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Anne Krief (Traducteur)Jaime Semprun (Traducteur)Michel Pétris (Traducteur)
EAN : 9782851842848
348 pages
Ivrea (13/05/2005)
4.27/5   31 notes
Résumé :
Traduit de l'anglais par Anne Krief, Michel Pétris et Jaime Semprun

Les textes qui composent ce volume d’essais choisis sont tous extraits de l’édition Essais, articles et lettres publiée par nos soins à partir de celle établie par Sonia Orwell et Ian Angus. L’ordre chronologique a été ici aussi adopté.

Nous avons laissé de côté l’ensemble de la correspondance, ainsi que les simples recensions journalistiques. Certains textes importants... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Tropic of Cancer est un roman écrit à la première personne, où une autobiographie en forme de roman, selon la manière dont on veut considérer les choses. Miller soutient quant à lui qu'il s'agit d'un livre strictement autobiographique, mais le rythme et le mode narratif sont ceux d'un roman. C'est une histoire d'Américains à Paris, mais d'un genre assez inhabituel puisque les Américains décrits sont cette fois désargentés. du temps de la prospérité économique, à l'époque où les dollars abondaient et où le taux de change du franc était au plus bas, Paris fut envahi par une nuée de peintres, écrivains, étudiants, dilettantes, touristes débauchés et simples badauds - une nuée telle que le monde n'en avait jamais connu. Dans certains quartiers de Paris, ces prétendus artistes ont sans doute par moment excédé en nombre la population laborieuse: on a effectivement recensé à cette époque (vers la fin des années vingt) jusqu'à trente mille artistes peintres vivant à Paris, la plupart n'étant évidemment que des imposteurs. le peuple s'était si bien fait à ces "artistes" que l'on pouvait voir des lesbiennes à voix rauque et pantalon de velours, ainsi que des jeunes gens en tunique grecque ou costume médiéval, se promener dans les rues sans attirer le moindre du monde l'attention, et sur les quais de la Seine, à la hauteur de Notre-Dame, il fallait se frayer tant bien que mal un chemin à travers une forêt de chevalets. C'était l'époque des génies méconnus et des illustres inconnus. La formule qui courait sur toutes les lèvres était:"Quand je serai lancé." en fait, personne n' jamais été lancé: la crise est venue, comme une nouvelle glaciation, la foule cosmopolite des artistes s'est évanouie en fumée et les immenses cafés de Montparnasse qui, il y a seulement dix ans, étaient envahis jusqu'aux petites heures du matin par des hordes de poseurs braillards sont devenus de sombres tombeaux où l'on ne croise pas même un fantôme. C'est ce monde - décrit notamment par Wyndham Lewis dans Tarr - qu'évoque Miller. Mais il ne s'interese qu'à l'envers du décor, à la frange lumpenprolétarisée qui a su survivre à la crise parce que composée pour moitié d'authentiques artistes et pour moitié d'authentiques fripouilles. Les génies méconnus, les paranoïaques toujours "sur le point" d'écrire le roman qui va envoyer Proust aux oubliettes sont bien là, mais ils ne sont des génies que dans les moments, plutôt rares, où ils ne s'occupent pas d'assurer leur prochain repas. Dans l'ensemble, tout se résume à des histoires de chambres infectées par les punaises dans des garnis pour ouvriers- ou encore de rixes, de beuveries à n'en plus finir, de bordels de bas étage, le tout sur fond d'émigrés russes, de mendicité, de filouteries et de petits boulots au jour le jour. Et l'on retrouve là toute l'atmosphère des quartiers pauvres de Paris telle qu'un étranger peut la ressentir: les ruelles pavées , les âcres relents des poubelles, les bistrots avec leurs zincs graisseux et leurs carrelages usés, les eaux verdâtres de la Seine, les manteaux des gardes républicains, les vespasiennes rongées par la rouille, l'odeur douceâtre propre aux stations de métro, les cigarettes qui se défont, les pigeons du jardin du Luxembourg...
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Etrange reccueil qui regroupe des courtes nouvelles que j'ai appréciées, au début du livre avec Une pendaison et Comment j'ai tué un éléphant, des morceaux autobiographiques, des critiques littéraires et des textes politiques.
J'avais beaucoup apprécié 1984 et La ferme des animaux et je souhaitais poursuivre mes lectures de Georges Orwell, mais ce livre n'est pas le bon, il y a des choses très intéressantes, mais l'ensemble est un patchwoork inégal et avec des pièces qui ne sont pas assorties. Par contre j'ai trouvé très intéressant de voir les points de vue très anarchistes et de gauche d'Orwell.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Dans leur grande masse, les hommes ne sont pas, à proprement parler, égoïstes. Arrivés à l'âge de trente ans, ils abadonnent toute ambition personnelle - et dans bien des cas, du même coup, toute prétention à exister en tant qu'individus - et vivent essentiellement pour les autres, quand ils ne se retrouvent pas simplement pris au piège du quotidien. Mais il y a, à côté de cela, une minorité de gens doués et déterminés, bien décidés à vivre jusqu'au bout leur propre vie ; c'est dans cette catégorie que se rangent les écrivains.

[p13]
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Guerre ou pas, ce qui saute aujourd'hui aux yeux, c'est l'effondrement du capitalisme du laisser-faire et de la culture libérale-chrétienne. Jusqu'à une date récente, on ne mesurait pas toutes les conséquences d'un tel fait, car on s'imaginait généralement que le socialisme pouvait préserver, et même étendre encore, l'atmosphère du libéralisme. On commence maintenant à comprendre à quel point cette idée était fausse. Il est à peu près certain que nous entrons dans une ère de dictatures totalitaires - une ère où la liberté de pensée commencera par être un péché mortel, avant de devenir une simple abstraction vidée de tout sens. L'individu autonome est appelé à disparaître.
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( la classe dirigeante britannique ) Pour comprendre le fascisme, elle aurait dû étudier la théorie socialiste, ce qui l'aurait obligée à admettre que le système économique qui la faisait vivre était injuste, inefficace et périmé. Mais c'était précisément sur cette réalité qu'elle s'employait à fermer obstinément les yeux.
(...) Des années d'agression et de massacres ne lui apprirent qu'une chose : Hitler et Mussolini étaient hostiles au communisme. Ils étaient donc, raisonnait-on les alliés naturels du rentier britannique. D'où le spectacle proprement terrifiant de députés conservateurs applaudissant frénétiquement à l'annonce que des navires britanniques chargés de vivres destinés au gouvernement républicain espagnol avaient été bombardés par des avions italiens.
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Au cours de ces dernières années, je suis arrivé à obtenir de la classe capitaliste qu'elle me donne chaque semaine quelque argent pour écrire des livres contre le capitalisme.
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Le plus honnête serait peut-être de commencer par envisager la question sous l'angle personnel.
Je suis écrivain. La tendance instinctive de tout écrivain est de "se tenir à l'écart de la politique". Tout ce qu'il demande, c'est qu'on lui laisse la paix pour qu'il puisse continuer à écrire tranquillement ses livres. Malheureusement, on commence à comprendre que cet idéal n'est pas plus réalisable que celui du petit commerçant qui espère préserver son indépendance face aux appétits voraces des magasins à succursales.
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Les citations franches de George Orwell (Les Vaillants, 03/11/2023)
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