Sous forme d'une mise en abîme,
Jean d'Ormesson nous parle de Dieu.
Comme il le fera encore par la suite, mais moins subtilement, à mon sens.
Il repasse ici les coups de crayons de l'esquisse dessinée dans «
le rapport Gabriel » et qu'il mettra en couleurs éclatantes dans ses
oeuvres ultérieures.
Le ton est affirmatif et prosélyte. Les "évidences" divines manquent de la finesse qu'elles acquerront par la suite.
Mais la langue est superbe, agréable à lire, gratifiante.
Oui, gratifiante ; car elle nous pousse à réfléchir autrement sur nos interrogations existentielles. Elle nous y pousse avec délicatesse comme si l'idée surgissait de nous, comme une évidence d'après coup.
Les poncifs de l'auteur sont tous présents : le néant, le big-bang, l'espace, le temps, la lumière, la mathématique, la géométrie, la beauté, la vie
Mais là apparaît l'orgueil de L'Homme, l'orgueil qui tue Dieu et qui emportera l'Homme.
Un texte plein de vérités profondes qui, quoiqu'indicibles, naissent de la magie subtile des mots distillés par l'auteur.