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EAN : 9782868536556
119 pages
Editeur : Le Temps Qu'Il Fait, 2019 (01/02/2019)
3.75/5   2 notes
Résumé :
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Pouhon bleu la veillée


Extrait 1

Table de hêtre.
Tabac blond, cruche de vin chaud,
bourses de marrons ou de faînes,
genièvre et soleil aigre à gorgées menues.
Un lait d'épicéa
lave les vergers dans les grandes gourdes,
les fourrures cousues suspendues aux solives.
Sommeil des poutres. Entre lampes et langues,
une plaine de jeux pour récréation de mots,
avec balançoires et rotules d'eau,
craies d'oiseleur, genoux maraudés, carrousel rouge.
On peut se rafraîchir derrière le préau,
parmi les châtaignes, les pupitres, les sarraus.


p.25
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Extrait 1

J’avais conscience de ne pas être tout entier réveillé et de continuer de rêver. En lisière, paupières touchées par la lumière du jour. Je faisais exprès de prolonger mes rêves, les alimentais d’autres images, grossissais le fil, tout en conservant le corps immobile, la bouche assourdie par la salive du sommeil. Autant de songes légers à travers lesquels m’atteignaient des bruits réels. Mais aussi des bruissements internes. Comme on en entend à l’intérieur d’une coquille d’œuf.
J’avais vingt ans et, du fond du lit, je voyais des anges, des oiseleurs, des lucioles, des horloges pleines d’oiseaux, le saut d’une carpe à la surface des eaux, un funambule évoluant sur son fil sans autre balancier que celui de ses bras écartés. Je pouvais aussi bien, en vertu d’une sorte de dédoublement, me considérer de l’extérieur. Suspendu au plafond, avec un sourire dont on ne peut dire au juste s’il exprimait amusement, félicité ou ironie.
...

p.7
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Extrait 2

Filtrant à travers le sommeil, me parvenaient progressivement l’odeur tonique du café, des bruits de pas, un affairement, les voix fluides des femmes allant et venant dans la cuisine et la salle de bains à pavés blancs. Entre les toits, les vols rapides des pigeons claquaient comme du linge mouillé. Les cloches accordées de l’église Saint-Hubert marquaient les heures : « Fais la grimace et si la cloche tinte à ce moment, tu resteras ainsi pour l’éternité ».
C’était aussi le lever du grand-père : il remontait toutes les horloges, heurtait du bout de l’ongle le baromètre arrêté sur « Variable », et posait un concerto de Mozart sous l’aiguille du vieil électrophone en acajou. Au cours de la matinée, il décrocherait le miroir pour se raser, la figure barbouillée d’écume, tel un dieu marin.


p.7-8
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Extrait 5

   Les images provenaient tout autant de l’extérieur que du
dedans : choses qui m’avaient frappé d’émerveillement ou de
stupeur dans l’enfance, choses qui venaient de bien avant le
jour de ma naissance. J’étais de tous les lieux et de tous les
temps : cela, je le devinai très tôt. Tout était à titre d’excep-
tion, très ample et multiple. Ainsi, plus tard, je pus dire un
jour à quelqu’un :
   Les poèmes roulent clos, déboulent du fond des âges tels
des cailloux chargés de plumes, de clameur et de sang.


p.9
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Extrait 4

Emmitouflé encore dans les couvertures, n’étais-je pas pareil à un plongeur sous sa cloche, m’enfonçant dans la rumeur orchestrée de la ville que l’on ne discernait pas encore, voilée par la brume du fleuve ?
Après la pluie, les trottoirs reflétaient une clarté bleuâtre, irréelle — et l’on se sentait entraîné dans un univers de fantasmagorie, un univers d’escaliers, de croisées, d’arrière-cours, d’impasses badigeonnées au lait de chaux. Une odeur de charbon mouillé montait des caves. Les fenêtres à miroirs accrochaient le soleil de huit heures et la marchande de poires cuites passait dans les rues en criant d’une voix rauque. Le rémouleur faisait siffler les couteaux : un babil de pie se déliait vers les fenêtres ouvertes. Notre mère, en ce temps-là, travaillait chez un fourreur et, le soir, nous ramenait des couleurs d’ocelot, des morceaux de loutre au pelage court et soyeux.


p.8-9
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