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EAN : 9782070134977
512 pages
Gallimard (20/05/2014)
3.83/5   110 notes
Résumé :
Trois amis deviennent dissidents par amour pour la littérature : Ilya, Sania et Micha font connaissance à l’école où ils sont les souffre-douleur d'autres camarades, plus grands ou plus forts. Car Ilya est laid et pauvre ; Sania un musicien fragile ; quant à Micha, il est juif… Le soutien de leur professeur de lettres est essentiel pour les trois amis, en cette Union Soviétique qui vient de vivre la mort de Staline et où chacun doit se positionner par rapport au pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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Les affres du stalinisme ne se sont pas volatilisées le 5 mars 1953, jour de la disparition du “Petit Père des Peuples”. Le soit-disant dégel khrouchtchévien fut de courte durée et il faudra attendre plus de trois décennies avant que la chute de l'URSS fasse voler en éclats la chape de plomb depuis si longtemps au-dessus les pays du bloc de l'Est.

Au sein de cet État mentalement dérangé la suspicion est omniprésente, le moindre dérapage par rapport à la norme en vigueur peut changer un destin. Outre leur aversion pour le stalinisme, le dénominateur commun à beaucoup de soviétiques est l'amour des livres devenus un substitut de la vie.
Cette envie d'apprendre, de se cultiver, de respirer à pleins poumons la littérature, avive l'amitié de trois adolescents dès les premiers jours de leur entrée en classe de sixième. Issus d'un milieu modeste, les inséparables Ilya, Sania et Micha forment, en ce début des années cinquante, le Trianon et s'appellent entre-eux les Lurs (Les Amateurs de Lettres Russes).
Quelle chance pour ce trio de copains d'avoir, à partir de la cinquième, un professeur follement épris de poésie ! Victor les entraîne régulièrement, amples explications à l'appui, dans des endroits de la capitale autrefois fréquentés par l'immense Pouchkine.
Un avenir enthousiasmant semble se dessiner pour chacun des trois compères respectivement attirés par la photographie, la musique et la poésie. Arriveront-ils à déjouer les vents mauvais du régime soviétique qui abhorre plus que tout les esprits non formatés ?

“Le chapiteau vert”, paru en 2011, est une incroyable immersion dans la dissidence soviétique et plus précisément au coeur de son samizdat aux ramifications multiples : une cause sacrée dans le progrès du monde à laquelle adhèrent avec fougue nos jeunes héros devenus adultes.
S'inspirant du parcours de vie de bon nombre de ses compatriotes, mêlant personnages historiques et de fiction, l'écrivaine moscovite Ludmila Oulitskaïa fait montre d'un savoir-faire remarquable quant à la construction de son roman. Une foultitude de personnages secondaires et même de troisième ordre se croisent d'un chapitre à l'autre, parfois l'histoire étonnante voire cocasse de l'un d'entre-eux est développée de façon détaillée.
Si l'érudition de l'auteure est d'emblée évidente, la rédaction de cette oeuvre a sans nul doute nécessité un long travail de recherche au niveau de plusieurs disciplines médicales ainsi qu'en musicologie. Pourtant l'écriture est toujours limpide : on reconnaît les grands écrivains dans leur faculté à vulgariser des sujets pointus !

Ludmila Oulitskaïa ne fait pas partie des intellectuels en odeur de sainteté au Kremlin. Comment pourrait-il en être autrement alors que le modèle national-autoritaire en place à Moscou n'est qu'un ersatz de démocratie ?
A mille verstes des clichés populistes, Ludmila Oulitskaïa réussit à transcrire de bout en bout la complexité de l'âme russe qui tour à tour verse de l'euphorie à la mélancolie. Son style foisonnant est dans la lignée des grands écrivains du 19ème siècle.
Sous “Le chapiteau vert” brille une intelligence subtile. En refermant ce long roman qui englobe la seconde moitié du siècle dernier, on applaudirait volontiers l'artiste !
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Eprouvant !
Etre Russe dans la deuxième partie du XXe s. est le propre de Ludmila Oulitskaïa. Moscovite plus particulièrement.

