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sur 146 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Elle, c'est Anka. Fille de pêcheur, elle ne connaît qu'un seul homme, son père Vladimir, elle ne connaît qu'une île, la mer bleue. Elle grandit avec le bleu comme immensité dans ses yeux.
Pourtant, comme le chantait l'autre, c'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme. Vladimir, son homme, son père, son héros est repris à l'océan. Six pieds sous terre. Naufragé laissant une mère et une jeune fille échouées sur la plage de leur vie.

Lui, c'est Marcus. Marcus il est grutier. Parce que de la haut, il voit la mer, parce qu'il voit le monde plus petit qu'il pourrait le tenir dans la paume de sa main.
Marcus il n'a qu'un père. Un père qui n'en est pas vraiment un. Qui ne sait pas vraiment aimer. Pour Markus, il ne reste plus que sa grue et toujours l'immensité de la mer bleue dans ses yeux un peu tristes.

C'est l'histoire de deux êtres pas vraiment heureux, en manque de quelqu'un, en apnée devant un rendez vous sous la bonne étoile. Ce n'est pas vraiment une histoire d'amour, ce n'est pas si simple les histoires d'A. Mais faudrait pas croire non plus Catherine Ringer qui crie que toutes les histoires d'amour finissent mal.

Il y a un manque, une obsession, une vie à vivre. Il y a la mer qui à elle seule est un personnage à part entière. La maîtresse du Baikonour, celle qui attrape les pêcheurs pour les faire danser avec les sirènes dans les abysses maritimes.

C'est un beau roman, doux, éloquent, mélodieux, inspirant, c'est un roman bleu, un roman qui fait chanter les galets sur la plage de Bretagne. Un roman qui respire une plénitude à peine torturée, juste assez pour nous attacher à Anka et Markus, un roman qui surfe sur une vague où le désir est palpable et magnétique, parce que ceux qui doivent s'aimer finissent toujours par se trouver.

C'est un très beau roman. Baikonour mon amour.
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Coup de coeur!

D'emblée séduite par cette écriture riche et inventive, qui dès le premier paragraphe sublime un tragique naufrage en une fin lyrique. Cette magie se reproduira à de nombreuses reprises au cours de la lecture, au point de relire ces passages, rien que pour le plaisir de savourer ces mots et ces phrases.
Mais le récit s'ancre dans une réalité quotidienne que traduisent fort bien les dialogues. l'utilisation du présent donne une force supplémentaire à la narration.

Le thème de la rencontre toujours remise entre deux êtres qui évoluent sur deux parallèles de la vie est bien construit. Entre le grutier et l'orpheline qui rêve de pêche sur des eaux hostiles, le lien qui se tisse est subtile et fragile. le hasard semble mettre en place toutes les circonstances qui aboutiront à unir ces deux êtres qui ignorent tout l'un de l'autre.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste : celui de la mère qui exorcise son chagrin en cuisinant des soupes pour des marins qui ne le méritent pas, les chirurgiens rivaux, le père du grutier chômeur professionnel, contribue à alléger le propos sombre (entre la noyade et la chute de grue, pas de quoi rigoler , quand même).

Un régal double d'un coup de coeur ce deuxième roman, qui m'incite à découvrir le premier, récompensé par le prix de la Closerie des lilas

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Marcus, le grutier, et Anka, liée depuis son enfance au bateau de pêche de son père, ont des destins qui se croisent dans les infinis de leurs passions. Aérien, l'espace de Marcus, surplombe le quartier d'Anka devenu terrestre depuis que l'océan lui a prit son père. Un accident éloigne aussi le grutier de son milieu naturel. Ces bouleversements douloureux apportent également de nouvelles cartes à jouer aux deux protagonistes.

L'auteure traduit avec des vocabulaires précis le quotidien de ses personnages, et s'égare sans retenue dans une poésie qui nous les rend accessibles.

Une histoire simple qui se glisse dans la peau de deux mondes, écorchés, mais toujours bien vivants.
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Chère Odile,
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Une impulsion, juste comme cela. L'envie de lire quelques pages le soir, de puiser dans mes réserves puisqu'aucune nouveauté ne m'attendait. La main qui hésite, qui glisse sur les tranches des livres, qui revient en arrière, effleure encore un peu. le regard concentré, les titres lus sans réfléchir, et puis un élan, la sélection aléatoire, le geste assuré, oui, ce sera celui-ci.
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Un premier chapitre, comme un prologue, aussitôt une certitude…qu'importe l'intrigue, les mots déjà sont fascinants. Doucement, tout apparaît, les images se dessinent, les sensations surgissent, et ce récit qui me chavire, une histoire simple et si belle à la fois, le long chemin vers la résilience, un message d'espoir.
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Ce roman c'est le retour à la vie, le souffle des vivants qui s'anime à nouveau, au rythme de l'océan, au rythme de l'air qui vibre au-dessus des têtes, c'est la rencontre, celle de deux extrêmes, si loin et si proche et pourtant lié, inéluctablement.
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En refermant la dernière page, une évidence, tout est parfait. Ce texte magnifique explore et donne à entendre les silences, murmure les phrases qui ne se disent pas, et le tout avec une très belle musique, celle que tu écris, poétique, puissante, et qui exprime, avec délicatesse ce qui se tait.
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Une conviction, celle d'avoir vécu un merveilleux moment d'évasion littéraire, un de ceux où tu te dis qu'il n'y pas de hasard, c'était le bon moment, celui de te lire.
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C'est le deuxième roman de ma compatriote Odile d'Oultremont, le premier - honte à moi - dormant toujours dans mon Himalaya à lire a été couronné du prix de la "Closerie des lilas" et du "Prix des lecteurs de Club".

