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3,65

sur 341 notes
C'est une interview de l'auteur à la radio qui m'a donné envie de découvrir ce livre : son discours sur la science et l'origine de l'univers m'avait interpellée. J'étais pourtant jusqu'à présent allergique au style décousu et prétentieux de Jean d'Ormesson ; quelques tentatives de lectures infructueuses m'avaient dissuadée de recommencer. Mais voilà, il ne faut jamais dire « Fontaine, je ne boirai plus de ton eau »...

"Comme un chant d'espérance" est un petit essai sur les origines de l'univers, la vie, la mort et l'existence de Dieu. Cet ouvrage est qualifié de roman en hommage à Flaubert, car l'auteur y relève son défi littéraire, celui s'écrire « un roman sur rien ». le rien étant ici le néant qui précède le big bang, ou celui d'après notre mort. « La vérité est que sur l'avant-notre-monde comme sur l'après-notre-mort nous ne savons rien. Nous pouvons croire. Nous pouvons rêver. Nous pouvons espérer. Nous ne pouvons pas savoir. »

Le ton est léger et bienveillant. La culture l'emporte largement sur la science, ce qui n'est pas étonnant venant d'un philosophe et écrivain. Malgré quelques redites et l'emploi de formules déjà connues (hasard et nécessité, « Dieu ne joue pas aux dés »...), la réflexion qui amène à l'existence de Dieu est cohérente et bien construite. Il est intéressant de considérer l'espace et le temps comme la marque de fabrique de Dieu, par opposition au néant et à l'éternité.

J'ai apprécié cette lecture stimulante qui, sans rien révéler d'exceptionnel, élève la pensée pour un court moment. Je suis cependant contente d'avoir emprunté ce livre, car avec seulement 120 pages bien aérées, j'en aurais sans doute regretté l'achat.

Et pour finir sur un chant d'espérance :
« Quels que soient vos travaux et vos rêves, gardez,
dans le désarroi bruyant de la vie, la paix de votre coeur.
Avec toutes ses perfidies et ses rêves brisés, le monde est pourtant beau. »
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« Dieu n'existe pas, il est ». Est-ce à dire qu'il n'est rien, c'est-à-dire tout ?
C'est en tout cas ce que Jean d'Ormesson nous fait toucher du doigt dans ce court essai qu'il présente lui-même comme un roman.

Fort de l'idée de Flaubert d'écrire un roman sur rien, Jean d'Ormesson, au soir de sa vie s'y risque : après « c'est une chose étrange à la fin que le monde » et « Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit », il met avec ce court essai/roman la touche finale à cette trilogie de l'âge mûr et du questionnement existentiel en évoquant la parenthèse humaine au milieu de l'infini du temps entre le mur de Planck et le mur de la mort.

Nombreux sont les thèmes évoqués par l'auteur qui ont déjà été débattus par autant de scientifiques et de philosophes, mais qu'importe : la prose pleine d'élégance et de poésie de Jean d'Ormesson leur apporte un éclairage nouveau. du grand art, Monsieur ! Et merci pour tout, même si vous devez me rétorquer : « de rien… ».
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Oui, Jean d' Ormesson possède une belle plume, agréable et facile à lire surtout pour un court ouvrage.
Non, Jean d' Ormesson ne parviens pas à me vendre du Dieu, du néant, du rien, du rien du tout ou d'ailleurs.
Et oui, je peu comprendre le vieil homme en quête d' apaisement et de Dieu (encore et toujours LUI) à l'approche de la mort qu'il décrète comme un autre néant. Il faut bien le combler, ce néant, au moins essayer de l'appréhender avant que d'en franchir le seuil.
Mais non, je ne puis m'astreindre ni me résoudre à considérer (voire croire) qu'il n'y ai rien eu avant ce big bang que l'on nous désigne comme l'ultime et infranchissable horizon de la connaissance!... Et d'y mettre qui, dites-voir? Dieu! Dieu, comme fourre-tout de notre inconnaissance considérée comme définitive au_delà de la barrière.
Eh non, monsieur D Ormesson, rien n'est si simple que vous nous dites le percevoir dans cet univers que vous acceptez créé entre hasard et destinée avec un Dieu à la manoeuvre... Tout simplement parce que nous ne
pouvons voir au-delà de l'horizon.
Eh... oui, j'aimerai parfois me laisser aller à votre espérance ignorante qui s'en remet à un improbable Dieu.
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Dans ce roman Jean d'Ormesson réussit à m'entraîner du côté de la physique mathématique et de la cosmologie grâce à sa plume qui arrondit les angles.
Je n'y ai pas ressenti la même émotion que lorsqu'il parle du temps, de l'histoire, des écrivains et de l'amour mais, et c'est là toute sa force, les quatre derniers chapitres sont d'une telle beauté, d'une telle intensité avec son chant d'espérance " où il ( Dieu) se manifeste soudain - parfois de façon surprenante - avec une sorte d'évidence et d'éclat. On trouve son goût immodéré pour la vie.
Puis c'est l'apothéose avec ce texte trouvé à Philadelphie :

