LongtempsErik Orsenna
Ca ne m'est
longtemps arrivé : je lis un roman. Un roman sur l'amour, avec un héros amoureux d'une femme au charme surnaturel et la beauté divine.
Je lis ce livre temps de trois jours déjà, sans hâte , en le savourant, et je pense, tout en lisant, que la littérature, quand même, d'abord et jusqu'à la fin, c'est le talent, et pas seulement l'intelligence, l'érudition ou le partage d'expérience de la vie réelle. Que c'est pareil comme pour la peinture : on peut apprendre le dessin et la perspective, mais on n'est jamais un bon peintre si l'on n'a pas du sens de la couleur , qui vient du Dieu.
Je lis le roman d'
Erik Orsenna qui s'appelle «
Longtemps ». Je le lirai encore 3 ou 4 jours, sans impatience d'apprendre comment tout ça va finir. Parce que de toute façon l'action n'a presque pas d'importance, il ne s'agite pas d'une vie réelle mais d'un rêve. On n'apprend rien sur cette vie, on savoure les couleurs.
J'ai fini le livre. Désolée, ça n'a pas marché, finalement : à peu près à la moitié du parcours ma volonté de continuer, de croire à ce que je lis, a commencé diminuer et j'ai dû forcer ma patience, sauter des pages pour ne pas abandonner ma lecture. La beauté des mots ne me suffisait plus, je cherchais un minimum, des traces de logique, de ressemblance avec la vie réelle , de la morale, en fin.
Cela c'est passé au moment où les amants décident de faire un enfant pour le compte et à la charge du mari officiel de la héroïne.
Suivent les explications de l'auteur que l'enfant qui résulte d' un amour très grand devrait être un génie, un grand artiste , au moins, et donc, l'idée est bonne. Elle est bonne aussi pour la femme, qui ne voulait pas divorcer mais voulait prolonger à l'infini sa vie adultère . L'enfant pourrait l'aider dans ses intentions.
Et pour l'homme qui , de son coté, pensait à la prolongement de sa lignée.
Un zeste d'ironie pour assaisonner le plat : l'enfant résultant devient un banal comptable dans sa vie.
La vie des amants continue avec les pauses qui durent jusqu'à cinq ans. L'homme gagne en expérience, riche et diverse, en pensant toujours à sa bien-aimée. La femme travaille et s'occupe de sa famille légale -son mari et ses trois fils.
Dans la continuité de cette histoire , le surnaturel joue un rôle très important : les personnages pratiquent couramment la télépathie pour communiquer. Cela ne me gêne pas, je sais, j'ai des preuves d'existence de télépathie, mais celle d'
Orsenna ressemble trop à un smartphone ,en ce qui concerne la précision des détailles,entre autres. C'est de cette manière que la femme apprend l'apparition d'une véritable rivale potentielle et décide, après 35 d'ans d'hésitation, de quitter sa famille et rejoindre son amant parti en Chine. Définitivement, cette fois.
L'apothéose : les deux vieux se préparent à la mort, ensemble.
En conclusion , je ne regrette pas mon temps consommé, la beauté de la langue d'
Orsenna est réelle , mais ce serait tout que je me souviendrai de ce roman , plus tard.