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EAN : 9782369143017
267 pages
Libretto (08/09/2016)
3.19/5   8 notes
Résumé :
En 1925, Ferdynand Ossendowski – l’homme qui au fil des pages inoubliables de Bêtes, hommes et dieux lutta au côté du « baron fou » von Ungern-Sternberg contre la terreur bolchevique, et qui fut celui qui traversa l’Asie à cheval à la découverte des mystères ancestraux de l’Agartha – embarque pour l’Afrique de l’Ouest.
Débarquant à Dakar, il explore en compagnie de sa femme Zofia, de quelques amis voyageurs et du chimpanzé Kett, l’ouest de l’Afrique équatoria... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Un voyage réussi est pour l'humble lecteur que je suis, un voyage où on arrive pur, débarrassé des scories de notre quotidien et de ce qui fait notre "moi". C'est bien pour cela que Paul Bowles, maître incontesté de la littérature de voyages, aimait les voyages lents, si lents qu'ils permettent à l'esprit de se défaire de ce qui le pollue pour se laisser pénétrer par le nouveau lieu, ses hommes, ses ambiances. Or, l'auteur d' "Esclaves du soleil"arrive en Afrique de l'Ouest bardé de certitudes, d'expériences et de références et si son voyage est réussi, ce n'est que de son seul point de vue. Il ne sert, tout comme son écrit qu'à légitimer la rationalisation à posteriori de ses croyances en matière de colonisation, de relations entre Blancs et Noirs. Bien évidemment, il voyage en bourgeois, reçu de part et d'autre, par les administrateurs coloniaux. Hormis quelques descriptions enrichissantes concernant la faune et la flore, ce récit de voyage en Afrique, reflet de la bien-pensance de l'époque pouvait intéresser tous ceux qui en 1925 ne pouvaient guère facilement se rendre sur le continent noir. Aujourd'hui, il reste un témoignage, mais franchement, comme dirait George Clooney, des idées de Ferdynand Ossendowski sur l'Afrique coloniale: "Who cares?"
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Ce fut une très belle découverte que la lecture de ce livre d'Ossendowski, auteur polonais que je ne connaissais pas.
Au fil de ses notes de voyage en Afrique de l'Ouest, Ossendowski nous révèle son Afrique, une Afrique riche, colorée, dangereuse et belle et tient un compte-rendu rigoureux de l'esprit et des moeurs des autochtones. On apprend beaucoup beaucoup de choses concernant l'histoire des régions traversées, les animaux, la végétation, les us et coutumes locales basées sur beaucoup de superstitions et dans lesquelles les sorciers jouent un rôle essentiel. C'est passionnant d'un bout à l'autre et remarquablement bien écrit. L'auteur, assez idéaliste défend ardemment l'idée d'une colonisation bienfaitrice et indispensable au bien-être des noirs. On peut être un peu sceptique, même si la médecine et les techniques européennes ont pu être des bienfaits pour les africains.
En tous cas l'auteur éprouve un grand respect pour eux décrivant les moeurs en refusant tout jugement, et son regard sur l'Afrique est vraiment passionnant.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Libretto pour cette belle lecture faite dans le cadre de la Masse Critique.
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L'opération mise en place par Babelio avec l'aimable participation des éditions Libretto m'a permis de découvrir ce livre peu ordinaire, notes de voyage en Afrique noire largement commentée par l'auteur polonais d'origine russe, Ferdynand Ossendowski. Qu'ils en soient vivement remerciés !
Ma première surprise fut de constater que cet ouvrage est une réédition, et que la première publication date des 1931. C'est un élément important pour bien comprendre la suite.