Direction, le golfe de Gascogne, Kerlé, une petite bourgade de Bretagne au bord de l'océan.

L'océan, un personnage à part entière du roman, celui qui fait partie depuis toujours de la vie d'Anka Savidan, car c'est ici qu'elle a vu le jour il y a 23 ans. Cet océan qu'elle adore et qui la fascine changera de visage un jour de février 2017, jour où son père adoré Vladimir marin pêcheur capitaine du Baïkonour y sera englouti.

La disparition de Vladimir chamboule la vie d'Anka mais aussi celle de sa femme Edith qui refuse la nouvelle. En plein déni, chaque jour elle confectionne des quantités de soupe et de réconfort pour les membres de la capitainerie. C'est sa façon à elle de démontrer son amour et son espérance car chaque jour, elle confectionnait un thermos de ce breuvage pour Vladimir.

Il savait qu'en préparant ses soupes elle pensait à lui, elle savait qu'en les mangeant il pensait à elle.

Anka est coiffeuse, elle repense à son père et à l'océan qui l'attire depuis toujours, à la première fois à l'âge de dix ans où enfin elle avait pu grimper sur le Baïkonour, sa première pêche, la première fois qu'elle avait pris la barre et manoeuvré le bateau , à la complicité et l'admiration sans borne et l'amour infini qu'elle avait pour son père Vladimir et son métier, des sentiments non partagés par Edith.

Marcus Bogat est grutier, un des meilleurs de France. Il arrive du Sud ce 18 février 2017 à Kerlé pour un chantier qui devra durer un an et huit mois. Il s'est forgé tout seul et adore son métier et voir la vie du haut de sa tour d'acier.

Ses parents se sont séparés lorsqu'il avait onze ans. Son père est mou, fade, porté sur le pastis, sans emploi, sans ambition. Sa mère est morte lorsqu'il avait 17 ans. C'est un solitaire, il assiste le 25 février du haut de son perchoir à l'hommage rendu à Vladimir. Il remarque Anka se rendant chaque jour au salon de coiffure, elle le fascine et il tombe amoureux de cette inconnue.

Un jour, un accident survient, en voulant huiler les rails de sa grue, une bourrasque imprévue et le voilà suspendu les pieds dans le vide, son casque s'écrase au sol à 2 mètres d'Anka. Marcus est dans le coma.

Deux destins que tout oppose, se croiseront-ils ?

L'écriture de ce roman est superbe, très travaillée. Les phrases sont juste magnifiques et les mots excessivement bien choisis. La plume est fluide, agréable, captive dès les premières lignes de part la qualité de l'écriture.

C'est l'histoire d'amours; celui de l'océan, celui d'Edith porté à son mari, celui d'Anka porté à son père, celui de Vladimir porté à sa fille, celui de Bernie pour son fils Marcus, l'amour pour une inconnue, un inconnu.., l'amour de la vie. C'est l'histoire d'une renaissance, des différentes manières de faire son deuil, de se faire confiance en soi, en la vie, d'aller au bout de ses envies.

Un récit magnifique à découvrir bien vite. Une lecture très agréable.


Ma note : ♥
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J'avais adoré Les Déraisons, premier roman d'Odile d'Oultremont, déjà une très belle illustration de son talent pour l'écriture. Ici, elle change de registre, nous montrant toute l'étendue de sa palette littéraire, pour nous servir un roman merveilleusement contemplatif et poétique.

Baïkonour est l'histoire de gens simples, sur lesquels peu d'auteurs auraient attardé leur plume. Sous celle d'Odile d'Oultremont en revanche, ils deviennent des héros, ordinaires certes, mais des héros tout de même, pleins d'une richesse littéraire à nulle autre pareille. Une coiffeuse pour personnes âgées et un grutier solitaire, voilà nos héros. Ils passent leur temps à regarder la mer et le ciel pour y trouver des réponses existentielles, ils sont le plus souvent perdus dans leurs pensées et imperméables au monde qui les entoure.

