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EAN : 9782843048357
320 pages
Zulma (04/10/2018)
4/5   10 notes
Résumé :
On pourrait dire que Poto est né sous les tristes tropiques d’une dictature sanguinaire – terre d’apocalypse où la violence est partout – de père inconnu et de Marie Élitha Demosthène Laguerre, sa mère présumée qui erre chaque nuit dans les vapeurs de colle.
On pourrait dire aussi que Poto a un vrai don pour se percher au niveau des étoiles, rêver sa vie, lui qui joue aux petits soldats avec des cafards dans ce qui lui sert de chambre et se raconte le monde, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je n'ai pas envie de raconter l'histoire ou même d'en faire un résumé. Ce que font très bien les 2 premières critiques. Non. Moi j'ai juste envie de vous livrer mon impression. Ce livre décrit l'enfer sur terre. Pas ou peu d'espoir pour ceux qui sont contraints d'y vivre. C'est le règne de la dictature et des gangs qui contrôlent tout. Les humains sont considérés comme des bêtes. La vie ne tient à rien. La mort est partout. Comment fait-on pour vivre dans un tel endroit ? D'où peut naître la résilience chère à Boris Cyrulnik, pour le commun de ces gens ? D'où peut naître le chemin de l'Éveil cher aux bouddhistes. (Je lis parallèlement un livre de Thich Hnat Nanh sur ce thème). Mackensy Orcel nous offre un livre terrible sur la vie dans son pays. Que se soit à n'importe qu'elle époque. Pas De droit. Pas De justice. Juste la mort prête à bondir à chaque coin de rue. Sous n'importe quelle forme. Les cadavres pourrissent au soleil dans les rues où ils sont dévorés par le chiens. C'est une description effroyable, frontale.
Moi qui vit dans un pays qui offre la possibilité d'une vie décente et satisfaisante à la plus grande partie de sa population, je ne peux manquer de m'interroger sur cette situation. Mais à quoi bon tant de sentimentalisme ? Soit je peux agir soit je ne fais rien. Sinon accepter cette différence fondamentale entre les humains selon les lieux de naissance, les époques, les situations, les contextes… C'est peut-être ça la maturité : accepter ce qu'on ne peut changer et vivre l'instant présent, (le notre), en pleine conscience, comme le dit Thich Hnat Hanh. Qui sait aussi de quoi il parle, lui. Il a vécu en partie la guerre du Viet-Nam avant de pouvoir s'exiler aux USA pour y commencer à y semer les graines de la sagesse.
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Poto, jeune haïtien, grandit dans un des pays les plus pauvres du monde, sous une des dictatures les plus cruelles et les plus sanguinaires qui puisse être. Poto grandit dans l'ombre de cette mère qui ne se résume qu'à un corps décharné, une ombre infernale, errante, passant ses journées à inhaler de la colle. Son père? Inconnu au bataillon.

A quoi peut se résumer la vie, les rêves, le quotidien, l'avenir de ce jeune garçon ? Un seul espoir : son don pour dessiner la vie, dessiner ce monde, son monde…
Le premier élément que l'on retiendra de son livre: son atmosphère. Une atmosphère pesante, âcre, morbide, sanglante, infernale. Aucun mot ne parvient véritablement à cerner le coeur de ce roman. La vie (s'il est possible d'employer ce mot), sur cette île dominée, écrasée par l'ombre du tyran et sanglant « Papa-à-vie » est irrespirable, suffocante, angoissante. Chaque regard de travers, chaque parole, chaque geste mal interprété peut vous coûter la vie.
Au milieu de tout cela, une fleur sauvage germe : Poto. le jeune narrateur survit, observe ce qui pour lui est normal et naturel, constate les dérives de ce monde qui l'entoure.
On se prend d'affection pour ce jeune garçon, aux allures de survivant dans un monde apocalyptique, qui meurt de faim, le pire de ses maux. de jeune garçon qui dessine, qui se prend à rêver, à espérer. de ce jeune garçon qui a peur, mais qui n'a personne pour l'aider. de ce jeune garçon livré à lui-même, dans les ruelles hostiles, sans ressources.

La plume se fait âcre, mordante, rugueuse afin de rester fidèle à ce qui est raconté. On saluera et on se délectera de cette plume qui sait se montrer poétique, une petite lucarne dans ce monde étouffant.
La lecture n'a pas été aisée, de part les sujets abordés, par cette atmosphère suffocante qui nous prend aux tripes. Mais j'ai adoré cette lecture, pour toutes ces raisons. Nous avons entre les mains un roman révoltant, qui joue avec nos nerfs et nous prend aux tripes. Il est certain qu'on ne ressort pas indemne de cette lecture …
Lien : https://devoratrixlibri.word..
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D'une noirceur implacable, un tourbillon fragmenté de récits qui s'entrechoquent pour dresser un portrait défiguré de l'Haiti des tontons macoutes. Au delà de l'espoir et des figures vaudous, la population s'efface dans une violence inconcevable et pourtant banale. Une fresque féroce et désenchantée peinte par un narrateur qui conserve une curieuse candeur désabusée, un regard d'artiste distancié mais précis.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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critiques presse (1)
LePoint
03 décembre 2018
Entré en écriture par la poésie, l'auteur, découvert avec Les Immortelles, son premier roman, et multiprimé pour le troisième, L'Ombre animale, frappe dans le dur réel avec ce quatrième coup de maître de la parole, invitant à entendre le cœur battant du peuple qui, dans une énergie folle, continue d'avancer, coûte que coûte.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Des gens crèvent, ce qui s'appelle crever, dans la honte la plus totale. le liquide marron qui coule dans les caniveaux, à l'entrée principale du bâtiment, c'est la sauce des corps en décomposition dans la morgue sans climatiseur.
sous la dictature on disait "le dépotoir" pour parler de l'hôpital général. aujourd'hui encore ça reste un des endroits en Haïti où la mort a le plus de clients.
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je me suis mis à dessiner, pas avec la prétention de celui qui sait déjà qu’il va y arriver, accomplir quelque chose qui serait reconnu des autres, mais avec tout ce qu’il faut d’ombre et de lumière pour accompagner une idée de sa germination à son apothéose, avec cette foule d’inconnus qui nous habite tous. un accident qu’on voudrait beau, en y prenant du plaisir. et grâce à ce processus de création requérant de la constance et de la patience, ma colère avait de quoi cogner : la vérité.

il m’a toujours semblé que le but de tout art est de s’opposer à la vérité, saisir l’advenu.

chaque dessin terminé en appelait un autre. fleuve frénétique, ça s’enchaînait, comme si je portais en moi tous les rêves, toutes les angoisses du monde. (p.31)
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Contrairement à la vision courante, un type en guenilles, sans domicile, qui erre dans la rue avec son sac à dos, n' est pas forcément un clochard, un fou, il peut être en train de chercher sa route, ou se chercher lui-même, quand on ne sait pas regarder le passé en face il faut marcher, disait grann Julienne, quand on marche le corps affronte ses prisons et ses interdits, s' ouvre à lui-même, pour entrer dans une nouvelle phase de son existence de corps, c' est-à-dire d' association d' une infinité de non-sens, de possibilités de métamorphose.
Chaque pas-impact réel du temps qui passe, de vies intérieures-est un rapide retour sur soi-même......
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Il n'y a pas de dialogue possible avec un dictateur, il faut l'éliminer avant qu'il n'élimine tout autour de lui.
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