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Akira - Edition en noir et blanc tome 1 sur 6
EAN : 9782344012406
362 pages
Glénat (01/06/2016)
4.46/5   274 notes
Résumé :
En 2019, trente-huit ans après la Troisième Guerre mondiale, Néo-Tokyo arrive au terme de sa reconstruction. Dans cette ville sans âme errent Kaneda et sa bande. Des jeunes désœuvrés, élèves d’un centre d’apprentissage professionnel, qui n’ont que leur moto et leurs virées nocturnes pour seule échappatoire à l’ennui du quotidien. Mais une nuit, ils trouvent sur leur route un être des plus étranges, un enfant au visage de vieillard, avec un numéro tatoué sur la main ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Lorsqu'en 1991, Akira sort dans les salles de cinéma françaises, il fait l'effet d'une bombe. L'animation japonaise et les mangas passent du statut de micro-niche à celui de phénomène de société. En quelques années, la France deviendra l'un des principaux marchés du manga à l'exportation.
Glénat, qui publiait alors le manga Akira en Kiosque, stoppe sa publication (et tant pis pour ceux qui avait acheté les 31 premiers numéros...) pour relancer la série en grand format. Des albums de 180 pages, couverture cartonné, papier glacé et planches colorisées et au sens de lecture occidental. du grand luxe, et le prix s'en ressent, mais le succès est au rendez-vous. La série compte 14 tomes (en vérité 13 + un art-book).
Dix ans plus tard, Glénat rééditera Akira en album brochés noir et blanc, respectant la tomaison originale (6 volumes, au nombre de pages variable), mais toujours dans le sens de lecture occidental. Ce n'est qu'en 2016 que sera publié une ultime édition dans le sens de lecture japonais. le tome 5 paraîtra en Novembre 2018 et le dernier devrait sortir début 2019.

Personnellement, j'ai découvert Akira à 13 ans, en 1992, en prépublication dans les pages du magazine Kaméha. Habitué à Astérix, Picsou et Pif Gadget, je peux dire que le choc culturel a été énorme ! J'ai découvert que la bande dessinée pouvait être autre chose que des histoires humoristiques et enfantines.
La version que j'ai choisi de critiquer est la seconde, en noir et blanc et sens de lecture occidental.

En 1982, une bombe atomique a rasé Tokyo, entrainant le début d'une troisième guerre mondiale. Trente huit ans plus tard, Néo-Tokyo est rebâtie sur les cendres de l'ancienne capitale. Kaneda et sa bande vont croiser la route d'un étrange enfant avec un numéro 26 tatoué sur la paume. Celui-ci causera un accident qui mènera Tetsuo à l'hôpital. En voulant retrouver l'enfant, Kaneda se retrouvera pris bien malgré lui dans un conflit opposant le gouvernement et un groupe de résistants. Ces derniers cherchent à découvrir ce que cache le projet top secret nommé Akira.

Dès les premières pages, on comprend que la réputation du manga n'est pas usurpée. le trait est clair et détaillé, le découpage est efficace, les scènes d'action, nombreuses, sont toujours lisibles. Les scènes s'enchainent de manière logique et l'histoire ne souffre d'aucun temps mort. On comprend aisément le rôle et la motivation des nombreux personnages. L'histoire est un parfait mélange de science-fiction, d'action et d'espionnage. Les 360 pages se lisent d'une traite.

Le premier tome met en place l'opposition entre Kaneda et Tetsuo. Ce dernier, qui a développé d'étranges dons depuis son accident, est grisé par son pouvoir. du projet Akira, on ne saura pas grand chose, mais les gamins aux paumes numérotés semble y être lié, et le Colonel Shikishima, le seul membre du gouvernement qui semble connaitre la vraie nature d'Akira, en a visiblement peur.
La moto est particulièrement mise à l'honneur dans cet album, avec des dizaines de pages d'affrontements motorisés spectaculaires.

L'histoire est bien lancée, et on a qu'une envie : enchainer sur le tome 2 !
Lien : http://lenainloki2.canalblog..
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Tels des éclairs, de jeunes motards sillonnent une immense mégalopole construite sur les cendres de l'ancienne, en quête de sensations fortes et d'affrontements pour rythmer leur quotidien. Ils sont, comme une majeure partie de la jeunesse de ce nouveau millénaire auréolé sous le symbole de "l'après", marginalisés et mit à l'écart dans des établissements de redressements où violence fait loi.

