Les oubliés de la grand-place

J'ai beaucoup aimé ce roman qui se passe dans un univers que l'on rencontre peu en littérature, celui de la rue. A part « No et moi » de Delphine de Vigan et la saga « Vernon Subutex » de Virginie Despentes, je ne me rappelle pas avoir lu de récits mettant en scène des S.D.F. Mais je pense que c'est la première fois que j'ai été autant touchée par la situation de ces personnages. L'auteure a su les rendre terriblement attachants en leur prêtant à chacun une histoire personnelle dramatique. En tout cas, je ne regarderai plus les « oubliés » de la société de la même manière…

« Je déteste la rue. Chaque matin est pire que le précédent. Au début, j'avais juste froid, faim ou peur. A présent, mes muscles sont ankylosés, nuit après nuit, et pétrifiés par la malnutrition. » Lucky, 22 ans, vient de se retrouver à la rue après avoir provoqué son père pour la énième fois. N'ayant pas sa langue dans sa poche, il se crée rapidement des problèmes. Heureusement, il va rencontrer Ludo, un vieux sage, et Kari, son amoureuse. Ces deux personnes sont S.D.F. depuis des années et prennent le jeune sous leurs ailes, car la rue, c'est une jungle où règne la loi du plus fort. A ce duo va s'ajouter Nico, surnommé « Monsieur Tristesse » par Lucky, à la rue depuis cinq années, depuis que sa vie s'est trouvée brutalement bouleversée…

Lucky est plein de rage, de colère prête à dégainer à la face du premier venu. Ses nouveaux amis vont lui apprendre à se canaliser et l'amener à voir les autres avec un regard plus empathique. Jusqu'à tourner une page de sa propre histoire….

Bref, un excellent moment de lecture, qui m'a émue et fait réfléchir… J'ai juste regretté que la fin soit si rapide.

Lucky, 22 ans, a été mis à la rue par son père quelques jours plus tôt, lorsqu'il a surpris son fils dans sa chambre avec un garçon. La dernière en date de la longue liste des provocations du jeune homme, en conflit ouvert avec son père…
Ludo et Kari, SDF sur la grand-place depuis quelques années, ont pris le jeune homme sous leur aile, lui donnant quelques tuyaux pour l'empêcher de se faire dépouiller ou agresser. Mais celui-ci, plutôt agressif et grande gueule, ne peut s'empêcher de provoquer, de jeter des vérités pas forcément toujours agréable à entendre, et si Ludo et Kari sont préservés, les quelques autres SDF à trainer dans le coin avec eux en font les frais, Bob et Steve, toujours collés ensemble et Nico, qui semble porter toute la tristesse du monde sur ses épaules.
A 28 ans, Nico est dans la rue depuis 5 ans. Désabusé, ce qu'il a vécu l'a jeté dans la rue et il a appris à y survivre, pris lui aussi sous l'affection quasi paternelle de Ludo. Très vite, il se méprend sur Lucky, le pensant fugueur et conseillant à ce fils à papa bourgeois de vite retourner chez ses parents.
Chien et chat, ils ne peuvent s'empêcher de se disputer, de se provoquer, de se lancer des piques mais aussi de se chercher, sous l'oeil de Ludo et de Kari. Et se tenir chaud n'est finalement que l'une des raisons de leur rapprochement … quand un évènement dramatique pourrait redistribuer les cartes.
Cette nouvelle (150 pages sur ma liseuse) se déroule entre le 1er et le 25 décembre et l'histoire est racontée du point de vue de Lucky et de Nico. Racontant la vie dans la rue de ces deux jeunes hommes, l'auteur permet de mettre en lumière, en cette période de fêtes de fin d'année, les gens qui vivent dans la rue et qu'on finit par ne plus voir. C'est finalement une romance de Noel (je voulais arrêter jusqu'à cet été mais je l'avais pas catalogué comme tel vu le résumé) dans un contexte assez original, bien que je pense qu'il ait été bien romancé et adouci et l'auteur a une plume agréable.

