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3,08

sur 71 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a de ces histoires où on se dit dès le début "Ouh là, qu'est-ce que je ferais moi dans la même situation ?". le genre de scénario pourtant improbable mais qu'on ne peut s'empêcher d'évoquer et on cherche alors à anticiper les choix que l'on ferait. C'est typiquement le cas ici: on rentre chez soi, un cadavre dans le salon, la compagne mutique dans la salle de bains qui s'en va en nous disant "occupe-toi de ça, moi je ne peux pas". C'est un peu l'histoire du meilleur ami qui ne le serait que si il acceptait d'enterrer un cadavre avec nous... avec la notion d'amour en plus... et aussi le fait que là personne ne le fait pas "avec" nous mais qu'on nous laisse totalement le bébé (métaphore osée) sur les bras !

J'ai vraiment beaucoup aimé tout le début du roman, l'auteur nous immerge totalement dans la tête du personnage principal, confronté tout à la fois aux interrogations purement techniques (ça sent mauvais au bout de combien de temps un cadavre...), à la vie qui continue (les amis qui veulent passer, le boulot) et aux interrogations qui ne peuvent manquer sur une relation amoureuse face à ce genre d'évènements (est-ce que je l'aime toujours, est-ce qu'elle m'aime pour me laisser gérer ça). Bref, c'est vraiment très très riche, et servi par un style dense, des paragraphes avec peu de points, des dialogues qui s'insèrent dans le récit, tout pour renforcer l'impression de malaise, l'oppression continue où plonge ce genre de situation. Même la partie où on sent que le personnage dérive vers la folie est habilement retranscrite, sans grands effets d'esbroufe.

En revanche, à partir du moment où la relation commence à se tisser avec Henri et Nicole, j'ai eu l'impression de rentrer dans une autre dimension. Que le personnage principal ait des réactions incohérentes, soit, la situation ne peut que l'y pousser. Mais que quasiment tout le monde autour de lui commence à virer bizarre... Je comprends à peu près le message qui est sans doute de nous interroger sur ce qu'est la normalité et qui l'est vraiment, mais j'ai du coup perdu de vue ce qui m'avait le plus plu, cette immersion dans quelque chose ancré dans un quotidien qui pourrait finalement être le nôtre. A trop vouloir maintenir une atmosphère d'étrangeté, j'ai commencé à perdre l'attachement que j'avais profondément ressenti pour le personnage principal.

Le livre reste très intéressant mais a perdu avec ce final la petite étoile de plus qu'il aurait décroché sans aucun souci autrement. Il est vrai qu'on attend beaucoup l'auteur sur la fin de ce genre d'histoires. Aurait-il pu réussir une prouesse égale à ce début particulièrement troublant... le problème de mettre la barre trop haut en littérature est assez récurrent, que ce soit avec les séries quand le tome 1 est particulièrement réussi, les auteurs aux premiers romans bluffants... et les histoires dont le pitch de départ est tellement puissant qu'on ne sait plus trop comment mettre le point final.
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Disons que cela commence ainsi : vous rentrez chez vous et y trouvez le corps à peine froid d'un homme inconnu dans le salon. Un cadavre pas très exquis. Après cette découverte, vous cherchez bien évidemment des explications de votre compagne qui prend son bain et vous n'obtenez que des réponses évasives avant qu'elle ne prenne congés (pour toujours ?). le point de départ du dernier Christian Oster, le coeur du problème, est alléchant mais quand on connait l'auteur et sa prose délectable (Mon grand appartement, Une femme de ménage, Dans la cathédrale ...), il est bien évident qu'il ne va pas s'agir d'un roman policier mais de l'étude psychologique et du comportement d'un homme en temps de crise grave. Si le mot n'est jamais prononcé, il est bien question d'une sorte de dépression dans laquelle le monde qui entoure le héros d'Oster (Simon) devient flou avec une graduelle absence de sentiments personnels pour ce qui peut bien lui arriver. L'absurdité de la situation qu'il vit et ce côté "aquoiboniste" s'expriment dans des phrases courtes au sein d'un roman au ton pas tout à fait tragique car humour il y a mais tout de même assez désespérant et qui serait parfait s'il ne commençait à tourner en rond, en gros dans ses 30 dernières pages, ce qui est assez logique d'ailleurs considérant les états d'âme erratiques de Simon.
On s'attache à lui, on aimerait qu'il sorte de cette apathie et de cette culpabilité dont il ne devrait pas souffrir. En définitive, cet homme égaré ressemble à tout un chacun et ses hésitations et sa perte de repères nous touchent, forcément.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Trouver l'amant de sa femme au milieu du salon en rentrant, cela doit pincer un peu au niveau du transit intestinal. Mais quand l'homme est mort et sa femme dans la baignoire, il doit être difficile de conserver son calme. Surtout lorsqu'elle vous annonce qu'elle vous quitte, vous laissant seul avec le mort dont vous ne connaissez pas même le nom. Et que faire du corps ?