Si Ottomo, auteur de cette oeuvre qui a su en influencer tant d'autres, y dévoile ses craintes les plus profondes concernant l'avenir d'un Japon post-Nagasaki/Hiroshima, il y dévoile aussi celles plus collectives du peuple japonais dont les traumatismes sont alors encore profondément ancrés dans les mentalités. Une véritable catharsis graphique opère alors.

La peur du nucléaire est personnifiée sous les traits d'un enfant qui, en apparence, semble innocent mais dont les expériences militaires menées sur lui l'ont fait évolué à l'état d'entité destructrice. Cet enfant est l'objet d'une véritable lutte entre diverses factions pour s'octroyer son pouvoir, ce qui finira par amener le récit à subir une violente coupe. Je parle ici de la fameuse scène de la sphère noire, élément que l'on retrouvait déjà en introduction de l'oeuvre.

Elle est alors en train de s'étendre. La sphère noire destructrice, inspirée par l'essai nucléaire Trinity.

Durant cette scène courte et intense, sûrement l'une des plus célèbres du manga, l'atome règne en maître. À cause de cette quête de pouvoirs menée par diverses personnes, les conséquences en sont désastreuses : un nouveau Néo Tokyo s'apprête à naître sous nos yeux. de la même manière qu'il est impossible d'arrêter une bombe nucléaire en train de s'écraser au sol, il est impossible d'arrêter le ballet destructeur de cette sphère noire.

Ici, Ottomo apporte encore une fois une minutie presque fétichiste à la destruction de cette mégalopole, dans un silence étouffant qui émane de chaque coup de crayon. Sous nos yeux, tout s'apprête à mourir, mais tout s'apprête aussi à renaître une énième fois.

Cette scène clé fera alors évoluer l'histoire vers un pan apocalyptique où, sur les cendres d'un monde ayant à peine eu le temps d'éclore, une jeunesse brutale et guerrière mènera une lutte infernale pour sauver son existence.

Et alors qu'un affrontement opposant l'humanité à un être suprême dévoré et consumé par l'atome fait rage, on ne peut que se demander ce que cherche à nous narrer l'auteur au travers de ce récit. En effet, il y a un aspect pessimiste dans l'oeuvre, notamment avec l'idée que l'humanité ne peut s'empêcher de reproduire les mêmes erreurs sans cesse, et que la seule porte de sortie semble être notre inéductable annihilation.

Pour cela, il est assez intéressant d'observer et d'analyser en profondeur la dernière planche de fin du manga, pour mieux en interpréter la réelle volonté du créateur.

Cette page confirme finalement un point de vue inverse à celui laissé présagé dans les débuts, et en cause...

La jeunesse, portant avec elle les fantômes du passé, s'en va vers un avenir rayonnant, où elle pourra à nouveau reconstruire sur les ruines de leur ancien monde. le plan symbolise très bien cet idéal que Ottomo semble avoir toujours eu, en posant quelques ruines au ras de la rue, pour laisser ensuite place à de gigantesques structures, propre à un avenir fort et prospère.

Le fantôme d'un être consumé par sa quête de puissance, métaphore de l'humanité tentant en vain de contrôler un pouvoir dépassant sa condition, observait ses amis sur le plan d'avant avec un sourire empli de bonheur et de respect. Cela laisse ainsi comprendre qu'un jour viendra où l'homme et les forces qu'il ne devrait pas chercher à contrôler, trouveront un équilibre d'harmonie et de respect mutuel.

Par cette page de conclusion, Ottomo laisse passer deux messages forts :

- Un message venant du passé, d'un Japon détruit, mais qui a su se relever de ses cendres pour mieux se reconstruire. Qu'importe ce qui peut le toucher, il saura se relever. Au delà d'un message presque "nationaliste", il y a une véritable portée universelle à cette idée de reconstruction.

