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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Luz, lumière. Comment parler de lumière à propos de ces temps sauvages qu’a connus l’Argentine entre 1976 et 1983, entre le coup d’Etat militaire et les premières élections démocratiques ?
Luz, lumière, et par extension, vérité. Comment éclairer ces années d’oppression et de silence, comment ramener à la lumière l’histoire de ces « desaparecidos » (disparus), et de ces 500 (chiffre estimé) enfants volés par la dictature ? Comment, dans ces conditions, découvrir la vérité sur ses propres origines, à supposer qu’on ait des doutes sur celles-ci ?
Dans ce roman, on connaît la fin dès le début, on reconstitue l’histoire en même temps qu’une jeune femme argentine de 20 ans la raconte, en 1996, à Madrid, à celui qui est peut-être son père. On saura ce qu’il en coûte, de douleur et de déchirements, de chercher la vérité.
Lili est née en cette année de plomb 1976, en captivité. Sa mère, prisonnière politique, sera assassinée quelques jours plus tard. Au même moment, Mariana met au monde un garçon mort-né, et sombre dans le coma, dont elle se réveillera deux semaines plus tard. Mariana, contrairement à la mère de Lili, a la chance (à cette époque) d’être la fille d’un haut dignitaire de la junte militaire, qui ferait tout pour sa fille adorée, et qui s’approprie Lili en toute impunité pour la fourrer dans les bras de son beau-fils Eduardo. Celui-ci, accablé et sous le choc, est incapable de s’opposer à la volonté de fer de son beau-père, et déclare Lili comme sa fille biologique.
Lili qui s’appellera désormais Luz. C’est tout le paradoxe de cette histoire, puisque c’est au moment où « Luz » fait son apparition que débutent le mensonge et le vol d’une vie, la négation et le vol d’une identité.
Pendant cette période de temps sauvages, il est difficile de s’approcher de la vérité, et il peut être (mortellement) dangereux d’essayer de la faire remonter à la lumière.
Luz grandit dans le milieu aisé, protégé, des familles liées à la dictature, dans l’ignorance totale de la face cachée de la « Répression » et de son lot de victimes torturées, tuées et jetées à la mer sans la moindre forme de procès. A l’adolescence, son tempérament rebelle provoque d’incessants affrontements avec sa « mère », et la pousse à sortir de son cocon douillet. Ses yeux s’ouvrent progressivement à la réalité (pas encore à « sa » réalité), puis elle découvre l’amour. C’est à la naissance de son propre fils que le paradoxe se résout, parce que c’est à ce moment qu’elle pressent (sorte d’instinct maternel inversé) qu’elle est une fille de « desaparecidos ». Elle cherchera – et trouvera – la vérité avec une rage et un acharnement à la hauteur de la spoliation sans nom dont elle est victime.

Ce roman est un hommage implicite aux Grands-Mères de la Place de Mai*, association de grands-mères qui recherchent, encore aujourd’hui, les bébés volés à leurs propres enfants tués pendant la dictature des généraux en Argentine. Intense, il se lit comme un thriller, même si on sait à l’avance comment il se termine. La tension, très forte, la peur et la violence sous-jacentes, et tous les sentiments en général, sont très bien rendus. J’ai apprécié la construction en flash-back du récit, raconté 20 ans après à Carlos, par Luz, qui a reconstitué le fil des événements grâce à ses recherches. On pourrait reprocher le caractère un peu caricatural de certains personnages (mention spéciale à Mariana), et des événements qui s’enchaînent parfois un peu trop facilement, mais l’ensemble est (malheureusement) très réaliste. On n’a aucun mal à croire à cette fiction, sans aucun doute reflet exact de la réalité. Une réalité glaçante, effroyablement dure, révoltante d’injustice. Mais parfois aussi, lors des retrouvailles ou quand il est question d’amour, poignante. Oserais-je dire… lumineuse ?

*http://www.abuelas.org.ar/

Lien : http://www.voyagesaufildespa..
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Un roman fort et poignant pour découvrir l'une des périodes les plus sombres de l'histoire argentine.

