Je n'ai lu que les pages où
Onfray parle de la crise sanitaire. Elles sont suffisamment scandaleuses pour devoir les décoder brièvement à l'usage des personnes qui pourraient s'émouvoir ou pire se culpabiliser suite aux injures de ce « philosophe » sophiste.
Situons brièvement l'auteur. Il n'a aucune colonne vertébrale et se proclame tour à tour philosophe épicurien, nitzchéen…et aujourd'hui proudhonien. Il n'est évidemment pas certain que ces illustres prédécesseurs verraient comme une digne filiation de leur oeuvre d'atterrir dans les paniers d'un hygiéniste forcené et malveillant chef du parti des « tanksèpamwa ».
Pour lui, les non vaccinés forment une cohorte d'ennemis de la fraternité qui ne pensent qu'à eux-mêmes et qui sont totalement abrutis, le tout étayé par des arguments stupides et contre productifs.
Les 2 exemples les plus drôles, c'est tous les non vaccinés qui sont des tenants de la naturopathie, du chamanisme et autres balivernes.
La naturopathie, je me suis renseigné, je la pratiquais sans le savoir. Ca consiste à mener une vie saine pour aider le corps à rester sain (boire plus d'eau que d'alcool, marcher, dormir suffisamment…). Ca ne contredit en rien la nécessité de se soigner en cas de besoin.
Il est possible qu'en bon sophiste, il réinvente le sens du mot : humain qui préfère brouter de l'herbe que de prendre des antibiotiques quand il a une pneumonie. Peut-être même le pense t'il car, plus loin dans le texte, il décrète que nous sommes ignorants de TOUT même des lois de l'hygiène corporelle… qui sont pourtant un pilier essentiel de la naturopathie.
Si même nous retenions la seconde définition, il n'en serait pas pour autant inutile de recommander la consommation de citron au marin atteint du scorbut.
Avec le chamanisme, il s'aventure à dénigrer un savoir qui lui est totalement inconnu. A nous aussi d'ailleurs. Son mépris envers une culture qui nous est par définition inaccessible tant la représentation du monde diffère entre nos continents trahit l'obstacle insurmontable que représente pour son esprit la possibilité de l'existence d'un savoir, d'une
sagesse voire d'une vérité située au delà des bornes qui limitent son étroite pensée. Il n'oublie pas ensuite de railler les chackras. L'Inde après l'Asie septentrionale, et là où dans l'antiquité Protagoras aurait professé le relativisme
Onfray lui convoque le racisme en affirmant la supériorité culturelle de l'Occident.
Il nous explique ensuite que notre obscurantisme résulte de notre écoute exclusive des manipulateurs, ensemble dans lequel il englobe tout le monde sans exception : le gouvernement, les journalistes, les médecins,…J'en déduis qu'il ne fallait écouter personne et suivre aveuglément les directives morales d'un homme aussi qualifié en génétique qu'un pingouin en matière de volcanologie.
Il ne faut pas s'y tromper, l'homme n'est plus très loin de la folie, il se prend pour Dieu et nous ouvre en conséquence une possibilité de rédemption. Nous n'avons pas décidé de notre propre chef, nous avons été les oreilles trop crédules de pharisiens aux langues perfides. Il est encore possible de se sauver en acceptant la sainte injection.
Il est en réalité si méchant qu'il prétend avoir rencontré une vieille dame qui croyait avoir vomi son estomac, il s'en moque et insinue qu'elle est représentative du niveau intellectuel des non vaccinés. Elle pratiquait peut être une forme d'humour, comme un étudiant qui a trop bu dirait en revenant des wc « ça va pas j'ai chié mes tripes ». L'erreur de cette dame est sans doute de n'avoir pas compris qu'un inquisiteur à la recherche d'arguments n'accède jamais au second degré ou alors elle était réellement en état de déficience mentale et la raillerie n'est pas de mise.
La plupart d'entre nous ont écouté de nombreuses sources dont les maudits du système : les prof Montagnié ,Raout et Perronne, Mme Henrion-Caude…et tenu compte dans notre décision des éléments qu'ils ont développé. Ils ont voulu observer les 2 faces du miroir mais aucun d'eux n'a jamais adopté une position anti vaccin.
Je me suis surtout posé des questions quand j'ai vu tous ces scientifiques de très haut niveau ayant occupé avec succès des fonctions prestigieuses et reconnus internationalement par leur pairs être subitement traités de charlatans et de débiles mentaux.
Même en étant complotiste, j'ai du mal à croire qu'on attribue vraiment le prix nobel a un crétin et qu'on sélectionne la lie des scientifiques pour les placer à la tête des centres de recherches. Il faut quand même avouer que, sauf à envisager un mauvais coup des Russes, c'est peu probable.
L'auteur convoque alors son éminent savoir scientifique et invite Pasteur à la table de Pfitzer. Pour lui, aucune différence, douter du second, c'est renier le premier. Il parle même de négationisme. Ce mot n'ayant qu'un sens « nier le génocide des Juifs », je lui laisserai assumer seul la honte de ses propos.
Désormais en roue libre totale, il écrit, je le cite que ne pas se vacciner c'est « tuer, violer, tabasser, massacrer, exterminer ». Outre l'usage intempestif du dictionnaire des synonymes, on sent là l'expérience de la vraie vie dont il se pare à tout instant. N'est-il pas fils de la nature par son père ouvrier agricole resté fils du peuple par sa belle soeur cantinière comme il se plaît à le répéter à l'infini ne réalisant même plus qu'il est devenu le singe de sa propre caricature.