- Un message du futur : croire en les nouvelles générations, c'est croire en un futur radieux et prometteur, c'est laisser leur chance aux marginaux et faire fi d'une existence cyclique où les erreurs se répètent.
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En 2019, dans la capitale japonaise. Tokyo est désormais Néo-Tokyo. 30 ans plus tôt, la troisième guerre mondiale et ses bombes d'un nouveau genre ont détruits la quasi totalité des grandes cités mondiales. Neo-Tokyo s'est reconstruit sur les ruines de l'ancienne capitale qui servent désormais de terrain de jeu pour les jeunes délinquants. Parmi eux, Kaneda, son ami Tetsuo et leur bande de motards qui n'hésitent pas à braver les interdits pour se griser de vitesse. La rencontre accidentelle sur une autoroute désaffectée avec un étrange enfant au visage de vieillard va pourtant bouleverser leurs vies.
Alors que Tetsuo est à l'hôpital, Kaneda croise à nouveau la route de l'enfant vieillard. En fuite, perturbé, il est recherché activement par l'armée qui le nomme numéro 6. En face, un petit groupe de dissidents révolutionnaires menés par la belle Kay et son frère tente de soustraire l'enfant des mains du colonel. Kaneda, coincé entre deux feux, s'allie aux résistants pour sauver sa peau, avant de découvrir que son ami Tetsuo s'oppose désormais à lui dans une lutte fratricide .
Désormais, militaires, terroristes et bande de jeunes vont s'affronter autour d'un mystérieux projet nommé Akira dont Tetsuo va bientôt devenir l'élément central, menant le monde vers une nouvelle apocalypse.

Véritable univers post-apocalyptique, Néo-Tokyo semble être le symbole de la destruction plutôt que du renouveau. Les jeunes adolescents que nous suivons sont des marginaux qui, placés en vain dans une structure de réinsertion, sont en totale opposition avec le système et l'état. Rebelles à toute autorité, ils vivent en s'offrant les paradis perdus que leur offre la drogue tout en errant dans un monde sans futur. Leur devise, issue de leur bar préféré :"Oublie tout espoir avant de rentrer" donne le ton.
L'armée, quant à elle, semble au-dessus des lois et ne s'encombre pas de morale lorsqu'il s'agit de manipuler des enfants pour son propre profit : créer une sorte de monstre, un être aux pouvoir surhumains qu'ils ne sont même pas certains de garder sous contrôle.
Dans cet espace d'une noirceur sans fond, vont s'affronter deux amis pourtant inséparables. Alors que Tetsuo, garçon introverti qui découvre dans ce nouveau pouvoir qui monte en lui le moyen de s'affirmer, symbolise le mal de vivre absolu, Kaneda reste fidèle à son ami et va tenter de le ramener à lui. L'évolution et la psychologie de Tetsuo est fascinante et ce personnage se révèle un des grands atouts de l'histoire. Pouvoir télékinésique, mutations, égo surdimensionné et violence exacerbée cachent pourtant une faiblesse extrême. Un être très compliqué dont nous n'aurons jamais toutes les clés et dont le mystère hypnotise pourtant.

Akira, disons-le sans ambages est une oeuvre majeure totalement novatrice qui bouleversa le monde de la BD lors de sa sortie. Sa publication débute en 1982 et s'étalera jusqu'en 1990. C'est aussi à cette époque que la série débarque en France. Éditée par Glénat dans une version couleur issue de la traduction américaine, elle fut le déclencheur de l'explosion du manga, avant de connaître une édition noir et blanc, conforme à celle d'origine. Les deux versions sont aujourd'hui encore disponibles et si, pour ma part, je ne saurais trop vous conseiller la version noir et blanc (on est puriste ou on ne l'est pas ! et en plus, ça vous coûtera moins cher !), certains semblent apprécier la version colorisée qui me parait personnellement trop datée, peu adaptée à l'utilisation des trames japonaises et surtout non conforme à l'oeuvre de l'auteur.
Le succès d'Akira devient mondial et aboutira d'ailleurs au film d'animation éponyme, tout aussi culte, réalisé par l'auteur lui-même en 1989.

Akira se présente à l'époque comme allant à contre-courant des codes traditionnels. Otomo utilise un trait extrêmement précis et surtout très réaliste. le détail apporté dans le design des bâtiments, dans la structure des motos, dans les traits des visages des personnages surprend. Influencé par les comics américains et par Moebius qu'il admire, Otomo s'est totalement dédouané du dessin à la Tezuka (traits ronds, univers enfantin,...) qui avait cour. Otomo fait preuve d'une grande force graphique. Utilisant la richesse des plans, dans angles de vues, des cadrages, il donne vie à un univers très dynamique où tout semble d'une précision sans faille. Sur les 1800 pages que compte la série, les illustrations post-apocalyptiques ne sont pas un vain mot : explosions, immeubles éventrés, dédales de ruines, etc... L'auteur construit une urbanité effrayante qui laisse groggy et sans espoir, à l'image de ses personnages. Rendant compte de manière très visuelle de la rapidité des actions, Otomo sait aussi ralentir et s'arrêter sur un mouvement figé emblématique, s'assurant ainsi de l'attention du lecteur qu'il tient entre ses mains.