Luz, jeune argentine, part à la quête de son existence après 20 ans de vie mais aussi de mensonge. Elle découvre qu'elle n'est pas la petite-fille du Général Dufau, tortionnaire sous la dictature militaire des années 1970. Elle est en fait l'enfant d'une de ses nombreuses victimes disparues: Liliana, jeune femme communiste. C'est alors face à son père, Carlos, exilé en Espagne, que Luz va dérouler son histoire au fil des pages et faire la lumière sur les atrocités commises par la junte militaire argentine.

Une histoire remarquablement racontée sur un rythme époustouflant. Haletant et plein de suspens, ce roman choral nous embarque dans le point de vue de Luz et des personnes que le destin de cette enfant a bouleversées et qui se sont battues, d'abord contre elles-mêmes dans une profonde remise en question, puis contre un système barbare et toute la "banalité du mal" qu'il répand autour de lui. le livre est, du début à la fin, pétri de peur, de souffrance, de violence, celles de Luz et plus encore celles de tous les autres. Les personnages qui entourent Luz et le mensonge où son enfance a été immergée sont hauts en couleur, comme la Bête, le tortionnaire amoureux et sa femme, Myriam, l'ex-prostituée qui connaît la vérité et veut la faire découvrir à Luz, comme le général son grand-père, sa mère la mondaine qui ignore tout, son père adoptif… Luz ou le temps sauvage est un livre de mémoire qui n'exclut pas pour autant une trame romanesque où large place est faite à l'amour, au simple bonheur d'aimer et celui de partager avec d'autres.

Un très beau roman qui, en reconnaissant que toute lumière charrie son ombre, est un hymne à l'espoir et à la justice et qui nous met au coeur du combat des Grands-mères de la place de Mai qui se battent depuis 1977 pour retrouver tous les disparus de ce régime et reconstituer les filiations de ces enfants volés. On n'en sort pas indemne.



En complément de lecture : voir "Argentine, les 500 bébés volés de la dictature" * , un excellent documentaire sorti cette année, trente ans après la fin de la dictature militaire, qui retrace le combat acharné de ces Grand-mères pour retrouver leurs petits-enfants disparus et leur donne la parole ainsi qu'à certains de ces ex-bébés volés devenus adultes. 107 de ces 500 bébés ont découvert leurs véritables origines, certains il y a quelques mois seulement. L'enquête menée par Alexandre Valenti, argentin exilé en France un an après le coup d'État, est extrêmement documentée, précise et très émouvante. Un reportage récompensé à juste titre par le FIPA d'or 2013 au Festival international des programmes audiovisuels de Biarritz, par le Prix du Jury des Jeunes Européens et par le Grand prix du 20ème Figra, le Festival international du grand reportage d'actualité et du documentaire de société du Touquet . Âmes sensibles, s'abstenir.

* https://www.youtube.com/watch?v=m11ulXeBD8g
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Si vous cherchez une lecture pour vous détendre ou vous redonner le moral un jour de cafard, n'ouvrez surtout pas ce livre. Mais si vous avez envie d'une histoire rude qui vous prend aux tripes, si vous n'avez pas peur d'être bousculé, foncez !
Ce roman nous plonge dans la dictature militaire en Argentine, à travers un de ses aspects les plus sombres : les meurtres d'opposants au régime et les enlèvements d'enfants. Un temps où certains faisaient bien peu de cas de la vie humaine, où les gêneurs étaient éliminés sans état d'âme, et les bébés volés sans aucun scrupule.
On suit plusieurs histoires entremêlées, sur différentes époques. La construction est complexe, mais très facile à suivre, du grand art !
Depuis toujours, ou presque, Luz a des doutes sur ses origines. Elle se demande si ceux qu'elle a toujours considérés comme étant ses parents le sont vraiment. Elle veut savoir. On suit en parallèle sa quête ainsi que l'histoire de ses "vrais" parents. On croise des personnages variés et très bien campés ; certains sont émouvants, d'autres donnent la chair de poule comme cet homme terrifiant si justement nommé "la Bête".
L'ensemble donne une lecture forte, qui marque longtemps après avoir refermé la dernière page.
Ce livre n'est qu'un roman, mais il ne faut pas oublier qu'il est fondé sur des faits historiques bien réels. Pendant la dictature argentine, entre 1976 et 1983, les vols de bébés d'opposants étaient monnaie courante, voire faisaient partie d'un plan systématique mis en place par le régime, ces enfants étant naturellement confiés à des familles bien-pensantes. Pour moi, cela fait fait partie des évènements à ne pas oublier, au même titre que d'autres horreurs de l'histoire.
Je ne peux donc que vous recommander ce livre saisissant.
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L'Argentine est un pays dont l'histoire est relativement récente mais cela ne l'empêche pas d'avoir connu des épisodes mouvementés, troublés. Dictature, séquestrations, tortures, assassinats… et tout cela il y a moins de cinquante ans ! On peut ajouter à cela échanges clandestins de bébés à la naissance. C'est à ce dernier élément que l'auteure Elsa Osorio s'attaque avec son roman Luz ou le temps sauvage.

