AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,05

sur 474 notes
5
20 avis
4
18 avis
3
12 avis
2
0 avis
1
3 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Un cocktail d'érudition, d'humour, de vocabulaire…
La lecture n'est pas aisée au départ. On passe d'un personnage à une histoire sans comprendre le lien pendant les quatre-vingt premières pages.
Le lien, c'est Ahasvérus, qui changera de nom tout au long du récit.
Parce qu'il a refusé un verre d'eau à Jésus avant sa crucifixion, il est condamné à l'immortalité. Et depuis, il marche, encore et encore, il est devenu le juif errant.
Il marche jusqu'à nos jours où, à Venise, il raconte ses aventures à un jeune couple d'amoureux qui l'écoutent, fascinés.
Il mène de front plusieurs récits et on passe d'une époque à une autre. Il saute avec allégresse par-dessus l'espace et le temps.
Ce n'est pas lassant parce qu'on passe de l'un à l'autre, on revient en arrière, on saute quelques siècles plus tard, et le tout en courts chapitres. le procédé d'écriture est assez astucieux.
L'empire romain, les invasions mongoles, les grandes découvertes, la révolution française….
On voyage à Jérusalem, en Inde, en Russie, en Afrique…….
On rencontre Marie-Madeleine, Christophe Colomb, Saint François d'Assise, Néron et Poppée, Charles de Noailles, Châteaubriand…..
C'est un véritable concentré d'histoire, de littérature, de philosophie dans un style excellent.

Pourtant, aux 2/3 du livre, j'ai décroché et ai eu du mal à m'intéresser aux nouvelles histoires de ce juif errant, et je les ai survolées.
Un peu comme une overdose. Peut-être relirai-je la fin dans quelques temps
Commenter  J’apprécie          515
Un double invisible des grandes histoires, qui aurait vécu et parcouru toutes les époques, voilà le mythe revisité avec talent par Jean d'Ormesson. Un inconnu, un personnage secondaire, un figurant de l'Histoire est puni d'immortalité et dormira désormais dans l'ombre des princes, des impératrices, ou dans la fange.

Livre prétexte à l'étalage culturel? Oui, parfois. Livre propice à une réflexion sur l'Histoire humaine et ses moteurs, certainement.

Pourquoi ne pas le lire ? le procédé pourrait lasser, une fois compris son mécanisme et surtout par la répétition de celui-ci. Les étalages de références flattent plus leur auteur que le propos littéraire qu'ils servent. Certains passages sont-ils des recopies de recueils historiques ou plus vraisemblablement de la mémoire de l'auteur. Mais parfois l'amoncellement ou le bombardement fatiguent.

Cependant les mots, le verbe et la pensée de l'auteur nous retiennent et nous entraînent.

Alors pourquoi le lire ? Pour laisser vagabonder sa pensée dans les siècles passés, jusqu'aux trente trois ans du Christ. Parce que de nombreuses lectures de l'Histoire des résumés brillants. Des analyses simples et fortes sont livrées telles des trésors aux entournures d'un récit parfois long. Ce que le livre suggère, c'est la puissance, la « hauteur de l'auteur ». Et les intuitions sont parfois géniales, le temps, l'Histoire, l'immobilité de la matière, la répétition, la vie et la mort mais au dessus de ces deux poncifs, le chemin. Nombreuses sont les thèses que l'Errant développe, nombreuses les intuitions de Jean d'Ormesson. Quelle culture générale !

Il ne faudrait pas s'étonner de trouver un jour, j'en fais la conjecture, qu'une spécialité Ormessonienne est Chateaubriand, que ses voyages furent méditerranéens. Jorge Amado est cité, Jean nous emmène par ailleurs souvent dans ses souvenirs sur les plages désertes de Copacabana. Une biographie de son cortex, en quelque sorte.

Il faut de l'appétit pour un livre pudding, c'est-à-dire truffé de petites choses délicieuses dans une chair plus commune. Certains procédés, comme l'histoire de l'invention du zéro, sont faciles et une fois percé le mystère le passage ne procure plus aucun plaisir.