Oeuvre majeure, oeuvre culte, chef d'oeuvre, les qualificatifs sont nombreux pour désigner cette histoire qui, malgré les années, n'a absolument pas vieillie. Akira est un titre indispensable pour tout lecteur de bande dessinée, japonaise ou non. Cette oeuvre sombre dépeint sans concession un monde sinistre, en déclin, rattrapé par ses propres erreurs et ses propres démons. Un monde mené à sa perte par l'individualité, par une science dévastatrice mais où la destruction est intimement lié à une renaissance. On peut y voir aussi une certaine représentation de l'adolescence : les enfants s'expriment avec violence, voit leurs corps muter mais semblent pourtant être le symbole de l'espoir, d'un renouveau. de là à évoquer la crise identitaire de la jeunesse perdue japonaise, il n'y a qu'un pas.
Au final, Akira est une oeuvre dense, profonde et multiple qui contient en son sein de nombreuses clés. A vous de les découvrir sans tarder !
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Nous sommes en 2019 à Neo-Tokyo, une mégalopole.

Une grande partie de la vieille ville a été condamnée à la population depuis qu'une bombe d'un nouveau type a été lâchée sur la ville durant la troisième Guerre Mondiale en décembre 1982. Mais des jeunes comme Kaneda et sa bande aiment braver les interdits. A la nuit tombée, ils sortent de l'enceinte du Lycée technique de réinsertion pour jeunes délinquants, enfourchent leurs motos et s'engouffrent à toute allure dans les artères de Neo-Tokyo. Ils vont jusqu'aux limites autorisées de la ville.

Tout débute le soir où ils outrepassent les règles imposées et forcent les barrages, pénétrant ainsi dans l'enclave interdite devenue zone militaire. C'est là, sur l'ancien périphérique aérien qui desservait le quartier du stade olympique aujourd'hui déserté, que l'accident se produit. Tetsuo, le meilleur ami de Kaneda, perd la maîtrise de sa moto et percute un enfant qui se trouvait-là. D'où vient cet enfant ? Pourquoi a-t-il l'apparence d'un vieillard ? Comment fait-il pour se dématérialiser ??

Dès lors, les ennuis se succèdent. La sanction tombe rapidement au Lycée après la nouvelle de la fugue nocturne. L'armée fait irruption dans l'établissement professionnel et tente d'appréhender Kanéda. Tetsuo est transféré à l'Hôpital mais il est impossible de lui rendre visite. Un mystérieux inconnu prend Kaneda sous son aile lors d'une échauffourée avec les forces de l'ordre… Et avec peur et fascination un nom commence à être prononcé : AKIRA !

-

Akira est l'oeuvre-culte de Katsuhiro Otomo, l'auteur y a consacré douze ans de sa vie. le résultat est époustouflant et permet au lecteur de plonger littéralement dans un récit qui ne souffre aucun temps mort. Difficile parfois de se repérer dans le tome 1 puisque tous les personnages s'installent alors que l'action bat son plein. En parallèle, la lecture est parfois saccadée mais je me demande si cela n'est pas dû à la disposition des phylactères (j'ai dû reprendre la lecture sur certains passages du tome 1).

La série compte à son actif un film (et sa bande annonce), un jeu vidéo, des figurines et des déclinaisons en veux-tu-en-voilà : Akira N&B (la version que je vous présente), un animé raté (dixit les copains de kbd)…

On s'engouffre à la fois dans une intrigue militaro-scientifique et dans des groupuscules de jeunes ingérables. Les griefs de débuts de lecture s'estompe très rapidement tant on est pris par l'univers. C'est violent, décapant et déroutant. Mais l'intrigue est tellement bien ficelée que tout semble on ne peut plus crédible, certainement grâce à ce léger décalage futuriste. J'ai bien apprécié, dans le premier tome, cette critique cinglante du système éducatif et de la cellule familiale. On voit la dérive d'une société défaitiste qui laisse ses enfants livrés à eux-mêmes, des parents préférant confier leurs rejetons à des établissements scolaires qui ressemblent plus à un centre éducatif fermé qu'à un lieu d'apprentissage des savoirs. Et la conclusion est sans appel : l'excès de discipline est inefficace.

