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J'ai toujours un peu de mal avec les romans d'Erik Orsenna, pourtant j'essaie et j'essayerai encore mais je boute toujours sur la narration. Dans deux étés, on se retrouve propulser sur une île bretonne en compagnie de Gilles et des tous les autres habitants :
"Heureux les enfants élevés dans l'amour d'une île. Ils y apprennent au plus vite certaines pratiques utiles pour la suite de l'existence : l'imagination, la solitude, la liberté, voire une certaine insolence vis-à-vis de la terre ferme ; et guetter l'horizon, naviguer à voile, apprendre a partir..."
Gilles est traducteur, et l'on lui confie le manuscrit de Ada ou l'Ardeur de Vladimir Nabokov. Mais sous pression, il n'y arrive pas. La solidarité va donc se mettre en place pour aider Gilles.

Il y a des passages magnifiques sur les mots, la langue :
"Les chats sont des mots à fourrure. Comme les mots, ils rôdent autour des humains sans jamais se laisser apprivoiser. Il est aussi difficile de laisser entrer un chat dans un panier, avant de prendre le train, que d'attraper dans sa mémoire le mot juste et le convaincre de prendre sa place sur la page blanche. Mots et chats appartiennent à la race des insaisissables."
Ou encore :
"- Quel est le travail du corsaire ? Quand un bateau étranger lui plaît, il l'arraisonne. Jette l'équipage à la mer et le remplace par des amis. Puis il hisse les couleurs nationales au sommet du plus haut mât. Ainsi fait le traducteur. Il capture un livre, en change tout le langage et le baptise français. Vous n''avez jamais pensé que les livres étaient des bateaux et les mots leur équipages?"

On pourrait citer de nombreux passages tant l'écriture d'Erik Orsenna est belle. Ses romans sont aussi très drôles mais je dirais pas toujours facile d'approche. Malgré tout, j'ai adoré le voyage en Bretagne et je suis contente d'avoir sorti ce roman de ma PAL.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Histoire véridique, forcément romancée ; fantasme d'écrivain ; pulsions nabokoviennes, nostalgie enfantine sur des souvenirs lointains, rêves de Bretagne ... cette aventure insulaire promet beaucoup. Beaucoup trop, probablement.

Il faut se parer d'une certaine audace - de l'inconscience ? - pour évoquer en prose, sans se ridiculiser, la figure de Vladimir Nabokov et de son chef d'oeuvre, Ada ou l'Ardeur. Erik Orsenna s'y risque, fort de son expérience intime : le résultat n'est pas si terrible. Quelques bonnes idées parsèment son petit roman (les ondes radio, la personnification d'Ada sur la lande) mais il ne faut pas être regardant sur le style (question de goût) ni sur les médiocrités de l'inspiration (la comparaison entre les odeurs de marée basse et "l'intimité d'une femme").

Deux étés est peut-être un livre de vacances, au final ; on l'abandonnera sur une plage : il périra avec le ressac ou gondolera entre deux oubliés sur une étagère branlante ; et nous relirons Ada.
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Une petite île au large de la Bretagne, au début des années 70. Pas de voitures, quelques rares vélos et beaucoup de marcheurs sur ce rocher d'un kilomètre sur trois occupé par quelques rares habitants installés dans d'ancestrales demeures presque exclusivement transmises par héritage au fil des générations successives ; un microclimat ilien.

Gilles, un traducteur se voit proposer par un ancien pianiste, ami de Cocteau, la traduction de l’anglais vers le français, d’ « Ada », le génial roman - intraduisible - du non moins génial Vladimir Nabokov, auteur du sulfureux de « Lolita » ; moyennant un gros chèque…
Difficile travail quand un paradis marin de landes et de granit rose incline plus à la rêverie qu’au travail. Il faudra l’aide d’une Madame née Saint-Exupéry pour réunir une équipe de traducteurs amateurs et finir la travail...

« Deux étés », un trop bref roman : une véritable ode à la méditation contemplative et au dilettantisme sur fond de Bretagne. Entre la description d’une nature somptueuse, un humour omniprésent et une délicate pointe d’érotisme, Erik Orsenna nous offre ici le roman d’un été.
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Court roman, d'à peine 189 pages. Gilles, traducteur de métier, rejoint une île quelques part en Bretagne, des îles il y en a quelques-unes comme on sait. Il s'y installe avec sa machine à écrire, ses chats et a pour but de traduire un roman de Nabokov. On ressent très bien le petit univers de l'île avec ses coutumes, ses habitants qui se connaissent, le tout balayé par les vents, les marées et survolée par les oiseaux du grand large Je le conseillerai
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Érik Orsenna nous fait partager ces deux étés sur une petite île bretonne où Gilles tente de traduire, à grand peine, une oeuvre de Nabokov.
Magnifique chronique d'un quotidien qui, au fond, se révèle extraordinaire.
On y vit les relations de Gilles avec l'auteur, avec les autres habitants de l'ile, et avec Ada..
Un roman presque trop court tant on se plait à rester dans ce microcosme loin du monde habituel.
Un très beau moment.
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Le grand conteur Erik Orsenna nous emmène sur l'île de Bréhat, son fief, pour nous livrer une histoire qu'il a lui-même vécue : dans les années 70 débarque sur l'île Gilles avec ses 47 chats. Traducteur, il suit son rythme de croisière pour traduire, sans être inquiété puisqu'il préfère les auteurs défunts. Il se laisse ainsi porter par le balancement de l'île, travaillant de moins en moins. Jusqu'au jour où il accepte de traduire Ada de Nabokov, et les exigences et les délais changent radicalement. Quatre ans plus tard Gilles n'a toujours rien envoyé et l'éditeur se fait de plus en plus pressant. Les îliens - dont l'auteur- lui propose leur aide et, durant deux étés, vont s'investir dans ce projet fou et devenir des corsaires :

"Quel est le travail du corsaire ?

