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EAN : 9782234063921
400 pages
Stock (12/05/2010)
3.59/5   343 notes
Résumé :
« Les bateaux ne partent pas que des ports, ils s'en vont poussés par un rêve. Bien des historiens ont déjà commenté et commenteront la Découverte de Christophe et disputeront de ses conséquences.
Étant son frère, celui qui, seul, le connaît depuis le début de ses jours, j'ai vu naître son idée et grandir sa fièvre.
C'est cette naissance, c'est sa folie que je vais raconter. »

Le 13 août 1476, au large du Portugal, Christophe Colomb fa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (53) Voir plus Ajouter une critique
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sur 343 notes
« Christophe Colomb fut le premier socialiste : il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait... et il faisait tout ça aux frais du contribuable. » constatait Winston Churchill.

En confiant sa plume à Bartholomé, petit frère de Christophe, Erik Orsenna, nous mène de Gènes à Palos, via Lisbonne, et romance la période entourant l'an 1492, lors d'une longue confession au Dominicain Bartolomé de Las Casas.

Nous visitons les cartographes, les éditeurs, nous parcourons l'Espagne de Ferdinand et Isabelle achevant la Reconquista et débutant l'expulsion des juifs d'Espagne. Nous découvrons les massacres canins exterminant les « sauvages ».

1492 n'est pas seulement une année bissextile, c'est l'année charnière entre le Moyen Age et la Renaissance, l'année où l'humanité réalisa que le globe terrestre se prolongeait à l'ouest où vivait d'autres peuples.

Dans cette Entreprise des Indes, Christophe Colomb apparait peu, et plus comme lecteur que navigateur.

Publié en 2010, cet essai bénéficia de l'aide d'un commando de lecteurs « fidèles et précieux » parmi lesquels Emmanuel Macron, alors peu connu, mais qui assimila parfaitement le « quel qu'en soit le cout » en même temps que « tout ça aux frais du contribuable. »
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Mieux qu'un récit de plus traitant de la découverte des « Indes de l'ouest » par Christophe Colomb, ce roman d'Erik Orsenna nous décrit une ambiance : celle de Lisbonne au XVème siècle, le siècle des « découvertes ».

Le narrateur, Bartoloméo, est le propre frère de Christophe Colomb ; géographe et cartographe : il aime la mer et écrit petit…

Et Christophe, me direz-vous ? Il entre en scène au tiers du récit… avant cela, Erik Orsenna nous narre par le menu les préparatifs de l'entreprise…dans le monde des cartographes. On découvre que les cartes réelles sont dissimulées et que seules sont visibles les fausses destinées à tromper la concurrence.
On découvre également toute une « industrie » autour des voyages maritimes de l'époque comme celle mise en place par Ze Miguel - un notaire de la ville - qui consiste à fabriquer des veuves avec les épouses sans nouvelles de leurs marins de maris à fin de remariage… et mille autres anecdotes.

Le jour où Christophe Colomb appareillera, la chasse aux juifs se déclenchera dans Lisbonne la catholique… mais il s'agit là d'une autre histoire. Une histoire complémentaire à cette « Entreprise des Indes » admirablement détaillée (entre autres histoires) dans l'excellent ouvrage de Jacques Attali « 1492 », publié chez Fayard en 1991 et qui décrit l'année 1492 comme une année charnière ; une de celles après lesquelles rien n'est plus comme avant...
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Il y a de nombreux livres qui parlent de Christophe Colomb et de sa découverte des Indes, celui-ci n'est pas pareil.
C'est l'histoire de celui qui est resté dans l'ombre de son frère aîné, Bartolomé.
Il va nous parler de Christophe, un peu, mais surtout de lui, de sa vision des choses, de sa participation à l'établissement du rêve de son frère. On découvre aussi Lisbonne, la vie des cartographes associée à celle des marins.
Et aussi les horreurs faites à ces peuples, au nom de la découverte, au nom du roi, au nom de l'avidité des hommes et du désir de puissance et de renommée...
Comme toujours, la plume d'Eric Orsenna m'a enchantée, j'aime sa façon de nous narrer l'envers d'un décor, les chemins détournés et toutes ces choses qui font malgré tout partie de l'histoire.
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L'Entreprise des Indes s'ouvre sur le prêche du dominicain Montesinos, qui dénonce le génocide des indiens par les conquérants espagnols. Nous sommes en l'an 1511 dans la ville de Saint-Domingue. le livre se ferme par les pogroms contre les juifs, à Lisbonne, quelques années plus tôt. Pourquoi la découverte d'un nouveau monde, aventure humaine incomparable, s'accompagne t-elle d'atrocités innommables ? L'homme qui s'interroge ainsi, dans le roman d'Erik Orsenna, n'est autre que Bartolomé Colomb, frère de Christophe, qui à la fin de son existence se souvient et se lamente. L'Entreprise des Indes n'est pas le énième récit glorieux du voyage de Christophe Colomb, qui n'apparait d'ailleurs qu'au milieu du livre, mais l'histoire de son ombre, ce frère qui avant de l'épauler dans ses projets, et avec quel dévouement, travailla comme cartographe plusieurs années dans la bonne ville de Lisbonne. On sait le talent de conteur d'Orsenna, il ne déçoit pas ici dans un style chamarré et imagé, d'où l'ironie impertinente n'est jamais absente. L'auto-portrait qu'il brosse de Bartolomé, le Colomb obscur et oublié de l'Histoire, est bienveillant et impitoyable à la fois. Il est surtout prétexte à saisir l'atmosphère enivrante d'une époque où l'univers s'agrandit chaque jour. Avant que cette fièvre ne débouche sur l'intolérance et le folie criminelle. "Les bateaux ne partent pas que des ports, ils s'en vont poussés par un rêve", écrit Orsenna. Avant de se transformer en cauchemar, ajoute t-il entre les lignes.
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Au début du XVIe siècle, des Dominicains invitent Bartolome, un vieil homme à l'approche de la mort, à leur raconter sa vie et à libérer sa conscience des crimes qu'il a commis. Ils s'intéressent aussi à l'histoire de Christophe, le frère aîné du vieillard, décédé quelques années plus tôt.