Quand une jeune militante (occupation dangereuse sous une dictature) est séquestrée puis accouche alors qu'elle est encore en captivité. Presque aussitôt, il lui est arraché pour être donné à la fille d'un homme important, laquelle vient tout juste de perdre le sien. Puis on se débarrasse de la mère biologique. Et on procède de même pour les orphelins. Ainsi, des centaines d'enfants ont grandi dans des familles étrangères sans le savoir, parfois même à l'insu de leurs parents adoptifs. Cette histoire s'est répétée de nombreuses fois, à tel point que, bien des années plus tard, elle a fini par être découverte et a mené à la création du mouvement des « Grands-mères de la Place de Mai », dont le but était de réunir ces dernières avec leurs petits-enfants.

Il va sans dire que ces « bébés volés » fut un drame important et il fallait qu'un livre soit écrit sur le sujet. Et Elsa Osorio a su inventer une histoire originale qui aurait pu être celle de n'importe lequel de ces enfants. Non seulement le sujet est original mais son style l'est également. Au lieu de raconter l'intrigue de manière linéaire, la protagoniste Luz raconte à père biologique, qu'elle retrouve tardivement, l'enquête qu'elle a menée pour arriver à la vérité. Et son témoignage est entrecoupé de leurs commentaires ou questions. Au début, cela m'a agacé un peu puis je m'y suis fait, surtout que ce moyen permettait d'éclaircir certains éléments.

Toutefois, malgré tous ces bons coups, je n'ai pas accroché autant que je l'aurais cru ou espéré. Peut-être le roman était-il un peu trop long ? Peut-être Elsa Osorio a-t-elle inutilement complexifiée son histoire, en particulier tout ce qui entourait Miriam et le rôle qu'elle a joué dans le cas de Lili ? Il n'était sans doute pas nécessaire de raconter le passé de presque tous les personnages, de Mariana et Eduardo à tant d'autres. Aussi, par moment, j'avais l'impression que l'auteure hésitait entre un thriller et un roman social, qu'elle n'arrivait pas à choisir entre les deux. Tous ces moins bons coups m'ont laissé une impression désagréable dont j'ai eu quelques difficultés à me défaire.

