Citations sur La révolte des accents (61)
L'accordéon est le meilleur ami du marin. Il souffle comme le vent, il grince comme les poulies, et fait danser comme les vagues.
Depuis quelque temps, les accents grognaient. Ils se sentaient mal aimés, dédaignés, méprisés. À l’école, les enfants ne les utilisaient presque plus. Les professeurs ne comptaient plus de fautes quand, dans les copies, ils étaient oubliés.
Il était une fois….,
Je ne sais pas vous, mais moi, dès que j’entends ces quatre mots, je ronronne, je m’abandonne, je prends la mer ou je m’envole, je m’étends, je m’agrandis, je ne suis plus Jeanne, plus seulement Jeanne, je deviens qui on veut, un Esquimau, une Tahitienne, un éléphant, une fourmi rouge, un arbre du voyageur…..ou Dieu lui-même.
-Ne t'inquiète pas, lui sit-il, c'est ma sœur. Donc une bête sauvage. En France, nous avons réussi à domestiquer tous les animaux, sauf les sœurs.
- Je dis que les accents sont des oiseaux. Et comme les oiseaux, ils sont libres. S'ils ont décidé d'abandonner les mots de votre île, personne ne pourra les forcer à revenir.
- Elle a raison, dit M. Henri.
- Quant aux épices de chez vous, j'ai tenté de vous expliquer, elles sont usées. Anémiées, vannées, vides. Fanées. A quoi sert de rapporter des épices sans parfum ?
Souvent, toucher, effleurer même, vaut mieux que parler.
« “Il était une fois Dieu. “Il s’inquiétait, Dieu : Il avait créé la Terre. Il l’avait remplie d’humains. Mais ces humains bâillaient toute la journée ; le reste du temps, ils soupiraient. Plus préoccupant, ils maigrissaient à vue d’oeil. Cette planète Terre était le jouet préféré de Dieu et ce jouet n’allait pas bien. Il fallait intervenir. Lorsqu’un homme mourut, Dieu le fit venir près de Lui, au ciel, et le questionna : “- Que se passe-t-il, là-dessous ? Qu’arrive-t-il donc à la Terre ? Quelle maladie vous frappe ? “- Seigneur tout-puissant, je vais être franc : on s’ennuie. On s’ennuie tellement que beaucoup d’entre nous n’ont plus envie de vivre. - Vous êtes des enfants gâtés !” »
Il était une fois...
Je ne sais pas vous, mais moi, dès que j'entends ces quatre mots, je ronronne, je m'abandonne, je prends la mer ou je m'envole, je m'étends, je m'agrandis...
- Monsieur, les accents, au fond, à quoi servent-ils ?
- Ils nous réveillent, Jeanne, ils vont chercher en nous ce que nous avons de plus fort, ils accentuent nos vies. Comme leur nom l'indique, ils accentuent.
p. 116
Il était une fois…., Je ne sais pas vous, mais moi, dès que j’entends ces quatre mots, je ronronne, je m’abandonne, je prends la mer ou je m’envole, je m’étends, je m’agrandis, je ne suis plus Jeanne, plus seulement Jeanne, je deviens qui on veut, un Esquimau, une Tahitienne, un éléphant, une fourmi rouge, un arbre du voyageur…..ou Dieu lui-même.