Sa méchanceté déjà entrevue plus avant resurgit, sait-il vraiment ce qu'est un viol ou un passage à tabac qui vous laisse tétraplégique ? Bien sûr que non, donc ça équivaut à croiser un non vacciné pour le parti des tanksèpamwa. J'ai une pensée douloureuse en pensant qu'une victime réelle d'un acte de barbarie doit se sentir profondément niée face à cette incroyable absence d'empathie.
Pour se justifier, il feint d'ignorer que le vaccin n'empêche pas la transmission et en déduit que nous tuons de sang froid et dans un but précis : eugénistes de nature, nous voulons éliminer les faibles.
Selon lui, quand le lion chasse, il pense qu'il doit tuer les vieux animaux pour fortifier le troupeau et il fait le parallèle avec notre volonté du tuer les vieux pour assainir la société.
Mais il se trompe. le lion ne pense rien, il a faim et il tuera la proie la plus facile à tuer sans aucune autre considération. Ce sera souvent la plus vieille mais bien que très rarement parfois aussi la plus jeune. Son lion penseur raisonne en vérité à sa mode. Il veut manger en faisant le moins d'effort possible et craint de se blesser donc il attaque les faibles.
Onfray a peur du virus et il veut vivre sans contrainte, il attaque donc l'ensemble du troupeau en sachant qu'un certain nombre de jeunes pâtiront lourdement d'effets secondaires. A partir de quel nombre de boomers sauvés se donne t'il le droit de sacrifier un jeune ?
Une mauvaise bile noire continue d'irriguer la plume du philosophe qui bien sûr hurle au nazisme.
Son raisonnement est une analogie que pourrait démonter le premier idiot de passage. Les nazis tuaient les handicapés…nous tuons les vieux…donc, laissez passer le boeuf c'est de la vache : ne pas se vacciner revient à adopter sans le savoir le fondement de la doctrine nazie.
Une fois encore
Onfray se ridiculise. L'histoire peut effectivement se répéter mais sous une forme différente tout aussi atrocement parfois mais en s'incrustant dans son époque qui est le terreau où elle germe.
Pour les nazis, la société est le bien suprême et ils la voient comme un corps au sens biologique du terme. L'individu est une cellule de ce corps, il sera donc éliminé sans état d'âme s'il est jugé malsain comme on le ferait d'une cellule cancéreuse. L'horreur a été commise sans mauvaise conscience, la préservation du corps social comme entité justifiait le sacrifice de certains individus.
Le contexte est aujourd'hui à l'exact opposé, c'est l'individu qui est le bien suprême. le danger ne réside pas dans la présence de supposés eugénistes qui se contaminent volontairement en vue de purifier un corps social qui n'existe plus.
Le véritable danger, c'est l'individu prêt à tout pour survivre quand il se sent menacé, même à tuer les cellules saines. En l'espèce quelques jeunes dont le souvenir ne perturbera ni sa quiétude ni sa bonne conscience, préférant compter les vieux qu'il a ravi à la loi naturelle pour y substituer quelques adolescents en hommage sacrificiel.
Après l'accusation calomnieuse de l'ennemi, il nous dit préférer les valeurs chevaleresques et nous les recommande chaudement.
Personne ne peut imaginer
Onfray enfourchant un cheval et traversant des terres ravagées par la peste pour aller combattre un ennemi armé et prêt à en découdre.
Ce sont donc d'autres valeurs que revendique notre hypocondriaque. L'amour courtois est bien évidemment sans rapport avec notre sujet. Il ne reste donc que l'honneur.
L'honneur chevaleresque est une étrange conception des valeurs pour laquelle l'honneur ne résulte pas de ce que nous faisons mais bien de ce qu'on dit de nous. Vous pouvez tromper, voler, mentir…votre honneur n'est atteint que si quelqu'un vous en accuse. L'accusation seule suffit, peu importe qu'elle soit justifiée ou non. C'est le point d'honneur qui vous oblige au duel.
En se revendiquant des valeurs chevaleresques,
Onfray ignore qu'il s'engage dans un monde d'hommes virils où ses mines de pucelle terrifiée lui auraient valu un solide mépris et où ses imprécations délirantes l'auraient conduit au duel, le vrai, celui des chevaliers pas des plumitifs ou, plus probablement à présenter publiquement de honteuses excuses, procédure mise en place par les chevaliers pour n'avoir pas à rosser les
Onfray de l'époque.
Rappelons lui enfin que la chevalerie ne concernait que la noblesse et n'a eu cours qu'en occident. Il pense appartenir à une classe supérieure comme en témoigne dans d'autres articles son expression de « petit peuple » quand les nobles parlaient du « bon peuple », il se sent donc concerné.
Ce n'est pas notre cas, nous appartenons au peuple et il ne nous vient pas à l'idée de vouloir nous en extraire pour nous regarder comme un mouton à 5 pattes. Nous sommes le peuple et nous n'avons pas besoin d'adjectifs : bon, petit, misérable que sais-je pour savoir qui nous sommes.
Sa bouffée délirante ayant atteint son paroxysme, il revient à lui après avoir vomi un chiffre : la covid c'est 5 millions de morts, nous y participons, lui préfère protéger ses semblables.
5 millions, c'est 0,07% de la population mondiale et ce ne sont pas uniquement des morts de la covid parmi eux beaucoup sont morts avec la covid, ce qui est différent. Ne demandons pas de nuance à un propagandiste, ce serait contraire à son intérêt.
Vous voulez protéger votre semblable. Mais qui donc ? L'adolescent que vous voulez injecter de force en fait-il partie ?