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EAN : 9782377220311
272 pages
Jigal (08/02/2018)
3.85/5   17 notes
Résumé :
En pleine nuit et sous une pluie tropicale, une femme surgie de nulle part vient se jeter sous les roues de la voiture du lieutenant Boukinda. Bouleversé par ce tragique accident, il veut savoir d'où sort cette inconnue, d'autant que son décès semble suspect... Au même moment, à quelques kilomètres de là, plusieurs individus pénètrent dans un camp militaire et s'emparent de nombreuses armes et d'un stock d'explosifs. Plus tard, c'est dans une ville en ébullition, ga... >Voir plus
Que lire après Le festin de l'aubeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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Dépaysement total avec ce polar qui se déroule à Libreville, au Gabon. Si ça vous intéresse, il y avait du soleil… Mais l'histoire ne donne pas envie de se prélasser, on a une femme morte dans des conditions bizarres.

C'est le lieutenant Boukinda qui l'a renversée en voiture, cette jeune fille, mais il n'est pas responsable de sa mort, elle était déjà plus morte que vive. Ce sera le point de départ de son enquête. Boukinda est gendarme.

De l'autre côté, on a cambriolé un dépôt d'arme de l'armée et c'est la police qui est chargée d'enquêter.

Le rapport entre les deux affaires ? Vous le saurez en lisant ce polar qui m'a sorti des sentiers battus, ne fut-ce que par les expressions utilisées par les personnages. Oui, le dépaysement est garanti !

Vous apprendrez même des nouveaux mots, des verbes fait à partir de noms communs (cadeauter), des expressions (les traductions se trouvent toutes en bas de pages) et, petit plus, chaque chapitre commence par un proverbe africain.

Il ne faut pas lire ce polar en pensant tomber sur une enquête trépidante et menée tambour battant. Sachez qu'en 264 pages, vous n'aurez pas vraiment le temps de vous ennuyer et de peindre la girafe. Les chapitres sont très courts, jamais plus de 5 pages et le roman se dévore en une petite journée.

J'ai bien aimé l'équipe formée par le lieutenant Boukinda et son collègue Envame. Un petit peu moins celle formée par les deux policiers. le personnage principal étant Boukinda, il est assez présent que pour faire oublier les autres policiers.

Le contexte économique et social est bien mis en scène dans ce roman, sans en faire trop, sans aller dans les détails, mais l'auteur met en avant son pays et ses modes de fonctionnement, notamment dans la police, où l'on a encore des flics qui frappent d'abord et questionnent ensuite.

Un roman policier qui dépayse, qui vous emportera au loin, dans une société que l'on ne connait pas (ou peu) et qui mélange habillement l'économie, la politique, les complots, les meurtres et le mode de vie de certains qui se veulent dans la modernité tandis que d'autres restent attachés à un mode de vie ancestral.

Il manquera juste quelques explications sur les motivations de notre groupe de criminels, mais pour cela, l'auteur aurait dû approfondir le contexte politique du Gabon et ce n'était pas tout à fait le sujet (rassurez-vous, on comprend qui a fait quoi).

Un polar gabonais à découvrir ! Dommage que les éditions Jigal aient déposé le bilan… Je trouvais souvent des romans différents, chez eux.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Un polar gabonais, on n'en rencontre pas tous les jours. C'était d'ailleurs une première pour moi.

Deux enquêtes parallèles nous occupent ici. L'une liée à la mort d'une jeune femme retrouvée inconsciente sur une friche industrielle par un gendarme, l'autre se focalise sur le vol d'un stock important d'armes en tout genre.
Ce sont deux duos qui s'empareront chacun d'une affaire et qui seront amenés à se rencontrer au cours de leurs enquêtes.

L'intrigue en elle-même n'est pas très palpitante, il faut bien l'avouer. Par contre, le dépaysement est total.
Tout d'abord, le français utilisé dévie parfois du nôtre grâce à des expressions savoureuses ou à certains mots typiques du français d'Afrique comme le verbe cadeauter que je rencontrais pour la première fois.
L'idée de place à l'entame de chaque chapitre un proverbe africain était bien sympa mais je n'ai pas toujours su faire le rapprochement entre celui-ci et le chapitre qu'il introduisait.

Côté contenu, l'auteur ne fournit pas d'explication sur le fonctionnement des forces de police du Gabon. Peut-être cela a-t-il été fait lors des tomes précédents centrés sur les mêmes enquêteurs et que je n'ai pas lus. Par contre, à travers leur langage et leurs actions, on peut déjà se faire une petite idée de comment les choses se passent. Et franchement, ce n'est pas très réjouissant, la police ayant quand même tendance à faire légitimement justice elle-même, dans l'impulsion du moment.