Enfin s'il faut le lire, c'est pour y trouver ce que ce « juif » a d'artificiel, façon « Monde de Sophie » - car Isaac l'errant narre ses aventures à un jeune couple français qui visite Venise-, de déballage hétéroclite. Il faut le lire pour écrire à son tour, car ce juif appelle d'autres juifs, il est bien meilleur - et ne se prive pas de le dire - que l'Errant d'Eugene Sue version feuilleton à tiroirs. Ecrivains, saisissez-vous de cette errance pour de nouveaux chapitres aussi nombreux que les vies d'Isaac, car ce livre n'a pas tout dit.
Commenter  J’apprécie          160
"Les hommes n'ont pas les mythes qu'ils méritent, mais ceux dont ils ont besoin" (F. Lacassin)
- Va et marche !
- Je vais, et tu attendras que je vienne !
Et c'est sur cette attente, que se construit la légende du juif errant...
C'était l'Histoire. En maltraitant le Galiléen,qui se disait fils de Dieu, Cartaphilus a été condamné à la parcourir en entier...
Chaque soir se retrouvant au pied de la douane de mer, un couple écoutera le récit du pèlerinage interminable d'Ahasvérus, cordonnier et garde de Ponce Pilate amoureux de Marie-Madeleine, voué à parcourir les siècles et l'espace jusqu'à la fin des temps.
Il sera chef des voleurs succédant à Barrabas, Fidèle compagnon de Christophe Colomb lors de son voyage vers l'Amérique, ami de saint François d'Assise, amant de Poppée, la femme de Néron (Il contemplera l'incendie de Rome), Conseiller grammairien du roi wisigoth Alaric, homme de main d'une maîtresse De Chateaubriand, il aide Théodoric (Ostrogoths) a annihiler les troupes d'Odoacre (Hérules) dans un faux dîner de paix.
Il sera cocher de char à Constantinople sous l'empire byzantin de Justinien, il rencontre également un spécialiste de la mosaïque à Ravenne, on le retrouve aussi à Massada dernière ville juive résistant aux romains et qui donnera lieux à un suicide collectif de tous les juifs, dont il reste l' unique survivant.
Il découvrira le bouddhisme en Asie où il sera le maître de la loi, respecté de tous,sous le nom de Hiuan-Tsang.
Il naviguera sur les Drakkars avec les vikings, ou encore,courrier de la Grande Armée de Napoléon lors de la bataille d'Austerliz.
"Je suis toujours hasardeux et toujours nécessaire parce que je suis l'Histoire et la marche du temps.
Je m'appelle Laquedem, Fussӓnger, Ahasvérus, Cartaphilus, Luis de Torres, Omar Ibn Battûta, Hiuan-tsang, Démétrios ou Ragnar le Savant :
les hommes sont des poèmes récités par le destin. Je suis surtout anonyme et toujours collectif. Parce que, avant d'être un homme, un voyageur, un maudit, un héros de roman - quelle horreur !
- je suis d'abord un mythe. Vous comprenez ?-
Je traîne dans tous vos souvenirs, vos fantasmes, vos peurs, vos espérances.
Je suis tout ce que vous avez fait et aussi et surtout que vous ne ferez jamais. (…)
Je ressemble au monde et à la vie. J'aurais pu ne pas être. Mais maintenant que je suis, personne ne m'effacera plus.
Vous avez devant vous l'image même de l'inutile qui, par la grâce de l'être, est devenu nécessaire."
C'est ainsi que se définit le héros du roman de Jean d'Ormesson. C'est un homme qui a le redoutable privilège d'être affranchi des limites de l'espace et du temps. Seul véritable cosmopolite. Plus que cela, il est l'incarnation de l'absurde même qui caractérise l'existence,le dépositaire en marche de notre expérience.
Ainsi,voit-il L Histoire se répéter inlassablement...
En reprenant ce mythe populaire, Jean d'Ormesson réécrit l'Histoire du monde à sa façon, mêlant la légende et la fable à la réalité,en glissant un peu d'humour et de légèreté dans le récit rocambolesque de ce vagabond qui tente de trouver un sens à son destin, entre l'inexorable passage du temps et l'assourdissant silence des dieux.
Les récits s'entremêlent sans ordre chronologique dans ce mythistoire.
Ils révèlent la dualité de l'individu,le bien et le mal qu'il perpétue. Mais tout à son image -d'immortel- académicien. l'auteur fait du juif errant une poésie,un Sisyphe heureux et c'est tant mieux !