Pour partie biographique présenté sous forme de fiction, ce livre raconte la destinée de trois garçons mais aussi d'une quantité impressionnante de personnages qui gravitent autour d'eux dans les années du dégel krouchtchévien jusqu'à celles de la perestroïka de Gorbatchev et l'effondrement de l'URSS.

Ce qui m'a le plus dérangée, ce sont les rebonds fréquents. L'un des trois garçons meurt p. 138 sans que l'on sache grand' chose de son histoire d'adulte, puis il ressuscite 150 pages plus loin pour ne plus quitter la scène. C'est fréquent et déstabilisant. La multiplicité des personnages alourdit aussi l'histoire et a eu raison de ma joie de lire.

Cependant, ce que je retiendrai de ce roman, c'est la personnalité remarquable du prof de lettres de ces enfants, qui leur a ouvert les yeux durant leur cycle d'études secondaires, les sortant momentanément d'une époque misérable et malade pour les conduire dans un univers où fonctionnait la pensée, où vivaient la liberté, la musique et les arts de toutes sortes. Chaque mercredi, il conduisait sa classe dans les hauts lieux littéraires de Moscou et leur racontait des anecdotes mémorables. Jusqu'à ce qu'il soit jugé indésirable puis condamné à une purge de sept ans et enfin, émigré. Il a été le révélateur de l'orientation de ces jeunes vies et ne sera jamais oublié.

Gloire soit rendue à ces profs qui savent éveiller les vocations et l'envie de connaître !

Autres pages très visuelles : la bousculade homérique et meurtrière dans les rues de Moscou le jour des funérailles de Staline en mars 1953, l'état constant de tension et de dissimulation, les soupçons, les arrestations arbitraires, les méthodes éprouvées des interrogatoires du KGB et le rôle des dissidents qui distribuaient leurs idées ou les romans de certains écrivains feuille à feuille au risque d'être emprisonnés, torturés, déportés.

Ludmila Oulitskaïa souffre et résiste avec ses protagonistes, et ne mâche pas ses mots sur cette période post-stalinienne qui n'a pas su se renouveler pour entrer dans le XXIe s. Le livre se termine par le décès du dissident et prix Nobel de littérature, exilé, Joseph Brodsky.

Voilà un livre, percutant sans doute, mais que je ne relirai pas. J'ai du mal à le conseiller aussi puisque je l'ai trouvé long et parfois très embrouillé.


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« Le chapiteau vert » débute en 1953 alors que va survenir la mort de Staline et va nous faire traverser toutes les années 1960, 1970 jusqu'à la chute du communisme et la mort du poète Brodsky en 1996.
C'est le roman de la dissidence, de tous ceux qui ont eu le courage de diffuser sous le manteau et en les faisant passer à l'étranger, les livrets des samizdat mais aussi une description de la triste réalité d'une société basée sur la peur et le mensonge qui fait naître trahison et délation.

La couverture de ce livre symbolise parfaitement son contenu. Ces rails qui forment un arbre, qui se croisent, bifurquent, et dont on peut penser qu'elles puissent se rejoindre ou pas, selon les caprices du destin, correspondent aux liens qui unissent au départ trois amis d'enfance, Ilya, Sania, Micha, des liens qui vont se distendre parfois face à l'adversité. Chacun va suivre sa propre voie : Ilya sera photographe, Micha, le poète, fou de livres sera un temps professeur dans un institut d'enfants sourds et Sania qui voulait être pianiste, musicologue. Mais leur amitié ne sera pas rompue.

p 18 il s'était produit quelque chose d'important. Un attachement aussi solide entre des êtres ne peut naître que dans l'adolescence. le crochet s'enfonce alors en plein coeur, et le fil qui unit des gens liés par une amitié d'enfance dure toute la vie, sans jamais se rompre.

p 399 Sania, qui était allé voir Aliona dès qu'il avait appris l'arrestation de Micha, lui rendait à présent visite tous les jours. Les années de refroidissement dans ses relations avec Micha avaient été comme effacées d'un coup de gomme. Il s'avéra que leur amitié était toujours vivante et fraîche, et n'avait aucun besoin d'être dopée à l'aide de fréquentes conversations téléphoniques, de confidences mutuelles et de bières avalées ensemble.


