Le grain dans la meule

Dans ce roman, "Le grain dans la meule", l 'auteur aura à reprendre un thème qui lui tient énormément à coeur : la tradition qui habite au tréfonds de chaque villageois. Il est question, ici, d 'un meurtre où un jeune tue son cousin.La tradition dans ce milieu veut que le meurtrier doit être châtier : on applique dans toute sa rigueur la vendetta. le meurtrier peut-il être sauvé ? Qui a le pouvoir ou la sagesse de faire taire la tradition ?
Les sages du villages et les proches pourront-ils faire ce qui paraît impossible et épargner la vie du fautif ?

le grain dans la meule est entièrement centré sur la Kabylie. le prétexte narratif en est l'histoire d'une vendetta qui appelle la vengeance qui elle-même appelle le sang. le processus de la vendetta est longuement décrit et donne lieu à des pauses descriptives sur les moeurs et coutumes kabyles. Idir qui a tué Akli et qui doit à son tour être tué par les frères de ce dernier, fuit.Ne supportant pas son exil et sa vie de fugitif, il revient se livrer à ses ennemis. N'acceptant pas ce sacrifice, le père d'Akli lui propose d'échanger son sang contre son identité. Idir restera en vie, s'il accepte d'oublier son identité d'origine pour prendre la place du mort, oublier « Idir Nath Sammer” pour devenir un « Ath Kasy » avec la bénédiction du cheikh du village avec l'appui de l'appareil religieux (une négociation sociale se substituant au droit du sang). En résumé, ce roman restitue un tableau saisissant des valeurs et moeurs berbéres à travers cette histoire de vendetta. Un roman qui a obtenu la faveur de la critique et du public en 1956. Maurice Monnayer dira à propos de ce roman : « Ce livre est à la fois un documentaire passionnant et une excellente initiation aux moeurs du monde berbère ».