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Ils ont fait l'Histoire tome 17 sur 40
EAN : 9782344018392
56 pages
Glénat (16/11/2016)
3.57/5   23 notes
Résumé :

Pékin, le 15 janvier 1976. Quelques heures avant l’enterrement de Zhou Enlai, premier Premier Ministre de la République Populaire de Chine, la famille vient rendre hommage à son épouse, Deng YingChao et partager avec elle le souvenir de son mari.

Tous deux ont participé activement à la révolution qui mena le parti communiste chinois au pouvoir. Clandestinité, Longue marche, Grand Bond en avant, Révolution culturelle… tout le passé de Deng rem... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ce nouveau tome de la série « Ils ont fait l'histoire », collection de bandes dessinées qui prend la forme de biographies historiques présentant une dimension pédagogique car à destination du grand public, et qui espèrent vraiment que le public scolaire se prêtera au jeu, est consacré à l'une des figures les plus controversée du XXe siècle !


Nous sommes en présence d'une bande dessinée riche, très riche, trop riche peut-être… En 48 pages, il y avait largement de quoi remplir un cycle entier !
Deng Yingchao la veuve de Zhou Enlai attend que Mao Zedong viennent assister aux funérailles de son plus vieux et de son plus fidèle compagnon de route… Et elle raconte à ceux qui sont venus lui apporter leur soutien la véritable histoire du Grand Timonier… du coup on raconte tout autant son histoire et celle de son époux que celle du Staline chinois…

On pourrait résumer le personnage par cette formule : le salaud qui voulait être un héros…
Une mère idolâtrée, un père détesté, à 14 ans un mariage forcé avec une voisine de quatre années son aînée et au final un homme qui n'agit qu'en fonction de ses désirs et qui est persuadé que les gens et les choses du monde n'existent que pour lui et la satisfaction de ses désirs, d'où son côté coureur de jupons, ses multiples trahisons et l'abandon de ses familles successives dans la plus totale indifférence… du coup, dans la biographie de l'un des plus machistes du XXe siècle c'est une gageure que d'avoir fait autant de place aux femmes ! (et parmi elles autant de femmes d'exception !)
Le rejeton de la bourgeoisie rurale du Hunan s'est exilé dans ville de Changsha pour y découvrir le monde merveilleux de la littérature où il découvre Napoléon, Rousseau, Pierre le Grand, Wellington, Lincoln mais d'abord et surtout "L'Art de la guerre" de Sun Tzu et les aventure des 108 brigands d'"Au bord de l'eau" de Shin Nai'an qui le hanteront tout sa vie durant… Bon nombre de ses camarades ont fait leurs armes en France au début des années 1920 jusqu'à leur expulsion après le drame de Lyon, mais dans le monde terrifiant de l'autocritique communiste et de la guerre civile chinoise, le jeune Mao a une carte a jouer : de tous les cadres du Parti Communiste Chinois c'est le seul qui vient de la campagne, et face aux seigneurs de la guerre, aux généraux nationalistes puis aux envahisseurs japonais, c'est le seul à savoir mener une guérilla efficace malgré son coût humain effarant (des 100000 hommes et femmes de la Longue Marche, seuls 7000 ont survécu…)
La Chine de l'entre-deux-guerres, c'est Game of Thrones à la puissance 10 avec d'incroyables retournements de situation et des alliances de circonstances hallucinantes où chacun aiguisent ses couteaux en attendant la prochaine rencontre !