Si ces rails sont parfois ceux que peuvent emprunter les trains qui mènent à l'exil ou vers les camps… ils peuvent aussi favoriser des rencontres nouvelles entre des êtres que rien ne prédisposaient à se connaître.

Et puis vaille que vaille, la vie quotidienne suit son cours et la vie reste souvent joyeuse avec ses réunions entre amis où l'on boit beaucoup de thé et de vodka, où les discussions se prolongent tard dans la nuit, où la poésie et la musique sont reines.

Et comme le dit, à Micha, Anna Alexandrovna la mère de Sania, qui avait, elle-aussi, traversé des années noires : « Tu sais, Micha, tout ce qu'il y a de nouveau ici-bas est vieux comme le monde. Mon mari a été envoyé en prison par son propre frère. Ils ont péri tous les deux. C'est le destin qui décide et non notre conduite, qu'elle soit bonne ou mauvaise. Mange, s'il te plait. »

Ce roman touffu où les personnages réels ou inspirés par des personnes que Ludmila Oulitskaia a pu rencontrer abondent, est un roman où l'on prend plaisir à s'enfoncer et que l'on se délecte à lire lentement.

Après la longue liste des remerciements de l'auteure à tous ceux qui ont soutenu l'écriture de son roman elle conclut : 
« Avec ma gratitude, à la mémoire de tous les gens réels aujourd'hui disparus qui se tenaient derrière mes personnages, ceux qui ont été irréprochables et ceux qui ont trébuché en ces temps meurtriers, ceux qui ont tenu bon et ceux qui n'y sont pas parvenus, les témoins, les héros et les victimes, dont le souvenir restera pour les siècles des siècles. »
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Gros coup de coeur, pour des raisons très personnelles. J'ai adoré arpenter les rues de Moscou avec Victor, le professeur de russe. J'ai adoré aussi bon nombre de scènes de la vie ordinaire soviétique, dans les logements en particulier.
La structure du roman est étonnante (et peut perturber le lecteur) : un prologue dans lequel nous faisons successivement la connaissance de 3 fillettes dans leurs familles, au lever, le jour de l'annonce de la mort de Staline (1953). Ensuite elles sont très longtemps totalement absentes du récit qui se concentre sur 3 jeunes garçons du même âge qui deviennent amis. Ces trois copains, Ilya, Micha et Sania, et surtout leur amitié, servent de fil rouge au roman qui par ailleurs n'est absolument pas linéaire. Les 30 chapitres sont presque indépendants les uns des autres. C'est foisonnant comme la vie : tard dans l'histoire, ou même bien après la mort d'un personnage on découvre un pan majeur de son passé qu'on n'avait pas soupçonné. le nombre des personnages est très élevé, car il y a aussi des membres de leur famille, leurs collègues, … C'est un véritable kaléidoscope, le ballet d'existences qui se croisent, s'éloignent, se retrouvent.
Cette forme littéraire permet à l'auteur de raconter sous une forme romancée l'histoire de la dissidence russe en Union soviétique, en particulier celle de la génération des «dissidents des années soixante» sans que ce soit sous la forme de témoignage, ni avec un regard d'historien. Cela montre toute la diversité de la dissidence, son absence d'unité et son foisonnement, alors qu'avec les témoignages on n'a à chaque fois qu'un cas particulier. Il faut dire que certains sont persécutés en raison de leurs convictions politiques (militants des droits de l'homme aussi bien que léninistes critiques), religieuses, ou nationales (Tatars, Juifs). Comme c'est un roman on a aussi des éléments de la vie de l'entourage, élément en général totalement absent des autres livres sur ce thème. Pour ce qui est des événements historiques, les notes sont bien faites et il y a une petite chronologie à la fin du roman. Certains personnages réels sont nommés comme Siniavski, Daniel ou Brodsky. D'autres ne sont que devinables, et heureusement qu'il y a les notes. La scène des bousculades aux funérailles de Staline, le dégel krouchtchévien puis, à nouveau, les répressions sont remarquablement dépeints. Par contre, même si le roman s'achève à la mort de Brodsky en 1996, il n'y a presque rien sur les années 80. Stagnation, stagnation ! C'est un roman très vivant, très riche, qui montre toutes les palettes de réactions face aux filets tendus par le KGB : délations, départ à l'étranger (à condition d'en avoir la possibilité), repentance officielle, suicide, goulag, … L'éventail des histoires familiales est aussi incroyablement large, tant pour les origines géographiques que pour les origines sociales d'avant 1917. En fait il y a là la matière de plusieurs sagas ! le personnage du professeur de russe est remarquable et fait penser au Cercle des poètes disparus.
C'est un roman qui met en avant le rôle de la littérature, de la poésie, de la musique, des amitiés indéfectibles et qui interroge sur ce qui influence les choix que l'on fait dans la vie (de ce point de vue le parcours d'Olga, petite fille soviétique modèle, est remarquable !). La structure du livre est complexe, mais par contre son style est simple et fluide, ce qui compense les difficultés de lecture. Vraiment un très grand livre !
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Mars 1953: un tyran à moustache est mort.
Le chemin sera encore long avant la chute de l'URSS mais le temps y travaille...