A l'origine, Ferdynand Ossendowski, auteur scientifique part explorer l'Afrique noire dans le but de réaliser un reportage exotique et scientifique dont il devra rapporter des spécimens de flore et de faune sauvages.
Pourtant, très vite, on comprend que l'auteur, envoûté par ce continent mystérieux et grandiose, ces peuples déroutants, va faire oeuvre de sociologue, d'historien et de poète et réunir une collection inestimable de personnages, de traditions qu'il sent partir vers l'oubli sous les coups de la modernisation gagnante, de la déforestation et des massacres en tous genres, hommes et bêtes.
Le style est un peu désuet, mais agréable. Certaines idées et l'usage d'un certain vocabulaire d'époque heurtent parfais le lecteur du 21ème siècle que je suis.
Ainsi, on y parle communément de nègres et négresses, de mulâtres… le gentil colonisateur n'oublie pas de rappeler le fantastique apport de la race blanche auprès de ces noirs forcément démunis, passifs et incapables de s'élever seuls vers la civilisation.
L'exploitation des énormes richesses locales est gérée par les seuls envahisseurs blancs, pour le bien des nègres qui trouvent là un travail et peuvent espérer à leur tour s'enrichir, s'ils le souhaitent…
Mais on comprend que ce sont d'abord les colons qui vivent dans l'opulence et maîtrisent les leviers de ce pouvoir économique. Leurs demeures sont vastes, richement meublées. Ils organisent de grandes fêtes, de grands repas. Ils pratiquent la chasse dans des proportions inégalées, tuant tout gibier qui se présente, singes, oiseaux variés, antilopes, hippopotames, éléphants, panthères, lions, faisant couler le sang à flot dans une débauche sans nulle autre pareille !
Le sauvage nègre s'enivre du goût du sang des animaux tués en grand nombre, enfant intimidé par la nature, esclave des traditions et des préjugés, il manifeste néanmoins des qualités humaines. A contrario, la négresse a un développement moral et intellectuel cent fois plus arriéré. Elle ne conçoit pas très clairement l'idée de la fidélité conjugale… (P239) Elle est, d'une certaine façon, responsable de la polygamie qui sévit en Afrique !
Ces propos, complètement déplacés de nos jours, sont évidemment à resituer dans cette époque coloniale de l'entre-deux guerres. Ils en disent long sur l'état d'esprit ambiant de l'époque ! Que de chemin parcouru depuis… Quoique ! On a aussi le sentiment que l'histoire peut se répéter invariablement. le réveil des consciences racistes et xénophobes qui agite actuellement la planète fait l'impasse sur nos propres errements passés. Alors que certains propos de Ferdynand Ossendowski prêtent à sourire, c'est une certaine forme d'effroi qui me saisit quand je vois revenir au galop ces poncifs racistes énoncés par des individus ayant l'extrême certitude d'appartenir à une race supérieure…
Le livre de Ferdynand Ossendowski, avec ces faiblesses dues à une façon de penser d'abord colonialiste, possède le grand mérite de restituer une Afrique maintenant disparue. Celle des cannibales, dont l'intérêt est avant tout ethnologique, bien entendu. Mais aussi de cette Afrique foisonnante, peuplée de tribus d'une grande variété et aux traditions multiséculaires, recelant également une faune d'une extrême diversité dans une flore équatoriale exubérante.
Il nous montre, en historien avisé, l'apogée d'une colonisation assumée, censée apporter le progrès, construire des routes, des voies ferrées, des ports, soigner les multitudes… Même si l'on sait avec le recul que ces bienfaits apportent aussi la dépendance des autochtones, et la destruction inévitable de civilisations et d'écosystèmes irremplaçables.
Voilà un document qui sort de l'ordinaire et que chacun devrait avoir lu pour comprendre l'origine du monde moderne et éviter de répéter cent fois les mêmes erreurs.

