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EAN : 9781027800088
Le Castor Astral (08/01/2015)
3.17/5   3 notes
Résumé :
Venezia Central et autres poèmes réunit des textes s’échelonnant sur une vingtaine d’années. Chacun d’eux marque le seuil d’une mutation, car telle est bien la fonction de la poésie : forcer un passage que la prose ni aucun récit cinématographique ne saurait former. Retour à la nudité rythmique des mots. Avec le recul du temps, ces textes semblent matérialiser le passage d’épreuves concises après lesquelles une ouverture s’est opérée – rien ne sera plus identique ap... >Voir plus
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Que lire après Venezia Central : Suivi de Landscape et silence et autres poèmes (1982-2005)Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
En couverture de ce recueil de poèmes, un Polaroïd de Venise rongé par la lumière et en voie de disparition. Effacement de la photo et de la ville. Disparition de la splendeur.

Tout un symbole pour ce volume regroupant quelques-uns des textes de F.J. Ossang écrits sur une vingtaine d'années.

Ossang, nom d'artiste, pseudonyme qu'il faut lire os-sang, os et sang comme dans le verset biblique « Je solidifierai mon sang, j'en ferai de l'os. »

Écrire donc avec ses os et son sang, avec ses tripes.

Concevoir l'écriture « comme une arme » (Landscape and silence), comme l'expression de la rage et du désespoir face à une époque décadente et absurde.

Tel est le projet d'Ossang, par ailleurs cinéaste et ancien membre de groupes punks, comme DDP (De la Destruction Pure).

Ossang, né en 1956, est en effet un de ces fils de la génération No Future où « rien n'est tout à fait vrai. »

Pour le lire, il faut se jeter à corps perdu dans ces mots criés, hurlés, pleurés.

Ne pas chercher une logique, ni non plus l'apaisement.

La langue est violente, noire, triturée, syncopée et hallucinée.

Se faire passif, renoncer au sens et se laisser porter par ce flux verbal presque incontrôlé, mais jamais gratuit, dans lequel on trouve l'influence de Rimbaud, de Lautréamont, mais aussi de W.S. Burroughs, un adepte de la littérature « cut-up » qui revendique un agencement aléatoire des mots, coupés et recollés ailleurs.

« Il faut écrire, le plus mal sera le mieux » ou « Vite, il faut dire ou mourir », c'est le manifeste d'Ossang.

Alors dans ces poèmes que rencontre-t-on ?

D'abord des images, des flashs, des épiphanies. Ossang est cinéaste, ne l'oublions pas.

Venise « dans sa nuit d'octobre. Sa nuit poissée par l'orage l'odeur de poudre et le sang ». « C'était humide et plein de migraines. »

La malédiction. La perte. le temps qui détruit tout.

Lisbonne dans « le froid spécial des matins de voyage » et Pessoa, le rêveur par excellence.

Les voyages inutiles, vécus ou hallucinés.

« J'ai vu les seuils d'une ville au bord de la mer Jaune,
pris épouse à Moscou, refait mon sort derrière les Andes,
passé l'orage à Montevideo et suis mort d'ennui dans Paris. »

Parmi les textes qui m'ont le plus touchée, aux larmes, on trouve « L'ode à Pronto Rushtonky », un ami suicidé, et « Mes amis sont morts. »

« Pronto dort dort dans nos coeurs de pierre. »

Expérience éprouvante que cette lecture d'où l'on sort essoré, mais en même temps convaincu que les mots peuvent tout, qu'ils sont remparts contre la disparition…

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critiques presse (1)
Chro
03 mars 2015
Une synthèse efficace entre un certain décadentisme, un certain symbolisme, un certain surréalisme et post-surréalisme, un certain esprit punk.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
2

"DERRIERE NOS IMAGES ET NOS MOTS, IL N'Y A PERSONNE",
voilà ce que j'ai retourné dans ma cervelle neuf heures toutes
de nuit, sans soleil
mais des lampes
encore allumées, des bannières déguisées
en lumière + impression d'argile et gouttelettes sur les mottes d'herbe
en bordure de la piazetta
et le feuillage d'un arbre appartenant au jardin
de telle grande famille vénitienne.
La malédiction opère par medium interposé.
L'importance de la couleur et de l'architecture des pierres.
L'eau sur les fougères et dans la roche.
La brume allait me livrer cette nuit-là
- comparable à certains égards à celle du 29/09 (une pièce aux volets clos pour n'être pas envahie d'insectes et de moucherons. La course à la lumière dans une pénombre torride. Les croisées grandes ouvertes mais les volets pleins. Blême, un filet d'air. La sueur cuisinée dans le pourrissement. "Caput moruum").
L'amour, toujours - notre serment des anneaux et végétations :
cité ligature de nerfs et d'eaux
dont toujours s'orne
la mémoire génésique
LA TRIBU REPOND A L'APPEL DE VENEZIA CENTRAL !
"Non-être qui erre dans le non-espace-non-temps, derrière tes images et tes mots, il n'y a PERSONNE"
Les pilotis tiendront Venise debout jusqu'à son bombardement,
puis tout recommencera, ici ou ailleurs,
d'autres barbares, d'autres littoraux, d'autres familles, d'autres guerres,
d'autres navigateurs, d'autres commerces, d'autres langues, d'autres dieux t
"LA" CITE
Langue de terre, de soleil ou d'eau,
"La cité" est Eternelle
comme ENDROIT D'OR
que les marais délivrent ou non telle lagune que l'Astre
leur a commandé
de reprendre à l'Empire
maritime.
Constantinople, Athènes, Rome, Varsovie, Cythères, Berlin, Jérusalem, Stalingrad.
Hier : Troie
Demain : l'Atlantide.
Le mythe surit à la destruction de la ville et la Cité survit en lui et au-delà de lui : ainsi de Troie lorsqu'on découvrit au début du siècle qu'elle correspondait à la translation d'une ville réelle.
Le mythe précède et détermine l'Histoire.
Idem lorsque demain l'on connaîtra la position exacte de l'Atlantide.
Bloc de falaise tyrrhénienne importe peu.
L'espace se transforme et le temps s'écoule.
Pourtant, l'un ne circonscrit pas
l'autre : c'est le chant des revenants,
les boiseries du palais sombré et la prière des trahis
qui fondent la géographie et la durée des mémoires.
A nous de jouer sur les inconnues,
puisque la totalité ne procède que de fragments.
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A quoi bon arguer deux millénaires et le sens de leur histoire
si nous n'avons pas avancé d'un iota dans la compréhension
de la Merde et du Soleil.
A la rigueur sommes-nous moins idiots que nos pères -
au moins, pressentons-nous quel orbe de nuit enferme dans la tête
le globe oculaire.
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Video de F. J. Ossang (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de F. J. Ossang
F. J. OSSANG – Total poète (France Culture, 2003) Émission "Surpris par la Nuit" diffusée le 17 octobre 2003 sur France Culture. Présences : F. J. Ossang, Darius Khondji et Nicole Brenez.
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