La plume de l'auteur est simple, l'histoire se lit très aisément et les dialogues recèlent une bonne part d'humour. Une découverte à faire pour enrichir son approche de la littérature africaine.
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Libreville, Gabon : Tard dans la nuit, sous une pluie battante, le lieutenant Boukinda rentre chez lui après une fête de mariage. Soudain, une forme surgit de la nuit et il ne peut éviter le choc. Il descend de voiture et découvre qu'il a heurté une jeune femme. le visage ruisselant d'eau et de sang, elle est presque nue, seulement vêtue d'un slip. Il la conduit immédiatement aux urgences de l'hôpital, ou elle est immédiatement prise en charge.
Le lendemain, Boukinda, choqué par cet accident, va prendre des nouvelles de la jeune inconnue.
Le médecin qui s'est occupé de la jeune femme, lui annonce qu'elle est décédée dans la nuit. Les marques qu'elle portait sur le corps attestaient des sévices subis : elle a été ligotée, sauvagement violée, et porte sur le corps des marques de brûlures de cigarette. La mort a été causée par de multiples morsures de vipère.
La même nuit, un camp militaire voisin est la cible d'un vol. Les malfaiteurs emportent avec eux une importante quantité d'armes, de détonateurs et d'explosifs.
Quelques jours après, un fourgon de la BEAC (Banque des États de l'Afrique Centrale) est attaqué en pleine ville, bloqué par une voiture piégée et arrosé à l'arme lourde. Une opération sanglante, et cinquante millions de francs CFA envolés dans la nature. le mode opératoire suggère la piste du grand banditisme, les premières conclusions démontrant bien vite que les armes et explosifs volés ont servi à ce braquage.
Les deux enquêtes, l'une confiée à la Gendarmerie et l'autre à la PJ vont finir par se rejoindre, et mettre à jour un complot visant la tête de l'État.
Depuis ses premiers romans, Janis Otsiemi nous fait découvrir son pays et sa capitale, toujours gangrenés par les mêmes maux, hérités de la Françafrique : La pauvreté et la corruption sont omniprésentes, le clanisme et le népotisme érigés en institution.
Comment alors s'étonner que, depuis un demi-siècle, une même ethnie soit aux commandes du pays et s'enrichisse sans vergogne ? Les fonctionnaires de l'armée et de la police, même les plus intègres, ont bien du mal à ne pas céder de temps en temps à la tentation.
Ancré dans une réalité sociale et économique bien réelle, dans un contexte politique agité, ce roman policier à l'intrigue finement tricotée, nous dévoile les deux visages de l'Afrique : une qui aspire à la modernité et la richesse, et l'une autre plus attachée à ses racines ancestrales.
Le style est vif et abrupt, sans fioritures, dans une langue inventive, imagée, émaillée de gabonismes qui apportent au récit quelques notes d'un humour décalé. Réjouissants aussi, les aphorismes et maximes en tête de chapitre qui renforcent « l'africanité » du récit.
Janis Otsiemi réussit à combiner dans un même roman une intrigue policière bien ficelée et le portrait subversif de la société gabonaise et de ses institutions en état de déliquescence.
Au travers d'une oeuvre de fiction, c'est un constat amer sur la situation du Gabon d'aujourd'hui. C'est un roman sombre, puissant, et plein d'une humanité désenchantée, que je ne peux que conseiller aux amoureux de l'Afrique… et aux autres !
Éditions Jigal, 2018.

Lien : https://thebigblowdown.wordp..
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MASSE CRITIQUE MARS 2018

Quelle joie de me voir attribuer par tirage au sort ce roman choisit à l'aveuglette.
Oui, oui à l'aveuglette, parce que c'est ça le plus drôle ou bien l'aventure si vous préférez : découvrir des univers, des auteurs que l'on ne connaît pas et que l'on ne choisirait peut-être pas à la médiathèque ou en librairie.

Et comme le hasard fait parfois bien les choses, j'ai été ravi, envouté, embarqué du début à la fin de ce polar africain. Un délice ! Je vais continuer à lire cet auteur c'est sûr ! Merci Babelio, merci Jigal polar !

