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EAN : 9782290390191
384 pages
J'ai lu (03/01/2024)
3.8/5   27 notes
Résumé :
La France n’est pas ingouvernable, comme il est beaucoup dit faussement ces temps-ci, elle est ingouvernée ‒ si l’on me permet ce néologisme. Et elle est ingouvernée parce que la dilution de la souveraineté du pays dans le condominium européiste depuis Maastricht a privé la Nation de toute puissance. Le traité de 1992, obtenu de justesse malgré une immense propagande d’État, a retourné la souveraineté contre elle-même afin de décider souverainement de la fin d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Michel Onfray part de notre histoire marquée par la Révolution française et la Déclaration des droits de l'homme instaurant l'égalité entre tous les hommes, la laïcité, la souveraineté nationale, la liberté, dont celles d'opinion et d'expression, la sécurité de tous défendue par l'État, la propriété…bref ce qui devrait être les bases de notre République. Et de Mitterrand qui a enterré le socialisme, au mépris de la volonté du peuple qui ne voulait pas de Maastricht, à l'instauration de la cohabitation et, plus récemment, du quinquennat, les bases de la Ve Constitution élaborée par De Gaulle en vue de garantir le fonctionnement démocratique de cette république sont également bafouées.

Il rassemble des textes parus dans sa revue le Front populaire, dans d'autres ouvrages et certains inédits pour analyser les causes de la décadence actuelle de notre pays qui a abandonné toute souveraineté, politique, philosophique, économique, sociétale et les diverses menaces qui nous guettent : retour de la guerre, islamisme politique, transhumanisme, wokisme, communautarisme… Toutes ces tendances nous affaiblissent et empêchent un retour aux fondamentaux et un enracinement au réel.
De la Commune aux Gilets jaunes, le pouvoir s'efforce de faire taire la voix du peuple pour étouffer ses souhaits sous prétexte qu'il vote mal, l'empêchant de pouvoir vivre pleinement et de maîtriser son destin.

Même si le combat semble perdu, si les technocrates de Maastricht continuent à imposer leur loi, il faut continuer le combat, résister. C'est ce fait l'auteur en n'hésitant pas à aller contre les courants dominants, expliquant ses prises de positions de manière très pédagogique et non sans humour, n'hésitant pas à se répéter, parfois de manière redondante, accessible à tous grâce à cette ligne claire qui caractérise pour lui la philosophie française, ancrée dans la vie et non pas dans les concepts. Malgré tout l'histoire avance et pas sûr de pouvoir revenir à ce qui n'est plus. Mais tirer des leçons du passé pour défendre notre humanité, c'est plus que jamais d'actualité !
Merci à Babelio et aux éditions J'ai lu pour cette lecture décapante.
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A boire et à manger, peu à prendre, beaucoup à laisser.
Je pensais naïvement me retrouver devant un essai traitant d'européanisme et de souveraineté nationale qui me raconterait POURQUOI une souveraineté supranationale n'est pas bonne.
Je me retrouve devant un ouvrage franco-français qui me raconte qu'en France, grosse modo et pour faire court, c'est le bordel. Au grand jamais il ne détricote le traité de Maastricht. Michel est passé, pour moi, à côté de son sujet. Il gueule, mais il ne prouve pas.

Michel se comporte comme le vieil oncle aviné nauséabond qui te donne envie de danser la polka dans les mariages juste pour le fuir. Celui que tu as envie de baffer, mais qui ne dit pas toujours que des conneries.

Miche, il porte à droite... oui, il vient de la gauche, mais il semble avoir effectué une belle rotation et il porte même très à droite. On a droit à plusieurs couplets qui tendent à dédiaboliser l'extrême droite et la famille le Pen. On a droit à plusieurs couplets sur l'homosexualité et la transidentité (je suis maman d'une fille transgenre bien dans ses baskets). On ne sait pas trop s'il déteste Mitterand parce qu'il a bouffé de la vichyssoise pendant la 2WW ou si c'est parce qu'il a régné sous bannière socialiste.

