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EAN : 9782752912732
272 pages
Phébus (25/08/2022)
3.31/5   50 notes
Résumé :
Roman fantaisiste aux allures de conte, Chouette utilise la métaphore de l'enfant sauvage, mi-humain, mi-rapace, pour parler de l'arrivée dans un couple d'un enfant différent, neuro-atypique.

Comment devient-on mère et, plus largement, comment élèvet- on un enfant « indomptable » dans la société normative qui est la nôtre ? Les parents de la petite Chouette auront deux réactions opposées : alors que Tiny, la mère, encouragera sa fille-oiseau à vivre l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (25) Voir plus Ajouter une critique
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Tiny (prénom signifiant minuscule en anglais) vit avec son mari à Sacramento. Elle est violoncelliste au sein d'un quatuor à cordes.
Quand elle tombe enceinte, c'est tout naturellement à Berlin qu'elle se rend car c'est dans cette ville qu'elle a percé. Il n'est donc pas surprenant qu'elle s'y réfugie pour réfléchir à son avenir, « qu'elle soit destinée à être une violoncelliste célèbre ou l'obscure génitrice d'un enfant-chouette ». Enfant-chouette, c'est ainsi qu'elle nomme ce bébé, ayant pressenti dès sa conception que son enfant sera différent.
Si cet enfant risque de nuire à sa carrière musicale, elle pense également à sa réputation à jamais décrédibilisée au sein de la famille de son mari, cette famille très spéciale et très ennuyeuse.
Néanmoins, elle accepte de garder l'enfant. Quand Chouette, ce bébé rapace, cette fille-hibou naît, toute la vie du couple est renversée et notamment celle de Tiny.
Comment élever et aimer cet être indomptable et déjà l'accepter ?
Les deux parents vont être en confrontation totale. La mère qui voue un amour inconditionnel à sa fille, n'aura de cesse de l'encourager à vivre sa part sauvage, son animalité alors que le père, obsédé par cette enfant qui n'est pas ce qu'il espérait, ne pense qu'à « réparer », n'hésitant pas à tenter différentes méthodes auprès de plusieurs spécialistes. Ce qu'il souhaite avant tout c'est la transformer en quelqu'un d'acceptable et de présentable, la modeler à sa convenance.
C'est sous la forme d'un roman fantaisiste aux allures de conte que Claire Oshetsky explore d'une manière tout à fait originale et surprenante la relation entre parent et enfant.
Comme le dit très justement l'écrivaine américaine Jean Hegland, Chouette est « un roman qui touche aux vérités fondamentales de la maternité », ajoutant : « ce que Tiny vit avec Chouette nous rappelle à quel point avoir un enfant , et peut-être encore plus un enfant « différent » peut remettre en question l'identité et l'être d'une femme ».
Si Chouette n'est pas un roman autobiographique, il est néanmoins une parabole sur la maternité telle que son auteure l'a vécue, Claire Oshetsky étant elle-même la maman d'une fille neuroatypique, c'est à dire présentant un fonctionnement cérébral particulier.
Ce roman à la fois sombre, drôle, tendre, aborde la maternité sous tous ses angles, même les plus improbables. Roman lucide également par cette réflexion « Un jour viendra où tu n'auras plus besoin de moi, Chouette. C'est la nature ».

J'ai trouvé plaisant la création du terme enfantère en parallèle de celui d'adultère, pour décrire une mère qui délaisse son enfant pour passer du temps avec une amie, tout comme cette expression d'avortée-secrète pour décrire cette belle-soeur qui deviendra ensuite l'amante-secrète.
L'humour est là à bon escient lorsque le père veut soumettre leur enfant aux éminents spécialistes dont les méthodes font parfois penser aux apprentis-sorciers, leurs noms permettant de dédramatiser ce terrible enjeu : Dr poivrot, Dr Lupron, Dr Cannabis thérapeutique, Dr Stimulation Magnétique Transcrânienne…
À noter la forte musicalité dont est imprégné tout le roman et cette très belle photo de couverture.
Je dois avouer que j'ai été gênée cependant, par le fantastique, beaucoup trop présent à mon goût et qui m'a empêchée d'apprécier pleinement cet ouvrage.
Merci à Babelio et aux éditions Phébus pour la découverte de Chouette, de Claire Oshetsky, premier livre traduit en France par Karine Lalechère.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Je remercie les Éditions Phébus de Paris et Babelio pour l'envoi de cet ouvrage dans le cadre d'une opération masse critique privilégiée, mais je dois avouer que ce roman ou témoignage m'a mis mal à l'aise, au point que j'ai eu de sérieuses difficultés à entrer dans l'histoire et d'en terminer la lecture.

