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Critique de kavinka


Du fast-food littéraire ! "Croire au merveilleux" n'est guère à la hauteur des louanges entendues chez Laurent Ruquier dans "On n'est pas couché" sur France 2, et le fait que Christophe Ono-dit-Biot soit présentateur de l'émission littéraire "Au fil des mots" sur TF1, responsable des pages culture de l'hebdo "Le Point", mais aussi ami personnel du polémiste Yann Moix explique sans doute cette infatuation disproportionnée. Outre la lourdeur d'un récit à la première personne au foisonnement du "je", ce qui choque d'emblée c'est le manque de style. Phrases courtes, parfois sans verbe, ce qui peut être génial si on a le talent et le rythme phrasé de Victor Hugo dans "Les travailleurs de la mer", mais qui avec Ono-dit-Biot sombre plutôt dans les méandres d'une perspective malheureuse  d'un genre qui s'articule au confinement du flirt avec le mal bâti. On regrette aussi un manque certain de vocabulaire et de grammaire. Que penser de cette phrase "Il faut voir ma gueule que j'ai..." ?  Sans doute Ono-dit-Biot a voulu pasticher Johnny.
Publié chez Gallimard, "Croire au merveilleux" raconte l'histoire d'un certain César, le double récurrent, l'alter-ego cyclique de l'auteur, qui veut fuir la vie en se suicidant mais en réchappe à cause de l'arrivée inopinée d'une jeune étudiante grecque. Il se retrouve alors sauvé par son enfance et une insolite emprise mythologique. Au fil des pages, on a dû mal à suivre l'intrigue, l'ensemble étant confus nous entraînant dans une succession de délires personnels et existentiels de l'écrivain-journaliste avec cette même "pseudo littérature comme appeau" pour reprendre le titre d'une longue critique de "Plonger", son précédent roman pourtant Grand prix du roman de l'Académie française en 2013 (1). Ainsi, dans ce qui est visiblement la suite de "Plonger" avec le même César, on cherche en vain la moindre narration poétique, un soupçon de cette hypotypose, la description imagée à l'extrême immortalisée par la madeleine de Proust ou l'alambic de Zola dans "L'Assommoir". Avec Ono-dit-Biot, c'est plutôt du fast-food littéraire, du syncopé textuel telle cette phrase "Un couple sort de l'eau" flanquée cinq lignes plus loin de "J'entre dans l'eau". Avec lui, le récit devient carrément assommant voire "barbant" pour être en phase avec son look de quadragénaire qui pour faire jeune arbore la barbe tendance ; pilosité d'ailleurs jugée au XVIe siècle comme étant la propagation du vice-italien et aujourd'hui attribuée à ceux qui ne s'assument pas d'où leurs rapports conflictuels avec les femmes obligés de replonger dans les traumatismes de leur enfance pour en exorciser leur frustration. Enfin, si le roman ne manque pas de nous faire voyager chez les Grecs dans cette quête du pouvoir des mythes, il est surtout truffé de clichés de guides touristiques tel ce récit d'un dîner du héros César devant l'Acropole à Athènes: "Le prof m'a dit que Parthénon vient de Parthénos, 'la vierge", l'un des surnoms d"Athéna". C'est sûr qu'avec Christophe Ono-dit-Biot, il est difficile de croire au merveilleux !...

Kävin'Ka







  
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