Par contre, il est intéressant quand il nous parle des droits de l'homme et du citoyen, quand il nous parle d'écologie, de manipulation de masse par les médias.

Bref, tout n'est pas à jeter, mais il faut pouvoir lui dire de la fermer de temps en temps ! Au fait, Miche, la cohabitation qui te fait hurler en France, chez moi en Gelbique, on cohabite perpétuellement à 5 ou 6 partis et clairement, le pays n'a jamais mieux fonctionné que pendant les 541 jours sans gouvernement ! ;-)
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Pas son meilleur livre mais accessible. Il faut juste avoir un peu plus de patience que moi par moment. J'avais de loin préféré "Décadence" (livre détaillant les vingt siècles de civilisation judéo-chrétienne) qui faisait partie de la trilogie du Cosmos. Je me rappelle y avoir pris plaisir à suivre ce grand érudit qu'est Onfray.
Michel Onfray fait une nouvelle fois figure d'enseignant pédagogue du troisième cycle, ce qui en soi est intéressant mais devient, dès la moitié de l'ouvrage, un peu longuet et surtout plus pessimiste m'a-t-il semblé que dans "Décadence".
Seule bonne question qu'il "m'a" posé, "Quid de la qualité des âmes et des intelligences ? ".
Dans "Puissance et Décadence" il tape à nouveau très fort sur toutes les dérives de la société. Il en donne une importante quantité d'exemples tout le long de l'essai :
- ces enfants qu'on invite à changer de sexe selon leur choix dès 8 ans d'âge
- ces soldes qui ont permis d'acquérir un nourrisson à prix cassé auprès de la clinique ukrainienne Bio Tex Com lors du Black Friday de 2021
- l'incitation à s'excuser d'être blanc car coupable de férocité blanche
- les 9% de français qui pensent que la terre est plate, etc, etc...
En gros pour Michel Onfray on est dans un Titanic, on avance trop vite et, de fait, la percussion est inévitable. C'est certes fort possible, mais alors il faudrait qu'il nous en donne le remède (s'il en a un) et qu'on ne le quitte pas en fin de livre en restant sur sa faim.
Revenons au contenu qui débute en gros par "les français ne s'aiment plus". Et là il embranche sur la présentation de son "Front Populaire" créé avec Stéphane Simon qui a pour vocation de porter la cause du peuple. J'ai le sentiment que certains passages je les avais déjà lu sur son site.
On passe de Doriot à Mitterand, puis à Sartre, Beauvoir, BHL, De Gaulle, Hitler, Pétain et bien d'autres grandes figures. Mais aussi du poète à l'entrepreneur, du journaliste à l'ouvrier et ainsi de suite.
Il parle de De Gaulle sous des termes profondément élogieux. Il a disséqué au laser l'homme, ses propos, ses actes. Il en répète quelques phrases fortes telles que la profonde question que De Gaulle pose un jour :
- "vous les jeunes, vous voulez quoi ?
- réponse : "vivre plus"
- mais c'est quoi, vivre plus ? "
Il scalpe littéralement Elon Musk et nous apprend par exemple que celui-ci veut créer LE changement de civilisation à travers deux chantiers : Neuralink (société de neurotechnologie) et OpenAI (l'intelligence artificielle). Et de conclure que le dessein final pourrait bien être d'en finir avec l'Homme.
Musk aspirerait à un Disneyland cosmique, ou au moins planétaire ; "un doigt de Daisy, un soupçon de Riri, Fifi et Loulou, une pincée de Pluto !
Il y voit la constitution d'un bétail docile par internet.
Heureusement qu'il nous parle aussi de ceux qu'il admirent : Montaigne, Rousseau, Nietzsche. Et là le ton est plus apaisé.
Même la présentation de l'histoire d'Abel et Caïn dans la Bible est sereine. La transposition qu'il en fait à notre civilisation est assez bluffante. En deux images vite fait :
