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EAN : 9782910333201
92 pages
Editions du Laquet (17/09/1996)
3.42/5   6 notes
Résumé :
Un dimanche apparemment comme les autres (ennuyeux) dans le "une pièce" de Jimmy et Allison Porter, avec pour invité Cliff Lewis, l'ami et l'associé de Jimmy. En pleine lecture des journaux quotidiens alors qu'Allison repasse, Jimmy se met en colère contre la monotonie de son existence, contre sa femme, bourgeoise, calme et passive, contre la mentalité edwardienne bien pensante de sa belle-famille, contre le monde entier pour cacher sa colère contre lui-même, une ca... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

Les Jeunes Gens en Colère


La pièce de John Osborne "La Paix du Dimanche" ou plutôt "Look back in Anger" en anglais, (1956), est une attaque en règle contre les conventions bourgeoises. Elle a donné son nom aux "angry young men", dont John Osborne fut le chef de file dans les années 50 : elle en fut une des premières manifestations contestataires.

Dans l'acte I, Jimmy et son ami Cliff lisent les journaux dans le studio du jeune couple et Alison repasse : ce fer si prosaïque choqua les spectateurs à l'époque. C'est dire comme Osborne était moderne. Jimmy, jeune homme fin et cultivé, excédé par cet ennui du dimanche, essaye de pousser à bout sa compagne, Alison, jeune femme passive par excellence. Il l'appelle "Lady Pusilanimous! du latin pusil, petit, et animus, esprit".

L'acte II voit l'arrivée d'une amie d'Alison, Helena, au tempérament agressif et également d'origine bourgeoise et toujours en conflit avec Jimmy. Apprenant qu'Alison est enceinte elle convainc celle-ci de retourner chez ses parents. Dans l'acte III Alison revient : elle et Jimmy retrouvent "La paix du dimanche".

Les pièces d'Osborne passaient pour être difficiles (ce n'est pas le cas de "Look back in anger"). Un jour Osborne fit part à un ami d'une difficulté qu'il avait à raccorder les "morceaux" de ses pièces . "Ce n'est pas difficile , dit celui-ci, mets-les dans n'importe quel ordre, les critiques leur trouveront un sens". :D

"Le Monte-plats" (1957), en un acte, est la pièce d'Osborne la plus substantielle. On y trouve un manque d'information, une atmosphère menaçante et claustrophobique (où sont les personnages? que font-ils?), des conversations banales en langage ouvrier, ainsi qu'une recherche "politique" d'un sens, d'une identité, d'une justice. Dans une pièce sans fenêtre en sous-sol, qui n'a rien d'une cuisine, deux personnages , Gus et Ben, entendent des "commandes" à travers le "monte-plats". La fin est brutale.

Cette pièce n'est pas sans évoquer "En attendant Godot" publiée en 1952.

Osborne fut également acteur et scénariste , en particulier du film "Tom Jones", d'après le roman de Fielding.

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Quand on veut lire du théâtre anglais, le choix n'est pas si facile que ça. Bien sûr, on peut lire du Shakespeare, notre maître à tous, mais si on veut sortir un peu des sentiers battus, le choix du théâtre anglais contemporain s'impose tout de suite.

C'est ainsi que j'ai porté mon choix sur John Osborne et sa pièce "Look Back in Anger" (1956), traduite en français : "La Paix du dimanche". John Osborne (1929-1994) fait partie de cette génération d'auteurs appelés par la critique de "Angry Young Men" (les jeunes gens en colère) qui contre le snobisme, le maniérisme et l'art pour l'art de la génération précédente, affirme une esthétique volontairement hyper-réaliste et concrète, proche du quotidien, et critique d'un regard cynique et désabusé la société des années 40-50 du point de vue d'auteurs aux origines généralement modestes et de la classe travailleuse.

Quoi de mieux que le théâtre pour mettre en oeuvre cette critique acerbe ? La place du quotidien, de la routine a une grande place dans Look Back in Anger puisque l'action se situe dans un appartement modeste, celui de Jimmy et Allison Porter en compagnie de l'ami et associé de Jimmy, Cliff Lewis, un dimanche en pleine lecture des journaux quotidiens pendant qu'Allison repasse. Quoi de plus ennuyeux qu'un dimanche ? Cette monotonie du quotidien, c'est justement ce qui met en colère Jimmy, un parfait anti-héros plein de ressentiment contre la société, contre la bourgeoisie (dont est issue sa femme), contre Allison si calme, si passive et finalement contre lui-même, lui qui se considère comme une cause perdue.

