Neuf nouvelles mettant en scène des enfants, des ados, ou des adultes se remémorant leur enfance. C'est le lien entre tous ces récits écrits de manière posée, lente et minutieuse par
Julie Orringer.
Globalement, peu de ces nouvelles ont suscité en moi quelque émoi ou émotion. Parce qu'il n'y a pas de rush, d'emballement, d'accélération, de climax dans les récits de
Julie Orringer. Ou quasi aucun. Sans surprise, les nouvelles qui m'ont plu sont celles qui possèdent ces petites parcelles, étincelles de tension, de précipitation.
Pas de chute non plus dans les nouvelles. Elles pourraient toutes se terminer par trois points de suspension. Autre point commun de la plupart des nouvelles, la religion ou la chose religieuse. Et tout particulièrement la cohabitation, les relations entre les religions. Mais de manière soft, douce, sans trop de vagues.
Regardons de plus près:
- Pèlerins: une réunion de voisins "bobo" avec des jeux d'enfants non surveillés qui dérapent. Plutôt accrocheuse dans la cruauté des enfants.
- Quand elle sera vieille et moi célèbre: la jalousie d'une jeune fille par rapport à sa cousine, mannequin et à qui tout sourit. Un peu lassante dans le ressassement de la jalousie.
- le poisson Isabel: les ressentiments d'un ado vis-à-vis de sa soeur, dont il tue les poissons, suite à un accident de voiture. Très lent et sans trop de tension.
- Consigne à l'usage d'une fille de sixième: étrange nouvelle construite comme une succession de recommandations qui racontent une histoire d'amour sur fond de danse espagnole. Peu convaincu.
- le chemin le plus facile est rempli de pierres: interdits religieux et transgression un peu faiblarde. Pas convaincu, quasi oubliée dès la dernière page tournée.
- Responsabilité: une balade dans un parc zoologique qui tourne mal... celle-là m'a énormément attiré par l'incertitude permanente et l'accélération dans l'écriture.
- Etoiles de Motown brillant dans le ciel: deux ados en goguette perdant leur virginité pour un idiot congénital... très sympa.
- Ce que nous gardons: fort nostalgique. Une lenteur calculée, qui m'a quand même endormi...
- Chemin de croix: de nouveau, les religions se confrontent sur fond de communion chrétienne, et de crucifixion. Très bien menée, avec le flashback qui renforce l'intensité des souvenirs.
Au final, je pense que je ne rééditerai pas l'expérience de
Julie Orringer. Ce sont des préoccupations qui me parlent, mais traitées d'une manière qui ne me convainc pas.