- Abel est le nomade, donc le migrant, l'anywhere, l'homme de la géographie, celui qui bouge sur toute la planète et récolte les faveurs de Dieu lorsqu'il lui offre l'animal qu'il a élevé sur les pâturages le long de son périple.
- Caïn est l'immobile, le né natif, le somewhere, l'homme de l'histoire, celui qui cultive la terre natale et ne donne à Dieu que les fruits et les légumes de la récolte de ses terres. Belle image.
Autre thème à la mode décortiqué par Onfray, l'écologie. Date de naissance 1866, géniteur Ernst Haeckel. Puis Hans Jonas en 1979 qui booste le principe pour en arriver à Nicolas Hulot et Greta Thunberg. Il rappelle que le mouvement des divers réfugiés (afghans, iraniens, syriens, soudanais, algériens..) n'est pas dû à la fonte des glaciers ou la disparition des oiseaux et des insectes, la déforestation ou la pollution de leurs nappes phréatiques, mais dû au désordre mondial.
Il n'apprécie pas du tout l'attitude affichée par l'écologie. Il explique que son véritable mot d'ordre est "on ne discute plus, on ne raisonne plus, on ne débat plus, on exécute et on fait". Et Toc ! c'est taclé, là encore.
Cheval de Troie de l'écologie ; le Végan. le véganisme abolit l'agriculture au profit de l'industrie chimique qui elle-même consomme une masse colossale d'énergie = qui discrédite qui dans cette histoire ?.
Arrivent encore bien d'autres regards comme sur le régalien, ou l'attitude de certains journalistes ou autres rhétoriques qui ne trompent plus grand monde.
En refermant l'essai on se dit Ouf ! Et envie de dire "Cher Onfray, il est tout de même difficile de vous suivre sans tirer la langue"
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Formellement ce livre est un recueil d'articles et d'éditoriaux publiés par Onfray dans sa revue « Front Populaire » ; il ne s'agit donc pas d'un traité ; heureusement, car c'est plus et mieux.
Lorsqu »il traite de ce qu'il appelle « la ligne claire » de la philosophie française, il la fait commencer avec Les Essais de Montaigne.
Eh bien ce livre pourrait s'appeler Les Essais d'Onfray. Chacun de ses chapitres examine telle question de al vie politique française (c'est ce u'il a principalement fait dans ses derniers ouvrages) mais aussi, et parallèlement, une histoire de la philosophie, dans la ligne de celle qu'il enseigna à l'Université Populaire de Caen, et qu'il reprenait au cours d'émissions hebdomadaires sur France Culture, où elles ouvraient une fenêtre d'intelligence et de clarté, raison pourquoi sans doute, elles furent brutalement supprimées à l'automne 2018 dans des conditions mal élucidées, et peut-être aussi parce qu'elles déplaisaient en haut lieu. A lire Onfray, on comprend de quelle haute autorité il peut s'agir.
Les opinions de l'auteur dans le domaine politique, économique, social, sociétal de l'auteur,pour lequel je nourris beaucoup d'admiration, à lire ce qui précède, on peut déjà s'en douter, elles sont assez largement connues. Bien que les partageant très largement, et d'ailleurs pour cette raison même, je ne souhaite pas les commenter.
Je dirai seulement qu'il s'y trouve beaucoup de fulgurances, hélas prémonitoires, et beaucoup d'indignations, souvent justifiées, malgré une verve pamphlétaire parfois excessive.
On lui reproche souvent d'avoir rejoint l'extrême droite. Je ne le crois pas. Il s 'en défend d'ailleurs, et se pense toujours de gauche ; c'est évidemment une gauche souverainiste, nationaliste, anti-capitaliste, qui défend le peuple, bref tout ce que la gauche actuelle n'est plus. Mais penser cela, est-ce être d'extrême-droite ? C'est plutôt être gaulliste.