Voilà ce qui anime Jimmy, la colère. Ça n'en fait pas un personnage sympathique mais pas non plus antipathique. A vrai dire, il nous ressemble trop pour le traiter seulement d'enfoiré lui qui pousse à bout sa femme, qui la rabaisse, qui en vient même par accident à la blesser, qui critique son beau père le colonel et sa mentalité edwardienne. Quand on se regarde dans le miroir, on est tous à un moment donné en colère contre tout et tous et surtout contre nous-même. Au milieu de tout ça, il y a Cliff qui essaye tant bien que mal d'apaiser tout le monde, de défendre Allison, de remettre à sa place Jimmy, d'essayer que ce couple recolle les morceaux. En fin de compte, c'est lui "la paix du dimanche". Est-ce que cette paix sera retrouvée à la fin de la pièce ? A vous de le découvrir en lisant "Look Back in Anger" !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
JIMMY: Do the Sunday papers make you feel ignorant?
CLIFF: Not ‘arf.
JIMMY: Well, you are ignorant. You’re just a peasant. (To Alison.) What about you? You’re not a peasant are you?
ALISON: (absently). What’s that?
JIMMY: I said do the papers make you feel you’re not so brilliant after all?
ALISON: Oh—I haven’t read them yet.
JIMMY: I didn’t ask you that. I said—
CLIFF: Leave the poor girlie alone. She’s busy.
JIMMY: Well, she can talk, can’t she? You can talk, can’t you? You can express an opinion. Or does the White Woman’s Burden make it impossible to think?
ALISON: I’m sorry. I wasn’t listening properly.
JIMMY: You bet you weren’t listening. Old Porter talks, and everyone turns over and goes to sleep. And Mrs. Porter gets ‘em all going with the first yawn.
CLIFF: Leave her alone, I said.
JIMMY: (shouting). All right, dear. Go back to sleep. It was only me talking. You know? Talking? Remember? I’m sorry.
CLIFF: Stop yelling. I’m trying to read.
JIMMY: Why do you bother? You can’t understand a word of it.
CLIFF: Uh huh.
JIMMY: You’re too ignorant.
CLIFF: Yes, and uneducated. Now shut up, will you?
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JIMMY: Perhaps there’s a concert on. (...) Oh, yes. There’s a Vaughan Williams. Well, that’s something, anyway. Something strong, something simple, something English. I suppose people like me aren’t supposed to be very patriotic. Somebody said—what was it— we get our cooking from Paris (that’s a laugh), our politics from Moscow, and our morals from Port Said. Something like that, anyway. Who was it? (Pause.) Well, you wouldn’t know anyway.
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CLIFF: Give me a cigarette, will you?
JIMMY (to Allison) : Don’t give him one.
CLIFF: I can’t stand the stink of that old pipe any longer. I must have a cigarette.
JIMMY: I thought the doctor said no cigarettes?
CLIFF: Oh, why doesn’t he shut up?
JIMMY: All right. They’re your ulcers. Go ahead, and have a bellyache, if that’s what you want. I give up. I give up. I’m sick of doing things for people. And all for what?
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JIMMY: If you’ve no world of your own, it’s rather pleasant to regret the passing of someone else’s. I must be getting sentimental. But I must say it’s pretty dreary living in the American Age—unless you’re an American of course. Perhaps all our children will be Americans. That’s a thought isn’t it?
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The injustice of it is about perfect—the wrong people going hungry, the wrong people being loved, the wrong people dying… while the rest of the world is being blown to bits around us what matters — me, me me.
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Video de John Osborne (3) Voir plusAjouter une vidéo

Théâtre
Sont abordées, les pièces de Théâtre suivantes :
- "Luther", de John OSBORNE, mis en scène par Georges WILSON - "Zoo story", d'Edward ALBEE et "Le rêve de l'Amérique", d'Edward ALBEE, mise en scène Laurent TERZIEFF - "Les Bargasses", de MARC'O - "L'Orphelin de la Chine", de VOLTAIRE, mis en scène par Jean MERCURE - "Don Juan", de MOLIERE, mis en scène par...
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