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EAN : 9782221219546
128 pages
Robert Laffont (06/09/2018)
3.53/5   75 notes
Résumé :
Le philosophe, victime d'un accident vasculaire cérébral en janvier 2018, relate les conditions de son hospitalisation, sa plongée dans l'inconscience et les réactions de son entourage. Dans un second temps, il évoque son expérience de la mort : son infarctus à l'âge de 27 ans, la disparition de son épouse et celle de son père, ainsi que la souffrance qui s'en est suivie.
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Dans ce court manifeste, Michel Onfray livre ses réflexions suite à son AVC. Ballotté de médecins en médecins pour rien puisqu'aucun de ces Hippocrate ne mettra le doigt sur l'AVC, l'homme passera plusieurs jours la tête bourdonnante au bord du vertige. Quand, enfin, l'AVC sera diagnostiqué, aucun de ces médecins ne reconnaîtra l'erreur, Hippocrate serrant la main à l'hypocrisie, la conscience va bon train, tous plus orgueilleux les uns que les autres, oubliant surtout que derrière un diagnostique, il y a un être humain.
Michel Onfray en homme philosophe redessinera le monde tel qu'il lui apparaît du haut de son hospitalisation. Il dissèque les amis qui se font la mâle quand vous allez mal (« Si la maladie nous apprend des choses sur nous, elle nous en apprend aussi et, hélas, surtout, beaucoup sur les autres ! »), la mort qui le hante allant jusqu'à comparer notre circulation automobile à un funeste cortège de cercueils ambulants, l'amour avec son épouse décédée, ne conférant à la vie de sens que dans l'attention portée à l'autre et non à soi-même. le tout est très clair, très imagé laissant la part belle aux questionnements, à l'éveil de la conscience, à l'empathie aussi puisqu'on ne porte pas un regard aussi aiguisé et sombre sur la vie sans en souffrir. En fin de compte, un court voyage dans les courbes de la mélancolie pour lequel un deuil s'impose quand la déception accompagne les pas de la douleur et de la clairvoyance.
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Michel Onfray a écrit le contenu de ce livre "à chaud" avec son iPhone, sur son lit d'hôpital. Il a fait le choix de ne rien retoucher de ce qu'il a inscrit, pensé à ces instants. Il relate son AVC et comment plusieurs médecins et spécialistes sont passés "à côté", la vie sauve qu'il doit à la notoriété qui aide à passer des examens décisifs dans la journée alors que pour tout un chacun il faut se résoudre à attendre plusieurs jours. On ne les a pas toujours.

Dans un premier temps, je l'ai trouvé vraiment sévère avec le corps médical (nous connaissons tous la situation de l'hôpital public. Qui n'a pas dans sa famille, ses connaissances, un infirmier, une anesthésiste, ou tout autre spécialiste qui nous en raconte "de bonnes", souvent à la limite de l'invraisemblable ?). On réclame l'indulgence. Mais quand cela nous concerne, ce n'est pas tout aussi simple. Alors, réflexion faite, je comprends sa colère : ce n'est pas tant l'erreur de diagnostic qui le fait bondir, mais le fait que les médecins concernés n'aient pas accepté s'être trompés. Beaucoup de vanité dans les réponses qui lui ont été faites. Je vous laisse juge.

Cet AVC il en connait la cause. La mort de sa compagne Marie-Claude. Ses réflexions m'ont beaucoup touchée. Il n'y a plus de philosophe, plus d'homme de lettres, prompt à analyser, décortiquer pour penser et agir. Il n'y a qu'un homme qui souffre, qui ploie sous le chagrin, l'incompréhension et le déni...

Ce qu'il dit, toute personne confrontée à la maladie et la mort l'a vécu ; je n'aurais pas pensé qu'il soit, lui aussi, confronté à l'éloignement des proches et amis. J'imaginais bêtement que la notoriété avait cet avantage de se sentir entouré. Oui, mais que pour le bon. Pas pour tout le reste...
Sommes-nous si peu à avoir le courage de tenir une dernière fois la main d'un ami qui s'en va, d'accompagner celui ou celle qui reste seul, écrasé par le désespoir et la tristesse ? Pourquoi si peu pleurent avec nous ? Une constante de la nature humaine, sans doute...

Le deuil de la mélancolie, c'est de savoir vivre après. Mais pas que.

"Vivre n'est pas prendre soin de soi, ce qui est une affaire d'infirmerie ou d'hospice et relève d'une morale de dispensaire : vivre c'est prendre soin de ceux qu'on aime..."

Vivre en étant "à la hauteur de ce qu'elle fut : un modèle de rectitude, de droiture, de justesse et de justice, de générosité, de bienveillance et de douceur, de force discrète et de courage modeste. J'avais eu mon père comme premier modèle d'héroïsme simple et réservé ; j'ai eu Marie-Claude comme second modèle pendant presque 37 ans. C'est déjà une grande chance, une immense chance. Merci pour ce cadeau. Je te suivrai un temps, mais l'éternité du néant nous réunira".
Lien : https://page39web.wordpress...
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J'attendais beaucoup de ce livre le deuil de la mélancolie de Michel Onfray, titre évocateur, belle couverture, auteur dont je ne doute pourtant pas du talent.

L'auteur revient sur le cancer de sa femme qui a duré
17 ans et qui a ravagé leur vie à tous les deux.

Il nous parle de son AVC récent et des dommages causés sur son champ visuel, de la difficulté de poser un diagnostic face à une multitude d'avis médicaux, du temps perdu.

Il évoque sa solitude, qui comme la souffrance et le plaisir se vivent en solitaire.

Il parle beaucoup de cet épisode de sa vie et j'ai eu l'impression de répétition et de tourner en rond.

