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EAN : 9782253942917
465 pages
Le Livre de Poche (01/03/2000)
3.71/5   12 notes
Résumé :

Dans ce livre ? qui se présente comme le deuxième tome du « Journal hédoniste » de Michel Onfray ?, il est question, bien sûr, de plaisir et de sagesse. On y trouve, entre autres, une célébration du gaz lacrymogène, une gynécologie des Précieuses, des considérations sur les rognons du philosophe, une esthétique de l?ubiquité et un éloge des péchés capiteux. Mais la curios... >Voir plus
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Si le livre se présente comme un « journal hédoniste », il faut préciser qu'il n'a rien d'un « journal intime » et que Michel Onfray ne se dévoile qu'en de rares occasions. C'est dommage car lorsqu'il ose un peu l'intimité, il arrive à être touchant. J'ai un souvenir assez vif de l'hommage rendu à son père au début de Politique du rebelle et le premier texte des Vertus de la foudre (sur sa mère qui recherche ses origines) est très beau. Plus que d'un « journal », il s'agit presque d'un « blog » ou certains évènements (essentiellement culturels) donnent l'occasion au philosophe de développer un texte.
L'ensemble est assez disparate puisque Onfray peut faire aussi bien l'éloge de Montaigne, de Bachelard ou d'un musicien contemporain comme il peut disserter sur les vertus hédonistes du cigare voire chanter les louanges de sa Normandie natale.
Les meilleurs de ses textes sont ceux où il fait preuve de son indéniable curiosité. Celui sur Raoul Vaneigem est fort bien vu d'autant que rares sont les individus à se réclamer de l'ex-situationniste. J'aime aussi beaucoup son éloge de Casanova. le meilleur de tous ces petits essais est sans doute Françaises, encore un effort… où Onfray fustige le féminisme dogmatique en se référant notamment à Annie le Brun (gage de qualité !) et en pensant l'émancipation de la femme comme émancipation globale de l'individu et de ses désirs et non comme revendication communautariste.

A côté de cela, Onfray ne peut pas s'empêcher de pontifier, de donner des leçons qui laissent présager (nous ne lui souhaitons pas !) d'un parcours à venir similaire à celui de Philippe Val ; de la révolte au catéchisme le plus bien-pensant (l'individualiste Onfray critique désormais Stirner et l'abstentionniste de l'antimanuel de philosophie appelle aujourd'hui au rassemblement de toutes les gauches anti-libérales !). le plus étonnant chez cet hédoniste déclaré, c'est l'austérité de son amour pour l'art. Aucune gourmandise dans ses éloges de musiciens contemporains (que je ne connais pas mais l'auteur ne fait pas envie) ou de la peinture d'avant-garde. En mettant toujours en avant la raison et la nécessité intellectuelle de décoder les oeuvres, il se prive de tout plaisir, de toute approche purement sensuelle des oeuvres. Lorsqu'on fait la comparaison avec cet immense (et réel) diariste qu'est Marc-Edouard Nabe, on réalise à quel point Onfray échoue à nous donner envie de découvrir les artistes qu'il affectionne alors que Nabe est tellement dans la jouissance (de l'écriture, de l'amour pour ceux dont il chante les louanges) qu'il donne envie de tout découvrir, y compris des musiciens de jazz que j'ignore pourtant pareillement (de plus, Nabe adore le cinéma, ce qui me le rend plus sympathique qu'Onfray qui n'en parle jamais).

L'un des textes les plus caractéristiques de cette ambiguïté, c'est sans doute son éloge d'Otto Muehl. Onfray s'offusque que l'artiste ait fini en prison (ce qui peut se comprendre : loin de nous l'idée de faire l'éloge du système carcéral) et fait l'apologie de l'actionniste en y voyant un libertaire hédoniste. Or le peu que je connaisse de l'oeuvre de Muehl et des actionnistes viennois me paraît être l'inverse de l'hédonisme. Toutes leurs performances (à base d'urine, d'excréments et de vomi) sont basées sur le dégoût physique et la haine du corps. Je trouve curieux que l'auteur voit chez des types sacrifiant sur scène des animaux des amoureux de la vie et qu'un athée comme Onfray approuve ces « anticléricaux » adopter un mode de vie qui n'est ni plus ni moins que celui d'une méprisable secte !
Dans le même texte, le philosophe nous ressort l'équation : catholiques = nazis qui est tellement réductrice qu'elle fatigue même un anticlérical déclaré comme moi. Autant ce schéma pouvait être réel au temps de Thomas Bernhardt en Autriche, autant ce nietzschéisme attardé (sapons les bases de la civilisation chrétienne) paraît totalement ringard à l'heure où même les crapauds de sacristie s'éloignent de leur pape quand il gâtifie en Afrique !

Mieux vaut oublier ces pages et apprécier celles où Onfray s'adresse à ses amis : dans ces moment là, il fait de son hédonisme matérialiste une éthique purement individuelle et ne tente pas de l'asséner comme un dogme finalement assez peu roboratif…
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*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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