La bande dessinée consacre beaucoup de pages aux années passées à accéder au pouvoir, du coup on doit résumer assez rapidement les années passées au pouvoir où le Grand Timonier abandonne les héros de sa jeunesse pour suivre les grandes figures impériales et marcher dans les pas de Qin Shi Huang.
Nous assistons alors au désastre du Grand Bond en Avant, le pied-de-nez aux puissances occidentales qui se solda par des dizaines de millions de morts, et la Révolution culturelle où dans un gigantesque coup d'Etat il lâcha la jeunesse sur le PCC, avant de lâcher l'armée sur la jeunesse puis de lâcher ce qui restait du PCC sur l'armée, ce qui se solda par des millions de morts et des dizaines de millions de personnes déportées ou emprisonnées… A force de jouer aux apprentis sorciers, tous ces mégalomanes qui n'ont juré que par le diviser pour régner et qui ont passé leur temps à dresser leurs subordonnés les uns contre les autres méritent l'enfer et rien d'autre !
Fidèle à ses habitudes de pervers narcissique, Mao n'est jamais venu à l'enterrement de celui qui avait su réparer et/ou atténuer toutes ses erreurs… En 1976, il ne rendra pas non plus hommage aux 300000 victimes du tremblement de terre de Tangshan et cette fois-ci les puissances célestes ne lui pardonnèrent pas : haï de tous, il s'éteindra quelques mois plus tard…

Les graphismes du dessinateur argentin Rafaël Ortiz, assisté aux couleurs de Guilia Priori et d'Andrea Meloni, ne pas forcément séduisants de prime abord puisqu'ils font la part belle à une veuve de 71 ans qui avait tout vu et tout vécu, mais je me suis pris au jeu et force est de constater que pas mal de planches ont de la gueule ! le dossier biographique réalisé par le spécialiste Jean-Luc Domenach est passionnant, et au-delà de la censure et de la propagande auxquelles ils se sont confrontés on mesure la difficulté du travail accompli par les scénaristes Jean-David Morvan et Frédérique Voulyzé pour retracer la vie d'un dictateur qui n'a cesser de travestir la réalité pour masquer son passé…
Face à tous ces efforts, j'ai un peu honte de livrer une critique qui à mes yeux ressemble fortement à la partie émergée d'un iceberg… L'Histoire de la Chine est vertigineuse : je me sens tout petit face à elle, et je me demande par quel melonisme certains parviennent encore à se gargariser de l'immense supériorité de l'occident sur le reste du monde…
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Dans la série « Ils ont fait l'histoire », j'ai choisi Mao Zedong parce que, si j'ai quelques souvenirs de Mao, notamment sa mort et le peuple en larmes massé autour du cercueil de cette figure historique, le personnage était plutôt flou dans ma mémoire, et je connaissais ce que chacun connaît de cet homme, sans plus.

Je l'ai donc découvert à travers cette BD passionnante quoique complexe.

Pour introduire Mao, son ascension et sa politique, les auteurs ont choisi de faire parler Deng Yingchao, épouse de Zhou Enlai, homme d'état, ministre de l'intérieur sous Mao, qui contribua à l'accession au pouvoir du dictateur et organisa le contrôle du pouvoir en place à partir de 1946, et sans lequel, Mao n'aurait jamais conservé sa place de leader.

Grand soeur Deng, c'est ainsi que les chinois surnomment Deng Yingchao, témoigne. elle raconte les origines de Mao, issu du milieu campagnard aisé, en conflit avec son père, ses études, et sa lente progression vers le pouvoir, qu'il doit en grande partie aux masses paysannes ralliées à sa cause. S'il fut un fin stratège, on comprendra que son accession au pouvoir repose sur le désordre de l'empire du milieu, gouverné par quelques groupes de « Seigneurs de guerre » qui semaient la terreur dans une chine morcelée, sur les défaites de son ennemi juré : Chiang Kaï-shek, sur cette longue marche qui ne fut en fait qu'un repli et des positions qui surprirent l'armée du dirigeant du Kuomintang, sur le mensonge permanent, instrument de la propagande qui s'opérera dans les décennies à venir.


Bilan : réunification de la chine, il faut l'admettre. En négatif : trente-sept millions de paysans mort de famine en raison de sa politique du « grand bond en avant », on demanda alors aux paysans de tenir des quotas irréalisables, tout en annonçant une production mille fois supérieure à la production réelle, et encore plus de trente millions de mort avec la révolution culturelle, manoeuvre politique destinée à maintenir le « grand Timonier » au pouvoir alors que les anciens membres du parti tentaient de l'évincer.

Les auteurs ne manqueront pas de dresser un portrait peu louable du « grand homme ».