Une lecture perso pas prévue, mais j'avais déjà discuté avec l'auteure et c'était une sortie que j'attendais beaucoup. J'appréhendais aussi pour les thèmes traités et pourtant, je ne regrette pas de m'être lancée rapidement.

Lucky se retrouve à la rue après que son père lui a demandé de quitter le foyer familial. Heureusement, sa route ne sera pas solitaire. Nico est SDF depuis 5 ans, quand sa vie a été brisée. Monsieur Tristesse ne pensait pas que le petit con serait en fait sa bouée de sauvetage. Des êtres oubliés par tous et pourtant si solidaires. Laissez-les vous raconter leurs histoires.

C'est un roman court, et alors que je suis souvent insatisfaite avec ce format habituellement, je peux commencer par vous dire qu'ici cela a entrainé un coup de coeur.

Un coup de coeur pour le sujet qui est traité de la plus belle des façons : finesse et bienveillance. Des phrases posées pour nous exposer la réalité de la rue, sans être redondant, dans le jugement ou dans l'excès. Peut-être que certains aimeraient plus, mais personnellement je trouve les choix de l'auteure parfaits.

Un coup de coeur pour les personnages. Dans mon mini récapitulatif, j'ai présenté les deux personnes dont nous partageons les points de vue, mais ils ne sont pas uniques.

Lucky est un jeune homme identique chez lui et dans la rue. Il est peut-être trop optimiste et il apprendra, à la dure, les lois de la rue, mais j'ai aimé sa fougue et son côté sale môme. Nicolas est bouleversant, par sa pudeur, par son passé, mais surtout par ses actions. Ce type qui semble si froid est en fait quelqu'un de merveilleux
Mais aussi Ludo, le papy disponible et toujours à l'écoute, Kari et sa bienveillance. Même Bob & Steven, les gros dégoûtants qui cachent une sensibilité.

Un coup de coeur pour la plume de l'auteure qui m'a conquise très rapidement. Au bout de quelques pages, l'addiction était là et je ne voulais pas fermer ce roman avant le mot fin.

Oui, j'ai pleuré mais bizarrement pas dans un mauvais sens. C'est douloureux car c'est la réalité pour beaucoup de personnes. Mais, il n'y a pas de scène dites violentes. C'est l'ambiance, l'attachement que j'ai eu pour eux qui, quand le mot fin est apparu à laisser couler les larmes. de soulagement, de tristesse pour ces inconnus de la rue.

Un roman que je recommande à tous. Pour moi, il ne doit pas être mis de côté. C'est beau, c'est douloureux mais c'est brut, comme la vie. Alors ne passez pas votre chemin et découvrez cette pépite.
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Ce n'est pas le genre de livre que je lis habituellement, mais ayant déjà lu le premier ouvrage de cette autrice, j'ai acheté Les oubliés de la Grand-Place sans hésiter le jour de sa sortie officielle.
Dès les premières pages, je me suis retrouvée parachutée dans un petit groupe de SDF. Je vous les présente ?
D'abord, il y a Lucky. C'est le plus jeune et le petit nouveau de la bande. Il n'est dans la rue que depuis quelques semaines. Son père l'a mis à la porte. Il est insolent, inexpérimenté et réagit au quart de tour, au risque de se faire péter la gueule par d'autres habitants de la rue peu compréhensifs. Nico l'a surnommé Sale gosse.
Nico, lui, est dans la rue depuis 5 ans. Il essaie de lui transmettre son expérience de la vie dans la rue. Mais soit il manque de pédagogie, soit son élève est un rebelle (les deux options sont vraies à mon avis) et les relations entre ces deux protagonistes sont plutôt tendues. Lucky le surnomme Monsieur Tristesse, car il est souvent d'humeur sombre.
Leur équipe se compose encore de Ludo, alias Papy, qui croit à la part de bonté en chaque être humain et Kari, la petite maman du groupe.
Nico et Lucky sont les narrateurs de l'histoire. À travers leurs yeux, on va découvrir les difficultés des sans-abris : trouver un lieu protégé pour dormir, mendier pour se nourrir, défendre leurs maigres affaires contre le vol, éviter les bagarres, lutter contre le froid, la solitude et le désespoir.
Mais ce livre n'est pas qu'un reportage sur la vie dans les rues. C'est aussi une romance, des chemins de vie différents, des réconciliations avec son passé…
Le style fluide de Cynthia Orain nous plonge dans la rue, nous forçant à accompagner ces ébréchés de la vie, durant quelques semaines avant Noël. « Forcer » car, à plusieurs moments, j'ai eu envie de refermer le livre et de fuir tout cela. Cela ne signifie en aucun cas que je suis sortie abattue de cette lecture. Au contraire !
Ce que j'ai gagné : un livre remuant mon intérieur, une lecture passionnante où les événements s'enchainent et un regard nouveau pour les gens assis sur le trottoir.
Si cela n'avait été qu'un livre sur les bastons dans la rue, les vols, les disputes, je ne l'aurais pas aimé. Mais Cynthia Orain a mis une part d'humanité dans chacun de ses personnages. J'ai pleuré avec eux, mais j'ai adoré les moments d'éclaircies. C'est pourquoi je classe Les Oubliés de la Grand-Place dans le top 5 de mes lectures de l'année 2020
Jetez un coup d'oeil dans la rue !