Et l'homme que cet « extrémiste de droite » admire le plus dans la Révolution Française, c'est le proto-communiste Jacques Roux, chef de file des Enragés ; de même qu'il parle longuement de la Commune de Paris, où il voit l'un des sommets de la pensée politique en action, et son assassinat par les libéraux de l'époque.
Bon, je vois que je n'ai pas tenu la promesse, et ai parlé politique. Mais il était difficile de l'éviter,
Alors parlons de philosophie. Car le livre est aussi un cours sur la philosophie française, où l'auteur évoque une tradition allant de Montaigne, donc, père fondateur, à Jankélévitch, en passant par Descartes, Pascal, La Mettrie, les philosophes libertins des lumières(au vrai sens du mot libertin, qui ne connaît pas de bornes à la liberté de penser, qui est affranchi des dogmes) pour lesquels il nourrit une tendresse particulière, par les penseurs athées (il y a beaucoup à dire sur l'athéisme d 'Onfray, j'y reviendra), par Proudhon (selon lui le grand penseur politique du XIXième siècle) contre Marx, par Bergson malgré son spiritualisme, par le résistant Camus, bien sûr, contre le quasi-collabo Sartre (aïe, aîe, la politique revient !), et par eux tous contre les lourdeurs et la logomachie de la philosophie allemande, d'Hegel au nazi Heidegger,et contre leurs disciplehrit, s français, les Lacan, Althusser, Foucault, et autres Deleuze, tout aussi obscurs et jargonnants.
A mi-chemin de la philosophie et de la politique, un des meilleurs passages de cet ouvrage est sans doute le magistral commentaire, article par article, de la Déclaration des droits de l'Homme, ce texte dont tout le monde se réclame, et que personne ne lit jamais.
Voir par exemple l'article deux, qui énonce comme droits essentiels, en même temps que la liberté, la propriété et la sécurité, cette sécurité que les sophistes opposent faussement à la liberté, en proclamant que "qui préfeère la sécurité à la liberté les perdra toutes deux" alors qu'ellles sont indissociables, qu'il n'y a pas plus de libeté sans sécuriété que de sécurité snas liberté, car dès lors que l'état n'est plus capable d'assurer la scurité, que vaudra la liberté du faible contre le fort. C'est ce qu'Hobbes a bien vuJe parlais plus haut de l'athéisme d'Onfray ; à vrai dire, et aussi radical qu'il semble, puisqu'il va jusqu'à nier l'historicité de l'homme Jésus-Christ, que pratiquement aucun historien ne nie pourtant, quelle que soit l'idée qu'ils s'en font par ailleurs .
Car, à longueur de colonne, il déplore la décadence et la quasi-disparition du judéo-christianisme, auxquelles il attribue tous les maux dont souffre notre société, bien qu'il ne puisse s'empêcher de lui décocher quelques piques d'usage ; à cette décadence d'ailleurs il a consacré sous ce titre un ouvrage entier. Ce que je crois, c'est qu'en réalité il voudrait croire, à l'instar de Montaigne et de Pascal avec son fameux pari, et croire même précisément au catholicisme, de préférence dans sa forme pré conciliaire, mais ne le peut, à l'instar d'ailleurs de son ami-ennemi Houellebecq. Oserai-je dire qu'ils sont en état de dissonance cognitive, et appartiennent à cette catégorie bien particulière d'athées qui voudraient croire et croiraient si Dieu devenait manifeste.
Mais peut-être succombai-je au travers catholique qui consiste à « convertir » en pensée les gens sans leur demander leur avis ?
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Je tiens à préciser qu'il s'agit d'un livre reçu dans le cadre de l'opération Mass Critique de février 2024. Cela faisait longtemps que je tombais sur des vidéos de Michel Onfray en me disant qu'il faudrait que je lise un de ses livres pour me faire une idée. Non pas que j'étais systématiquement d'accord avec lui mais par curiosité. C'est donc chose fait grâce à Babelio.

