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EAN : 9782253082965
160 pages
Le Livre de Poche (24/03/2010)
3.7/5   10 notes
Résumé :
Michel Onfray livre ses réflexions autant esthétiques que philosophiques sur les sources d'inspiration de l'oeuvre peinte et l'univers allégorique, symbolique et métaphysique de Monsu Desiderio. Derrière ce pseudonyme se cachent en réalité François de Nomé et Didier Barra, peintres français installés à Naples pendant la première moitié du XVIIe siècle, auteurs d’œuvres énigmatiques et surprenantes (ruines, cataclysmes, architectures fantastiques) aux inspirations mu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Evidemment, il y a le thème : l'énigmatique Monsù Desiderio, un des maîtres les plus singuliers de l'histoire de la peinture européenne, redécouvert au XX° siècle. C'est, en réalité, un artiste siamois. Monsù Desiderio (Monsieur Didier) est un patronyme confectionné, au XVII° siècle, par deux amis, originaires de Metz : François de Nomé et Didier Bara. L'un peint les architecture, l'autre, les figures (les « Gilbert & George », les « Pierre et Gilles » de l'époque, artistiquement parlant). Leurs biographies respectives sont plus que lacunaires. Ils se sont installés à Naples. Ils ont fait atelier commun. Ils meurent, l'un de la peste, l'autre, nous ne savons pas.
Evidemment, il y a les oeuvres elles-mêmes (ici, dans cette édition de poche, reproduites sous forme de vignettes. Plutôt frustrant). Ce sont des vedute particulières, des perspectives architecturales, imaginaires. Ces vues ne sont pas le portrait d'une ville. Elles ne citent aucun monument existant. Elles frappent par leur théâtralité, tant elles recomposent le monde, à partir d'éléments architecturaux vus à Rome ou à Naples. L'originalité de ces toiles réside dans leurs caractéristiques hétéroclites : gothiques, classiques ou antiques ; monumentales ou ruines. Elles annoncent, bien malgré elles, les caprices architecturaux de Hubert Robert ou de Francesco Guardi.
Evidemment, il y a ces scènes, ces figures humaines, presque prisonnières de ce monde minéral. Scènes d'apocalypse, de destructions, de combats, d'attaques. Les figures y ont le même statut que dans les paysages d'Annibale Carrache, de Nicolas Poussin ou de Claude Gellée (un autre Lorrain) : elles justifient l'oeuvre car elles lui donnent une dimension religieuse, historique ou moralisatrice. Et de tableau en tableau, se rassemblent autant de visions hallucinées, pour ne pas dire, hallucinantes. Elles placent l'être humaine à sa juste place, à son échelle réelle dans la nature, face à elle.
Evidemment, il y a l'écriture de Michel Onfray. Brillante, riche, parfois roborative, voire tonique. Et d'étayer ses propos en convoquant Frédéric Nietzsche (son chouchou ! il le met partout), Gilles Deleuze ou Félix Guattari. Et de claquer, de temps à autre, le mot définitif : qui peut trouver mieux que « l'architecture peccamineuse » ? Personne, je crois ! Mais le philosophe n'étant jamais loin, très vite, il glisse du champ sémantique de l'art pour celui de la religion : la peinture de Monsù Desiderio illustre parfaitement la Contre-réforme catholique. Elle est la métaphore de l'effondrement de la civilisation chrétienne.
Pourtant, alors que la peinture baroque me passionne, j'ai régulièrement abandonné le texte de Michel Onfray. Probablement, ne correspondait-il pas à mes attentes d'esthète. Aussi, vous voilà prévenus, ce texte est le fruit d'un savoir, pour aboutir à la définition d'une « Métaphysique des ruines », tout en prenant l'art comme alibi.
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Monsù Desidero est en effet connu pour être le peintre des ruines et des bâtiments massifs qui s'effondrent sur eux-mêmes. Ce motif obsessionnel traverse sa peinture, il ne peint même que ça. Comme le dit Onfray, Monsù Desidero nous livre « un portrait extraordinaire de la condition humaine, tragique et douloureuse, entre les ruines et les flots, cernée par la mort qui, de toute façon, aura raison de tout cela ».
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Remarquable petit ouvrage sur un peintre du XVIIe siècle peu connu : Monsu Desiderio. On apprécie l'érudition du propos, la pertinence des descriptions, la clarté des idées et l'humilité de l'auteur face aux nombreuses zones d'ombre que l'histoire a laissé sur ce peintre, ou plutôt ces peintres, car derrière ce pseudonyme se cachaient deux hommes, en fait, deux Lorrains. Un texte à la fois sombre et lumineux, comme les ruines apocalyptiques peintes avec l'immense talent de ce “Monsieur Didier".
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Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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