Malmö est un jeune homme qui vit encore chez ses parents. Il souhaite devenir écrivain mais l'inspiration se fait attendre. Un jour son oncle décède d'une crise cardiaque. Or ses deux chats se retrouvent sans rien à manger et bien sûr, ils dévorent le cadavre et en répandent dans toute la maison.
Aussi Malmö a la géniale idée perverse de vendre ces deux chats comme
murderabilia, c'est-à-dire des objets ayant appartenu à des tueurs en série ou ayant été retrouvés sur des scènes de crimes marquantes.
Notre héros arrive à en tirer un très bon prix sur internet et il part donc assurer la livraison. du fait de la distance, il demande simplement à l'acheteur-collectionneur s'il peut passer une nuit chez lui pour reprendre le bus le lendemain matin. Bonne idée, sauf que Malmö se lève en retard et loupe son bus…
Merci aux Editions Rackham qui publient cette BD espagnole qui rappelle le meilleur des films indépendants américains : ceux qui explorent l'Amérique profonde, ceux qui montrent des petites villes avec des personnes décalées, gentiment ou dangereusement barges.
Malmö, le personnage principal est une sorte de Tanguy à l'américaine, à la fois intelligent et immature. Si au début il nous désespère un peu, son parcours initiatique le rend de plus en plus crédible : on le voit prendre un job, avoir une petite amie, et enfin il commence réellement à écrire.
Mais Ortiz ne s'arrête pas mal. A mesure que Malmö évolue, la vie autour de lui en fait de même : les autres personnages s'étoffent, des histoires et autres rancunes tenaces ressurgissent jusqu'à une issue des plus violentes. Mais rassurez-vous le ton, reste souvent drôle même quand ça ne l'est pas.
N'en disons pas plus, cette BD est aussi surprenante que réussie, et bénéficie en plus d'une édition soignée.