J'ai beaucoup aimé ce roman québécois traitant de la vie d'autrefois dans les villages du Québec. Beaucoup d'éléments historiques sont révoltants, d'autres sont touchants. Les personnages sont vraiment intéressants: il y en a qu'on déteste (le curé), d'autres que l'on adore et surtout, une majorité que l'on comprend et que l'on aime voir évoluer. Les thèmes abordés sont: la misère, l'amour, la mort, la religion, la trahison, la pauvreté, les mensonges...
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Lecture obligatoire lors de mon secondaire 5, ce livre fut un cauchemar pour moi, probablement parce qu'une telle brique découragerait n'importe quel adolescent, et assurément parce qu'une histoire du genre, proposant nombre de personnages stéréotypés (gentil médecin, méchant curé), ne venait absolument pas chatouiller mes intérêts d'antan... Souvenir pénible.
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Un récit historique québécois très romancé que les amateurs de drame ne manqueront pas d'apprécier. La prémisse est assez banale, mais prometteuse; les personnages sont un peu clichés, mais très attachants. Bien qu'un peu mélodramatique sur les bords, c'est une belle histoire très prenante que j'ai lue avec avidité deux fois plutôt qu'une!
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L'histoire nous raconte une époque du Québec à peine révolue. L'omniprésence et la toute puissance de la religion, l'assimilation des amérindiens, les familles nombreuses aux destins tragique. Lu à l'adolescence je n'ai pas apprécié pleinement ce roman. Peut etre me manquait-il la connaissance historique que j'ai actuellement.
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-En voiture! En voiture!
Les larmes roulent maintenant sur les joues de l’enfant.
-Vous m’écrirez, papa, supplie-t-elle à son oreille d’une voix tremblotante.
-C’est promis, ma chérie. C’est promis. Je t’écrirai tous les mois. Allez, monte.
-Papa… je vous… aime tant! Avoue-t-elle finalement en enfouissant son visage dans son épaule.
-En voiture! En voiture!
Philippe, pressé par le regard impatient du contrôleur, lui suggère :
-Tu peux rester si tu veux.
-Non. Il faut que je parte. Je reviendrai, assura-t-elle en le quittant et en grimpant les escaliers.
Quelques secondes après, alors que le train s’ébranle pour de bon Philippe aperçoit le visage bouleversé de Mathilde derrière la vitre sale. Elle agite la main et lui la sienne. Léonnie fait de grands saluts à ses côtés en hurlant :
-Salut Mathilde. Bonne chance! Bonne chance!
Le visage s’éloigne, s’estompe et laissant Philippe tout dérouté sur le quai. Jamais il n’aurait présumé si vive et profonde l’affection de Mathilde à son égard. Jamais elle ne lui a manifesté le moindre arrachement. Et pourtant… Pourtant… Se pourrait-il qu’il n’ait pas su la comprendre, ou même, l’accepter ?
Le train n’est plus qu’un point noir sous un panache de fumée et Philippe jongle encore, l’air abasourdi. Pourtant… A sa façon, combien de fois lui a-t-elle dit : « Je vous aime » ? Par sa présence, son travail, son obéissance. Jamais il n’a eu à redire sur elle sauf qu’elle était trop parfaite. Trop logique. Trop froide. Et tout ça, c’était de l’amour silencieux, de l’amour inavoué et, quelquefois, douloureux.
-Pauvre enfant.
Azalée dort, jambes écartées sur le fœtus expulsé. Il se précipite vers elle, tombe à genoux et s'empare de la masse sanguinolente. De doigts durs, il la dissèque et croit discerner un pénis quelque part.
-C'était un gars! C'était mon gars! finit-il par hurler en lançant dans la face d'azalée, éveillés par les premiers cris de Napoléon.
Elle s’assoit vitement et tente de reculer, effrayée. Elle sait ce qui l’attend. Il s’empare de ses poignets et les tord en la foudroyant de son regard dément.
-Maudite folle ! C’était mon gars! T’es pas capable de faire attention! Hein! Ma charogne!
Azalée ne profère aucune plainte et sursaute lorsqu’elle entend brailler Éloïse. Napoléon l’abandonne pour gifler l’enfant. Sa mère la reprend et se recroqueville sur elle.
Cette élégante silhouette au maintien parfait lui cache-t-elle une ennemie, une alliée, une servante ? Comment pourra t-il se servir d’elle et le pourra-t-il ? Elle lui glisse entre les doigts comme la froide couleuvre. Où est son point faible? Tout lui appartient, la beauté et la force d’en faire le sacrifice, l’intelligence et le moyen de l’utiliser. Le sentiment de le dévoiler, où à qui et quand le sied de le dévoiler.
Ah que vaut la parole de l’homme qui prétend être le représentant de Cheminatou (Dieu)?... la langue de
cet homme est fourchue et venimeuse.
Les jours s’enfilent et se suivent sans se ressembler. Les plaies se referment ; l’oubli atténue la souffrance.
Francine Ouellette - Invitée d'honneur SLO 2013