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3,17

sur 132 notes
Encore un écrivain qui se raconte.

Celui-là vient d'être quitté par sa deuxième femme et s'interroge sur qui est fautif. Puis comme il mêle son père à l'affaire – qui par deux fois a divorcé aussi – il se demande si c'est une malédiction ou une sorte de tare familiale, comme un gros nez ou des oreilles décollées (ça c'est moi qui le dit).

Une affaire presque réglée par son auteur qui, après moult détours, finit par comprendre que qui embrasse trop mal étreint. Entre temps, on se sera promené sur l'île de Bréhat, à Versailles et Paris, on aura écouté philosopher sur le mariage, sur la famille, sur le rapport aux femmes de deux séducteurs – le père et le fils, l'un beau, l'autre pas.

Pas désagréable certes, utile, ça c'est une autre histoire. Moi je vois dans ce roman un genre de mal français, affectant Erik Orsenna et nombre de ses confrères écrivains hexagonaux, qui est celui d'exercer l'art narcissique et vain, quand l'inspiration est en berne, d'écrire sur soi.
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Une lecture émouvante... L'amour, la complicité précieuse entre un père et un fils... et la passion absolue pour les deux, de "raconter des histoires"... dans tous les sens du terme, du positif au plus ambigu;dans la vie de tous les jours....et bien sûr , le noble et prestigieux rôle de l'Ecrivain...

Après avoir prêté à un proche les deux livres sur le Mali d'Erik Orsenna,"Madame Bâ" et "Mali ô Mali" (que j'ai lus tout récemment avec enthousiasme),ce proche m'a fait la gentille surprise de m'offrir son dernier "roman", à forte résonance autobiographique, "L'Origine de nos amours"...

Un livre tour à tour, léger ,drôle, émouvant, profond sur les liens très forts entre Erik et son père. Il est également question de l'écriture, de son parcours d'écrivain, des histoires de famille, de ses parents, des origines cubaines des ancêtres, du choix de son "nom de littérature" [lié à Julien Gracq], et au centre de cette mosaïque personnelle et littéraire, le grand sujet de discussion entre le père et le fils : l'origine de nos amours ?!, Pourquoi cette malchance réciproque des amours ratés, manqués, mis en échec;
que cela soit pour le père comme pour le fils, ce qui enclenche le récit familial du père sur les ancêtres pour expliquer comme une sorte de fatalité, de "malédiction familiale"...qui pèse sur eux, et leurs relations aux femmes ...
Hormis l'origine de nos amours, il y a les mots, la littérature, le plaisir quasi maladif de raconter des histoires, encore et encore...Erik Orsenna narre parallèlement ses rencontres amicales, littéraires et son affection et admiration pour Julien Gracq...

Un "roman personnel", attachant, pétri de gaieté, de facéties, mais aussi de nostalgie, d'émotions d'enfance, de jeunesse, d'attachement filial exceptionnel... Sans omettre l'art de raconter des histoires, mensonges, vérités mêlées, incontournables !!

"-Pour un romancier, le mensonge est une obligation, non ? Ce serait la vérité la faute professionnelle. "(p. 212)

Je reste fascinée par la multiplicité des univers, des atmosphères que l'écrivain parvient à transcrire, faire partager à ses lecteurs !!!

Un vrai joli livre qui emporte, bouleverse, chavire, fait sourire !!