Heureusement, on y arrive. Surtout que c'est très complet. C'était un tour de force d'Elsa Osorio (à son premier roman !) de présenter le point de vue de tous, l'aspect humain et pas seulement le « système »monstrueux. Cela aurait été équivalent à tomber dans la facilité. Mêmes les parents adoptifs ont eu droit à un traitement juste. Décidément, Luz ou le temps sauvage est un grand roman, un roman essentiel.
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Lorsque Luz accouche de son fils Juan après avoir épousé Ramiro, fils de disparu, elle commence à se poser beaucoup de questions, persuadée qu'elle est, elle aussi, fille de disparus. Luz est née en Argentine pendant la dictature, son grand-père est un ancien général tortionnaire en charge de la répression. Mariana qu'elle pensait être sa mère, a accouché d'un garçon mort-né après une césarienne et un coma que le père de celle-ci, le général, a mis à profit pour substituer au bébé mort, une petite fille, Luz.
Elsa Osorio raconte la naissance et l'enfance de Luz, les recherches que son "père" Eduardo va entreprendre pour connaître les origines de celle qu'il aime comme sa fille ...
Au début de ma lecture, j'ai eu un peu de mal à accrocher mais plus j'avançais dans celle-ci, plus le roman me passionnait. Mon conseil : à lire !
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Déroutant par sa construction, il faut passer les 50 premières pages de ce roman bouleversant pour se laisser emporter par la terrible histoire des disparus : ces milliers de jeunes gens qui ont disparu sous la dictature militaire argentine dans les années 76-83, ces centaines de bébés disparus en même temps que leur mère, laissant des grands-parents éplorés et impuissants.
Déroutant car l'auteure passe d'un personnage à l'autre et d'une époque à l'autre, sans transition aucune et j'ai eu un peu de mal au début à discerner qui était qui et à quelle époque. Puis le récit se fait plus fluide et la tension monte à chaque page pour transformer cette lecture en un véritable thriller.
Il y aura peu de suspense sur l'identité de Luz, car on sait dès le début qu'elle fait partie des ces enfants disparus, et on se doute rapidement de l'identité de son premier interlocuteur.
Mais Luz, elle, n'a pas fini de savoir qui elle est, d'où elle vient ; dans un long dialogue avec Carlos, Luz tente de démêler les fils de son histoire tragique, l'enquête patiente qui l'a conduite à découvrir les tenants et aboutissants de sa naissance, l'identité des tortionnaires, des personnes qui l'ont « volée » et des témoins de l'époque, les victimes collatérales au mystère de sa naissance…
Dans un magistral retour sur ces évènements tragiques, Elsa Osorio nous fait partager l'histoire déchirante de l'Argentine qui n'a pas fini de pleurer ses morts et ses enfants disparus : un roman captivant et absolument bouleversant !

Un excellent roman à lire sur le même thème : La Perrita, d'Isabelle Condou
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Une fois ouvert, ce livre ne peut être abandonné... Elsa Osorio nous entraîne dans un voyage obligé. L'Argentine, la dictature. Ces bébés nés de femmes qui dérangent, qu'on leur arrache pour les "donner" à de bonnes familles bien dans le rang. Qui pourra oublier les atrocités commises? Qui aurait l'indifférence de fermer les yeux sur la cruauté des hommes et tout ça pour quoi? Luz s'interroge, elle doute, elle veut savoir. Qui est-elle? Qui sont vraiment ses parents? Une écriture originale, plusieurs voix se superposent, plusieurs époques aussi.
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Je venais de terminer ma lecture lorsque les actualités annonçaient que la présidente des "grands-mères de mai" en Argentine venait de retrouver son petit-fils.
C'est la même histoire que raconte Elsa Osorio. Luz retrouve son père, exilé en Espagne, 24 ans après sa naissance. Elle a été volée par un haut gradé de la junte militaire et sa mère assassinée.
Les 2 premières parties nous plongent dans l'Argentine de 1976 à 1983. Personnages hauts en couleur, actions, répressions, tortures, espoirs de fuite et de vérité, ces pages se lisent comme un vrai thriller. La dernière partie, plus personnelle, est moins rythmée. Elle évoque les sentiments de la jeune femme, sa haine pour sa mère adoptive, son amour pour Ramiro, et sa propre enquête pour établir son identité.
Les procès en Argentine ont bien eu lieu en 83 mais de nombreux militaires ont été graciés selon la loi d' "l'obéissance due".
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Le temps sauvage dont parle le titre est celui de la dictature militaire en Argentine qui sévit du 24 mars 1976, date du coup d'état mené par le général Videla, jusqu'en 1983, date du retour à la démocratie sous le gouvernement de Raúl Alfonsín. C'est une sorte de chronique de ces années terribles (la "guerre sale") que nous livre Elsa Osorio en nous racontant l'histoire de Luz, bébé enlevé à sa mère, une militante de gauche passée dans la clandestinité puis arrêtée et torturée par les militaires, pour être donnée à la fille d'un haut-gradé du régime en remplacement de son enfant mort-né. Même s'il s'agit d'une fiction, ce livre a la force d'un témoignage et l'émotion nous étreint quand nous suivons les efforts de Luz pour faire la lumière sur sa véritable identité. Il sera aussi question de ces courageuses "Grand-mères de la Place de Mai" qui lutteront pendant des années pour retrouver la trace des enfants de disparus.