Katsuhiro Otomo pousse le portrait en montrant ces jeunes qui recourent quotidiennement aux stupéfiants pour s'échapper de la réalité. Ils se défoncent pour fuir cette société hyper codifiée, où tout est « sous contrôle ».

Le dessin est impeccable. Fluide, dynamique et mordant. le lecteur profite d'une réelle impression de mouvement, il est pris dans un tourbillon de lecture. L'auteur injecte régulièrement des passages dépourvus de dialogues ce qui renforce d'autant l'impression que tout se déroule très vite, que l'action génère de l'action, que les rebondissements sont constants. Ça hurle, ça s'injure, ça canarde et au milieu de tout ce tohu-bohu, un léger soupçon de romantisme avec deux adolescents qui ne peuvent pas se supporter mais qui finalement ne sont pas si indifférents que cela à la présence de l'autre. Ce jeu amoureux décale un peu les choses et permet à l'auteur de jouer d'un certain humour pour apaiser les choses ou profiter d'une courte transition pour embrayer sur autre chose.
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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Il était temps après toutes ces années que je me lance dans ce titre culte pour tout fan de manga. Akira est longtemps resté pour moi, un manga que je pensais trop fouillis voire mal dessiné, et je lui préférais sa version animée. Mais comme j'avais tort. Je m'accrochais à mon souvenir de jeune ado de la version colorisée. En ouvrant cette nouvelle édition grand format et surtout noir & blanc que Glénat a sortie ces dernières années, je me suis rendue compte à quel point je me trompais.

Akira est un titre dont on connait presque tous l'histoire grâce au film animé, mais en découvrant le manga je me suis rendue compte de la richesse de l'univers mis en place par Otomo, richesse qui a été largement simplifiée dans le film. C'est donc avec la sensation de découvrir une toute nouvelle oeuvre que j'ai abordé cette lecture.

Celle-ci se fait à 100 à l'heure. Les personnages, qui sont dans un univers post-apocalyptique plus vrai que nature, sont sans cesse en mouvement. Il leur arrive des aventures en permanence et cela rend la lecture très dynamique. On ne souffle jamais avec eux. Quand je dis eux, je parle de la bande de motards de Kaneda que l'auteur nous présente rapidement. Ils sont en conflits avec d'autres bandes, avec la police, avec les institutions en général, image par excellente des ados rebelles. L'ensemble crée un univers décalé et survolté mais extrêmement prenant.

Et alors qu'on pourrait s'attendre à une banale histoire de loubards révoltés et un peu accros à la dope, le mangaka introduit avec audace un élément fantastique qui vient tout faire basculer. On sent alors à quel point il a bien pensé l'ensemble de son univers. Il a bâti un monde où il y a eu une mystérieuse catastrophe autrefois et qui semble avoir du mal à s'en remettre, un monde qui est sans cesse sur la corde raide, comme les personnages que l'on suit. Puis, brusquement quelque chose ou plutôt quelqu'un vient refaire tout basculer et la menace gronde de plus en plus, mais une menace encore bien imprécise. D'où viennent ces manifestations de pouvoir ? Que cache le gouvernement ? le héros, Kaneda, se retrouve pris au milieu de tout ça sans le vouloir, et c'est à travers son regard et ses aventures qu'on va découvrir une histoire bien plus vaste, impliquant aussi bien ses amis, qu'une mystérieuse organisation et le gouvernement.

Du côté des dessins, j'ai été surprise par la modernité de ceux-ci. C'est un découpage classique et très sobre mais impactant pile quand il faut. Les designs sont marquants et assumés. le dessin un peu rond d'Otomo me plaît assez. Et surtout, j'aime beaucoup l'utilisation importante qu'il fait des décors et des méchas. J'ai été surprise de le trouver autant d'actualité, même si années 80 oblige, je ne peux m'empêcher de trouver un petit air de Terminator et Blade Runner à cet univers ^^