Puissance et décadence s'attache à ramener l'état actuel de la France par rapport à la situation souverainiste en se situant à gauche de l'échiquier politique.

J'ai été lire les autres critiques pour voir un peu ce qui se disait sur le livre et je dois avouer que c'est assez partagé mais aussi qu'il y a un certain manque de culture et de compréhension sur la question politique ( ce qui est embêtant, on est tous concerné ). Ramenons les choses à leur essence : oui Michel Onfray est de gauche. Sur la question sociétale, il se situe à gauche de l'échiquier dans ce sens qu'il considère que l'Etat doit investir pour que les citoyens puissent atteindre le bonheur dans la vie. Vous ne trouverez pas de libéralisme dans ce livre parce qu'il n'est pas libéral.

Maintenant concernant le souverainisme. Il y a beaucoup à dire et Michel Onfray en dit une partie. Lorsque l'on creuse le sujet on se rends compte rapidement que c'est une lutte de pouvoir entre des agents extérieurs et l'Etat français mais surtout que depuis de Gaule c'est la débandade. de Sarkozy qui frétillait devant Obama à Macron traité comme un enfant turbulent mais sans grandeur par Biden ( rétrospectivement c'est bien ce qu'il est ), on a une perte de l'autonomie de la France. Ca se traduit par notre rapport à la guerre ( nous suivons les USA sur tous les sujets quitte à faire n'importe quoi et à tuer beaucoup d'innocents ) mais aussi sur l'économie et ... La société. Croire que le wokisme est un mot creux est passer à côté du changement de société qu'il induit. Ce que Michel Onfray ne dit pas c'est que cette société vers laquelle nous nous dirigeons est mourante. L'éco anxiété amène à une baisse sensible du taux de reproduction, les traitements transgenre amènent la stérilité ( les parents de gamins qui prennent des hormones connaissent ils le taux de suicide arrivé à 30 - 40 ans pour les transexuels ? ). Bref, nous ne sommes plus souverains et Michel Onfray le souligne tout du long mais il n'est pas le seul.

Pour ceux qui voudraient aller plus loin sur ce sujet à gauche Serge Halimi a écrit plusieurs livres expliquant comment de Gaule avait tordu la main américaine afin de recevoir des aides à la sortie de la guerre ( certaines villes étaient complètement rasées ). Michel Onfray aura complété que cette aide aura finalement permis aux USA de gagner de manière indirecte. Pile on perds, Face ils gagnent ...

Comme écrit au début, Michel Onfray est de gauche ce qui fait que je ne le rejoint pas sur certains sujets tel que la peine de mort. Mais c'est un sujet que la gauche n'arrive pas à aborder sans sombrer dans le pathos donc je ne suis pas surpris.

J'ai également relevé des erreurs de raisonnement à plusieurs reprises me faisant dire : le développement est intéressant mais cet aspect là est faux. Par exemple sur l'aspect migratoire. Michel Onfray oppose nomades à sédentaires, ce qui est correct. Puis il appose l'histoire de Caïn et Abel pour signifier cette opposition sauf qu'un berger n'est pas nomade. Pire encore, l'auteur va jusqu'à rendre les migrants nomades pour continuer ce parallèle. Mais là encore c'est complètement faux. Un migrant n'est pas nomade, c'est un sédentaire qui change de lieu de vie. le nomadisme est devenu rare à notre époque. On pourrait citer les manouches, les romanichels, les forains en France mais c'est à peu près tout. Cette erreur lui fait passer complètement à côté du problème mais là encore c'est une vision de gauche .

A côté de cela j'ai trouvé pas mal de répétitions parfois très lourdes. le passage sur l'AMGOT que je connaissais déjà mais qui vaut la peine d'être rappelé est martelé 4 à 5 fois à la fin. C'est lourd.

De même si le début est intéressant, je l'ai trouvé extrêmement dense et très peu sourcé. Il faut suivre l'actualité pour comprendre tout ce qui est cité ici, c'est dommage.

