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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Après avoir taillé la route dans Rouler, Christian Oster fixe son nouveau roman dans Paris, même s'il y est beaucoup question d'un projet de voyage. Cette fois, l'auteur photographie en gros plan les agissements et surtout les pensées, les deux forcément contradictoires, d'un petit groupe d'amis qui se retrouvent régulièrement dans la capitale. Il y a des scènes à la Sautet dans le livre mais mitonnées à la sauce Oster avec un style marabout de ficelle où le coq à l'âne se substitue au coq au vin. le ton pourrait être à la comédie, certaines formules valant leur pesant d'hilarité, avec une pointe d'absurdité réjouissante (l'un des personnages n'est pas très tenté de se rendre à Malte parce qu'il n'aime pas son drapeau). Seulement, les héros d'En ville ne sont plus de prime jeunesse, leur vie sentimentale est bancale et ils sont parvenus à un âge où toute décision sonne comme un acte définitif. Oui, même une destination de vacances ! Ce petit monde d'irrésolus et de déboussolés est étudié à la loupe par l'entomologiste Oster. le livre n'a pas le dynamisme de Dans la cathédrale, par exemple, mais avec ses longues phrases et ses dialogues métaphysiques, dépourvus de la ponctuation habituelle, le charme diffus et amer de l'écriture finit par opérer. Tout cela n'est guère optimiste en définitive, mais la mélancolie vaut toujours mieux que la tristesse d'existences indécises.
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Où partir en vacances cet été ? En Grèce, décide le petit groupe d'amis constitué de Jean, le narrateur, de Paul et Louise, de William et de de Georges. Ces amis en fait ne se connaissent pas tant que cela et se livrent peu, les confidences s'échangent par duos, jamais en groupe complet. On apprend ainsi que Jean vit seul et cherche à déménager, il visite un superbe appartement avec vue sur la Seine et sur la voie rapide, Paul, le médecin, est en train de se séparer de Louise, William vient de faire une embolie pulmonaire et on va lui rendre visite à l'hôpital, Georges souffre de sa solitude et envisage de partager le nouvel appartement de Jean.

A priori, il ne se passe rien ou presque. le narrateur porte un regard attentif à ce qui l'entoure, il décrit longuement, minutieusement des actions insignifiantes, il écoute alternativement les membres du groupe, le tout sans le moindre engagement personnel, sans émotion apparente. D'une voix blanche, il exprime ce qu'il observe, en d'interminables phrases d'une page entière, sans la moindre respiration, sans la moindre rupture.
Quelques accrocs viennent remettre en question le voyage en Grèce (la mort de William, l'accident de Jean, la rupture Louise-Paul, l'annonce inattendue d'un héritier), on se limitera peut – être au Gers ? Rien ne semble important...

Aucun discours direct, l'auteur prend le parti du discours rapporté permanent, avec topicalisation systématique des propos, suivis inlassablement de « ai-je dit », « m'a t' il répondu », « ai-je observé » etc... ce qui donne au début un effet de ronron stylistique qui, au cours du livre, se transforme en une musique pénétrante et douce.
Pourtant, il ne se passe rien, on dirait une écriture vide sur du vide, volontaire on suppose et reflétant la vacuité de ces vies dont rien ne saille vraiment. Même l'annonce d'une paternité involontaire pour le narrateur, émanant d'une amante de passage qui ne demande rien, ne suscite aucun remous.
Tout cela peut sembler ennuyeux à mourir mais au final, on se laisse attraper par le ton, le rythme (ou l'absence de rythme!) et on pense à des dialogues d'Eric Rohmer. Pas si mal finalement...
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Une fois de plus cet auteur nous embarque dans son univers nonchalant, mélancolique et sans illusion…
L'histoire en elle-même n'a rien de palpitant. Quelques amis, la cinquantaine bien frappée, qui ont un projet de vacances, une semaine en France. Mais entre-temps quelques évènements viennent contrarier ce projet.
Un décès.
Un couple qui se sépare, un autre qui se forme.
Le narrateur qui apprend sa future paternité.
Des scènes de la vie banale, normale, mais décrite par un orfèvre dans la description des états d'âme et des situations du quotidien.
Ils partiront quand même, espérant sans doute qu'ensemble, ils pourront « rebattre les cartes » pour un avenir meilleur, mais là encore sans illusion….
Christian Oster dans la tonalité de ces écrits, me fait penser à ces êtres égarés qui ont connus un monde meilleur, mais c'était avant…longtemps avant, et qui tels des chercheurs d'or désabusés, voudraient retrouver ce passé, fait d'espoir, d'avenir joyeux et de promesses sucrées. Ils savent aussi que c'est impossible … le jouet est cassé et irréparable, mais ils cherchent quand même ils ne savent faire que ça !
Ha ! Mélancolie quand tu nous tiens ...tu nous lâche plus !!

