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Critique de nilebeh


Où partir en vacances cet été ? En Grèce, décide le petit groupe d'amis constitué de Jean, le narrateur, de Paul et Louise, de William et de de Georges. Ces amis en fait ne se connaissent pas tant que cela et se livrent peu, les confidences s'échangent par duos, jamais en groupe complet. On apprend ainsi que Jean vit seul et cherche à déménager, il visite un superbe appartement avec vue sur la Seine et sur la voie rapide, Paul, le médecin, est en train de se séparer de Louise, William vient de faire une embolie pulmonaire et on va lui rendre visite à l'hôpital, Georges souffre de sa solitude et envisage de partager le nouvel appartement de Jean.

A priori, il ne se passe rien ou presque. le narrateur porte un regard attentif à ce qui l'entoure, il décrit longuement, minutieusement des actions insignifiantes, il écoute alternativement les membres du groupe, le tout sans le moindre engagement personnel, sans émotion apparente. D'une voix blanche, il exprime ce qu'il observe, en d'interminables phrases d'une page entière, sans la moindre respiration, sans la moindre rupture.
Quelques accrocs viennent remettre en question le voyage en Grèce (la mort de William, l'accident de Jean, la rupture Louise-Paul, l'annonce inattendue d'un héritier), on se limitera peut – être au Gers ? Rien ne semble important...

Aucun discours direct, l'auteur prend le parti du discours rapporté permanent, avec topicalisation systématique des propos, suivis inlassablement de « ai-je dit », « m'a t' il répondu », « ai-je observé » etc... ce qui donne au début un effet de ronron stylistique qui, au cours du livre, se transforme en une musique pénétrante et douce.
Pourtant, il ne se passe rien, on dirait une écriture vide sur du vide, volontaire on suppose et reflétant la vacuité de ces vies dont rien ne saille vraiment. Même l'annonce d'une paternité involontaire pour le narrateur, émanant d'une amante de passage qui ne demande rien, ne suscite aucun remous.
Tout cela peut sembler ennuyeux à mourir mais au final, on se laisse attraper par le ton, le rythme (ou l'absence de rythme!) et on pense à des dialogues d'Eric Rohmer. Pas si mal finalement...
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