Dernière critique que je pourrais énoncer mais là c'est plus subjectif : c'est trop lourd à lire. J'ai tendance à ne pas apprécier les phrases à rallonge qui énumèrent les épithètes parfois sans grande intelligence et souvent avec une grande redondance. Je note que les gens qui ont ce tic d'écriture font la même chose à l'oral. Je trouve que c'est pédant et ça montre un vrai problème de concision. A mon sens on cache une pauvreté d'argumentation par ce biais, ce qui n'est pas forcément le cas chez cet auteur.

Plusieurs aspects valent tout de même le détour. le rappel sur la révolution qui fut un massacre mais pas pour le peuple, l'impact de de Gaule à la sortie de la guerre et même un retour sur l'affaire le Pen. A chaque fois le corollaire est que ce l'on nous enseigne n'est pas la vérité mais une construction narrative destinée à étayer un roman national.

Au final ce roman est une introduction à la revue lancée par Michel Onfray qui m'intéresse pas mal. Je l'ai mise de côté pour achat plus tard mais je pense que ça vaut le détour. le roman en lui même est à mon avis intéressant comme un point de vue qui a le mérite d'exister. Etre souverainiste et de gauche n'est pas impossible, Michel Onfray le montre et explique pourquoi il faut revenir à cette notion.
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Citations et extraits (47) Voir plus Ajouter une citation
Les centenaires au cerveau liquéfié comme du yaourt ironiquement exploités pour générer les bénéfices des actionnaires de fonds de pension, les bacheliers qui affirment que Louis XVI a inventé l’imprimerie, les acheteurs d’enfants calibrés sur catalogue livrés en promotion, les créolisés qui rêvent d’esclavagiser les Blancs, les défenseurs de médecines dites « douces » et prétendues parallèles qui aspirent à remplacer les chimiothérapies par l’ingestion de jus de patate douce les jours de Lune décroissante, les athées qui ne supportent le prie-Dieu que s’il se trouve orienté dans le sens de La Mecque, les tolérants qui brûlent des livres, interdisent des manifestations culturelles, censurent les chefs-d’œuvre de la littérature ou du cinéma, France Culture, temple du wokisme qui, sans craindre le ridicule, a pour slogan orwellien : « l’esprit d’ouverture », tout cela montre en effet que le progrès triomphe et qu’il faut être taré pour ne pas s’en apercevoir.
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Nous allons couler parce que nous avons abandonné notre souveraineté. Une civilisation ne meurt pas à cause de ceux qui en prennent possession, car les conquérants entrent dans une zone déjà morte, intellectuellement corrompue, spirituellement pourrie, culturellement grouillante de vers, moralement décomposée. Personne ne conquiert jamais que des ruines.
Nous allons couler parce que nous, Français, nous ne nous aimons plus et que nous ne chérissons que ce qui nous salit, nous souille, nous corrompt, nous humilie, nous détruit. La pulsion de mort a tué la pulsion de vie. Nous fêtons les barbares qui veulent nous exterminer, nous tressons des couronnes de lauriers à ceux qui nous promettent l’agenouillement et l’humiliation, nous disons merci à ceux qui nous conchient et nous compissent, nous leur en demandons encore et toujours plus. Nous embrassons le cobra sur la bouche ; il va fatalement nous mordre.
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Notre civilisation va mêmement vers son destin qui est le naufrage.
Il y a plusieurs façons de réagir : la panique, les cris, les pleurs, les larmes, l’affolement, les hurlements, les coups, la nature humaine qui prend le dessus, l’homme qui montre que, sous un fragile vernis, il est bel et bien un loup pour son semblable. Ce qui semblait civilité et politesse, morale et courtoisie ne tient pas plus de cinq minutes devant la catastrophe.