"Vivre éternellement, c'est surtout échapper à la mort, cette terrifiante inconnue, qu'elle soit la fin de tout ou une transition vers une autre vie dont on ne sait rien. Mais il ne faut pas se mentir, tout le monde a peur de mourir par crainte de l'inconnu"...
Le roman s'achève sur la chute de l' -anti Simon, l'amant déchu- de Marie et nous renvoie à S. Beckett, en attendant godot...
J'ai beaucoup aimé le personnage du juif errant contextualisé par l'auteur,même si ,par ailleurs,Jean d'Ormesson noie le lecteur dans un bouillon de culture quelque peu précieux et un discours philosophique ressassé.
C'était presque merveilleux,mais presque...
Une lecture que je dois à l'ami ahasvérus (eh oui,il est aussi parmi nous!) et je l'en remercie,car sans lui D Ormesson -aurait mouru- sans avoir jamais suscité chez moi le moindre intérêt littéraire.
Une lecture très intéressante et agréable malgré quelques longueurs.
Commenter  J’apprécie          132
Il fallait bien rendre hommage au Grand Homme. le livre trainait dans ma PAL depuis un moment, ca m'a semblé être le bon moment. le récit est passionnant, très bien écrit bien sûr mais il faut quand même s'accrocher. C'est très dense, énormément de références. Pour bien faire, il faudrait s'arrêter à tous les chapitres pour se documenter plus précisément. Et quand on accepte de ne pas tout connaitre des éléments historiques, on se laisse juste bercer par le récit
Commenter  J’apprécie          80
Cela faisait vraiment très longtemps que je voulais lire ce livre. Je ne sais plus exactement ce qui m'avait alors séduit dans cet ouvrage. Probablement le titre, faisant non seulement appel à l'attrait que j'ai pour la culture juive, mais aussi à mon besoin cruel de faire mon éducation religieuse. Et même si je suis loin de connaitre la majeure partie des légendes bibliques, ce roman m'a éclairé sur pas mal de points.
Mais reste la lecture de ce livre. Qui m'a un peu déroutée, par sa richesse qui part un peu dans tous les sens. le narrateur est sensé raconter l'histoire des hommes, ce qui est me semble-t'il une vaste et ambitieuse tache. D'Ormesson m'a indéniablement donné le sentiment d'un grand étalage culturel, avec des allusions et des références très nombreuses mais finalement pas si utiles que ça à la narration.
Ainsi, même si j'ai apprécié ce livre, n'en suis-je pas un peu déçue... L'auteur semble avoir préféré y mettre en avant sa culture (d'ailleurs immense), plutôt que la beauté du texte et des mots. Dommage, car les 2 réunies, cela aurait été un chef d'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          71
C'est mon dernier livre pour cette année 2108. Jean d'Ormesson est un auteur que j'ai découvert tardivement…et il est le seul dont j'entende la voix quand je le lis ! le personnage médiatique était assez fascinant, autant que son oeuvre est riche !
Ce roman est très dense et difficile à étiqueter. C'est à la fois un roman historique, un essai philosophique, un récit initiatique. le fil conducteur est le personnage de Ahasvérus, l'homme qui a refusé d'accordé à Jésus son dernier vers d'eau avant sa mort. Condamné à errer pour l'éternité, il raconte sa vie, et l'histoire de notre monde au narrateur (Jean D'Ormesson) et à sa petite amie, Marie.
C'est alors l'occasion de raconter tous les grands épisodes historiques liés à la religion et à ses conflits, de la Rome antique à nos jours…L'ensemble est bourré de références historiques, d'anecdotes et l'intelligence d'écriture de d'Ormesson rend le tout actuel et vivant : on a l'impression de voyager dans le temps et l'espace au gré de ces récits épiques. On rencontre les grands hommes tels que les empereurs romains, Christophe Colomb, Saint-François d'Assise, Frédéric II, Chateaubriand, les révolutionnaires… Chaque chapitre regorge d'idées, c'est foisonnant…presque trop riche pour le lecteur Lambda comme moi. On sent l'érudition de l'auteur…qui donne parfois au lecteur l'impression de ne pas être à sa hauteur ! J'avoue avoir parfois survolé quelques passages qui me paraissaient hermétiques, n'ayant pas en tête le contexte historique précis de la période relatée.
Commenter  J’apprécie          51
en hommage à son auteur disparu ce jour, grand écrivain plein de sensibilité et quelle érudition, il va nous manquer