"Pourquoi ce père avait-il tellement besoin d'histoires ? Tellement besoin de les entendre ? Tellement besoin de les raconter ?
D'ordinaire, les hommes sont plutôt taiseux. Ils croient, les imbéciles, qu'ils n'ont pas de temps à perdre avec les "il était une fois". Et que dire, c'est s'épancher, et que les mots personnels sont comme les larmes: juste bonnes pour les femmes.
Pourquoi chez lui, cette passion du récit ?
L'héritage familial avait sa part. Lorsqu'on descend, comme vous savez, de tellement d'ancêtres latino-américains, on porte dans ses gènes le chromosome du narratif". (p. 238)
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Érik Orsenna, membre De l'Académie Française depuis 1998, nous offre là un livre très personnel. Un dialogue pudique entre lui et son père.
L'histoire commence par des divorces. Érik Orsenna et son père divorcent la même semaine de l'été 1975, les deux hommes se réfugient en Bretagne sur l'île de Bréhat. Ils se rapprochent alors et commencent un dialogue très intime sur les femmes, sur l'amour mais surtout sur leur incapacité à garder celles qu'ils aiment. Coïncidence, malédiction ou héritage génétique ? Pour comprendre leurs échecs, Érik et son père vont se pencher sur l'histoire familiale, de Cuba à l'île de Bréhat.
« L'origine de nos amours » est avant tout un hommage à son père, aujourd'hui disparu, "Un écrivain, c'est celui qui prête sa voix à ceux qui ne l'ont pas ou plus. Les plus abandonnés sont les morts, ils ont besoin de nous ».
Ce roman n'est pas « le » chef-d'oeuvre de l'auteur. C'est un joli roman, simple où Érik Orsenna navigue entre réalité et fiction, «enjoliver la vie, s'est s'enjoliver soi-même ». On attend le prochain avec un livre consacré à sa mère.
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Une histoire fluide et douce, comme Erik Orsenna sait les raconter, qui nous emmène dans l'intimité de deux hommes, le père et le fils, qui cherchent à répondre à une question : pourquoi leurs amours sont-elles toujours vouées à l'échec.
L'auteur fait ici un bel hommage à son père en revenant sur ses racines peuplées notamment d'ancêtres qui vécurent à Cuba.
Au-delà de l'hommage à son père, Orsenna nous livre ici sa conception de l'amour et du couple sans vraiment répondre à la question originelle.
Un moment agréable.
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Imaginez vous à la terrasse d'un restaurant, observant un couple détonnant : Erik Orsenna et son papa, sosie de Clark Gable...
Ne soyez pas hypocrite, vous tendez l'oreille pour savoir ce qui les emporte dans ces discussions enflammées, tendres et drôles. Oui vous les voyez s'agiter car aucun des deux ne veut céder...

Vous avez saisi, ils s'engagent dans l'affaire de leur vie :l'origine de leurs amours, car sur eux et eux seuls dans famille, pèse un fardeau : le gène des amours impossibles.

Erik Orsenna est un conteur c'est indéniable et dans ce livre il se livre avec tout l'amour qu'il a pour son papa.

De l'opportunité d'un divorce quasi simultané, va naître une complicité qui prend son temps, qui se joue du quotidien et de la vérité pour s'approcher, s'apprivoiser entre père et fils.
Leur caractère mutuel va donner en offrande de beaux moments de tendresse, de drôlerie et de faconde que seuls ceux qui sont toujours capables de s'émerveiller, de rire comme des enfants peuvent vivre.

C'est surement le livre le plus personnel de l'auteur et indubitablement le plus doux.

Si comme l'auteur le dit un écrivain est une catastrophe pour sa famille, car il se nourrit de tout sans vergogne, c'est aussi cette faculté de redonner la vie.