On voit également monter du vortex de panique de faux prophètes vociférant qu’il faut se calmer : ils ont la solution, ils sont la solution. Ce sont les hommes providentiels : il faut les écouter et tout ira bien. Il y a des chaloupes, allons dans l’ordre, pourvu qu’on leur obéisse, ils vont sauver tout le monde, ils vont sauver le monde. À mon commandement, etc.
Une voix lucide fait remarquer qu’il y a vingt chaloupes de dix et deux mille passagers, elles ne suffiront donc pas… L’homme providentiel crie qu’il ne faut pas écouter les oiseaux de mauvais augure, que les Cassandre sont à jeter en priorité par-dessus bord, que cette voix est la bouche d’un complot, qu’on ne l’aime pas, que c’est un coup des Juifs ou des immigrés, des communistes ou des capitalistes cachés sur le transatlantique, on connaît la musique. On jette toujours à l’eau le sage qui se contente de dire la réalité.
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De fait, la laïcité est inventée non pas par les chrétiens, contrairement à ce qu'ils prétendent aujourd'hui faussement, mais par ceux qui, déistes ou mécréants, libres-penseurs ou francs-maçons, libéraux ou républicains, anticléricaux ou philosophes, ont combattu la religion et imposé, on sans luttes, qu'elle pèse moins. Le christianisme n'a pas créé la laïcité, il a bien été obligé d'y souscrire après de longues batailles.
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Par ailleurs, il existe des civilisations qui ne se construisent pas dans le désir d'en détruire une autre ou d'autres, sinon les autres. Si l'islam politique ne fait pas mystère de son universalisme anti-judéo-chrétien et, en vertu du principe coranique que « le paradis est à l'ombre des épées », de son choix des armes pour imposer sa loi, le continent asiatique, hindouiste ou bouddhiste, sinon confucéen ou shintoïste, animiste, ne se pose pas, lui, en civilisation remontée contre l'Europe judéo-chrétienne, ni en civilisation alternative, de remplacement, mais en civilisation pacifique qui ne demande pas l'hospitalité pour prendre possession de la maison qui l'accueille, mais pour y vivre non sans respecter ses lois propres, ses us et coutumes, ses traditions, sa langue, mais dans le cadre républicain français. Si le communautarisme n'est certes pas la solution qui reste l'assimilation, il l'est bien plus que le séparatisme qui refuse l'assimilation de l'étranger en France avec agressivité et véhémence et souhaite en revanche celle de la France dans le monde de sa culture, sinon de sa civilisation – je parle de l'islam politique, rappelons-le, et pas de l'islam comme religion privée. La France se fait de qui veut la faire, étrangers compris bien sûr ; elle se défait de qui refuse de la faire, pas seulement les étrangers.
Ça n'est donc pas l'immigration qui pose un problème en tant que telle, essentialisée, et qui serait soit une chance, si l'on en croit la « gauche », soit une malédiction, si l'on écoute la « droite », car, historicisée, l'immigration est une chance quand elle permet de faire être et persévérer dans son être une civilisation, mais une malédiction quand elle travaille à détruire cette civilisation dans son être et sa durée.
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Videos de Michel Onfray (159) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Onfray
*INTRODUCTION* : _« […] Je veux seulement, Monsieur, vous faire part d'une chose que j'ai lue dans Montaigne, et qui marque son bon goût. Il souhaitait devenir assez savant pour faire un recueil des morts les plus éclatantes dont l'Histoire nous parle. Vous qui êtes son partisan, vous approuverez ce dessein que j'exécute en partie. En effet, le véritable point de vue où je placerais une personne qui veut bien juger du ridicule qui règne dans le monde, est le lit de mort. C'est là qu'on se détrompe nécessairement des chimères et des sottises qui font l'occupation des hommes. Nous sommes tous fous ; la folie des uns est plus bouillante, et celle des autres plus tranquille. »_ *André-François Boureau-Deslandes* [1690-1757], _À Monsieur de la Ch…_