Claire Oshetsky manie certes une belle plume avec des envolées lyriques et poétiques, quoique son style m'a plutôt dérouté, et je présume que la traductrice, Karine Lalechère, n'a pas dû avoir une tâche facile, bien qu'elle s'en est acquittée avec brio.

L'histoire de Claire Oshetsky est essentiellement basée sur 2 thèmes : la maternité d'abord et accessoirement la musique, l'héroïne du récit étant une violoncelliste professionnelle.

Dans un précédent billet, j'ai déjà signalé que mon éducation musicale a été totalement loupée à cause d'après-midi obligatoires par le collège à écouter de la musique de chambre qui m'ennuyait royalement, aussi bien que je suis passé à côté des sentiments évoqués par l'auteure en citant des thèmes musicaux inconnus par moi et dont la liste figure d'ailleurs en fin de volume.

Quant à la maternité, la grossesse et l'accouchement, il est évident qu'en tant qu'homme on est limité dans l'interprétation correcte de certains sentiments et événements seulement accessibles pleinement à une femme.
En d'autres termes, on en est réduit à se réaliser que l'on est condamné à rester vaguement en surface au lieu de pouvoir pénétrer toute la signification souhaitée par l'auteure.

En plus, l'arrivée au monde d'un enfant sérieusement handicapé physiquement et mentalement, suscite des tensions psychologiques dans les rapports entre les parents et le nouveau-né d'une part, et entre sa mère et son père d'autre part.

L'approche parfois très "clinique" de ces tensions par Claire Oshetsky rend la lecture d'une relativement bonne partie de cet ouvrage plutôt pénible et dur.

Mes ressentis de "Chouette" sont donc finalement fort mitigés : j'apprécie la maestria de l'entreprise et du style de l'auteure, tout en émettant des réserves pour des passages excessivement durs et, à mon goût, peut-être nullement indispensables.
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Tout à fait surprenante, voire dérangeante, la lecture de ce récit qui se situe entre le fantastique et la poésie.
La narratrice est enceinte d'un enfant longtemps attendu et dont elle perçoit la petite voix lui dictant des choses insensées. Car Tiny mère sait depuis le début qu'elle attend un enfant chouette.
Ce roman est l'histoire de la maternité, celle d'avant la naissance et puis tout ce temps à découvrir son bébé, à l'aimer malgré son handicap. C'est aussi le combat d'une mère pour élever et choyer son enfant comme elle veut, loin des dogmes et des contraintes érigés par les hommes, la famille et le corps médical.
« C'est donc ça, la maternité. Je réfléchis. Je réfléchis aux devoirs solitaires, cruels et incessants de la maternité Je réfléchis aux prodiges tendre, doux et asservissants de la maternité. Je réfléchis au mystère de ton être, petite inconnue, et à la personne que tu vas devenir ».
Charlotte, est cette enfant différente que sa mère Tiny protège contre l'incompréhension, le rejet des hommes-chiens, car Charlotte est Chouette, une enfant sauvage née d'une union entre la femme et la nature, une enfant violente qui ne suit que son instinct. Tiny va devoir arrêter sa carrière de violoncelliste pour se consacrer tout entière à l'éducation de Chouette qu'elle aime d'un amour immense et qu'elle veut laisser libre de vivre sa vie sauvage. Son mari, lui, n'est pas de cet avis et il traîne contre son gré Chouette chez d'éminents spécialistes afin qu'ils la transforment en petite fille convenable. Ainsi pourra-t-il enfin l'amener dans sa famille, aux fêtes de Thanksgiving où il se rend seul depuis la naissance de cette enfant qui dérange la famille-chien. L'enfant chouette effraie les autres et même sa mère qui, parfois, est dépassée par les crises de violence de sa fille.
Toute l'identité de Tiny est remise en cause avec cette enfant qui l'accapare tout entière. Elle ne joue plus de son instrument, n'a plus d'amies. Même le père a fui à l'autre bout de la maison. Oui, la maternité peut être une source d'inquiétudes et une grande solitude, est l'auteure nous dit tout cela avec des métaphores poétiques.
Ce roman qui flirte sans cesse entre réalité et fantastique, est le fruit de l'expérience vécue de Claire Oshetsky à la naissance de sa fille. Son comportement était étrange et c'est seulement à ses neuf ans qu'on a enfin compris qu'elle souffrait d'une dysphasie de réception, elle ne savait pas s'exprimer et avait de grandes difficultés à comprendre ce qu'on lui disait.