Ne vous comparez avec personne :
il ya toujours plus grands et plus petits que vous

Vous êtes un enfant de l'univers. Pas moins que les arbres et les étoiles.

C'était beau, c'était bien.
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Jean d' Ormesson a toujours un style excellent, malicieux et synthétique mais je le trouve angoissé, ici : sûrement se demande-t-il, à plus de 90 ans, ce qui l'attend de l'autre côté de la porte ?
Cependant, ses hypothèses sont très intéressantes :



CONCLUSION : DU LIVRE

L'étude du Hasard et de la Nécessité développés par d'autres auteurs, mériteraient ici un petit développement.
D'autre part, je pense que D'Ormesson, qui fait une très belle analyse & synthèse de la situation, prend la deuxième option, et aimerait bien parler avec Dieu, surtout qu'à 90 ans, il est proche de la fin de vie terrestre.

IMPLICATION PERSONNELLE :

Je suis déiste-spirite, autant dire que, peut être contrairement à Jean d'O, je suis plus plus proche de Dieu et des âmes que de la science.
Je pense, comme Patricia Darré, que le monde spirituel, Dieu y compris, est un ensemble d'âmes, dont certaines sont des guides, qui donnent de petites impulsions décisives au moment des choix humains : voir ma critique de "Dieu voyage toujours incognito" de Laurent Gounelle.
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Vous reprendrez bien un petit Jean D'Ormesson ? Un format court de cent-vingt pages, en caractères assez gros. Une heure de lecture agréable, à écouter l'académicien vous faire la conversation de son ton léger et primesautier sur… rien !
Entendons-nous bien, il ne s'agit pas de parler de tout et de rien, comme vous et moi réussissons généralement à le faire assez bien. Il s'agit de : «L'idée, chère à Flaubert, d'un roman sur rien (qui) m'a longtemps travaillé en silence… Pour préparer deux de mes livres récents, je me suis intéressé en néophyte à un domaine qui m'était étranger et qui fait depuis cent ans des progrès fascinants : la physique mathématique et la cosmologie. »
Dieu, l'univers, le néant, le temps, la pensée, Darwin, le hasard, le soleil et la lumière défilent dans une conversation fluide, agréable, accessible, souvent convaincante même si, au bout du compte, votre perplexité resurgit au détour d'une phrase :
« Dieu est le néant d'où surgit notre tout. Il n'existe pas au sens où existent les choses et les êtres plongés dans l'espace et le temps. Il est de toute éternité puisqu'il est à la fois le rien et le tout, l'être et le néant. »
Vous refermez ce petit livre élégant, toujours aussi peu avancé sur ce problème diabolique qui vous taraude un peu depuis que vous avez compris qu'il y a une fin au grand film de votre petite vie. Pour tenter d'apaiser le vertige causé par ces angoissantes questions, vous vous retranchez derrière la dernière opinion que vous aviez adoptée sur le sujet. En ce qui me concerne, je doute fortement qu'un quelconque dieu puisse, une fois que j'aurai cessé de vivre, s'intéresser à un être aussi insignifiant, que ce soit pour lui demander des comptes ou l'affecter à un nouveau rôle. Si Dieu existe, je reste persuadé qu'il n'aura que faire de moi, ce qui m'inciterait plutôt à ne pas plus me soucier de lui que ce que j'imagine qu'il se soucie de moi.
