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Le Manifeste Hédoniste de Michel Onfray est une invitation au partage : partage d'une philosophie, dont l'auteur se propose de résumer les grands principes dans le cadre d'une nouvelle collection des éditions Autrement, la « Collection Manifeste ».
Deux grandes parties composent ce texte :
1 – Un abrégé Hédoniste, dans laquelle le philosophe nous expose ses idées au travers de plusieurs thématiques,
2 – Les invités, dans laquelle plusieurs personnalités (artistes, professeurs) racontent leur expérience de vie et d'oeuvre faisant écho à la philosophie hédoniste, le tout agrémenté d'agréables illustrations.

Je connais un peu l'oeuvre de M. Onfray et j'ai retrouvé dans ce manifeste les valeurs défendues par celui-ci. Mettre le plaisir au centre de sa vie, dans le respect de soi-même et de l'autre, dans une exigence éthique rigoureuse, au moyen d'une connaissance toujours approfondie de ce qui fait notre monde intérieur et le monde qui nous entoure. Aussi, l'abrégé Hédoniste rends compte de cette exigence dans les différents domaines que sont la psychologie, l'éthique, l'esthétique, l'érotique, la bioéthique et la politique.

Si le préambule demande un peu d'érudition, la suite des chapitres est facilement accessible. Les propositions qui nous sont faites incitent à la réflexion, à la mise en perspective des problèmes majeurs auxquels nous sommes confrontés. Ce qui est intéressant ici, entre autres, c'est que loin d'être assommés par une vérité sentencieuse, nous sommes invités à nous interroger sur ce qui fait le centre de nos propres vies, quelles valeurs nous plaçons au centre de celles-ci, et, finalement, sur notre définition de notre propre bonheur. Nous nous interrogeons également sur le poids du passé qui entrave souvent nos propensions à mener nos vies dans le plaisir, passé historique, culturel ou philosophique... pour employer une métaphore musicale, nous sommes enjoints à jouer notre propre partition dans un monde où la cacophonie règne et où le temps nous est compté. « Chacun définit le centre du monde et construit le réel à partir de lui. Y compris, et surtout, le réel éthique, l'intersubjectivité. Sur le mode des cercles concentriques, dans une logique aristocratique donc, l'élection et l'éviction décident d'une situation dans le dispositif : élu celui ou celle qui consent à une relation hédoniste dans laquelle se construit, à deux, une intersubjectivité dans laquelle triomphe la pulsion de vie ; évincé celui ou celle qui, dans cette relation, fait primer la pulsion de mort, la négativité, la destruction, la perversion, le déplaisir. » (page 26).

La deuxième partie, consacrée aux invités, est tout aussi passionnante : on y rencontre entre autres Gérard Garouste, Titouan Lamazou, peintres , la chanteuse Juliette, Guy Bedos, mais aussi un professeur de l'Université Populaire de Caen, la photographe Bettina Rheims... A travers leurs portraits ou leurs interviews, nous découvrons leur parcours de vie et leur quête du plaisir qui passe soit par la transmission d'un savoir ou la création artistique, voire les deux (et n'est-ce pas la même chose ?), leur combat pour être soi-même au sein d'un environnement oppressif, et leur plaisir à donner aux autres leur propre représentation du monde. A travers leurs portraits, se dessine celui de l'auteur du « Manifeste hédoniste », et plus particulièrement dans celui, troublant, décrit par Jean-Paul Enthoven, portrait en creux par celui que M. Onfray appelle « mon antipode » qui diffuse une lumière contrastée, toute en nuances, d'un auteur dont l'image peut sembler parfois un peu monolithique et qui se découvre ainsi dans ses ombrageuses clartés, ouvrant un peu plus le champs de nos explorations.

En conclusion, je dirais que ce « Manifeste Hédoniste » peut, au moins, nous permettre de faire un peu le point sur notre propre relation au monde et notre construction de soi, une pause salutaire dans notre course effrénée aux plaisirs immédiats, au plus nous donner envie de continuer cette exploration dans le reste de l'oeuvre de M. Onfray, passionnante et passionnée.

