J'ai lu «Du côté de chez Jean» dans une édition de chez Bouquins qui réunit cinq de ses livres en un recueil célébrant le plaisir d'écrire. Dans sa préface, l'auteur dit avoir hésité à publier à nouveau «Du côté de chez Jean».
Quand il a écrit cette oeuvre, il était jeune. Maintenant, l'homme d'âge mûr condamne certaines idées qu'il avançait à l'époque. Pour ma part, j'ai apprécié le ton dont l'insolence (selon D'Ormesson lui-même) est adouci par un humour pétillant qu'on retrouve chez lui encore aujourd'hui. La réflexion se divise en courts chapitres dont les titres évoquent des sujets de réflexion tels que «Ma bêtise», «De l'esprit de système», «Du désordre et de la révolte», «Du refus de penser», «De l'indépendance», «De la contradiction», «De l'amour des femmes», «De l'égoïsme»...
À propos de la contradiction, D'Ormesson en fait justement son bouclier alors qu'il se défend bien de nous livrer ici une vision définitive de la vie.
«De tout ce que je viens d'écrire, se dégage, je crois -j'espère-, l'impression d'une pensée dont le moins qu'on puisse dire est qu'elle ne s'est pas encore trouvée elle-même.» Si elle ne s'est pas encore trouvée, elle évolue certainement dans un style irréprochable!
Après avoir lu «Du côté de chez Jean», j'aurai grand intérêt à suivre l'évolution de la pensée de son auteur à travers ses livres subséquents.
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«Ainsi vont mes amours, entre les larmes et le rire. Je ne les vois guère aboutir à des satisfactions ni à des espérances. Pauvres petites! Elles aussi, comme moi, elles vivent à la petite semaine, à la va-comme-je-te-pousse, dans des palais de glaces où l'on se réjouit quand on se fait peur.»
«Édifier un système relève de la manie, au sens médical du mot. Comme on voit des valétudinaires joncher leur vie de pilules, on voit des rêveurs aller de thèse en thèse et de doctrine en doctrine. Il n'y aura jamais de réponse à toutes les questions possibles. »
« Il est plus difficile de prouver à quelqu'un sa bêtise que sa misère. »
"Une petite merveille ! le seul conte écrit par Jean d'Ormesson et qui ressemble tellement à ses yeux bleus et pétillants ! de 8 à 120 ans !" - Gérard Collard.
Il était une fois, quelque part dans une vallée entourée de montagnes, un petit garçon comme tous les autres...
À retrouver à La Griffe Noire et sur lagriffenoire.com
https://lagriffenoire.com/l-enfant-qui-attendait-un-train.html