La construction du livre est plutôt osée, alternant des passages où les protagonistes racontent eux-mêmes leur histoire et d'autres, où l'auteur (ou bien Luz, en narratrice de sa propre histoire) s'adresse à eux en les tutoyant. Tout cela permet d'alléger ce récit qui, même s'il est passionnant, est parfois très (trop ?) détaillé. L'ellipse n'est certes pas la tasse de "maté" de l'écrivaine. En dépit de cette réserve concernant le style de l'ouvrage, n'hésitez pas à vous plonger dans cette ample histoire dont j'ai trouvé les derniers chapitres tout particulièrement émouvants.
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Elsa Osorio construit une fiction passionnante et intrigante en Argentine au coeur de la dictature des généraux. Pendant les années 70, les militaires ont emprisonné et torturé tous ceux qui s'opposaient au régime, tous ceux qui voulaient une autre vie, une autre liberté, ceux qu'ils appelaient les subversifs.
« Au camp ils te tuent à petit feu, ils t'humilient, ils te cassent, ils te salissent. Ils te tuent plusieurs fois. »
L'auteur s'attache particulièrement au cas de ces jeunes rebelles enceintes qui donnaient la vie en prison. Elles étaient exécutées juste après l'accouchement, leur enfant confié à des proches de militaires en mal d'enfant.
A vingt ans, alors qu'elle devient mère à son tour, Luz ressent des doutes sur ses origines. La mémoire des sens met en évidence tout ce qui l'éloigne de Mariana, cette mère autoritaire qu'elle ne supporte plus depuis l'adolescence. Avec l'aide de son mari, Ramiro dont le père a été tué par les militaires et des Grands-Mères, ces femmes d'une patience incroyable qui tentent de retrouver les disparus de la dictature, elle s'oppose enfin à Mariana et part à la recherche de ses origines. Lorsqu'elle retrouve enfin son père biologique, Carlos Squirru en Espagne, elle lui raconte son histoire pour enfin » faire la lumière sur cette histoire d'ombres. ».
Le récit alterne les points de vue des différents protagonistes et insère quelques dialogues entre Luz et son père. Ce procédé donne du rythme et de la richesse à un récit qui peut parfois, surtout vers la fin , paraître un peu long.
Chaque étape dévoile la vie de ceux qui ont compté dans la vie de Luz. Avec tout d'abord, Miriam, une belle jeune femme qui rêvant de devenir mannequin finit comme prostituée. Stérile après plusieurs avortements, elle accepte de recevoir un bébé issu des centres de détention dont s'occupe son compagnon, La Bête, bras droit du général tortionnaire Dufau.
Ce qui se passe avec Liliana, la détenue politique qui vient de mettre au monde Luz change à jamais le destin de Miriam.
L'enfant finalement confiée à la fille de Dufau, Mariana, en compensation d'un enfant mort-né va grandir dans cette famille du tortionnaire, sauvé plus tard par « la loi de l'obéissance due« .
Le récit utilise les mécanismes du thriller lorsque Eduardo, le père adoptif de Luz, excédé par le mensonge s'oppose enfin à sa femme « une fille à papa avec une idéologie de merde. » et son beau-père pour connaître les origines de sa fille.
Les récits s'enchaînent, chacun apportant une part de lumière sur les origines de Luz. La peur, les intimidations empêchent souvent la la vérité de se faire.
» Jusqu'à ce jour, le mal se réduisait pour moi à les conflits avec ma mère, à ce que j'imaginais de Daniel et de ses gorilles, à la trahison d'une amie, autant dire rien, mais que l'homme soit capable d'une telle haine, d'une telle cruauté, d'une telle abjection, était pour moi inimaginable. »
Nunca más. Sur fond de témoignage sur la dictature des généraux, Elsa Osorio nous livre un récit romancé ( peut-être un peu trop pour moi) qui tient en haleine ( malgré quelques longueurs finales ressenties pour ma part) le lecteur par son enquête et ses émotions.
Lien : https://surlaroutedejostein...
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