Hubert, le restavèk

Comment un petit garçon prénommé Hubert (ti-Ibè), menant une vie rude auprès de ses parents, à Jérémie, en Haïti, peut-il imaginer son avenir à Port-au-Prince, la capitale ? Ici, loin de tout, il n'y a pas d'avenir. Il ne se voit pas reprendre la forge de son père : les gens n'ont quasiment plus besoin d'un forgeron. Et ceux qui sont partis, ils envoient de l'argent à leur famille, ils ont réussi. Hubert est un garçon courageux. Il est prêt à l'impensable pour sauver l'honneur de sa mère. Alors, il partira pour Port-au-Prince. Sa maman a réussi à contacter, à distance, une connaissance qui veillera sur lui, qui l'enverra à l'école : il réussira. Mais ti-Ibè va vite déchanter. Sa descente aux enfers commence dès son arrivée. La connaissance de la famille n'a été qu'une apparition. Il devient un restavèk, ces enfants haïtiens qui mènent une vie d'esclaves, taillables et corvéables à merci.
L'auteur, Gabriel Osson, nous décrit son quotidien et nous permet de comprendre pourquoi des parents confient leur enfant en toute bonne foi à d'autres familles qui les exploitent de façon abominable. La vie est dure en Haïti, même lorsqu'on fuit ses exploiteurs... Ti-Ibè va l'apprendre à ses dépens. Que va-t-il devenir ?
Ce livre est un témoignage bouleversant. J'ai aimé la relation tendre créée par l'auteur entre ti-Ibè et sa grand-mère, moment de répit en enfer, et l'apprentissage de la lecture par ti-Ibè. J'ai espéré jusqu'au bout qu'il s'en sorte. C'est raconté de façon simple, claire, avec quelques expressions en Créole : on est à Haïti.