Je vais ouvrir mon panier (celui de la mémoire) pour un examen de bonheur et garder précieusement le tendre sourire que j'ai en refermant ce livre.
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Très beau livre sur la tendresse entre père et fils.
Les interrogations que peuvent se poser l'un et l'autre sur leur incapacité à construire de façon durable un couple les amènent à mettre en place un « examen de bonheur » pour arriver à traverser les passes difficiles et à s'interroger sur l'origine de cette malédiction : « le gène des amours impossibles ».
Le livre est plein d'anecdotes ou d'histoires que j'ai trouvées truculentes. On passe de l'île de Bréhat, où réside la propriété familiale, à Cuba, où un de leur ancêtre a débarqué en 1838. C'est lors de leur repas mensuel à La Flotille (endroit où pendant 34 ans le père et le fils se sont retrouvés chaque premier dimanche du mois) que le père dévoile ses découvertes généalogiques. Difficile de démêler la réalité de la fiction…
Afin de conjurer cette malédiction, le père disparait au lendemain du mariage de son fils, pour le bien de ce dernier. Malgré cet éloignement, ce nouveau mariage capote dès la lune de miel. Afin de ne pas rendre malheureux leur père et beau-père, Eric et Isabelle transmettent par l'intermédiaire de Françoise de « fausses nouvelles d'amour imaginaire », puis à lui envoyer des lettres. Lettres dont le père s'est délecté jusqu'à la fin.
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Erik Orsenna fait le constat qu'il n'a jamais pu garder une femme - tout comme son père. Ce livre lui rend hommage. Il est bien écrit, très bien écrit même. Mais leurs relations et leurs échecs sentimentaux ne m'ont intéressé à aucun moment.
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Le père et le fils se retrouvent dans leur refuge de l'île de Bréhat pour soigner une «maladie» commune : ils ont divorcé en même temps de leurs épouses respectives, en 1975. L'occasion d'un dialogue père-fils sur l'origine de leurs amours et… de leur malédiction.
Grâce aux digressions qui sont la marque de fabrique d'Erik Orsenna et dont l'érudition et la curiosité régalent ses lecteurs de livre en livre, cette conversation va être l'occasion d'en apprendre davantage sur les ingénieurs qui ont fait la gloire de la France, sur le rôle des amants dans les jouets, sur le vocabulaire de la voile. Sans oublier la méthode de la pêche à pied qui prouve, une fois encore, que le père d'Erik est bien un héros. Cette méthode soigne les bleus à l'âme et consiste à ramasser dans un petit panier tous les petits trésors que l'on peut amasser au fil des jours. Quand au bout d'une semaine ou d'un mois, on renverse son panier, on comprend que «les collections de bonheurs minuscules permettent de traverser les passes difficiles».
«C'est ainsi que me revint, d'abord timide puis déployée, la joie de vivre, ce très étrange sourire intérieur.» Un moteur indispensable à l'écrivain, déjà nourri «de mots, de scènes, d'intrigues et de rebondissements» par toute sa famille.
On comprend certes que «dans cet univers mouvant où toutes les vérités sont possibles et se contredisent» il soit bien difficile de bâtir un amour stable, mais avec un égoïsme non dissimulé, on se réjouit de ces drames familiaux à répétition. Car ils nous offrent ces plaisirs de lecture presque jubilatoires lorsque l'auteur nous entraîne sur les pas d'une famille presque normale : «Double origine : le Bordelais et la Haute-Loire. Rien de particulier. Les mariages durent. Les naissances et les morts s'enchaînent. Rien à signaler. (…) Tout se gâte quand l'un de nos ancêtres de la branche bordelaise, tailleur de son état, décide de partir pour Cuba.»
Voici donc Augustìn Arnoult sur la petite île des Caraïbes au début du XIXe siècle. À la terrasse du café situé sur la place principale, il ne sait plus où donner de la tête – à tel point qu'il sera obligé de consulter pour des problèmes vertébraux – s'il veut détailler tous ces corps somptueux qui s'offrent à lui. Il est pourtant jeune marié et ne peut imaginer dans cette occupation qu'une déformation professionnelle, une sorte de prospection de nouveaux clients.
C'est du moins ce que le père tente, dans un premier temps, d'expliquer à son fils. Mais l'écrivain (et le lecteur !) veulent en savoir plus sur cette généalogie qui a conduit via le grand père cubain né en 1860 à cette malédiction du mariage instable.
Habilement, Erik Orsenna nous fait patienter avant de nous en dire plus. Car son père disparaît. C'est la recette qu'il trouve pour conjurer le sort.
Dans son appartement, Eric (on notera que tout au long du récit, ce sont les vrais noms et prénoms qui sont utilisés) trouvera, outre le dossier généalogique, des dossiers soigneusement annotés et malheureusement peu fournis aux noms de chacune de ses compagnes successives. Catherine, la mère de ses enfants, puis Isabelle dont il fait des voeux pour cette fois, « ce soit la bonne».
On l'aura compris, il ne s'agit pas ici d'un guide matrimonial, bien bien plutôt d'un bel hommage d'un fils à son père, ce héros qui aura tout tenté pour faire le bonheur de sa progéniture. Voilà donc l'origine de l'amour filial.
Et c'est tellement bien que ‘on se réjouit du livre qui sera consacré à sa mère et qui est quasiment annoncé dans les dernières pages.
Lien : https://collectiondelivres.w..
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Erik Orsenna est un très bon écrivain, il aurait pu se contenter de ce statut, ou de celui d'immortel, de n'être qu'au auteur érudit voir un peu soporifique… Mais non, il est tout l'inverse, charmant, affable, drôle.
Agaçant, me direz vous pour un homme qui réussit tout brillamment ?? Et justement, pas tout à fait car s'il y a bien un domaine dans lequel il n'excelle, c'est celui du mariage. Tout cet ouvrage « hommage » à son père (aujourd'hui disparu) est la possible explication de ses échecs, car père et fils subissent une malédiction. La malédiction de leur ancêtre cubain.
Voilà, à partir de là, le roman est un prétexte aux explications loufoques, aux stratagèmes, aux mensonges pour la bonne cause afin d'essayer de changer cette situation. C'est drôle, joyeux, souvent touchant et peut être qu'Erik Orsenna nous livre son récit le plus personnel. Je dis peut être, car qu'en est il vraiment entre la fiction et la réalité ??
Si je pouvais en discuter avec l'intéressé, ce serait très certainement, un autre très bon moment !!
En attendant, il reste celui de cette lecture.
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Déception! On a vu Erik Orsenna sur tous les plateaux de télévision pour faire la promotion de ce nouveau livre. Beaucoup de bruit pour pas grand chose.... Dommage! Où est passé l' auteur de "l' exposition coloniale " et de tant d' autres livres que j'ai aimés?
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