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J'ai lu (13/02/1960)
4.83/5   3 notes
Résumé :
François Ier et ses rêves d'Italie. Léonard de Vinci. Les châteaux de la Loire. Diane de Poitiers à Chenonceaux. Les guerres de religion. L'horreur de la Saint-Barthélemy...

Quatre siècles seulement nous séparent de l'effervescence inouïe de cette Renaissance aussi ardente au plaisir qu'à la torture, et sur laquelle régna pendant trente ans, sous un masque blême de reine mère engoncée dans d'éternels voiles de deuil, une fille de banquier florentin : ... >Voir plus
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Que lire après Catherine de Médicis. Tome 2Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Le 10 juillet 1559, s'éteignait Henri II, roi de France, des suites du coup de lance qu'il avait reçu une dizaine de jours plus tôt dans l'oeil alors qu'il participait aux joutes données en l'honneur du mariage de sa fille cadette, Claude, avec le duc Charles III de Lorraine. A compter de cet instant, sa veuve, Catherine de Médicis, refusant le traditionnel deuil blanc des reines, s'enveloppa dans de longs voiles noirs qu'elle n'allait plus quitter jusqu'à sa propre mort, si ce n'est au sacre de ses fils. Ces voiles et ces robes funèbres ont contribué à donner à celle qui les adopta le surnom de "la Reine Noire." Mais plus encore Michelet et tous les historiens du XIXème siècle dont la misogynie s'est complu à rabaisser plus bas que terre celle qui, pourtant, demeure l'un des plus grands monarques qu'ait jamais connu notre pays.

Fille unique de Laurent II de Médicis, duc d'Urbain, et de Madeleine de la Tour d'Auvergne, arrière-petite-fille de Laurent le Magnifique, nièce du pape Léon X et petite-cousine du pape Clément VII, épouse de roi et mère de rois, Catherine de Médicis vaut bien mieux que cette légende diabolique dont le bon Alexandre Dumas lui-même, fasciné par le potentiel dramatique du personnage, fit un usage un peu trop manichéen dans des romans aussi talentueux que "La Reine Margot", "La Dame de Montsoreau" et "Les Quarante-Cinq."

Sans masquer ses rares faiblesses de femme d'Etat et celles, plus nombreuses, qu'elle manifesta en tant que mère, Jean Orieux rend ici un bel hommage à la petite princesse florentine que François Ier, le Roi-Chevalier, choisit pour son fils cadet, Henri, duc d'Orléans, en un temps où il rêvait une fois de plus aux possessions italiennes déjà fantasmées par tout le Moyen-Age.

D'emblée, Orieux dépeint l'éblouissement de Catherine devant son futur époux, lequel est déjà amoureux éperdu de Diane de Poitiers et envisage d'un oeil assez froid ce mariage de raison avec celle que certains, en raison de la fabuleuse richesse des Médicis, ne nommeront jamais que "la Banquière" ou "la fille des Marchands." Trop de courtisans, trop de grands seigneurs, n'iront pas plus loin que ces épithètes rien moins qu'aimables. Henri lui-même mettra de longues années avant de réaliser le génie politique de son épouse. Seul entre tous, François Ier perçoit, au-delà le physique sans beaucoup de charme de la jeune femme et sa douceur affichée, les qualités de grand monarque qui sont déjà les siennes.

Nul doute que le souvenir de son beau-père, qui lui porta toujours une vive affection et dont elle admirait le sens - parfois un peu naïf - de la chevalerie, nourrit Catherine dans ses jours sombres, au temps où elle subit la suprématie de Diane, puis celle de sa belle-fille, Marie Stuart, épouse de son fils aîné, François II, et enfin celle des mignons de son préféré, Henri III, ce fils tant aimé qu'elle appelait ses "chers yeux."

Comme il la nourrit et la fortifia face aux rivalités des grandes maisons, celles des Guise et des Montmorency qui, sous le couvert de combats "pour la vraie foi", entendaient bien récupérer le pouvoir et, qui sait, le trône, à leur seul avantage.

Pratiquant une politique de tolérance mutuelle, privilégiant la diplomatie face à la parole des armes, ne se résignant à la guerre et aux massacres que si le sort de l'Etat se trouvait gravement menacé (toute l'histoire de la Saint-Barthélémy repose sur cette crainte), Catherine de Médicis a, vaille que vaille, pendant plus de trente ans, maintenu en vie le royaume des Valois. Certes, c'est pratiquement exangue que son fils, Henri III, devait le remettre sur son lit de mort à son cousin, Henri de Navarre, exangue mais encore vivant. Et cela, on le doit à cette femme et reine d'exception que ses ennemis appelaient avec mépris "l'Italienne" alors qu'elle ne pensa et n'agit jamais qu'en reine avant tout française.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
... Henri IV porta sur elle un jugement de roi pour rappeler à l'ordre les courtisans qui dénigraient Madame Catherine : "Mais je vous prie, qu'eût pu faire une pauvre femme ayant par la mort de son mari quatre petits enfants sur les bras et deux familles, la nôtre [les Bourbon] et celle de Guise, qui pensaient d'envahir la couronne ? Fallait-il pas qu'elle jouât d'étranges personnages pour tromper les uns et les autres et cependant garder comme elle l'a fait ses enfants qui ont successivement régné par la sagesse d'une femme si avisée ? Je m'étonne qu'elle n'ait pas fait encore pis." Jugement d'un ennemi et d'un connaisseur. ... [...]
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... Henri de Navarre, devenu roi de France, fut un jour flatté par un de ces rampants qui vivent aux pieds des grands. Le courtisan, pour complaire à Henri IV, crut bon de médire de Catherine de Médicis. Le roi, furieux, lui coupa la parole : "Je vous interdis de dire du mal de Madame Catherine, c'était un grand roi." Le mot a été repris plus tard, par Balzac notamment. ...
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Video de Jean Orieux (2) Voir plusAjouter une vidéo

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