Quand un bateau étranger lui plaît, il l'arraisonne. Jette l'équipage à la mer et le remplace par des amis. Puis hisse les couleurs nationales au sommet du plus haut mât. Ainsi fait le traducteur. Il capture un livre, en change tout le langage et le baptise français." p. 26

Tous se heurtent alors aux limites inhérentes à la traduction : comment rendre perceptible les envolées lyriques d'un auteur, sa légèreté ?

"Comment rendre en français la promenade ailée de la narration dans ce bric-à-brac, comment faire passer cette légèreté, cette liberté, cette fantaisie de papillon butinant le monde ?" p. 53

De ses lignes déborde un amour inconditionnel pour la langue française et pour la littérature au travers de Nabokov, personnalité particulière, exigeant, visant le Nobel, et capable d'envolées lyriques à la sensualité communicative...

L'auteur nous offre ici encore un récit ciselé, dans le cadre idyllique de cette île à laquelle il est tant attaché :

"Pour notre famille de moyenne bourgeoisie assez ennuyeuse, il y avait un élément de rêve, de dépassement, de voyage, c'était Bréhat. Enfants, adultes, nous ne pensions qu'à ça toute l'année. Bréhat, c'est la mer, le port, la lecture, le rendez-vous du bonheur, de la liberté de mouvement et de penser. On a treize mètres de marnage, c'est un des records du monde. D'heure en heure le paysage change. Une île est par définition fragile, nomade. Tout le monde a peur qu'elle se dissolve à un moment donné ou parte à la dérive. Alors on navigue, d'un morceau de terre à un autre, d'un livre à l'autre, d'une langue à une autre. Je suis de plus en plus frappé par la similitude entre le fait d'écrire «il était une fois» et celui de hisser la voile. " (source : L'Express)

Sa parfaite connaissance du lieu et son acuité d'observation lui permettent de brosser des portraits cocasses et vivants des habitants et de l'atmosphère de l'île. L'harmonie et la complicité prévalent durant ces deux étés lumineux.

Un beau récit fantaisite et optimiste.
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Ce livre décrit la vie sur une petite île bretonne. le récit est plein de fantaisie et les phrases peuvent nous dérouter à certains moments... Au fil de la lecture, on ne sait plus si on est dans l'imaginaire pur ou dans une description de la vie locale pleine de poésie. C'est beau et chantant.
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Deux étés, c'est le temps nécessaire au traducteur Gilles, qui a choisi un doux exil dans une île bretonne (Bréhat vraisemblablement) pour venir à bout de la traduction d'un ouvrage d'un certain Vladimir Nabokov, dont la prose est réputée intraduisible. Loin de Paris et de son éditeur pressé qui l'accable de lettres de rappel , car Nabokov est nobélisable, et pour cela il faut que son oeuvre rayonne le plus loin possible.
La partie semble perdue, d'autant plus que la petite île ne consent à inciter le traducteur à se remettre à sa traduction que ... l'été.
Mais Gilles finit par être secouru par des ressources locales. Sous l'impulsion de Mme née Saint-Exupéry (clin d'oeil à la littérature ?) on recrute des apprentis traducteurs anglicistes bénévoles à tout va -jeune fille au pair, thésards, estivants, jusqu'au recteur de l'île, qui finit cependant par jeter l'opprobre sur ce satané livre qui a séduit ses paroissiens , et bien sûr le narrateur- . Le désir de bien faire anime chacun, malgré quelques incompétences criantes.
"Ada", de Nabokov, n'a qu'à bien se tenir !
Sous la plume d'Erik Orsenna, dont l'humour n'est jamais bien loin, on apprécie cette passion des mots, de leur histoire, de leur magie. "Ada" et son impossible traduction ne me semblent qu'un prétexte à célébrer l'immense diversité des langues et des langages, et la littérature, sans oublier leur pouvoir de rapprocher les êtres, à l'image de ces îliens qui vivent une aventure commune en se plongeant, chacun à sa manière, dans l'ouvrage de Nabokov.
Un divertissement que je qualifierai de très culturel.
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Petite curiosité en orbite de l'astre Nabokov et qui ravira les iliens.
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On a tout de suite envie de partir pour l'Île de Brehat (j'y suis allée depuis!)... On sent l'amour de l'auteur pour "son" île bretonne et pour les mots dans cette histoire assez surprenante où toute l'île va aider un traducteur dans son travail sur Ada de Nabokov... Particulier, mais toujours bien écrit.
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