_« Rien ne doit plus nous frapper dans l'histoire des grands hommes, que la manière dont ils soutiennent les approches du trépas. Je crois que ces derniers moments sont les seuls, où l'on ne puisse emprunter un visage étranger. Nous nous déguisons pendant la vie, mais le masque tombe à la vue de la mort, et l'Homme se voit, pour ainsi dire, dans son déshabillé. Quelle doit être alors la surprise ! Tout l'occupe sans le toucher : tout sert à faire évanouir ce dehors pompeux qui le cachait à lui-même. Il se trouve seul et sans idées flatteuses, par ce qu'il ne peut plus se prêter aux objets extérieurs. Cette vue a cela d'utile en flattant notre curiosité, qu'elle nous instruit. Il n'est rien de quoi, disait Montaigne, je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, quelle parole, quel visage, quelle contenance ils y ont eus ; mille endroits des histoires que je remarque si attentivement. Il y paraît, à la farcissure de mes exemples, et que j'ai en particulière affection cette matière*._ _Je suis persuadé que la dernière heure de notre vie est celle qui décide de toutes les autres. »_ *(Chapitre III : Idée générale d'une mort plaisante.)*
* _« Et il n'est rien dont je m'informe si volontiers que de la mort des hommes, de quelle parole, quel visage, quelle contenante ils y ont eus, non plus qu'il n'est d'endroit dans les histoires que je remarque avec autant d'attention. Il apparaît à la farcissure de mes exemples que j'ai cette matière en particulière affection. Si j'étais faiseur de livres, je ferais un registre commenté des morts diverses. Qui apprendrait aux hommes à mourir leur apprendrait à vivre. »_ (« Chapitre XIX : Que philosopher c'est apprendre à mourir » _in Montaigne, Les essais,_ nouvelle édition établie par Bernard Combeaud, préface de Michel Onfray, Paris, Robert Laffont|Mollat, 2019, p. 160, « Bouquins ».)
*CHAPITRES* : _Traduction d'un morceau considérable de Suétone_ : 0:02 — *Extrait*
0:24 — _Introduction_
_De quelques femmes qui sont mortes en plaisantant_ : 0:49 — *1er extrait* ; 2:08 — *2e*
_Additions à ce qui a été dit dans le IX et dans le XI chapitre_ : 3:15
_Remarque sur les dernières paroles d'Henri VIII, roi d'Angleterre, du Comte de Gramont, etc._ : 6:09 — *1er extrait* ; 6:36 — *2e*
_De la mort de Gassendi et du célèbre Hobbes_ : 7:45
_Remarques sur ceux qui ont composé des vers au lit de la mort_ : 10:47
_Examen de quelques inscriptions assez curieuses_ : 13:52
_Des grands hommes qui n'ont rien perdu de leur gaieté, lorsqu'on les menait au supplice_ : 14:33
_Extrait de quelques pensées de Montaigne_ : 15:31
_S'il y a de la bravoure à se donner la mort_ : 17:37 — *1er extrait* ; 18:57 — *2e*
_De quelques particularités qui concernent ce sujet_ : 19:14
19:28 — _Générique_
*RÉFÉ. BIBLIOGRAPHIQUE* : André-François Boureau-Deslandes, _Réflexions sur les grands hommes qui sont morts en plaisantant,_ nouvelle édition, Amsterdam, Westeing, 1732, 300 p.
*IMAGE D'ILLUSTRATION* : https://www.pinterest.com/pin/518547344600153627/
*BANDE SONORE* : Steven O'Brien — Piano Sonata No. 1 in F minor Piano Sonata N0. 1 in F minor is licensed under a Creative Commons CC-BY-ND 4.0 license. https://www.chosic.com/download-audio/46423/ https://www.steven-obrien.net/
*LIVRES DU VEILLEUR DES LIVRES* :
_CE MONDE SIMIEN_ : https://youtu.be/REZ802zpqow
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/B0C6NCL9YH *VERSION NUMÉRIQUE* _(.pdf)_ : https://payhip.com/b/VNA9W
_VOYAGE À PLOUTOPIE_ : https://youtu.be/uUy7rRMyrHg
*VERSION PAPIER* _(Broché)_ : https://www.amazon.fr/dp/
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