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Comme il y eut "Le Jardin d'Epicure", il y a "Le jardin d'Onfray".
Le philosophe propose dans ce manifeste en condensé toutes ses valeurs qui fonctionnent parallèlement avec son combat athéologique.
La morale postchrétienne fait un pied de nez à la morale chrétienne empoisonnante et restrictive. L'auteur se déclare athée athée et non athée chrétien...
Avec cette recherche fondamentale du plaisir porté par l'ataraxie, il nous prône le concept de "trouver sa place dans ce monde" avec modération, en recherchant l'absence de trouble et de douleur.
Cette pensée matérialiste est proposée dans six chapitres allant de la psychologie à la politique en passant par l'éthique, l'esthétique, l'érotique et la bioéthique.
Ceux-ci sont précédés par un préambule où l'auteur dévoile son lignage et son ontologie.
"La sculpture de soi", comment penser en artiste..., les convictions philosophiques, politiques et existentielles de l'auteur se déploient à travers ce manifeste.
La deuxième partie du livre donne la parole à des invités qui partagent la même "raison".
Des artistes, écrivains, comédiens, chanteurs ainsi que des "chevilles ouvrières" de l'Université Populaire de Caen si chère à Michel Onfray exposent leur vision de l'hédonisme et leur amitié pour l'auteur.
Parmi eux, je retiendrai particulièrement le témoignage de Michel Onfray sur l'honnêteté de Titouan Lamazou, le poème en prose vibrant de Jean Lambert-Wild, l'action "pédagogique" lucide et bienveillante de Gérard Garouste, le magnifique et respectueux texte de Jean-Paul Enthoven et enfin les sautillants et lucides mots de Guy Bedos dont je ferai mienne cette phrase pour terminer ce court avis :
"Libertaire, hédoniste, épicurien aussi, bien avant de le connaître, mais c'est sous son influence que j'ai mis des mots sur ce dont j'étais porteur depuis toujours".
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Constitué de deux parties, cet ouvrage donne en premier lieu la parole à l'auteur, Michel Onfray, chantre de l'hédonisme, doctrine philosophique que fait de la recherche du plaisir le but ultime de la vie. L'auteur redéfinit donc les grandes notions classiques de la philosophie : éthique, esthétique, érotique, bioéthique, politique, à la lumière de la philosophie hédoniste et de la volonté libertaire.
Comme à l'accoutumée l'écriture est aisée à comprendre, à la portée des non spécialistes,et jubilatoire. Il est vrai qu'il ne peut pas être désagréable de découvrir d'aussi belles formules qui de plus mettent de façon claire en mots ce que l'on ressent profondément mais que l'on ne saurait exprimer faute du talent nécessaire à cet exercice de style

Michel Onfray donne ensuite la parole, après une courte présentation, à une palette d'invités, amis et co-religionnaires (très mauvais terme pour cependant pour des athéistes convaincus que sont la plupart des personnes concernées) ayant comme point commun de rejeter le conformisme ambiant et d'adhérer dans leur domaine au principe hédoniste. Il en est ainsi Titouan Lamazou, navigateur et artiste, de Jean-Lambert Wild, directeur du Centre Dramatique national de Normandie, de Gérard Garouste, créateur de la Source, sorte de resto du coeur pour l'expression artistique, de la chanteuse Juliette, ou de Guy Bedos. Deux chapitres sont consacrés à l'université populaire de Caen et à l'université populaire du goût qu'une équipe de bénévoles anime, permettant à un large public de bénéficier de conférences de qualité, que ce soit dans le domaine de la philosophie, ou devrais-je dire de la contre-philosophie, ou de la gastronomie, dans une visée bien entendu hédoniste. Hommage mutuel des invités à l'auteur aux invités, la force des liens qui les unit est réconfortante, tant les critiques parfois extrêmement délétères ont pu donner l'impression d'un isolement proche du bannissement pour le philosophe qui ose attaquer les fondements de notre société


Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Avec ce livre j'avais deux objectifs. Tout d'abord découvrir la philosophie de Michel Onfray et ensuite réfléchir à la notion d'hédonisme : dois-je céder à tous les plaisirs ou essayer d'y résister ?
Le premier objectif est rempli haut la main. Ce manifeste hédoniste est en effet issue d'une collection qui rassemble divers auteurs, artistes, ou philosophes autour d'une personnalité. le premier texte est donc signé Onfray. Intitulé « abrégé hédoniste », il s'agit d'un court texte d'une cinquantaine de pages réparti en divers chapitres correspondant à différents domaines (psychologie, éthique, esthétique, érotique, bioéthique et politique) et ne faisant que quelques pages chacun. La maquette est aérée, illustrée et il y a des passages qui sont mis en exergue (en gros et rouge) : parfait pour les amateurs de citations comme moi ! Cette forme légère est donc idéale pour une introduction en douceur à la pensée de Michel Onfray. C'est appréciable car dans le fond, c'est du lourd ! Vous aurez droit à tout un jargon et même à du débat philosophico-philosophique. Il y a beaucoup de mots compliqués, surtout au début. Accrochez-vous car les meilleurs chapitres sont à la fin.


Onfray est souvent présenté comme un philosophe hédoniste (pas épicurien, hein) et c'est vrai que ce principe peut être appliqué à divers sujets. Ce principe c'est tout bêtement le principe des plaisirs et des souffrances, selon lequel il faudrait chercher le plaisir et fuir la souffrance. Ca rappelle aussi le calcul des coûts et des bénéfices, chère aux économistes, ou à la quantité de plaisir et de peine de Jeremy Bentham. Bref, ça fait plus utilitariste qu'hédoniste. Etonnant pour quelqu'un qui critique sans arrêt le libéralisme... D'autant qu'il va jusqu'à proposer une comptabilité des plaisirs : « élection et éviction en relation avec la production de plaisir ou de déplaisir ». En fait ce qui le différencie des libéraux et fait de lui un libertaire, c'est cet utopisme niais qui lui fait croire que les gens vont gentillement troquer du plaisir de façon équitable et respectueuse. Avec un crédo là encore très simple mais totalement irréaliste : « jouir et faire jouir ». C'est oublier qu'on peut très bien jouir au dépend de l'autre ou sans l'autre. Faire du plaisir une vertu me semble être une grave erreur. Pour moi il s'agit juste de la carotte mise en place par mère nature pour nous faire avancer dans le bon sens, celui de la vie.


Pour un texte sur l'hédonisme je n'ai pas senti beaucoup l'amour de la vie. Michel Onfray semble plus doué pour critiquer. La religion, Freud, les « artistocrates », les comités de bio-éthiques... tout le monde en prend pour son grade. Alors je vais vous le dire clairement : je ne trouve pas cet auteur très sympathique et je ne lirais probablement pas de sitôt d'autres de ses bouquins. Ceci dit il y a des choses intéressantes. le chapitre sur la bio-éthique en particulier m'a beaucoup intéressé.
Lien : http://brazen8457.blogspot.fr/
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Objet littéraire non identifié, le manifeste hédoniste de M. Onfray est un livre de philo, un ouvrage militant, un grand format illustré (on y trouve même des photos de nu) un recueil collectif et plus encore. Les habités du fondateur de l'Université populaire de Caen et des diffusions estivales de France Culture retrouveront ses thèmes de prédilection. En quelques pages lumineuses quoique parfois un rien péremptoires, l'auteur propose une contre-histoire de la philosophie qui constitue « un lignage majeur agnostique (..) ou athée, matérialiste, sensualiste et hédoniste » Il précise sa méthode de travail : la philosophie procède du corps du philosophe, et aboutit à une définition de l'hédonisme qui propose « un discours sur la nature des choses afin que chacun puisse trouver sa place dans la nature dans la perspective d'une vie réussie ».
Après avoir décliné ce concept selon 7 axes dans les 50 premières pages, l'auteur passe le témoin à 13 invités qui complètent et illustrent au propre et au figuré le propos.
On peut être dérouté par la forme inhabituelle de ce livre. Il tente « manifestement » d'échapper à l'austérité formelle des manuels de philosophie pour toucher un public plus large. de ce point de vue c'est une réussite : la lecture est agréable et les illustrations éclairent le discours. Ceux qui connaissent et apprécient l'auteur auront plaisir à relire ses avis souvent tranchés et dérangeants, qui font toujours réfléchir. Les autres auront l'occasion de découvrir un esprit controversé mais original et de se faire leur propre opinion.
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J'ai dû m'y reprendre à deux fois pour venir à bout de ce Manifeste hédoniste, tant son élitisme m'a semblé pénible ! Dans les soixante premières pages, Michel Onfray fait ce qu'il dénonce lui-même, « de la philosophie pour philosophes ». Et j'avoue ne pas avoir tout saisi, même en passant plus de temps dans le dictionnaire que dans ce livre. Un excellent outil pour se perfectionner au Scrabble, sans doute. Avec des considérations parfois un peu simplistes sur la religion, l'euthanasie, etc.