S'en suit une rencontre trouble avec un gendarme à la retraite soupçonneux, insaisissable et étrangement proche. Comme un poker menteur au règles floues à la lenteur étudiée.
Lien : http://noid.ch/le-coeur-du-p..
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Tiens, pour une fois, ce n'est pas le personnage principal qui s'en va. Lui, il reste, avec son problème. le roman est un peu plus sombre que les autres dans ses thèmes et sa réalisation, mais conserve son côté détaché qui rend humoristique des situations qui ne le sont pas du tout... le personnage est, comme toujours, complètement à côté de ses pompes... mais ici, c'est plus tendu... L'impression d'une nouvelle narration de ce fait, une sorte de modalité d'écriture différente des autres romans plus légers.
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Simon rentre chez lui comme tous les soirs, mais là il trouve le cadavre d'un homme dans son salon et sa compagne prenant un bain, aucune explication, Diane part en lui disant simplement : "il s'est montré violent ."
Que feriez-vous si vous vous trouviez dans ce cas de figure ? Vous appelleriez la police bien sûr. Mais Simon se tait et enterre le corps !!!!
Se met en place pour Simon toute une stratégie d'évitement et de solution : prévenir la gendarmerie de la disparition de Diane, appelez sa belle-soeur, recontactez Diane etc etc jusqu'à ce que Henri, le gendarme contacté et venant de prendre sa retraite, s'occupe de Simon comme d'un ami. S'ensuit un jeu de dupes entre les deux hommes.
Un livre étrange, absurde par les réactions des protagonistes mais qui nous tient en halène jusqu'à la fin aussi déroutante. Les dialogues sont minimalistes et inattendus. Étonnant.
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En rentrant chez lui un soir, Simon découvre un homme mort dans son salon. Il a manifestement chuté de la mezzanine, dont la rambarde en bois est brisée. Simon ne le connait pas et Diane, sa femme, qui est en train de prendre un bain à l'étage, refuse d'expliquer ce qui s'est passé. Elle s'habille, fourre quelques affaires dans un sac de voyage et s'en va, demandant simplement à Simon s'il pense pouvoir de débrouiller de tout cela. Simon, abasourdi, enterre le corps dans le jardin, puis au bout de quelques jours, signale la disparition de Diane à la gendarmerie. Il y fait la connaissance d'Henri, un gendarme à la retraite. Une relation particulière s'installe entre les deux hommes, amicale certes, mais également ambigüe car Simon ne sait pas ce qu'Henri cherche réellement.

C'est une histoire bizarre, que l'on découvre en même temps que Simon, le narrateur, dont on partage les hésitations et les interrogations. Au fur et à mesure que s'enchaînent les évènements, on s'interroge : Aurais-je fait comme lui, qu'est-ce qui se serait passé s'il avait plutôt fait ceci ou cela ? On s'inquiète de la présence d'Henri, de son insistance à installer une relation. Très vite, on se sent pris, comme dans une toile d'araignée dont on ne pourrait pas se dépêtrer. Simon ne maitrise plus rien, et le lecteur non plus, qui assiste impuissant à un délitement inéluctable, comme dans un rêve, comme une fuite en avant.

