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Critique de PatrickCasimir



Chers Babéliens

Aristote énonce que : « L'homme possède naturellement la passion de connaître. Et la preuve que ce penchant existe en nous tous, c'est le plaisir que nous prenons aux perceptions des sens. Indépendamment de toute utilité spéciale, nous aimons ces perceptions pour elles mêmes. »

Voilà pourquoi, je vous recommande tout particulièrement ce manifeste de Nuccio Ordine qui convoque les plus grands esprits de la pensée universelle, pour nous signifier la beauté du savoir en soi et rappeler que ce qui peut sembler inutile, dans notre civilisation dominée par l'économisme, se révèle parfaitement utile à l'homme et à la société, à commencer par la littérature.

J'ai toujours considéré que la connaissance élargit ma liberté en faisant un peu reculer mon ignorance qui demeurera toujours grande, bien sûr. Que l'université n'a pas pour but de dispenser des savoirs utiles à l'économie, ou à la recherche d'un job, mais utiles à l'homme, à son esprit, à son développement personnel, tout simplement.

Par conséquent, la poésie, la littérature, la philosophie, toutes les disciplines dites des sciences humaines, l'Art en général, ont toute leur place dans la formation des esprits, et pas seulement les études utilitaires telles que l'entendent les tenants du développement continue de l'activité économique, du travail et du profit.

L'utilitarisme anglo-saxon paraît tout à fait détestable – un John Locke trouvait inutile de faire perdre leur temps aux écoliers à l'étude de la poésie, au lieu de les former aux sciences et techniques, par exemple ; on se croirait à l'époque moderne où l'on ne jure que par des études de BTS utiles à la recherche d'un emploi. Les Anglais ont eu pourtant Shakespeare et bien d'autres.

Je n'irai pas jusqu'à trouver « l'homme utile hideux », comme l'exprimait Baudelaire ; les génies ont toujours quelque excès de caractère propre à leur génie précisément. En effet, les sciences et les techniques dont le développement n'est pas sans émerveiller l'esprit, sont à l'origine de réels progrès de la condition humaine, mais l'Art également.

Et, selon Nuccio Ordine, « Il faudrait imposer aux membres des gouvernements européens la lecture d'un discours passionné de Victor Hugo à l'Assemblée constituante prononcé le 10 novembre 1848 » (Visionnaire toujours actuel, comme je l'observais dans un autre billet).

Un extrait du discours figure en citation ; je vous y renvoie avec l'insistance d'avoir à lire ce petit et tellement utile opuscule de N. O.

Pat.
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