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J'ai très nettement préféré Rouler avec Christian Oster que rester En Ville. Paris comme un tombeau mortifère avec une poignée de zombies , amis contingents, sexagénaires qui empestent la solitude , celles mesquine des ces existences velléitaires sans enfants ou engagements amoureux , rien en somme qui pourrait donner matière à compatir ou à se réjouir , comme le pas de coté de celui qui part sur un coup de tete, Rouler à l'aventure.
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Un livre simple et profond sur un groupe d'amis qui retrouvent chaque année pour partir en vacances envers et contre tous les problèmes qu'ils peuvent rencontrer durant l'année de séparation. Ils se raccrochent à cette semaine un peu par dépit, beaucoup par désespoir et finalement parce qu'ils n'attendent pas plus que cette semaine avec ces gens qui ne sont pas vraiment des amis.. Triste et lent, un livre intéressant.
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Un roman plutôt particulier, qui relate une petite tranche de la vie de cinq amis qui se connaissent peu, mais décident de passer leurs vacances ensemble. Jean, l'un des copains, relate les pensées réelles ou supposée de chacun, plus que leur histoire. Il s'agit d'un débat entre le cerveau de l'auteur et de ses personnages. Curieuse histoire qui questionne le lecteur et le désarçonne. M.B.
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Ce roman met en scène un groupe de quinquagénaires, Georges, William, Paul et Louise, et Jean le narrateur. C'est un groupe assez atypiques, ils sont amis, mais sans l'être vraiment : ils ne se connaissent pas vraiment tous très bien, puisque leur principale activité de groupe est de passer leurs vacances ensemble.
Cette année par contre leurs vacances s'annoncent difficiles à organiser…
Paul et Louise pensent à se séparer (mais pour le bien de tous ils veulent partir en vacances avec tout le monde), et William va avoir des mésaventures : lui qui habite face à un hôpital va s'y retrouver admis.
On suit donc Jean, dans son cheminement parfois un peu confus, on est au coeur de ses pensées (par exemple quand il dit qu'il aurait aimé penser à prendre le poignet de son ami hospitalisé mais puisque Georges l'a fait ça n'est plus la peine qu'il le fasse).
Mais on se rend compte que ce groupe est vraiment étrange, et se demande quand même comment ils en sont arrivés à être ensemble et surtout pourquoi ils restent comme cela.

J'ai eu du mal à apprécier le narrateur, je ne sais pas trop pourquoi en fait…
Savoir s'il allait ou non acquérir l'appartement qu'il va visiter ne m'intéressait pas plus que cela. Et parfois je n'aimais pas vraiment ses réflexions ou ses actions.

Je reconnais que le livre est bien écrit, il y a des descriptions qui donnent vie au monde des protagonistes, mais comme je connais vraiment peu Paris, j'ai eu du mal à rentrer dans cet univers, d'autant que ça m'intéresse assez peu.

Là encore dans ce roman on a des dialogues mêlés à la narration, et j'ai vraiment du mal avec ce style d'écriture, ça me lasse très vite. Ça donne l'impression d'être une berceuse car on a l'impression de toujours rester sur le même niveau, sur le même ton, et du coup ça reste assez « plat ».
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Je n'ai pas aimé cette écriture détachée, comme si le narrateur l'avait écritdans une sorte de brume nauséeuse. Il est vrai que les personnages reflètent l'idée que l'on se fait des Parisiens blasés, à la vie parfois triste, baignée d'ennui, de rencontres improbables et superficielles, les êtres se renfermant dans leur bulle protectrice, croient-ils.
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