Doit-on lire «
Antimanuel de philosophie » ?
La philosophie occupe l'homme depuis fort, fort longtemps.
Au temps des cavernes, l'homme mythonnait de bons petits plats et s'adonnait à des guerres destructrices pour piquer du feu à cette occasion.
Après des siècles de philosophie, lorsqu'un allumé demande du feu pour allumer un pétard, ça fait au pire un meurtre au lieu d'une guerre : c'est le progrès de la sagesse.
De l'utilité ou de la nécessité de cette lecture, on peut s'interroger.
Pour les étudiants en terminale de filière technique, indéniablement c'est un livre utile puisqu'écrit sur mesure pour eux.
Michel Onfray couvre le programme de philosophie (de 2001 du moins et pour l'éducation nationale, en ce qui concerne les programmes, « le changement c'est tout le temps ») à travers trois grandes questions : « Qu'est-ce que l'homme ? », « Comment vivre ensemble ? » et « Que peut-on savoir ? »
Chacune de ces questions est astucieusement découpée en trois parties, par exemple pour la dernière : « La conscience », « La raison » et « La vérité ».
Et chaque partie est découpée en trois sous-parties, dont quelques-unes à l'évocation accrocheuse comme « La cuite, l'horoscope et le raisonnable » pour parler de la raison.
Pour quiconque a envie de s'intéresser à la philosophie, sans y connaître grand-chose, la réponse sera positive également.
Pour chaque « chapitre »,
Michel Onfray expose des idées de manière claire à l'aide d'un vocabulaire très abordable.
Ensuite quelques extraits de textes de philosophes variés sont présentés sur la notion abordée.
Quant à la nécessité de cette lecture, toujours pour nos étudiants de terminale de lycée technique, rappelons que ceux-ci sont déjà dotés d'un professeur de philosophie payé par l'éducation nationale.
Sauf pour quelques cas particuliers (postes non pourvus, absence prolongée du dit professeur, incompétence hautement improbable mais toujours possible) ces lycéens peuvent tout autant suivre l'enseignement proposé au lieu d'en profiter pour sécher les cours.
Ce livre étant une sorte de medley du genre, toute autre personne, s'intéressant simplement à la philosophie, ne perdrait rien à aller visiter directement les auteurs auxquels il est fait référence dans le livre.
Quoique, le point de vue moderne, la clarté de ce qui est exposé ici, en fait à coup sûr une lecture suffisante pour beaucoup.
La diversité des auteurs cités et les explications sur le contexte dans lequel ils ont écrit, en fait une source de choix pour s'orienter par la suite si on le souhaite.
En conclusion, à la lecture de ce livre, j'ai appris que je n'avais plus dix-huit ans, que j'avais beaucoup réfléchi depuis mais que je suis une bille en matière de philosophe.
Nécessaire pour moi dans son utilité, le temps des devoirs étant passé.
La nostalgie de cette chanson me vient du film « Mina Tanenbaum » et d'une copine, grande fan :
« […]
Il venait d'avoir 18 ans
Ça le rendait presqu' insolent
De certitude
Et pendant qu'il se rhabillait
Déjà vaincue, je retrouvais
Ma solitude
[…]
J'ai mis de l'ordre à mes cheveux
Un peu plus de noir sur mes yeux
Par habitude
J'avais oublié simplement
Que j'avais deux fois 18 ans. »
(Extrait de « Il venait d'avoir 18 ans » de Dalida : https://www.youtube.com/watch?v=zy¤££¤25Doit-on 14¤££¤)