Cette culture-là n'est pas à la portée de tout le monde et c'est ce principe même qui me dérange. Grand lecteur, j'ai le privilège d'avoir pu y accéder (partiellement). Mais elle devrait toucher un maximum de congénères. Michel Onfray excelle pourtant dans la vulgarisation orale.

Mais ma persévérance a payé. L'ouvrage est ensuite de plus en plus intelligible, de plus en plus intéressant (les textes de Michel Onfray comme ceux de ses invités). Je pense même qu'il est salvateur à une époque où cet hédonisme est de plus en plus revendiqué et de moins en moins appliqué.
L'auteur met également en lumière des initiatives qui permettent d'agir.

Et cet auteur m'a tout de même donné envie de lire un autre de ses livres. Mais ce cera sans doute le dernier si ma première impression se confirme...
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Michel Onfray nous propose une philisophie de vie, hédoniste, qu'il expose à travers plusieurs thèmes comme l'éthique, la politique, l'érotisme, la bioéthique...et qu'il illustre à travers les contributions d'"invités", c'est-à-dire de personnalités qu'il apprécie et qui, à leur manière, prônent la même philosophie que lui.

Commençons par signaler qu'il s'agit d'un très joli livre, très bien mis en page, agréable à lire et à feuilleter et très illustré. Mais ça ne fait pas tout, malheureusement... moi qui jusqu'à présent était plutôt convaincue par Onfray, je dois m'avouer quelque peu déçue. Je le trouve vraiment agressif, pas toujours tolérant, donneur de leçons, je ne partage pas certaines de ses idées (sur l'écologie, notamment, du moins sur la phrase qui parle d'écologie) et surtout...très autocentré, ce que renforce un certain nombre de contributions "à la gloire" d'Onfray et de son oeuvre. Dommage, il n'a pas besoin de ça, ses actes et beaucoup de ses publications parlent pour lui ! Heureusement, d'autres contributions viennent rétablir la balance, les dessins et photos de Titouan Lamazou, ou le texte de Gérard Garouste.

Bilan mitigé donc, avec d'un côté un penseur qui semble avoir besoin de se mettre en avant - et devient parfois inaccessible avec de longues phrases alambiquées, lui même que j'appréciais pour sa clarté - et de l'autre des idées parfois séduisantes et des invités inspirés.


Lien : http://chezmathilde.canalblo..
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Vive l'hédonisme.
Merci Mr.Onfray
Sans vous Onfray quoi ?
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Difficile, ardu, compliqué dans sa première partie, celle ou Michel ONFRAY présente sa propre philosophie de l'hédonisme, mais en s'accrochant, et assisté d'un bon dictionnaire, on comprend certaines grandes idées qui peuvent aider à vivre. Dans la seconde partie, ONFRAY laisse parler une quinzaine de personnes qu'il admire, connues ou moins connues, mais qui toutes vont dans le même sens de la recherche du plaisir pur. L'homme est brillant et cultivé, mais son écriture est moins abordable que son discours.
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Encore un livre pour être heureux.....pour rire, pour aimer la vie. D'accord, je veux bien. Mais lorsqu'on est au fond du trou, ces livres finissent par agacer. même lorsqu'on apprécié l'auteur. A un autre moment de ma vie, je lui aurait peut être mis 4 étoiles. Mais la, à force de nous dire d'être heureux coûte que coûte, j'ai parfois envie de leur envoyer leur livre à la figure, parce que bien sur aucune recette miracle, ça se serait non ?
A quand un plaidoyer pour les gens malheureux ?
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