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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci du fond de mon caleçon à Babelio et aux éditons Laffont pour cette masse critique.

Me voilà bien au fond de ma déprime, avec toutes ces lectures aussi réjouissantes les unes que peu bandantes pour les autres, plus tu plonges dans la réflexion, plus ton optimisme se nihilise dans une profonde remise en question, ou les verts pâturages jaunissent d'une société écrasante…

Michel Onfray écrit beaucoup, parle tout bien correctement, philosophe à la télé dans les émissions de grande écoute intellectuelle, à côté des nouveaux genres, des nouvelles tendances, il radote de vieux philosophes d'antan, de ceux que l'on oublie au profit d'une pensée anesthésiée, atrophiée, il fait partie de ces penseurs qui pour exister pissent dans des micros de grandes audiences, au côté d'animateurs aux chiffres bien pendus et à la cote trop répandue…

Mais moi je l'apprécie Michel, il a la plume accessible, le bon ton, le jugement rationnel d'une société à l'agonie, ou le mythe d'un éternel retour sonne comme une bonne vieille vérité…

Pour ce bouquin il nous pond une explication de texte sur deux grands classiques de « Orwell » : « 1984 et la « Ferme des animaux », il dissèque, résume et spoile les deux romans, ensuite il analyse, il explique et il se vénère un peu le jugement, il théorise la dictature selon quelques principes très simples et il dénonce les dérives d'une société mondialisée, informatisée, infantilisée, formatée dans la bêtise que la mode et le courant du moment nous font honte…

C'est un phénomène de foire, les auteurs s'engouffrent dans l'urgence de la décadence, ils se jettent sur leur plus belle plume, profitent de leur notoriété pour rappeler à l'ordre notre indifférence et notre mépris du rationnel, de la morale, du bon vivre, du savoir aimer… mais combien se sentent concernés par la bêtise qui gangrène notre société, la manipulation politique nous vend de la propagande, musèle nos rébellions au profit des profits, d'une élite perchée dans les sommets de la démesure et de l'inaccessible promettant monts et illusions au premier prolétaire conditionné… finalement je me répète au gré des mes lectures, mais l'intellectuel est unanime sur la finalité, nous devenons des bêtes de Panurge incapable de penser, obnubilés par nos écrans, notre image étalée aux jugements de l'anonymat, condamnés par le reflet d'une réussite désolante, les gens ne cherchent plus la vérité, mais une bonne vieille conspiration à se foutre sur leur connerie.

La révolution ? à quoi bon, vous saigniez le ridicule en place, vous festoyez d'une victoire assoiffée de pouvoir à l'équilibre prolétaire, ou l'échelle sociale gardera ses inégalités car le Darwinisme sociale est un mythe qui a la vérité pour acquis…

Aujourd'hui tout le monde est raciste, antisémite et j'en passe, ces mots n'ont plus de sens que le sens qu'il lui est volé, on simplifie, on invente, on abrutis, on efface les « nous » au profit des « on », ou sont passé les « Coluche », les « Desproges », les cancres à la télé, amendés, virés, catalogués, insultés, tout le monde se bastonne la gueule contre tout le monde, mais personne n'apprend, personne n'écoute, on a plus le temps de rien, tout devient uniformisé et normalisé…

Et moi je bosse dans le système :
- Vous êtres trop cher monsieur le menuisier
- Trop cher mais par rapport à quoi ?
- Au marché
- Mais mon patron roule en Clio, nos bureaux puent la sueur… Et vous dans vos tours argentées, vous collectionnez les bénéfices, votre patron se pavane dans le luxe, vous sentez bon la richesse, vous achetez sans compter, vos dépenses sont à la démesure et vos acquis indécents
- Alors vous baissez votre froc ou sinon pas de marché ?
- J'ai besoin de bouffer, mais peut-on négocier les 5% de plus qui vous sont alloués
- Prenez-les sur vos pertes bande de prolétaires…

A lire comment beaucoup d'autre

A plus les copains
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Ayant relu récemment 1984 et La ferme des animaux de George Orwell, je suis tout à fait d'accord avec l'analyse de Michel Onfray qui souligne l'actualité de l'oeuvre de l'écrivain anglais. le philosophe s'appuie en effet sur une lecture de ces deux textes, plus philosophique que littéraire, pour définir les grandes tendances d'une théorie de la dictature et démontrer que nos démocraties n'en sont pas très éloignées…et en ont déjà adopté, pas forcément de manière systématique et volontaire, les principaux traits.

Les piliers d'une bonne dictature sont déjà posés : appauvrissement de la langue, des connaissances, en particulier historiques, réécriture de l'histoire dans un sens unique, pensée unitaire, omniprésence des écrans et utilisation de ces derniers à des fins de surveillance, négation de la nature au profit du transhumanisme, haine et bannissement de celui qui pense autrement, abandon de l'universalité pour le particularisme et propagation de la haine…beaucoup de traits de nos sociétés sont présents chez Orwell qui par sa dénonciation du régime soviétique avait admirablement démontré et démonté les rouages de la dictature.

Un ouvrage très intéressant, qui a pour but de nous alerter malgré quelques longueurs, en particulier le récit détaillé des deux livres en question, sur les dangers des dérives actuelles de l'individu roi et décervelé, prêt à tomber dans tous les pièges de la propagande et de nous inciter également à une relecture…si ce n'est déjà fait. En tout cas quelques bonnes pistes pour une réflexion sur notre société, dont les libertés fondamentales sont menacées par l'instauration d'une pensée unique qui empêche aujourd'hui tout débat de fond donc l'exercice d'une véritable démocratie. Et l'expression de ce que nous désirons véritablement comme avenir.
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Dans cet essai, Michel Onfray nous donne sa lecture philosophique de deux romans de Georges Orwell, 1984 et la Ferme des Animaux.
En plus d'être éclairant, on voit que l'auteur arrive à recontextualiser les oeuvres. de plus, ces livres nous permettent de comprendre, selon Onfray, pourquoi nous vivons dans une dictature.
C'est éclairant très intéressant et nous encourage à relire Orwell.
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En fait ,vous décrivez les..républiques d'aujourd'hui ! Ou l'on fait disparaître la vérité par la censure. Ou l'on dénie le droit de manifester,ou alors on réprime dans le sang.Ou l'on aspire a un nouvel empire: le globalisme, ou l'on cultive la haine de la population remplacé par les riches évadés fiscaux qui sponsorisent les partis politiques.
un livre qui ouvre les yeux sur le glissement lent mais inexorable vers la tyrannie du marché humanovore !
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