J'ai bien aimé ce livre, par la proximité que le style très libre installe avec le héros. Mais la fin, qui arrive un peu comme un cheveu sur la soupe m'a laissée perplexe et un peu déçue. Simon est tellement attachant que j'aurais aimé un happy end clair et net, alors que les dernières lignes du roman laissent planer un doute sur l'issue de l'histoire.
Lien : http://ruedesiam.blogspot.fr..
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Le narrateur se prénomme Simon, et nous découvrons avec lui un cadavre dans son salon. La description psychologique de Simon dans cette scène d'ouverture est digne des précédents romans de l'auteur , dont on retrouve les circonvolutions mentales et la justesse d'analyse que provoque cette situation.
Alors que Simon se perd dans la situation dans laquelle il est plongé, le roman tourne au polar. Henri, inspecteur partant en retraite peut faire songer parfois à un Columbo version rase campagne. Mais, ce personnage reste énigmatique.
Un peu trop de zone d'ombres dans ce roman où pourtant le narrateur décortique sa pensée pour notre plus grand plaisir.
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C'est un étrange objet littéraire que le Coeur du prolème de Christian Oster.
Un homme rentre chez lui, trouve le cadavre d'un homme dans son salon, la balustrade de la mezzanine en morceaux, sa compagne dans son bain et garde un calme olympien. Début d'un polar, d'un roman psychologique ou réaliste. Rien de tel ! La vie continue. La compagne prend le large ; dont acte. le potager offre un asile pratique pour le cadavre vite devenu encombrant. Et notre héros de poursuivre sa vie au milieu de gens ordinaires aux réactions qui parfois ne le sont pas tout à fait. Bien sûr il dort mal et peu, se pose des questions. Une ébauche d'enquête se profile ainsi qu'une menace à travers le personnage d'un gendarme nouvellement retraité, qui fait long feu. Et la fin, pour le moins, est ouverte...
L'auteur semble beaucoup s'amuser à frustrer son lecteur de toute proposition de résolution. Il le laisse entre deux eaux, pas dans le roman de genre, pas dans la vraie vie non plus ; dans son univers à lui plutôt, fait entre autres de recul face à tout événement.
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Une idée vraiment originale...

Simon rentre chez lui comme à son habitude. Sauf que ce jour là, un homme git à terre.
Mort.
Sa femme est tranquillement en train de prendre un bain. Lorsqu'il l'interroge, elle ne répond rien. Il insiste alors, elle lui annonce qu'elle s'en va. Elle le laisse gérer seul le problème.
Simon ne s'énerve pas, la laisse partir et se retrouve en tête à tête avec le cadavre.
Doit-il appeler la police? Se débarrasser du corps?
Il ne veut pas que sa femme soit inquiétée et en même temps, il ne veut pas avoir de problème non plus. Alors, Simon va faire ce qui lui semble le mieux...


Un roman qui démarre très fort, qui cueille le lecteur dès le départ.
Il aurait pu être vraiment un énorme coup de coeur si ce n'est la fin qui me laisse trop sur ma faim.
J'ai adoré les idées proposées, l'auteur nous sert un récit proche de l'absurde (comme la situation notons bien), détonante, il fait intervenir des personnages secondaires truculents, mystérieux. Tout comme Simon, on ne sait pas trop où cela va nous mener et du coup j'aurais aimé une autre fin, plus aboutie, plus précise, ouverte peut-être mais avec un minimum de tuteurs pour que je ne sois pas aussi perdue. Alors oui, cela reflète aussi le sujet mais pour moi c'est un tantinet trop.
Reste que si vous avez envie d'être surpris, de lire quelque chose de différent, c'est le roman qu'il vous faut car l'écriture de Christian Oster vaut tout de même le détour.
Lien : http://parfumsdelivres.blogs..
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Un soir, Simon rentre chez lui et découvre dans son salon un homme mort. Il trouve ensuite sa femme qui prend tranquillement un bain. Elle ne donne aucune explication. Elle fait sa valise et s'en va.
Voilà Simon avec un cadavre sur les bras. Que faire? Appeler la police et dénoncer sa femme lui est impossible. Il n'a pas envie non plus d'avoir des problèmes. Il va alors faire ce qu'il faut pour se débarrasser du corps.
Mais cet évènement va forcément avoir des répercussions. Simon se demande s'il a bien fait.
Avec cette idée percutante de démarrage, Christian Oster cueille le lecteur. Il instille une ambiance tendue et sourde tout au long du roman. le personnage de Simon est complexe et on ne comprend pas toujours son attitude. D'autant plus qu'il se lie malgré lui avec un gendarme à la retraite qui le soupçonne.

Tout ça mélangé avec des situations absurdes et vous avez un roman prenant et agréable à lire.
Lien : http://malibrairebienaimee.c..
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