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Citations sur Le soi hanté : Dissociation structurelle et traitement .. (103)

Les survivants ont besoin de beaucoup d'aide pour personnifier leurs expériences, à la fois sur le moment et dans la durée. Il s'agit là d'une composante essentielle de la réalisation, qui sera développée tout au long de la thérapie. On soutiendra l'élévation du niveau mental de toutes les parties dissociatives jusqu'au moment où elles pourront personnifier les expériences d'autres parties. Chaque partie doit donc, en dernier ressort, être capable de réagir au moment présent que vit la personne tout entière et à son histoire globale, et pouvoir dire : "Voilà ce que j'ai vécu, ce que j'ai ressenti, il s'agit de mon corps, de mon histoire."
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Travailler avec une phobie des besoins.
Souvent, les patients sont extrêmement effrayés ou honteux de leur profond désir, de leur besoin humain d'amour et de contact, car ce désir et ce besoin n'ont jamais reçu de réponse adéquate ; ils les nient, en conséquence, pour prévenir déception et sentiments de rejet. Le travail le plus difficile en thérapie est souvent d'aider les patients à réorganiser, accepter et personnifier leurs besoins, et de leur apprendre à y répondre de manière adaptée. Le traitement consiste en une psychopédagogie des besoins de base que partagent tous les humains (se reposer, jouer, travailler, aimer et être aimé, avoir de l'attention et de l'aide lorsque c'est approprié, etc.) et une exposition progressive des différentes parties aux besoins les unes des autres, puis en une acceptation et d'une personnification mutuelles.
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... beaucoup de parties dissociatives se redoutent, se méprisent ou se comprennent mal les unes les autres. Quand au cours de leurs interactions, elles expriment leurs émotions ou leurs pensées préréfléchies, il s'ensuit parfois des boucles de feedback négatif sans fin, qui peuvent finir par mener la personne à un épuisement post-traumatique.
Sally, une étudiante de troisième cycle souffrant de DDNOS [Trouble dissociatif non spécifié], entendait une voix critique qui la traitait d'imbécile chaque fois qu'elle essayait de finir d'écrire un difficile rapport de recherche. La PE [Personnalité Emotionnelle] à qui appartenait cette voix avait secrètement peur d'un échec (phobie de la prise saine de risques) et sabotait donc le travail de la PAN [Personnalité Apparemment Normale] de Sally. Quand la PAN entendait la voix de la PE, qui était devenue un stimulus conditionnel intéroceptif pour elle dans la mesure où elle renvoyait à une critique violente, son action substitutive préréfléchie était de se mettre à boire pour noyer cette voix en elle, avec pour résultat que Sally, ivre, ne finissait pas son rapport. Cette voix redoutée et méprisée revenait alors avec une violence renouvelée, pleine de rage contre l'échec de Sally qui éveillait en elle une honte massive. Plus la PAN de Sally entendait la voix, plus elle se sentait déprimée et nulle. Pour éviter ces sentiments, elle continuait à boire, ce qui menait à de nouvelles réprimandes internes de la PE. Sally fut finalement hospitalisée pour toxicomanie et tendances suicidaires.
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... le thérapeute peut fréquemment faire remarquer au patient que, même si une partie est amnésique de ce que fait une autre partie, toutes deux restent des aspects d'une même personne : "Même si cela ne vous semble pas être le cas, c'est une partie de vous-même. Pouvons-nous trouver un moyen pour comprendre un peu mieux cette partie de vous ?" Le thérapeute peut encourager le patient à réfléchir davantage et à expérimenter consciemment, en commençant par poser des questions "si - alors" : "Si vous vous rappeliez, [alors] qu'imaginez-vous qu'il se passerait ?" ; "Si vous m'exprimiez vraiment votre colère, comment croyez-vous que je réagirais ?" Ces questions permettent de tester si les attentes catastrophiques vont avoir lieu ou non. Quand le survivant réalise les peurs qui bloquent ses actions adaptées, il a déjà fait un grand pas vers l'intégration.
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On sait que de nombreux souvenirs traumatiques sont exacts et que leur véracité peut être prouvée. Cependant, on a également la preuve que les souvenirs traumatiques doivent être considérés comme des reconstructions plutôt que comme des reproductions, ce qui est d'ailleurs vrai de tous les souvenirs. Par exemple, les individus qui revivent un souvenir traumatique ajustent leur comportement, jusqu'à un certain point, aux circonstances sociales et environnementales présentes, ce qui indique qu'il ne s'agit pas d'une réplique exacte de l'événement traumatisant. Lorsqu'une femme traumatisée se fige au cours d'une séance de thérapie, elle adapte son corps à la chaise dans laquelle elle est assise, ou bien, quand elle est engagée dans un comportement d'agression, elle frappe un coussin, et non le thérapeute.
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J'ai un autre en moi... baigné de larmes... je le porte au fond
de moi comme une blessure

Michel Tournier
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Il faut apprendre au patient à « savourer » son expérience actuelle et à y réfléchir. La création de sens n'est efficace que quand le patient a appris à tolérer les vécus que ses actions mentales génèrent (ressentir de la peur ou de la colère, penser à une relation problématique, se souvenir d'événements horribles...).
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« Trouvons un moyen qui vous permettrait de me faire savoir que vous êtes en colère, sans crier. »
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Le contact lui-même est redouté, parce qu'il apporte une pro-
messe d'amour, de sécurité et de confort qui ne peut être satis-
fait et qui rappelle (au patient) les carences brutales de sa petite
enfance.

Lawrence E. Hedges
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Le problème central de la traumatisation est le fait que les survivants n'ont pas pu réaliser complètement ce qui leur est arrivé, et la façon dont cet événement affecte leur vie et leur identité. En d'autres termes, l'incapacité à réaliser est constituée de multiples façons de ne pas connaitre un traumatisme psychique massif [...]. En fait, les traumatisés chroniques ont souvent des difficultés de réalisation non seulement l'égard de leurs vécus traumatiques, mais aussi dans la vie de tous les jours.
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