Le lecteur est plongé dans l'univers gabonais dès le début de sa lecture. Chaque chapitre commence par un dicton ou un proverbe africain (le petit + fort apprécié, attendu à chaque fin de chapitre).
Le style est clair, simple, fluide, employant des expressions gabonaises (traduites), décrivant les décors, les personnages, le style de vie d'untel ou d'untel, les habitudes de vie des gabonais et gabonaises et leurs institutions.
Les mots vous apportent jusque dans votre petit chez-vous, la chaleur, la moiteur de ce pays. le tout fait que le lecteur est transporté en Afrique sans aucun problème.

L'auteur vous en dévoiler un peu, annonçant à l'avance que « les personnages n'ont pas idée de ce qui les attendra plus tard »… Il prend plaisir à appâter le lecteur, à le faire languir. A la lecture, il y a une forte envie de continuer à avancer pour découvrir l'avancée de ces deux enquêtes mais aussi l'envie de ralentir pour rester un peu plus encore dans l'ambiance de ce roman

Bref, c'est avec plaisir et parfois frissons, que l'on suit les deux enquêtes menées simultanément des Lieutenants Boukinda et Envame de la gendarmerie et des enquêteurs Koumba et Owoula de la Direction des Affaires Criminelles.

Les deux premiers enquêtent sur le meurtre d'une jeune femme, frappé, torturée, brûlée, violée et livrée à des vipères du Gabon.
Les seconds sur le vol de plusieurs armes et munitions dans un camp militaire par des activistes politiques souhaitant mettre un terme à la présidence en place.

Les quatre hommes finiront par travailler de concert, les protagonistes de leurs affaires respectives étant liés.


« ça pourrait être un film… » titre Marianne sur la couverture où apparaît le corps enroulé d'un serpent noir (une vipère – découverte au cours de la lecture ».

Un sacré film qu'il serait bon de voie adapté au cinéma, Hollywood si tu lis Babelio 
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Mais qu'est il arrivé aux duettistes des Affaires criminelles de la PJ et de la Direction générale des recherches (gendarmerie) de Libreville? On les avait connus plus dissipés dans African tabloid, amateurs de cuisse tarifée, de deuxième bureau, d'enveloppes bien garnies et de boissons fortes. Les revoilà dans Le festin de l'aube, plus calmes et retrouvant sagement le foyer familial une fois la journée de travail terminée, bons époux et bons pères !

A Libreville, deux événements apparemment sans rapport - la mort suspecte d'une jeune femme et le cambriolage d'un dépôt de munitions de l'armée pouvant déboucher sur une affaire d'état - vont occuper les lieutenants Boukinda et Envame d'un côté et les capitaines Koumba et Owoula de l'autre. Autres temps, autres moeurs, les deux binômes vont collaborer harmonieusement, eux dont les relations antérieures étaient sur la base du "je t'aime moi non plus!"

Janis Otsiemi, après Tu ne perds rien pour attendre, revient à des personnages familiers à ses lecteurs et propose une double enquête mêlant affaire de droit commun et tentative de déstabilisation de la république gabonaise. Le festin de l'aube est un bon roman policier, bien construit avec peut-être toutefois moins de couleur locale que dans les romans précédents. Moins de langage fleuri également, même si l'auteur reste fidèle à l'utilisation de proverbes (de son invention semble-t-il) en tête de chapitre. Une lecture agréable en conclusion, bien que, comme dans Tu ne perds rien pour attendre, Le festin de l'aube manque de cette musique si particulière que j'avais adoré dans Les chasseurs de lucioles ou La bouche qui mange ne parle pas.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
- Quels genres de coups?
- Des petits braquages de commerçants dans le quartier. Il y a quatre ou cinq ans, ils ont fait la caisse de l'essencerie du carrefour Hassan. Ils ont raflé pas moins de vingt bâtons. Carlos s'était même acheté une merco avec laquelle il farotait au quartier. Il l'a revendue plus tard quand il a mangé toute sa part du pognon en femmes et en shit.
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Avant de s'attaquer à une bête, la panthère observe d'abord sa taille.
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Si j'ai eu des passions, dans ma vie, ce n'aura été que pour l'amour, le langage et la liberté.
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Deux hommes qui débroussent un village ne se gardent pas rancune

Quand l'antilope met bas, la panthère est aux aguets.

On n'arrache pas une chaise à quelqu'un parce qu'on a de grosses fesses
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Le clanisme était le cancer qui gangrenait toutes les administrations. Et la religion du piston y était largement pratiquée.
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Vidéo de Janis Otsiemi
Philippe Georget - Philippe Hauret - Pascal Martin - Nils Barrellon - Sophia Mavroudis - Maurice Gouiran - Jacques-Olivier Bosco - Janis Otsiemi -
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