Plutôt qu'une autobiographie, l'auteure a préféré se nourrir de son histoire avec sa fille pour écrire un roman singulier, parfois dérangeant et violent. Avec une écriture empathique aux accents poétiques, elle nous entraine dans les affres de la maternité et nous fait partager la compréhension et l'amour d'une mère pour son enfant différent.

Je remercie les éditions Phébus et Babelio pour la lecture de ce roman.



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Lorsque l'enfant paraît

Un enfant chouette arrive dans un couple et brise l'harmonie familiale. En partant d'une métaphore,l'autrice signe un conte à la fois sombre et lumineux, aux multiples facettes,qui parle de la différence, du bouleversement qu'elle engendre,des réactions qu'elle suscite.On aime ou pas mais on est interpellé par ce choix d'écriture qui dit la part animale qui vit en chacun de nous,exacerbée ici dans le rapport mère-enfant.
Ce qui ressort,c'est la façon que chacun de nous a de se conformer aux normes et qui conditionne nos choix,notre vie toute entière.
Moi j'ai aimé ce livre atypique car il dit tellement de choses sur la maternité, la famille, la société. C'est d'une force incroyablement puissante et,au delà, c'est un chant d'humanité et de liberté.
Les références musicales, l'humour par moments,la nature si présente sont autant de petites grâces...
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Roman de cette rentrée littéraire, le récit y est relaté de façon très originale puisqu'il pourrait s'apparenter à la forme du conte. L'autrice, Claire Oshetsky, traite de sujets très familiaux avec notamment les enfants neuro-atypiques, les relations enfants-parents, la confrontation mère-père et ce, enchâssés de musique classique.

Chouette est une petite fille neuro-atypique. Alors que sa mère, Tiny, l'accepte telle qu'elle est, sans se soucier du paraître, son père se désespère à en faire un enfant comme les autres. Violoncelliste de profession, sa mère mettra sa vie entre parenthèses pour la protéger du monde formaté dans lequel on vit et devra se confronter à son mari, à sa belle-famille qui ne comprennent pas sa façon d'aimer sa fille.

Même si le livre ne se veut pas d'être une autobiographie en tant que telle, Claire Oshetsky a puisé dans son vécu personnel puisqu'elle est elle-même maman d'un enfant neuro-atypique. Parfois très sombre, ce livre consacré à la maternité dans son ensemble, délivre un message tendre et lyrique

Abordant le sujet des enfants différents, l'autrice l'a imaginée sous la forme d'un enfant-chouette. Déstabilisant à bien des égards, cette manière d'évoquer le sujet pourrait en surprendre plus d'un. Pour ma part, j'ai aimé le livre dans sa globalité, notamment par la prise de risques que l'autrice a fait.

Par contre, au niveau de l'histoire en elle-même, j'ai parfois été un peu égarée par le symbolisme du roman. le côté fantastique de l'histoire ne m'a pas permis d'en apprécier toutes ses subtilités. Étant parfois très terre-à-terre, je pense que c'est pour cela que je ne me suis pas laissée transportée comme d'autres lecteurs pourraient l'être. de plus, j'ai trouvé que quelques passages présentaient un côté perturbant, voire dérangeant que je ne pourrais expliquer. Cela est, bien entendu, un ressenti purement personnel.