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Le roman nous offre les points de vue de Lucky et de Nicolas, deux hommes qui vivent dans la rue et qui fréquentent le même groupe. C'était vraiment sympa de pouvoir les découvrir tous les deux, et connaître leur passé, leurs réflexions. J'ai eu du mal avec Nico au départ, même si j'ai fini par l'apprécier par la suite.

Chaque personnage a une histoire, un passé et j'ai apprécié qu'on développe, qu'on en parle avec du détail. Tout est construit et réfléchi et le fait que toutes les histoires soient différentes rend la chose plus crédible et réaliste. Bien sûr, on s'attache davantage à chaque tête qui apparaît ici, on essaie de comprendre, de se mettre à leur place, sans réellement le pouvoir. Cela m'a personnellement fait me questionner sur ma propre vision des choses et sur la façon dont il est possible d'aider.

J'ai également aimé l'idée que l'on aille vers le positif malgré un élément que je n'avais pas du tout prévu et qui a bouleversé les choses. Je me suis attachée aux personnages et je suis ravie d'une telle fin, même si je la trouve du coup peu crédible vis à vis de la dure réalité des choses. Seulement, un peu de positif ne fait pas de mal et je trouve donc que c'est agréable de finir l'histoire ainsi. C'est comme ça qu'on voudrait qu'elle se termine pour toutes les personnes qui n'ont malheureusement pas un toit pour eux.

L'histoire en elle-même est très touchante, au-delà d'ailleurs de la romance qui s'installe. Elle prend son temps et n'a rien de fleur bleue. C'est un peu du ennemies to lovers et perso j'adooore héhé ! Leur relation commence à naître par un moment un peu singulier, qui a su me surprendre et que je n'attendais pas dans cette histoire. Malgré tout j'ai trouvé cette entrée en matière intéressante, qui permettait une évolution réelle.

L'insécurité, la faim, le froid, la saleté… on ressent tout ça au cours de l'histoire. La vie dans la rue est explicite et n'a rien de glamour. Cela m'a personnellement mis mal à l'aise pour les personnages, de savoir que des gens vivent cela tous les jours et que cela n'a rien d'une fiction. Cela m'a rendu triste et je me suis demandée ce que je pouvais faire pour ces personnes. le message passe et je pense que les lecteurs s'interrogent aussi grâce à ce genre d'histoire, pour tenter d'être meilleur et d'offrir un peu de chaleur ou d'humanité à ceux dans le besoin.

En bref, j'ai trouvé l'histoire bien construite et intéressante. La plume est sympa et ça lit rapidement. J'ai beaucoup aimé cette découverte et je vous conseille cette histoire si vous voulez ressentir tout plein d'émotions !
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