Bd pas toujours facile à lire, tant le risque de confusion entre les personnes en raison des noms parfois difficiles à lire, sans compter les amalgames possibles entre le Kominterm et le kuomintang, des noms dont on n'est pas obligatoirement familiers bien qu'ils soient bien expliqués dans les premières pages.

Cette série d'albums est vraiment passionnante et permet de réétudier l'histoire de façon agréable. Je les recommande !
Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Un des personnages l'un des plus importants du vingtième siècle, dont la biographie officielle a été construite de A à Z par la propagande du Parti Communiste Chinois. Qui était vraiment le Grand Timonier ? Comment s'est-il imposé comme le chef d'une nouvelle Chine au milieu du vingtième siècle ?

Les auteurs font le choix de le présenter via Deng Yingchao, épouse de Zhou Enlai, tous deux compagnons de route de l'auteur du petit livre rouge. Quelques heures avant l'enterrement de Zhou Enlai en janvier 1976, grande soeur Deng livre ses souvenirs à quelques proches. Et le portrait qu'elle dresse est décapant pour ceux qui avaient été élevés dans le culte de la personnalité de Mao.

L'intérêt essentiel de ce récit est qu'il se concentre surtout sur qui était Mao, ses origines (paysannes), ses convictions politiques (pas si établies que cela), son caractère (susceptible, arrogant, peu franc et ne reconnaissant jamais les mérites d'autrui, les autres étant capables de lui faire de l'ombre), son coté manoeuvrier (il a réussi a sortir le PCC de l'orbite du Komintern, en tant que chef de la grande marche de 1934-35, menant les restes des forces communistes du sud au nord est chinois), et adepte d'une personnalisation à outrance de son pouvoir (il était par exemple malade lors de la grande marche et l'iconographie en a fait un chef de guerre). Les auteurs n'insistent pas sur la période après la prise de pouvoir en 1949. Les épisodes sont mieux connus : Grand bond en avant (en arrière plutôt, 37 millions de morts), Révolution culturelle (où comment se maintenir au pouvoir en manipulant les jeunes…)...

A l'arrivée, le personnage de Mao reprend une place moins statufiée, plus humaine. Un homme adepte du pouvoir à tout prix, auto-centré, coureur de femmes, sans humanité…

La BD fourmille d'information, ce qui la rend dense et fait que l'habituel cahier historique final n'apporte rien de plus.
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C'est un sacré pari pour la collection Ils ont fait l'histoire de retracer la vie de Mao Zedong en un seul album. le pari est d'autant plus ambitieux, qu'il n'est pas uniquement question du grand timonier mais également de Zou Enlai et de la Chine de l'époque…

Le résultat respecte pourtant ce programme. Voici un ouvrage de vulgarisation très réussi, mais qui reste un ouvrage de vulgarisation et pas vraiment une bande dessinée. Ce qui marque ici les esprits étant les dessins, pas vraiment convaincants. La plupart du temps, les cases se contentent de gros plans sur les personnages. Les plans moins rapprochés sont d'ailleurs nettement moins bien réussis. A plusieurs reprises, les dessins deviennent flous, peu précis. L'exemple le plus significatif étant la planche consacrée à la longue marche qui aurait méritée d'être plus précise et mieux exploitée.

Il faudra être particulièrement motivé pour suivre l'album car le texte prend beaucoup de place, et fini par supplanter les dessins. Il s'agit assurément d'un texte illustré, plus que d'une bande dessinée. Pourtant, si l'on consent cet effort, l'ennui n'est jamais vraiment au rendez-vous car il y a toujours quelque chose d'intéressant à suivre et à lire.

En effet, si l'intrigue est somme toute classique (l'épouse de Zou Enlai revient sur le passé du régime) elle permet toutefois de juxtaposer plusieurs niveaux de lecture. le scénario privilégie ici une approche intimiste des personnages en ne laissant qu'une place symbolique aux grands moments du régime, la grande marche exceptée. Les explications historiques resteront fidèles à cette ligne de conduite alors qu'il aurait peut-être été plus pertinent de revenir plus en détail sur le grand bond en avant, la révolution intellectuelle…

Voici un album qui reste franchement critique et qui formule de nombreuses attaques contre le régime en général et Mao en particulier. Une nouvelle fois, il faudra accepter ce parti pris très engagé.