Il s'agit d'un récit intime et non d'un essai philosophique, c'est certainement là que j'ai trébuché et j'y suis restée. Je n'y ai donc pas trouvé ce que j'attendais.
J'en ressors profondément déçue pour une première lecture de cet auteur.
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Un belle lecture extrêmement touchante. Onfray est passé à la télévision où il a commenté ses déboires en 2018 suite à son AVC. Mauvais diagnostics (généralistes comme spécialistes), la prise de médicaments dont la quantité s'amoncelle, l'incompréhension qu'il a envers la non écoute des praticiens. Oui, il est en colère car il aurait pu mourir face aux manques de professionnalisme, de sérieux et d'éthique de tous ces professionnels de la santé qui savent mieux que quiconque ce qui nous rend malade, nous les incultes de cette science.
Surprenant aussi, car Onfray, comme toutes les personnalités, ont des réseaux et connaissent tous des toubibs de renom... Il a même des amis dans le milieu !
Comme quoi... Onfray le dit, c'est grâce à l'épouse de Thierry Ardisson qu'il a pu rencontrer le ''bon'' spécialiste.
Je crois qu'ici, le philosophe a saturé entre l'accompagnement à 100 % envers Marie-Claude (première compagne de sa double vie) puis la mort de celle-ci, les amis qui n'en sont pas (il a vraiment ouvert les yeux à ce propos), son travail qui est passionnant mais qui demande énormément (écritures, lectures, médias, conférences, déplacements...) et le clou du spectacle re-AVC, n'en jetez plus, la coupe est pleine.
C'est un récit. Il parle de lui, de l'homme, de ses douleurs, de ses souvenirs, de ses déceptions, de ses colères. Ne pas s'attendre au Michel Onfray philosophique que l'on connaît, ce n'est absolument pas le but de ce manifeste.

Mon avis : il écrit que c'est le deuil qui nous fait et je trouve cela fort juste. Il faut renoncer, abandonner, abdiquer sur les amours de sa vie, les rires avec les amis, la fidélité sans faille de l'animal, les croyances dans l'infaillibilité des êtres. Oui, le deuil de la mélancolie qui nous imprègne, la tristesse qui nous envahit, la désorientation de notre vie, réapprendre à être seul mais vraiment seul ! Cachons, taisons-nous, ne montrons pas la maladie, la souffrance, la dégradation physique voir psychologique à nos proches car ceux-ci pourraient bien fuir...

Lu en février 2019 / Robert Laffont - Prix : 13 €.
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Dans l'intimité de Michel Onfray, ce texte, un long plaidoyer envers les médecins, six jours, cinq médecins qui ne diagnostiquerons pas l'AVC. Cet AVC laissera d'assez importantes séquelles visuelles au philosophe. Une charge contre les médecins consultés mais pas envers tous les médecins.

Autre moment très fort de ce récit, la lettre, l'éloge funèbre de sa compagne, emportée par un cancer en 2013. Ce texte est beau, poétique, c'est avec une grande simplicité que Michel Onfray nous donne toute la beauté d'âme de celle qu'il aimait.

Faire le deuil d'un être cher, se retrouver seul suite à l'évaporation des "amis", déménager, travailler, se mettre à table, comme il le dit si bien :"A table on se venge...c'est le poids du chagrin, le poids de la peine, le poids de la souffrance, le poids du deuil." Il en résulte "un corps abîmé, un corps trop lourd, un corps qui tombe ce samedi 27 janvier" en changer pour ne pas nourrir en même temps le deuil et la mélancolie.
Un texte plein d'une rage compréhensible, un texte fort.
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critiques presse (1)
Lexpress
22 octobre 2018
La qualité du livre est de raconter tout cela à hauteur de brancard, sans fatras philosophique. Les hôpitaux ne portent pas à la gaieté, la proximité de la mort incline plutôt à la mélancolie. Alors le philosophe se remémore la mort de son épouse, l'accident de voiture de sa mère, son propre infarctus, trente ans plus tôt.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Il y a ceux que l’on attend et qui sont là : les vrais amis ; ceux que l’on attend et qui ne sont pas là : les vrais faux amis ; ceux que l’on attend pas et qui ne sont pas là : les vrais ennemis ; et ceux que l’on n’attend pas et qui sont là : les vrais ennemis qui, anciens amis, voudraient redevenir amis.
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C'est dans ce beau noir qu'avec une diététique appropriée j'ai jeté le plus de dix kilos de chagrin qui avaient colonisé mon corps. Peut-être que ce ne sera pas suffisant pour éviter quelque réplique qui pourrait être fatale - ou semi-fatale, ce qui serait plus fatal encore, la mort ayant au moins le mérite d'effacer toute déchéance.
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Page 70 :
En perdant Marie-Claude je perdais donc aussi les amis que nous avions. En arrivant à Caen où je décidai de m'installer j'ai souhaité écrire une nouvelle page. J'ai donc invité de nouvelles personnes, rencontré de nouveaux individus, créé de nouvelles relations. J'organisais des repas, je faisais se rencontrer tels ou tels. Puis je découvrais que certains échangeaient leurs adresses et s'invitaient sans moi... Je dus faire les mêmes constats : inviter sans être invité, donner des signes sans en recevoir, accueillir sans être accueilli.
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La lumière est la meilleure médecine. C’est du soleil dans les veines et le cœur. Le sombre Schopenhauer avait raison d’affirmer qu’elle était « la chose la plus réjouissante du monde ».
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La médecine relève de l’art diplomatique de mentir ; de ce fait elle autorise qu’on cache son état de santé à un malade et que, pour ce faire, on puisse lui inventer une maladie qu’il n’a pas afin de mieux soigner la maladie qu’il a…
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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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