Pour Ilya, Sania et Micha, dont l'amitié indéfectible débute sur les bancs de l'école, c'est la période d'apprentissage à la vie, à la connaissance, à la passion pour la littérature, la poésie, la musique, la photographie. Ce sont les jeunes années de l'adolescence enthousiaste, où les trois garçons sont sur les mêmes rails, avant l'âge adulte où les chemins divergent.

Histoires de vie, histoires d'amour, trahisons, illusions, renoncements et émigration. C'est le livre d'une génération charnière avant la chute du communisme, une génération construite sur les drames du Stalinisme, où l'esprit d'opposition va faite tache d'huile face à un système politique ubuesque.

La narration fait des tours et des détours, avançant parfois à pas de géant pour revenir soudain en arrière, sans pour autant nous perdre en route. Il convient néanmoins de s'accrocher au style foisonnant de l'auteur, à ses multiples personnages aux patronymes interminables, qui se croisent et se recroisent au gré des parcours de chacun.

L'histoire fictive, si riche soit-elle est un prétexte.
Le despotisme politique est en filigrane, omniprésent. Il produit chez l'"homo sovieticus" des réactions individuelles variées où soumission, aveuglement, pragmatisme, opportunisme, fatalisme, dissidence ordinaire cohabitent. Le fonctionnement de l'opposition intellectuelle, s'appuyant sur la diaspora et des idéalistes enthousiastes est édifiant, constituant une économie parallèle de publications échappant à la censure.

Des annés 50 à la "démocratie éclairée" de Poutine, c'est une immersion dans la vie quotidienne, dans la débrouillardise du ravitaillement et du logement, dans la jungle du clientélisme pour une réussite professionnelle aléatoire, dans l'hypocrisie d'une société où la monenklatura a les pleins pouvoirs et où le KGB veille sur tous. Le vent de liberté finira par faire dérailler le train ...

Ludmila Oulitskaïa produit toujours des livres exigeants par l'ampleur du récit, par une culture littéraire et une réflexion intellectuelle pointues. C'est toujours passionnant quand on s'intéresse à la Russie du XXème siècle et à l'âme slave. Son regard est sociologique, son écriture est bouillonnante, presque étouffante, donnant un sentiment de nage en brasse coulée, en limite de boire la tasse.