Malgré tout un album riche, instructif, qui demande des efforts pour être apprécié mais qui vaut le détour. A lire pour en connaître davantage sur la période.
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J'ai découvert cette collection de BD historiques entre carottes râpées et viande improbable , un midi, par la bouche d'un collègue .
Et dans cette collection , il y a un tome sur " Celui qui brille à l'Est ", Mao Zedong. Commencer par une autre figure eut été un crime à ma sinologie naissante.
Et quelle découverte !
Dessins soignés, on est loin des gugusses aux yeux exorbités , précisions historiques respectées (même si la propagande a sans doute enfumée beaucoup de faits réels), et mise en scène remarquable.
L'histoire de Mao nous est conté par "Grande soeur Deng", femme de Zhou Enlaï, bras droit de Mao durant des décennies. Cependant le rapport de force entre les deux dirigeants n'a cessé d'exister et Mao n'est pas forcément dans le coeur de grande soeur, surtout le jour de l'enterrement de Zhou. Cela permet d'avoir un regard critique sur le grand timonier et de faire la part des choses entre mythe (ou enfumage) et réalité!
Ici, on insiste plus sur ce qui a forgé le caractère de Mao, sur sa construction en tant que dirigeant politique mais aussi sur sa vie sentimentale, enfin sentimentale ... Les épisodes plus connus sont évoqués mais non développées. Dommage , mais il aurait fallu sans doute un tome 2.
Le génie de la collection ne s'arrête pas là. Tout cela se fait sous le contrôle d'un historien , Domenach ici, qui retrace, cette fois , sous forme de texte classique , la vie de Mao.
Cette forme de vulgarisation, accessible à tous , me semble un biais extrêmement intéressant .
Bravo aux éditions du Glénat.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Allemands et Japonais avaient ouvert trop de fronts pour pouvoir faire longtemps illusion face à la puissance américaine. Il (Mao) laissa donc les nationalistes perdre leurs forces contre les Japonais, en regroupant nos propres troupes. Et quand les bombes atomiques ravagèrent Hiroshima et Nagasaki, il comprit qu'il avait gagné. Que la Chine devienne communiste n'était plus qu'une question de temps. Le premier octobre 1949, lorsqu'il déclara l’avènement de la République Populaire de Chine, Mao devint le Staline chinois.
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Le premier octobre 1949, lorsqu’il déclara l’avènement de la République Populaire de Chine, Mao devint le Staline chinois. De la même manière que ce dernier se prenait pour tsar, il se croyait l’égal d’un empereur. Ce n’est pas pour rien qu’il le fit depuis le balcon de la Porte de la Paix Céleste, à l’entrée de la Cité Interdite…
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Déjà à cette époque Zhou disait ce qu’il faisait, et il faisait ce qu’il disait. Il commença alors à m’envoyer des cartes postales de Paris. Sur celle-ci, il a écrit : « Courons vers le printemps de la liberté. Brisons nos liens. Que le courage nous pousse vers l’avant. » Et sur celle-là ; « Un jour, ensemble, nous devrons peut-être affronter la guillotine. » Je répondis positivement à cette demande en mariage toute révolutionnaire.
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J’ai trouvé Mao humain une fois. Lorsqu’il a appris que son fils Mao Anying, qu’il avait désigné prince héritier, était mort sur le front coréen. Bien sûr, il ne versa pas une larme. Mais le sujet devint tabou, et il perdit le sommeil et l’appétit pendant des semaines. Je l’ai entendu dire à Zhou, un soir : « c’est une blessure irréparable qui n’appelle aucun commentaire. Mon rêve s’est écroulé. » Etait-ce celui d’une famille unie, ou celle d’une empire dont il aurait été le patriarche ? Nous ne le saurons jamais.
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La force de la propagande, c’est justement d’utiliser des éléments réels pour les tordre dans le sens qu’on veut donner à l’Histoire.
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