Les amateurs de musicalité apprécieront les nombreuses références ainsi que l'atmosphère entourant certains moments de l'histoire.

Lien : https://www.musemaniasbooks...
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critiques presse (1)
Liberation
04 janvier 2023
Une fable à l’humour féroce où circule beaucoup de musique.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Je me demande depuis combien de temps je suis manipulée par les messages subliminaux d’un fœtus. Je me demande si c’est un cheminement commun à toutes les futures mères : d’abord, nous portons un regard parfaitement lucide sur la menace existentielle qui grandit à l’intérieur de notre corps, puis progressivement les impératifs de l’évolution l’emportent sur les objections rationnelles, la volonté de survivre, et les besoins du bébé sur ceux de l’hôte, tant et si bien qu’à la fin, nous, les femmes, en sommes réduites à être l’instrument heureux et consentant de notre propre destruction.
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Je sais qu’elle doit s’en vouloir de ne pas avoir réussi à se conduire en amie. Les gens se disent toujours : « Oh, il ne faut pas que j’abandonne cette pauvre femme qui est coincée chez elle avec ce pauvre, pauvre bébé. Je dois penser à l’appeler un de ces quatre. » Mais les jours et les semaines se succèdent et, pour finir, même les plus généreux s’autorisent à oublier leur promesse, parce que la vie est plus facile quand on ne se laisse pas embêter par les bonnes intentions.
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Après l’échec de la méthode ferme, ton père entre dans une phase d’agitation constante à ton sujet. Il s’est mis en tête qu’il sera bientôt trop tard pour te sauver. En seulement quelques mois, il t’a emmenée chez le Dr Lupron, le Dr Cannabis thérapeutique, le Dr Javel, le Dr Stimulation Magnétique Transcrânienne. Il y a des médecins, encore des médecins et après ça des pseudo-médecins et des proto-médecins et des non-médecins. Il y a des spécialistes et des super-spécialistes et des soi-disant-spécialistes. Si je tente d’intervenir, il m’accuse de ne pas penser à toi, il me rappelle mes erreurs et m’inculque ses idées au marteau piqueur jusqu’à ce qu’elles me rentrent dans la tête.
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La vie consiste-t-elle à s’éloigner sans cesse de son véritable moi, au fur et à mesure qu’on est façonné par des écoles spécialisées et des codes sociaux ? Puis-je me fier à ce que je pense en ce moment ? Est-ce réellement ce que je pense ?
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« Je suis enceinte. »
Je redoute de le regarder dans les yeux. Alors je fixe le sol. Je remarque qu’il aurait besoin d’un bon coup de serpillière. Puis je me fais la réflexion que les serpillières ne permettent jamais de nettoyer à fond. Ce qui m’amène à penser au ménage en général : une bataille perdue d’avance contre le chaos.
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Videos de Claire Oshetsky (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Claire Oshetsky
Une belle soirée de partage autour des coups de coeur de nos libraires ! Ci-dessous les romans présentés :
- La nuit des pères, Gaëlle Josse, Notablia - Les enfants endormis, Anthony Passeron, Globe - Chien 51, Laurent Gaudé, Actes Sud - L'odyssée de Sven, Nathaniel Ian Miller, Buchet Chastel - Qui sait, Pauline Delabroy-Allard, Gallimard - Biche, Mona Messine, Livres Agités - La mémoire de l'eau, Miranda Cowley Heller, Les Presses de la Cité - Chouette, Claire Oshetsky, Phébus - le goûter du lion, Ogawa Ito, Picquier - Que reviennent ceux qui sont loin, Pierre Adrian, Gallimard - La femme du deuxième étage, Jurica Pavicic, Agullo - Un profond sommeil, Tiffany Quay Tyson, Sonatine - On était des loups, Sandrine Collette, JC Lattès - Hors la loi, Anna North, Stock - Frankenstein et Cléopâtre, Coco Mellors, éditions Anne Carrière - Les marins ne savent pas nager, Dominique Scali, La Peuplade - L'été où tout a fondu, Tiffany McDaniel, Gallmeister - Fantaisies guérillères, Guillaume Lebrun, Christian Bourgois - Trois soeurs, Laura Poggioli, L'Iconoclaste
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