Commenter  J’apprécie          50
Des histoires sur le Juif errant, j'en avais déjà lu.
Le sujet me passionne assez et c'est assez confiante que je me suis lancée dans la lecture de ce "pavé".
J'ai jeté un oeil sur les critiques d'autres babélionautes et, honnêtement, je ne les partageais pas trop.... Au début du moins !
Je n'avais jamais lu de romans de Monsieur d'Ormesson qui me faisait l'effet, tout de même, d'un grand monsieur. J'avais l'impression que critiquer un livre de cet auteur c'est un peu comme critiquer un Zola.... Qui suis je pour critiquer des plumes pareilles ????
Ceci dit, j'ai assez vite déchanté et rejoins l'avis de certains membres de ce site.
D'une part, la multitude de personnages ne rend pas la compréhension aisée, mais, comme le Juif errant a toujours plusieurs vies, il est logique qu'il soit plusieurs personnages. Ce phénomène, je l'avais déjà rencontré dans d'autres histoires.
Par contre, des pages et des pages et des pages de torture mentale philosophique de Monsieur d'Ormesson, ça, ça rend vraiment la lecture lourde.
Parfois, j'ai trouvé que l'auteur finissait par inventer n'importe quoi pour faire de son roman un pavé indigeste. Toute la partie sur l'Orient par exemple, partie où notre héros est le maitre du savoir..... Pffff que de bla bla.
Je n'ai pas non plus accroché sur l'histoire "d'amour" des 2 autres personnages. J'avoue que certaines parties, pour moi, n'ont aucun sens et n'amènent rien au bouquin.
Décevant.
Commenter  J’apprécie          30
Séduite par les interviews et apparitions publiques de Jean d'Ormesson sur la fin de sa vie j'ai décidé de le lire. Mal m'en a pris car j'ai jeté mon dévolu sur le Juif errant (jolie brique de 600 pages chez Gallimard). La construction romanesque est intéressante, qui fait s'alterner les longues et détaillées réminiscences pimentés de témoignages de première mains de grands faits et personnages historiques (depuis la mort du Christ) par celui dont on comprend petit à petit qu'il s'agit du "juif errant", avec de courts chapitres et dialogues entre le jeune protagoniste du roman et son amoureuse, Marie. Ces derniers rencontrent le personnage qui a traversé les époques sous divers pseudonymes à la Douane de mer à Venise et l'écoutent discourir.
Le plaisir de la découverte a faibli relativement rapidement - j'ai tenu jusqu'à la page 187, aux prémices de la fin de l'empire romain. le chapitre commençait par "Rome était à bout de souffle"... et moi aussi. Par acquis de conscience, j'ai continué de lire en faisant des sauts de plus en plus grands, pour arriver avec soulagement à la page 580, ou le juif errant a enfin dit "Quand je serai parti..."; 8 pages plus tard, le roman a pris fin. Ouf!
Le poids des siècles, des évènements et des personnages a laminé mon intérêt. Malgré de belles envolées littéraires ici ou là, ce roman m'a étouffée.
Commenter  J’apprécie          20
J'avais acheté et lu ce livre au moment de sa publication en 1990. Suite au décès de M. D'Ormesson, j'ai relu cet ouvrage, cette fameuse histoire du juif errant payant de sa vie éternelle son refus de donner à boire au Christ sur son chemin de croix. A travers cette vie, l'auteur nous fait vivre des morceaux d'histoires dans lesquelles le juif errant a un rôle plus ou moins important. Des réflexions philosophiques s'intercalent entre les histoires , réflexions sur la vie, la mort et surtout l'amour qui est - selon l'auteur - le but de la vie.
Une lecture dense qui demande de l'attention et un réel effort de lecture. Les histoires sont entremêlées et on voyage d'un bout à l'autre des siècles. Les scènes, les personnages, les histoires sont nombreuses et il y a à travers les récits et les réflexions une très grande érudition. La seconde lecture m'a semblée plus fastidieuse que la première qui m'a laissé un excellent souvenir. J'en resterai là.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (1336) Voir plus



Quiz Voir plus

Jean d'Ormesson

Dans quelle ville Jean d'Ormesson a-t-il vu le jour?

Paris
Rio de Janeiro
Lyon
Bucarest

10 questions
79 lecteurs ont répondu
Thème : Jean d' OrmessonCréer un quiz sur ce livre

{* *}