Je repose le livre, une dernière pensée à l'auteur, pas plus immortel que ne l'étaient les membres de la garde prétorienne de Xerxès affublés pourtant du même qualificatif que nos académiciens, et je me fais la réflexion passe-partout de sortie de cimetière : « il a bien vécu ». Notez qu'il le dit bien mieux que moi : « J'ai aimé la vie qui est beaucoup moins que rien, mais qui est tout pour nous. Je chanterai maintenant la beauté de ce monde qui est notre tout fragile, passager, fluctuant et qui est notre seul trésor pour nous autres, pauvres hommes, aveuglés par l'orgueil, condamnés à l'éphémère, emportés dans le temps et dans ce présent éternel qui finira bien, un jour ou l'autre, par s'écrouler à jamais dans le néant de Dieu et dans sa gloire cachée. »
Quant à moi, merci c'était pas mal, je ne regrette pas d'être passé sur terre, je serais bien resté un peu plus, et voilà tout…
Pas tout à fait, finalement, car une autre idée vient de surgir, une image plutôt : de quelque part, je ne sais pas d'où, de nulle part ou d'ailleurs, l'écrivain au regard bleu, ou son avatar, m'observe en train de refermer son livre… et je distingue parfaitement son sourire ironique, celui de celui qui sait et ne dira rien…
Pfff… ou bien alors, ce sourire ne dissimule qu'un bluff et il n'en sait toujours pas plus que moi !
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S'il y avait bien une lecture improbable pour moi, c'était bien celle d'un livre de Jean d'Ormesson.... Je savais qu'il maniait les mots avec habileté, qu'il jonglait avec Dieu....
Un ami babeliote m'a parlé de cette lecture. La curiosité l'a emporté et je l'ai acheté, pas persuadée d'être captée par le thème et pourtant....
Fleur a dévoré ce livre en 3 pauses déjeuner en jeûnant quasiment.... tombée sous le charme de l'écriture de Jean d'Ormesson.... besoin de trouver la confirmation qu'il était croyant.... Ce livre a un parfum de Dieu et de lecture de la Bible version métaphysique, philosophique....

L'auteur nous emmène nous balader en chantant avec ses mots sur une frise chronologique....

Il part du rien avant le big bang, du tout, de ce vide qu'il nomme éternité. Il y place le hasard et la nécessité qui permettent le fonctionnement du monde et l'évolution dans le temps...
Il parle d'une vacuité entre le rien et son éternité puis la pensée de l'existence de Dieu. Et Dieu ? Pour lui, il est omniscient, éternel et tout puissant.
Il nous fait voyager dans le passé, l'avenir et l'éternel présent toujours inconstant....
Jean d'Ormesson en vient ensuite à aborder la question du Dieu....créateur en excluant "l'hypothèse d'un univers né du hasard"....
Ca y est Fleur a eu sa "confirmation"....
L'homme est au centre de cette création, et son chef d'oeuvre, élément central, cette place est émergée chez lui par la pensée, utile pour son existence dans l'univers.
Il a un passé et un futur. Il va jusqu'à déclarer que "le hasard est l'agent secret de la nécessité, l'un et l'autre au service de Dieu et vice versa"....