Mais on est bien récompensé de l'effort!
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Mon Dieu, que de vers ! Que de poèmes !Jamais la Russie n’a connu une époque pareille, ni avant, ni après. La poésie remplissait le vide sans air, elle se transformait elle-même en air. C’était peut-être « de l’air dérobé », comme a dit Mandelstam. La plus haute reconnaissance, pour un poète, ce n’est pas le prix Nobel, mais le bruissement de ces feuillets recopiés à la machine et à la main, avec des fautes et des coquilles, presque illisibles : Tsvétaïeva, Akhmatova, Mandelstam, Pasternak, Soljénitsyne et, pour finir Brodsky .
(…) Le pouvoir soviétique persécutait les gens sans travail, rangeant parmi eux ceux qu’il empêchait lui-même de travailler. Le parasite Iossif Brodsky avait déjà été libéré de sa relégation dans le village de Norenskaïa, et rien ne laissait présager que cinquante ans plus tard, une salle à la mémoire de l’ancien relégué serait inaugurée dans la bibliothèque locale, et qu’une demoiselle usée entre deux âges y organiserait des visites sur le thème « Brodsky à Norenskaïa ». p 122
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Peut-être que la beauté sauverait le monde, ou la vérité, ou un truc magnifique du même genre, mais la peur était quand même plus forte que tout, elle détruisait tout, tous les germes de beauté, toutes les pousses de ce qui est magnifique, sage, éternel... Ce ne serait pas Pasternak qui resterait, mais Mandelstam, parce que l'horreur de ce temps était davantage présente chez lui. Pasternak, lui, avait toujours voulu se réconcilier avec l'époque, l'expliquer de façon positive.

p. 258
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Le service funéraire se termina et le prêtre déclara que les proches pouvaient faire leurs adieux à la défunte. Tout le monde s ‘avança aussitôt, et une queue se forma.
Anna Alexandrovna détestait les queues. Elle disait qu’elle avait passé la moitié de sa vie à faire la queue, pour acheter du pain, du lait, des pommes de terre, du savon, des billets, pour recevoir des lettres, et elle avait même mis au point une façon de se protéger : elle se récitait des vers. Elle disait en riant qu’avec ces files d’attente incontournables, le système soviétique lui avait permis d’entraîner sa mémoire. Elle n’avait sans doute jamais pensé que lors de son dernier jour sur cette terre, on ferait une telle queue pour la voir. p 414
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« A Karaganda, il avait rencontré Valentina, une « Aljirienne ». C’était à cette occasion qu’il avait découvert cette diabolique abréviation géographique: ALJIR, Camp d’Almolinsk pour Epouses de Traîtres à la Patrie (Akmolinski Laguer Jon Izmennikov Rodiny). Parmi ces milliers d’épouses, il y avait la mère de Maia Plissetskaia, celle de Vassili Axionov, celle de Boulat Okoudjava… La grand-mère maternelle d’Aliona était la veuve d’un membre éminent du Parti de la ville de Riazan.
Valentina, elle, faisait partie de la catégorie des TSIR (Tchien Semi Izmennikov Rodiny), les Membres de la Famille de Traîtres à la Patrie. Elle avait dix-sept ans lorsque son père avait été fusillé et sa mère arrêtée, et elle avait réussi à échapper au sort des vingt cinq mille TSIR mineurs expédiés dans les orphelinats. Elle avait suivi sa mère et s’était retrouvée dans une colonie de travail, dans le village de Malinovka. Sa mère était morte au bout d’un an. » p 353
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Apparemment, il n’avait rien dit de particulier, mais il frôlait tout le temps une certaine limite. Il savait depuis longtemps que le passé n’est pas mieux que le présent. Et puis d’ailleurs… Quelle que soit l’époque, il faut lui échapper, s’en arracher, ne pas se laisser dévorer par elle.
« La littérature est la seule chose qui aide l’homme à survivre et à se réconcilier avec son temps ! » enseignait Victor Ioulévitch à ses élèves.
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Vidéo de Ludmila Oulitskaïa
Eurasieexpress Réflexion à haute voix : "La Lecture est un exploit", aux Journées du Livre russe à la Mairie du Vème arrondissement de Paris le 9 février 2020. Cette réflexion constitue une partie du prochain livre d'Oulitskaia, à paraître cette année.
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