Michelangelo 2017

Lien : http://jaimelireetecrire.ove..
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C'est le récit du voyage de Ferdynand Ossendowski et son épouse en Afrique.

Rappelons que ce voyage a eu lieu en 1925. Pour le lecteur d'aujourd'hui le propos est pour le moins étonnant. Outre l'utilisation des termes de nègres, négresse... le discours parle du bienfait de la colonisation, de moins française. le voyage se passe chez les officiels. Il est évident que l'auteur est envoûté mais quelle valeur a ce témoignage sur la réalité de la vie des africains ?

Je ne réitérerai pas une lecture de Ossendowski.


Challenge ABC 2019-2020


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Bilan mitigé: d'un côté ce livre est une mine d'informations sur l'Afrique du début du XXe siècle. On y découvre une Afrique sauvage, au début de son exploration, des peuples autochtones aux coutumes très spécifiques. le lecteur découvre aussi quelques petites histoires. Par contre, au bout d'un moment cette étude anthropologique devient un peu ennuyeuse...
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Je veux seulement signaler un danger possible. Tant que l'Islam,cette internationale fanatique et militante, aussi sensible que l'océan à tous les souffles du vent, ne dominera pas les conceptions des tribus nègres, la possibilité du réveil parmi les Noirs n'apportera aucune menace de bouleversement. Mais si le Coran,, avec ses espoirs secrets de victoire finale pour la doctrine du Prophète, réussit à unir toute la population de l'Afrique-Occidentale, alors il est impossible de prévoir l'avenir.
p.47
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Nous étions encore la veille de Noël à Conakry où nous pûmes assister à la messe de minuit. L'office fut célébré en plein air par un évêque de l'ordre des Pères Blancs, sous les manguiers et les orangers, décorés de lampes électriques. Les indigènes étaient venus en foule vêtus de bubus blancs, ou habillés à l'européenne. L'harmonium était tenu par un organiste nègre, entouré d'un chœur de négrillons en surplis qui chantaient avec ferveur, accompagnés par l'assistance.

Une émotion profonde se lisait sur le visage des fidèles. quelques-uns suivaient la messe dans leurs paroissiens, d'autres, tenant leur chapelet, fixaient leurs yeux dévotement sur le Crucifix. Les femmes, après avoir communié, se prosternaient face contre terre, devant l'autel. l'atmosphère était chargée d'un mysticisme depuis longtemps oublié dans les églises des pays civilisés.

C'est que le Crucifié avait établi une loi inconnue dans ces régions, celle qui unit le mari à sa femme jusqu'à la mort. Comment ne pas comprendre pourquoi ces malheureuses esclaves glorifient le nom de Celui qui les arrachait à la servitude ?"

p.106/107,
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Je sais à quel point les Pères Blancs sont dévoués à leur mission, prêts à tout, mais je sais aussi que seule l'angoisse d'une âme tourmentée ou d'un coeur blessé a pu conduire ces moines dans les solitudes du Soudan, où, comme un vaisseau perdu dans l'océan, leur labeur opiniâtre ne voit jamais briller le rayon lumineux d'un phare à l'horizon.
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Il se peut qu'un jour le gouvernement français se heurte au mouvement qui commence en faveur de l'indépendance nègre. Mais il n'y a aucun doute, autant que je puisse en juger d'après ce que j'ai observé moi-même, qu'il se trouvera, à ce moment, non pas en face d'un ennemi déclaré, mais devant un "jeune" qui, au jour de sa majorité, aura reçu la préparation nécessaire pour savoir profiter de ses droits nouvellement acquis. En tout cas, ce ne sera pas une guerre qui s'en suivra, mais un traité.
p.46
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La lutte engagé par le Christianisme contre l'esclavage - sur lequel est fondée tout le bien-être des familles nègres - sa doctrine 863860844proclamant l'égalité de tous les hommes, les coups portés à l'influence des chefs indigènes sont encore d'autres raisons qui empêchent l'extension de la doctrine chrétienne en Afrique.

Ainsi la route devient libre pour l'Islam qui apporte avec lui des idées hostiles à la race blanche. S'appuyant sur les vieilles familles indigènes, reconnaissant leur autorité traditionnelle, il maintient la polygamie et les barrières légales entre maîtres et esclaves. Aux VIIe et VIIe siècles de notre ère, c'est déjà grâce à ces principes que Saïd Akbar avait triomphé du nazaréen dont les disciples avaient répandu l'enseignement dès le IIe siècle en Afrique du Nord, pénétrant même jusqu'à la Moulouya."p.108,
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