Il nous triture les neurones comme des notes de musiques posées sur cette frise sans fausse note.
Comme une chaîne qui tiendrait à son plus faible maillon, Jean d'Ormesson nous démontre que toutes ces étapes sont savamment orchestrées par Dieu mais qu'il ne peut rien faire sans l'Homme.
Quel que soit le chemin parcouru sur notre propre frise dans l'échelle du temps, chacun de nous tombera un jour dans la vacuité, le vide, le néant, une abîme peut être l'Eternité,
Mourir c'est aussi la vie.... mourir à cette éternité serait alors une autre vie....
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Un livre qui correspond à un élan spirituel.
C'est un véritable hymne à Dieu, en même temps un hymne à l'espérance, comme le titre l'indique.
Jean d'Ormesson a choisi de croire en Dieu, selon lui ce qui compte, c'est la formule juive ; ce qui importe, c'est Dieu, qu'Il existe ou pas.
L'auteur voulait écrire un livre sur le rien, qu'est-ce que le Rien ?
Le Rien qui nous attendrait après la mort, rejoint-il le Rien qui précédait le Big Bang ?
Un des événements majeurs au cours du siècle qui vient de s'achever a été la découverte que l'Univers avait une Histoire.
L'Homme, l Univers, le Tout et le Rien.
Ce livre nous invite à réfléchir à notre condition d'Humain, que l'on soit croyant ou non.
A lire et à relire…
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Moi qui ne sait pas chanter, j'ai pleinement adhéré voire l(')a-do-ré, la petite musique qui ressort de ce chant d'espérance que nous livre Jean d'Ormesson. Je dois le dire j'avais été déçu par ma lecture précédente de "Un jour je m'en irai sans avoir tout dit" qui m'avait laissé sur ma faim hormis quelques belles phrases et le style fluide qui caractérise la plupart des livres de cet auteur que j'apprécie particulièrement.

Comme un chant d'espérance est d'un tout autre calibre et ce roman philosophique reprend d'une autre manière bien des thèmes déjà abordés par l'auteur dans ses romans précédents (en particulier C'est une chose étrange à la fin que le monde). La science des hommes explique le comment des choses; en même temps, elle formate le monde par des lois mathématiques jusqu'à la prochaine découverte d'autres savants qui démontreront que les lois physiques en vigueur jusqu'alors n'explicitent qu'un cas particulier. Les nouvelles lois, plus générales, ouvrent alors d'autres perspectives plus larges et conduisent à de nouvelles espérances.

Mais le propos de Jean d'Ormesson est ailleurs : le comment du monde n'est pas le pourquoi, le mur de Plank empêchera à jamais les savants et les mathématiques de l'expliquer, de le modéliser, de l'approcher. Il restera à jamais un mystère pour les hommes marqués dès leur naissance par le temps qui contient implicitement leur mort. L'homme né dans le temps ne peut comprendre entièrement ni le monde né hors du temps, ni Dieu qui est l'Eternel (par définition hors du temps).

Avec le temps va, tout s'en va et il ne reste plus rien sauf tout ce qui est hors du temps; c'est à dire l'Eternité. Alors et seulement alors, l'homme que nous sommes s'approchera de Dieu. D'ici là, vivons en toute sérénité et profitons autant qu'il nous est donné de ce cadeau inespéré qu'est notre vie sur cette terre (aussi improbable mais pas plus finalement que Dieu lui-même). Profitons de la beauté du monde, de sa lumière et de son chant d'espérance.

Vivons en harmonie avec nous-mêmes, avec les autres hommes et avec le monde c'est-à-dire Dieu en fin de compte. Voilà somme toute ce que nous lègue Jean d'Ormesson au bout d'une longue réflexion.

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Ce livre est une épure, un songe du réel, une lueur qui dessine un chemin au petit matin dans le brouillard et nous entraîne vers la lumière, un reflet de nuages dans l'étang qui donne envie de regarder le ciel, bref une méditation sur la création, sur le monde et sur la vie dans une simplicité qui donnerait envie d'aller serrer la main de Dieu comme si nous le connaissions depuis toujours. Ou pas. Car rien n'est plus incertain que le peu de connaissances que nous pourrions avoir de Lui et le rien n'est rien que parce que probablement il est tout.... Pour parler comme l'auteur... J'ai vraiment beaucoup aimé.
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