Fernande Olivier raconte ses années passées avec son seul amour, Pablo Picasso. le peintre travaille sur le tableau " Bordel" , avant qu'il ne devienne le chef d'oeuvre du cubisme, sous le nom de " Les demoiselles d'Avignon".
Cinq femmes partiellement nues. Fernande est au centre, les visages des demoiselles, à droite, se confondent avec des masques africains et évoquent les femmes atteintes de syphilis osseuse... Elles fixent le spectateur, avec des yeux exorbités, le nez est de travers. Les corps sont déformés, vu de face, de trois quart, de profil et de dos, avec des droites et des angles vifs. La couleur rose, ce camaïeu des femmes, contraste avec le blanc, le bleu et marron du rideau derrière elles. Ces corps qui semblent mutilés choquent beaucoup de monde, y compris les artistes d'avant garde...
Le grand public ne sait pas que ces demoiselles d'Avignon sont des prostituées d'un bordel célèbre de Barcelone, situé rue ...d'Avignon. le tableau de deux mètres de haut, est choquant et volontairement inachevé...
Pablo n'est pas encore célèbre. Il n'est qu'un espagnol, parlant mal le français et a séduit Fernande, en lui offrant un chaton abandonné. Quelle femme résisterait à un tel cadeau? Fernande (née Amélie Lang) va être la muse de Picasso, pendant 5 ans. Le peintre est jaloux de cette grande et belle femme, aux immenses yeux veloutés, et lui interdit de poser pour d'autres artistes. Elle lui inspira 60 toiles...
Cet amour va être bénéfique au peintre. Fernande raconte les soirées au Bateau-lavoir, à Montmartre, les rencontres avec le douanier Rousseau, Gertrude Stein, Guillaume Apollinaire et la peintre Marie Laurencin, Georges Braque...
La jeune femme a un désir d'adoption, elle va ramener une petite Raymonde. Mais, elle va la renvoyer à l'orphelinat, quand elle verra Picasso peindre l'entrejambe de l'enfant, complètement nue... Picasso en voudra à sa muse et va rencontrer une autre femme, Éva Gouel. Fernande fera semblant d'ignorer la liaison du peintre.
Pablo serait-il devenu Picasso sans Fernande? Pourtant, elle le quittera en 1909, renonçant à la reconnaissance et à la richesse...
La jeune femme écrira dans: " Souvenirs intimes: Un seul être m'a aimé, que j'ai fini par aimer au plus profond de moi-même... Ce qui ne m'a pas empêché, plus tard, de le quitter brutalement, en me déchirant moi-même, le jour où j'ai constaté qu'il m'aimait moins..." Qui se souvient encore de Fernande Olivier?
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Une tétralogie très riche consacrée à Pablo Picasso (1881-1973) – disons plutôt à Pablo Ruiz, avant qu'il ne devienne tout à fait Picasso (1900-1908) - mais racontée en un long flash-back par Amélie Lang, alias Fernande Olivier "La belle Fernande" (1881-1966), compagne et modèle d'un temps de Pablo. Première figure de cette oeuvre, une sorte de comète, Fernande, qui au gré de diverses infortunes et de quelques rencontres - comme le sculpteur Debienne et Max Jacob (1876-1944) tôt installé à Montmartre en astrologue inspiré - va traverser la galaxie du peintre et de ses amis ou concurrents artistes (Max Jacob : tome 1, Apollinaire : tome 2 et Matisse : tome 3), pour disparaître ensuite dans l'oubli. Si la voix de Fernande se fait entendre à la fois crue et poétique, ce sont aussi nos yeux que les quatre albums sollicitent de leurs visions colorées, périodes bleue puis rose, cubiste, en nous rendant complices de la bohème artistique de ce Bateau-Lavoir amarré aux avant-gardes du XXe siècle.
Car dans cet immeuble délabré et pouilleux où Fernande installe ses pénates en 1904 et où s'entassent des colonies de rapins et de littérateurs, de sculpteurs ou de comédiens, que fréquentent riches mécènes et marchands avisés - "dans cette crasse dans ce bidonville où une bande d'immigrés loqueteux inventait l'art moderne" (tome 1 p. 5) -, Fernande exulte bientôt entre les bras de Pablo. D'amours hasardeuses en ruptures tumultueuses, de cafés en cabarets et de dîners en banquets improvisés, l'humeur déjantée du trait et la liberté du ton s'associent parfaitement à un tourbillon d'inventions et de Salons, d'exaltations joyeuses, de bagarres tonitruantes, de nuits illuminées et de réveils vaseux après des cocktails d'opium, de haschich ou d'éther, virant parfois au drame.
Biographie partielle donc dont la grande unité est maintenue par la narration de Fernande qui se présente déjà âgée au tout début du premier album et que l'on retrouve telle quand s'achève le dernier. Mais attention, n'attendez pas une promenade de santé dans les souvenirs d'une vieille dame redevenue bien élevée et soudain nostalgique des soubresauts avant-gardistes du passé. Fernande ne s'en est, certes, pas laisser conter par Pablo et c'est elle qui impose un ton direct et corsé à l'ensemble des quatre albums. Fidèle à l'esprit des trois premiers, vivant et mouvementé, le quatrième de la série s'ouvre sur les pupilles dilatées de Pablo et se referme assez mélancoliquement sur le portrait de Fernande âgée, après le fameux banquet de 1908 offert en l'honneur du Douanier Rousseau et qui met fin à ce quatuor irrésistible et endiablé.