Bartolomé Colomb (1460-1514) accède à leur requête.
Il raconte son travail de cartographe à Lisbonne puis en Espagne, sa collaboration avec Christophe (1451-1506), son accession au gouvernorat d'Hispaniola, île (re)découverte par son frère, sans oublier quelques désastres humanitaires engendrés par la colonisation.

Ce roman historique est très fidèle à la réalité, et c'est surtout sur la forme que réside le romanesque. Orsenna montre la fièvre exploratrice des Portugais à la fin du XVe siècle, et l'obstacle que constitua pendant longtemps le Cap Bojador.
Orsenna met aussi en évidence le fait que Christophe Colomb doit sa réussite à sa persévérance, et à ses erreurs de calculs : c'est parce qu'il sous-estimait très nettement la distance entre l'Europe et les Indes par la route de l'ouest qu'il osa entreprendre un long trajet ; heureusement pour lui est pour ses équipages, des îles et un continent se trouvaient sur le chemin.
Orsenna a en outre souvent le sens de la formule. Ainsi lorsqu'il fait dire à Barolomé Colomb : "Mon frère mourut au milieu du printemps 1506, j'étais dévasté. Il me laissait un monde d'autant plus vide qu'il l'avait agrandi".

Cette lecture est agréable, et très instructive.
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critiques presse (1)
LeFigaro
13 septembre 2011
C'est un livre que je conseille vivement. Erik Orsenna est au meilleur de sa forme. Tel un artiste conteur, il séduit autant par le contenu de son récit que par la verve de sa langue.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (140) Voir plus Ajouter une citation
- En quoi les livres te consolent-ils de ne pas naviguer ? En quoi remplacent-ils pour toi les bateaux ?

- Lire ressemble à regarder l'horizon. D'abord on ne voit qu'une ligne noire. Puis on imagine des mondes.

- Je veux bien. Mais pourquoi ta manie décrire dans les marges de tous les livres que tu lis ?

- Pour bien lire, j'ai besoin d'écrire. L'écriture est le guide, le garde-fou des pensées déclenchées par la lecture. Sans guide, sans garde-fou, les pensées, je les connais, elles s'en vont n'importe où et ne reviennent jamais.
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En effet, les veuves ou futures veuves, plus patientes que les cartographes, continuaient de rechercher la compagnie des oiseaux parlants. Les chats, les chiens, les guépards, les tortues ou les tigres ont beau, de mille façons, grognements, regards ou caresses, vous manifester leur affection, rien ne vaut, pour tromper la solitude, une phrase, une vraie phrase, avec des mots bien distincts, prononcés à la manière humaine, et tant pis s'ils sont toujours les mêmes et mille fois répétés.

D'ailleurs, lorsqu'il était encore là, le mari, il faut l'avouer, ne disait jamais rien de neuf.
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Il n'ést bon cuisinier qui ne fasse lui-même son marché. Je suis allé visiter les prisons. J'ai choisi les futurs lancés. Auparavant, j'avais consulté les dossiers, examiné consciencieusement les motifs des condamnations. Une longue expérience me permet d'affirmer que la meilleure recrue pour un dictionnaire est un assassin escroc : sa violence lui permettra de résister aux assauts des sauvages, en même temps que son goût de la parole (quel escroc n'aime parler ?) lui donnera le goût d'employer et donc de retenir les mots qu'il entend.
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Autre réponse de mon frère :

- Écrire est une navigation sur la terre ferme. La page blanche est une voile qu'on hisse. Les mots, un sillage qui s'efface.

Autre réponse de mon frère :

- Chaque livre invente sa route. Il va, aussi libre parmi toutes les histoires possibles que chaque bateau sur la mer, entre toutes les destinations.

Autre réponse de mon frère :

- En écrivant dans les marges, je me mêle à l'auteur. Je m'abandonne au fil de sa logique, jusqu'à l'embouchure.

Autre (et très fréquente) réponse de mon frère :

- Laisse-moi tranquille !
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Dieu seul sait comme j'ai aimé mon travail de cartographe, tout de précision et de rêverie mêlées. Mais, dans une autre vie, je sais que je m'adonnerais à la dissection ; avec une préférence pour les cadavres de dominicains. Quelle tâche plus exaltante que de chercher dans le corps d'un de ces saints hommes l'origine de la violence? Il doit s'agir d'un organe minuscule en forme de trébuchet, une balance interne qui le fait passer sans prévenir de l'extrême bonté à la pire sauvagerie.
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Au programme :
• Objectif Terre : L'urgence climatique au coeur des réflexions de nos invités, Erik Orsenna, Marion Cotillard, Alain Juppé, Thomas Pesquet ou encore Julian Bugier. • Vivre deux cultures : Quand l'historien Benjamin Stora ou le réalisateur Alexandre Arcady nous ont confié leurs souvenirs d'Algérie, l'exil forcé, le déracinement et leur nouvelle vie en France, à laquelle Enrico Macias n'en finit pas de faire des déclarations d'amour.
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