Le premier tome d'Akira fut dense à la lecture mais c'était nécessaire pour nous présenter la richesse et le potentiel de l'histoire. La nouvelle édition de Glénat est parfaite pour découvrir cette oeuvre culte. Culte, non seulement de par son histoire en France, mais culte aussi de part son contenu. C'est pour moi un titre majeur à découvrir pour tout fan de manga et plus largement de SF.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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critiques presse (2)
Auracan
16 juin 2016
Avec plus d'un millier de pages, le scénario sans baisse de régime et une dynamique dans le dessin des plus efficaces font qu'encore aujourd'hui, la saga reste une œuvre de science-fiction majeure.
Lire la critique sur le site : Auracan
Sceneario
06 juin 2016
Bienvenue dans Akira, ce monumental tour de force. Si vous avez le bonheur de ne le découvrir que maintenant, je vous envie.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
- Qui se cache derrière ce journal, là-bas ?!
- C'est à quel sujet ?
- Monsieur Yamagata, je vous rappelle que vous êtes en classe !
- Et moi, j'essaie de lire les résultats des courses et j'aimerais bien qu'on la boucle ! C'est vous qui foutez le bordel, avec votre façon d'agir à la noix !
- Votre attitude négative dérange, Mr Yamagata.
- M'les gonfle, ce con ! [...] Pourquoi vous vous foutez en rogne comme ça ? Les courses sont pas truquées qu'je sache !
- Vous essayez de me faire croire que c'est bien de pariez aux courses ?!
- Ben ouais ! Le seul problème, c'est d'perdre ! J'en suis de dix dolyens cette semaine !
- Il y a autre chose que vous allez perdre... c'est votre place ici ! Vous allez vous retrouver en maison de correction !
- Ouais ! Et toi c'est tes dents qui vont valser si ça arrive ! Voyez c'que j'veux d...
- S'cusez-moi m'sieur. J'veux sortir !
- Qu... Qu... Quoi ?! Asseyez-vous, Mr Kanéda !
- Non, non ! Faites-pas attention à moi, m'sieur, continuez votre truc !
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_ Kaneda, arrete!
_ Hé, hé! Celle là, elle est pour moi!... Permettez moi de vous déranger un instant.
_ Partons d ici.
_ Bonne idée
_ Hé, tu vois pas que je suis en train de parler à la demoiselle?
Slap DOM
"Cours! Bande de racailles!"
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Au fait Yamagata, et pour l hopital deTetsuo, y a du nouveau?
_ Que dalle, pas la moindre trace..
_ Attendez, y a un truc que j ai pas bien capté, on a eu beau demander à la police et à la mère de Tetsuo, rien. Pas une personne ne sait, y a pas moyen. On ne sait toujours pas ou il a été hospitalisé!
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--Sur un panneau--
8ème District
Centre d'insertion et d'apprentissage professionnel

--Tagué en dessous--
8ème District
Taule pour mineurs ! Entrée libre !
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- J'ai fait un rêve.
- Ah oui raconte-moi ça...
- J'ai rêvé d'Akira...
- Akira...
- Il se réveillera bientôt.
- Comment ? C'est vrai ?
- Quand... Quand cela se produira-t-il ?!
- Bientôt...(p. 156-157)
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Katsuhiro Otomo (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Katsuhiro Otomo
La Petroleuse présente le livre METAL HURLANT 1975-1987 (Denoël Graphic - 2021 - 304 p. 21 x 26 cm) Dispo/Available here: https://www.la-petroleuse.com/fr/bandes-dessinees/5024-livre-metal-hurlant-1975-1987.html
Créé en Janvier 1975 par une poignée de transfuges de Pilote, ce magazine de bande dessinée devient le vecteur d'une révolution culturelle sous le règne de laquelle nous vivons encore. Plusieurs générations d'Humanoïdes s'assemblent et jettent leurs passions - BD franco-belge, comics US, underground, cinéma-bis, littérature fantastique, SF, roman noir, érotisme SM, rock, mode, design - dans ce grand shaker pour produire un mélange au goût étrange, carburant de toute notre modernité. Pendant treize ans, à coups de numéros spéciaux et d'éditions étrangères, Métal propage sur la planète ses visions incendiaires. Cette French touch soufflera jusqu'à Tokyo ou Hollywood, si bien que trois décennies plus tard, George Lucas, Ridley Scott, Tim Burton, Katsuhiro Otomo, Hayao Miyazaki, pour ne citer que ceux-là, peuvent se réclamer de l'influence de Métal Hurlant et de ses artistes. Voici l'odyssée de Métal racontée par ses acteurs mêmes, illustrée de photos et de documents inédits, suivie d'un scrapbook rassemblant plus de 600 images de légende extraites du magazine et de ses dérivés. Première parution en 2005. Introduction par JP Dionnet.
Audio: DENNIS TWIST
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