C'est la genèse des "Demoiselles d'Avignon", appellation contrôlée du "Bordel", commencé fin 1906 qui est ici développée. Parmi les nombreux personnages maintenant familiers : Gertrude Stein (apparue au tome 2) sous le charme de sa secrétaire, découvre les Demoiselles un beau matin de mai 1907 dans l'atelier de Pablo. C'est la réponse de l'espagnol au "Bonheur de vivre" de Matisse. Rien que pour le "bouddha replet", surnom que Fernande donne à Gertrude, l"album mériterait d'être visité.
Parmi les nombreuses raisons de ne pas ignorer cette oeuvre graphique, signée Julie Birmant et Clément Oubrerie, son incroyable documentation : les quatre opus fourmillent de références picturales ou littéraires avouées ou plus ou moins cachées, d'anecdotes étonnantes. Ainsi dans ce numéro quatre, l'affirmation d'un premier primitivisme du peintre, sa fameuse visite au Musée du Trocadero, sa "compète" avec Matisse (les deux peintres étaient déjà à couteaux tirés dans l'opus 3) qui se poursuit par toile interposée, les hésitations de Derain, la rencontre avec Braque et les recherches communes, les débuts du cubisme, tandis que Pablo pulvérise tous les canons sans que personne n'y comprenne rien, tout cela juste avant l'installation du jeune galeriste kahnweiler, futur marchand de Picasso à Paris.
Max Jacob toujours égal à lui-même reste le magicien fantasque et le délicieux poète du début de la série, amoureux de Pablo. Sur le front des intermittences du coeur et celui des spectacles, on retrouve Apollinaire (1880-1918) et la fiancée improbable que Pablo lui a dégotée, Marie Laurencin (1883-1956) faussement éthérée ; une rupture de Fernande avec Pablo et Kees (Van Dongen) profitant de cette situation inespérée ; une empoignade nocturne entre « picassoïstes » et « matissistes » (Braque, Picasso, Derain et Vlaminck resté fauve) ; les retrouvailles de Fernande et Pablo et, quelques événements plus tard, ce banquet mémorable en l'honneur du Douanier-Rousseau. La fin onirique à souhait offre un dernier portrait de Fernande âgée. Tout est vrai mais tout est réinventé,
Un grand et beau divertissement en toute fidélité.
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Dernier tome de la série consacrée à Picasso, plus précisément à ses premières années à Paris et au Bateau Lavoir, sous l'angle de sa première compagne, la belle Fernande. Pour moi c'est une réussite, le dessin est toujours agréable et le propos perspicace et précis. On se laisse porter dans ce Paris du début du siècle, et on perçoit vraiment cette effervescence artistique de l'avant guerre. Certains reprochent qu'il n'y ait pas assez de pages pour une histoire aussi riche, c'est vrai, on en voudrait encore et encore ! mais la puissance du récit, c'est qu'on a envie nous même d'aller plus loin, tout de suite. J'ai lu les 4 tomes avec Google ou d'autres bouquins pas très loin, pour faire des parenthèses et me plonger dans l'oeuvre de Braque, dans la biographie d'Apollinaire, de Matisse ou de Max Jacob, approfondir l'histoire d'un tableau etc.. C'est étourdissant, pour les connaisseurs ou les amateurs. A lire, définitivement.
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Et voilà, ainsi s'achève cette belle promenade en compagnie de Pablo et son entourage, tantôt ami, tantôt ennemi mais jamais indifférent. le plongeon dans l'époque et l'atmosphère de ce milieu artistique extrêmement codifié nous donnent l'impression de vivre l'aventure. Ce qui donne le tournis, c'est qu'elle a vraiment été vécue par ces personnages formidables avec un brin (au moins) de folie.
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Dans le paysage pictural de ce début de vingtième siècle, Pablo détonne, Pablo dérange. Il achève Les demoiselles d'Avignon, et seuls les cubistes, Braque, Derain et Kahnweiler le soutiennent. Son art prend néanmoins de l'ampleur, s'affranchit des codes. « Trois corps pour en peindre une seule, on la voit par tous les bouts, et bouger. Mieux que la sculpture, mieux que le cinéma, c'est la peinture de l'avenir ! » dira Pablo à son ami Georges Braque qui pour sa part invente le cubisme. C'est l'émergence d'une représentation différente des formes, où s'invite une nouvelle liberté d'expression, l'avènement de l'art moderne. Les années au Bateau-Lavoir prennent fin et avec elles celle de la « Belle Fernande ».
Picasso, le dernier tome de Pablo se tourne résolument vers l'avenir. On devine dans chaque scène dessinée par Clément Oubrerie et écrite par Julie Birmant la fin d'une période et les prémices d'une nouvelle. le dessin est toujours aussi dynamique, les ambiances, les personnages animent le début du vingtième siècle et se mêle à l'écriture avec brio. Quatre albums coup de coeur !
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Une chouette BD dans laquelle on apprend plein de choses évidemment mais que j'ai déjà oublié
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Dernier tome qui nous plonge dans la vie de Picasso, des dessins et des couleurs vivants, si vivants qu'ils nous font entendre, resentir l'énergie de l'époque.
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Une fin un peu nostalgique mais une très belle histoire. Vraie ?
Beaucoup de talents chez ces auteurs.
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