, le cri des perroquets et des chiens, deux ou trois tirs d'AK-47, une radio oubliée par quelqu'un à l'heure des infos en langues nationales, le bruit des gens qui couraient pour arriver à la maison ou au moins quelque part où s'abriter de la pluie et même, si l'heure était avancée, les rumeurs de la boulangerie de la rue derrière où on commençait à travailler très tôt et pendant toute la nuit, pour être sûr que le pain du lendemain arriverait chaud chez ceux qui avait dormi toute la nuit. Ce qui veut dire que l'odeur de la pluie est quelque chose de difficile à faire comprendre à ceux qui ne connaissent pas la salle de bain de la maison de GrandMèreAgnette.
- Tu dors ou quoi ? ils m'ont demandé.
- Ferme-la. Je suis en train de mettre la pluie dans mes pensées.
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L'explosion réveilla même les oiseaux endormis dans les arbres et les lents poissons de la mer - et fit apparaître des couleurs d'un carnaval jamais vu, jaune mêlé de rouge faisant semblant d'être orange dans un vert bleuté, des brillances imitant l'éclat des étoiles couchées dans le ciel et un bruit de guerre du genre de celui que font les avions MiG. Finalement c'était une explosion jolie parce qu'elle se prolongeait dans les bruits des belles couleurs que nos yeux voyaient pour ne plus jamais les oublier.
(incipit)
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Mes pieds connaissent la vérité que ressent mon cœur quand mes oreilles sourient.
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Le CamaradeBotardov est arrivé après déjeuner, tout transpirant et puant. Il ne le savais pas, mais GrandMèreDixNeuf préférait qu'il vienne lui rendre visite le soir après 18 heures, une fois douché et les aisselles lavées, parce que s'il y a une façon de savoir si le CamaradeBotardov n'est pas loin, cette façon s'appelle puanteur soviétique. Ou simplement "puanteurov" comme disait le camarade TroisQuatorze.
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Les adultes oublient toujours, quand il y a des problèmes, que nous [les enfants] pouvons aider à les résoudre.
p 111
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Même si tu ne me vois pas, je ne suis pas loin. La vie est faite d'un tas de choses qu'on ne sait pas expliquer, mais qui sont bien là.
p 81
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– GrandMère, ils vont dexploser toutes les maisons, n’est-ce pas ?
– On dit exploser, mon petit, ne parle pas comme ça, les gens vont penser que tu ne sais pas parler portugais.
– Mais j’aime dire « dexploser », on dirait un mot qui éclate, exploser, c’est comme une flamme trop faible.
– D’accord, mais dis-les seulement à la maison, ces mots inventés. (p. 117)
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– Dix ans qu’il est là et il n’a toujours pas appris le portugais d’Angola. Ces Soviétiques sont la honte du socialisme linguistique, a dit GrandMèreCatarina.
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C’était la façon du CamaradeBotardov, trois coups, un peu allongés.

-GrandMèreGnette, pouvoir ouvrir, c’est moi, Bilhardov. Pleuvoir beaucoup dehors.

-Dix ans qu’il est là et il n’a toujours pas appris le portugais d’Angola. Ces Soviétiques sont la honte du socialisme linguistique, a dit GrandMèreCatarina.

Tandis qu’il entrait ruisselant de pluie et serrait la main de GrandMèreAgnette, nous nous sommes assis sur les marches de l’escalier comme pour assister à une séance de cinéma.

-Botard, minine.

-Botard, comrad, l’avons-nous imité, sous le regard courroucé de GrandMère.

Là-bas, dans le pays du CamaradeBotardov, il doit vraiment faire très froid parce qu’il avait la mauvaise habitude de ne jamais quitter une grosse veste épaisse qui accentuait son odeur de sueur aigre, au point que si le vent soufflait dans notre direction, on savait que Botardov allait arriver.

-Enlevez-moi cette veste, on dirait un ours. Il ne vous manque plus que des griffes et un poisson cru entre les dents, rigolait GrandMèreCatarina.

Le CamaradeBotardov riait bêtement. Et regardait GrandMèreAgnette qui ne savait pas bien ou regarder. Nous ne partions pas de là, nous aimions assister à ces scènes comme si c’était un feuilleton en vrai.

-Pas boisson chaude?

-Un thé? a demandé GrandMèreAgnette.

-Ce qu’il veut, c’est un alcool. Dis-lui qu’ici ce n’est pas le bard de SenhorTuarles.

-Descolpe?

-Le portugais angolais de CamaradeBotardov était vraiment très drôle, mais nous avions réussi à le décoder. Il disait « descolpe » pour dire « desculpa » (pardon) quand il n’avait pas compris quelque chose, « minine » c’était « meninos » (enfants), et il aimait dire « botard », ce qui faisait partie des choses qu’il faisait ou utilisait.
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– EcumeDeMer dit que, s’il n’y avait pas les étoiles, le ciel ne bougerait pas ni rien, ce serait un endroit sans intérêt qu’on ne regarderait même pas.
– Je crois que ce n’est pas vraiment ce qu’il a dit.
– Quelque chose comme ça. Il faut dire qu’il parle n’importe comment.
– Sauf qu’il parle n’importe comment en cubain alors que nous on parle n’importe comment seulement en angolais. (p. 121)
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