Ce livre est une belle découverte que je dois à l'opération Masse Critique, merci donc à Babelio et aux éditions Mardaga ! le sujet de l'humour m'intéressant particulièrement, qui plus est abordé sous un angle décalé et avec études à l'appui, ce livre avait tout pour susciter ma curiosité de lectrice !
J'ai donc débuté ma lecture avec un a priori favorable. J'ai été un peu déçue en découvrant que les réponses apportées à chaque question se basaient sur une seule étude à chaque fois, j'estime que c'est un peu léger d'un point de vue scientifique. Néanmoins, je comprends ce parti pris (gain de temps et d'espace, clarté d'explication) qui est d'ailleurs bien mentionné en Nota bene (j'aurais préféré que cela apparaisse en avant propos, cela dit, mais y figurent déjà d'autres explications), c'est donc honnête et cela me plait. Je conçois également que l'objectif de ce livre soit de divertir (tout en usant d'études sérieuses) et non de s'adresser à un lectorat de professionnels du monde scientifique.
Derrière des questions formulées avec humour et légèreté, des sujets variés et parfois même sérieux sont abordés. Si, parfois, les conclusions me paraissaient évidentes (par exemple, les hommes préfèrent les femmes qui rient à leurs blagues que celles qui font des blagues... c'est tellement vu et revu... en revanche, l'intérêt d'allaiter son bébé après un fou-rire est plus original !), il est vrai que, pour une fois, on ne fait pas appel au simple "bon sens" tiré de son expérience personnelle mais bien aux conclusions d'une étude menée avec sérieux, et c'est là que réside une réelle différence qui fait tout l'intérêt des informations contenues dans ce livre.
A titre personnel, j'ai été plus ou moins intéressée par les sujets abordés mais la forme du livre permet vraiment de naviguer à travers les chapitres, sélectionner les questions qui nous intéressent et éventuellement laisser de côté ou garder pour plus tard celles qui nous touchent moins sur le moment. En effet, une simple double page condense chaque question, la méthode employée lors de l'étude, les résultats et la conclusion. Un réel effort (réussi) de concision est réalisé ce qui rend la lecture aisée, ludique et agréable.
J'émettrais juste un petit bémol au sujet de la taille des caractères : je trouve le texte écrit trop petit. Encore une fois, je comprends ce parti pris mais, bien que n'ayant pas de problème de vue, j'ai été un peu refroidie par cet aspect lorsque j'ai ouvert le livre pour la première fois, ensuite je m'y suis habituée.
Une bonne lecture donc, que je conseille à celles et ceux qui souhaitent s'instruire avec légèreté et bonne humeur.
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Merci à Babelio pour cette belle découverte! Un petit ouvrage sur le rire et l'humour qui mêle science et philosophie avec une démarche très abordable : chaque page correspond à une question. Pour y répondre, trois parties sont développées en lien avec une étude scientifique : la méthode, les résultats, l'analyse.
C'est un documentaire qu'on peut avoir à portée de main et qui se lit très facilement. Il permet de mettre en valeur certains questions du type : les hommes sont-ils plus drôles que les femmes ? pourquoi rit-on en voyant quelqu'un tomber ? etc...
Les thèmes des questions sont eux-mêmes drôles et décalés parfois. A découvrir !!
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Si, juste après un événement tragique, les blagues ne sont pas les bienvenues, on peut commencer à en rire après un certain moment. Le temps semble bien avoir le pouvoir de transformer la tragédie en comédie. Cependant, cette évolution n’est pas linéaire. Dans le cas de l’ouragan Sandy, on observe un pic d’humour 36 jours après le drame. Après cette date, les blagues sont perçues comme de moins en moins drôles, car l’événement devient trop lointain et trop insignifiant pour faire rire. En effet, ce pic advient quand l’événement tragique n’est ni trop proche ni trop lointain, car, pour qu’une blague soit drôle, elle doit être un peu dérangeante, mais pas trop non plus… Il s’agirait donc de trouver la bonne distance.
L’humour semble être un indicateur fiable du niveau d’intelligence : si une personne vous fait rire avec ses blagues, vous pourrez en déduire qu’elle est plutôt futée ! Dans cette étude, nous constatons aussi que les hommes ont produit des contenus humoristiques plus drôles que les femmes. Comment expliquer ce résultat ? Cette supériorité humoristique des hommes est-elle inscrite dans les gènes, culturelle, ou bien les 2 à la fois ? Si les hommes se sont montrés plus drôles, c’est peut-être parce qu’ils sont encouragés, par la société et par leur éducation, à développer et exprimer leur humour, et ce, bien plus que les femmes (mais c’est un autre sujet !).
« La plaisanterie est une injure pleine d’esprit, et cette injure est la disgrâce d’autrui pour notre propre divertissement », écrivait Aristote, l’un des premiers philosophes à avoir soutenu l’idée selon laquelle le rire est un moyen de nous positionner comme supérieurs à l’objet de notre hilarité. D’après les résultats de cette étude, la théorie d’Aristote semble s’appliquer dans le cas de personnes qui ont été trahies ou trompées par un ami. Ces personnes ont en effet tendance à utiliser un humour agressif pour rabaisser l’ami en question, dans le but de rétablir un équilibre dans la relation, de reprendre le pouvoir.
Après avoir ri, nous tolérons mieux la douleur. Cet effet antalgique du rire — que les chercheurs attribuent à la sécrétion d’endorphines — ouvre des pistes intéressantes concernant la prise en charge de la douleur dans le milieu médical, et laisse à penser que les thérapies par le rire, ou encore les interventions de clowns à l’hôpital peuvent réellement améliorer le quotidien des malades. Si vous avez une rage de dents ou si vous venez de vous taper sur le doigt avec un marteau, regardez donc quelques vidéos rigolotes de chatons sur Internet : cela pourrait vous apporter un soulagement passager.
Un bon sens de l’humour augmente nos chances de rester en vie, mais uniquement jusqu’à 65 ans. Au-delà de cet âge, l’effet du sens de l’humour sur la survie diminue et, à partir de 75 ans, le fait d’avoir ou non de l’humour n’a plus d’impact sur notre survie. En effet, avec le vieillissement, les prédispositions génétiques et la détérioration biologique l’emportent sur le pouvoir de l’humour. L’humour n’est donc pas un philtre d’immortalité ! Néanmoins, il peut tout de même continuer, même à un âge très avancé, à rendre notre quotidien plus agréable.