Odile d'Oultremont insère dans ces vies ordinaires une poésie presque magique, des phrases chantantes et déroutantes parfois. Elle y insère des hasards, des rencontres, des petites mésaventures et de grands événements. Elle illustre, très littéralement l'expression « tomber amoureux ». Elle traduit à travers Anka un amour inconditionnel pour le large, pour le remous des vagues sous la coque d'un navire, pour le ballet des vagues à marée haute. Ici les éléments reflètent l'histoire, dans cette petite ville de Bretagne battue par les vents. Les gens sont loufoques et attachants, leur vie est bercée par l'océan et leur coeur réchauffé par des soupes en Thermos.

C'est une belle histoire, dans un joli cadre, merveilleusement racontée par cette plume que j'ai appris à aimer à travers deux romans différents, mais tout aussi magiques.
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Un bon roman d'une auteure belge. Son deuxième !
Il parle avec douceur deuil (refoulé), de résilience, de la Bretagne avec une langue choisie et poétique. Elle trouve les mots justes. Elle utilise des phrases imagées mais très parlantes.
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Et voilà, encore une petite pépite de bonheur, un rayon de soleil littéraire. Les amours d'un grutier poète et d'une marin pêcheur-coiffeuse maladroite font de ce court roman un baume pour le coeur, un récital d'émotions et une débauche de vocabulaire. A lire absolument quand les amours vont mal, s'effritent au cours du temps et l'espoir renaît. C'est bien cela dont il s'agit: amour et espoir . Je vais aller lire les autres romans de cette femme surprenante et que Aurélie Valognes en prennen de la graine: il y a des femmes plus jolie qu'elle ,plus douée et qui n'inflige pas à ses lecteurs 4 pages de remerciements insipides.
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"Mettre la charrue avant les boeufs", voilà une expression qui me convient à merveille et dont je fais un usage régulier. Ainsi, je viens de terminer le deuxième roman d'Odile D'Oultremont, "Baïkonour", sans même avoir lu le premier. Mais qu'à cela ne tienne, ça viendra. Et, en attendant, je savoure encore, des heures après avoir tourné la dernière page, me demandant quel adjectif, je pourrais bien lui attribuer : magnifique, merveilleux, émouvant...

Cette histoire étonnante entre mer et ciel avec la terre pour témoin réunit deux personnes que tout oppose. Anka est fille de la mer, ou plutôt de l'océan sur lequel navigue son père, marin-pêcheur, à bord du magnifique "Baïkonour" et qui un jour périt en mer. Elle a toujours rêvé de prendre le large et pourtant, elle doit se contenter de "… brusher des mèches que l'on dirait poisseuses tant elles sont harassées et misérables. D'asperger de laque un chignon crêpé qui n'a de volumineux que la pauvre illusion qu'il procure encore à peine." Elle est coiffeuse chez Line. Marcus, quant à lui, passe ses journées à cinquante mètres au-dessus du sol et vit sa vie en plongée. de là-haut il a une vue dégagée sur les fourmis qui courent en contrebas et surtout "…les traits d'un visage qu'il découvre, ses expressions à peine émergées, à fleur de derme et tout en retenue. Il a le sentiment qu'elle glisse sur le pavé comme le gerris sur la surface de l'eau…". Ces deux-là vivent sous le même ciel, au bord de la même mer. Mais, sont-ils faits pour se rencontrer ?

C'est un roman où se côtoient l'amour, la mer, le ciel, mais aussi le deuil et de la difficulté à le vivre, sans oublier le désir de liberté. C'est aussi la prise de conscience que mer et ciel se confondent et que la mort, finalement y est identique. "Au fond que l'on soit dans les airs ou sous la mer, l'arrangement d'un corps est le même, le tronc déployé, les bras répandus de part et d'autre, la tête renversée." Et c'est encore une jolie mise en lumière du métier de grutier.

Si j'ai beaucoup aimé ce récit, ce n'est pas seulement pour le décor. Même si ma Bretagne adorée a le beau rôle, même si elle est partout, enjolivée, même si le golfe de Gascogne est pour Marcus ce "…voyou foutraque et misanthrope…" il y a aussi l'écriture. La précision des mots le dispute à la fluidité, la simplicité à la musicalité, la poésie au chant du vent.

"Baïkonour", c'est un beau roman, c'est une belle histoire

Lien : https://memo-emoi.fr
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Ici il est vraiment question de tomber amoureux, tomber physiquement d'une grue située à 50 mètres de haut en laissant tomber son casque au pied de celle qu'on aime en secret, tomber amoureux sans se connaitre, sans la parole, sans l'échange. Pour ma part je suis tombée en amour de ce texte jamais mièvre ou ridicule, de ce texte au bouillonnement incontrôlé, tombée en amour de ce père ronchon, taiseux et fainéant, qui m'a fait penser à Oblomov de Gontcharov, de cette jeune coiffeuse rebelle qui a la mer au fond du coeur et la pulsion interdite des sens devant un inconnu en coma, de cette mère qui cuit mille soupes en attendant le retour improbable de son marin englouti par la houle folle. J'ai aimé les mots sincères, l'intrigue originale, l'histoire de cette fille qui aimait la mer, et de ce grutier qui aimait l'altitude, j'ai aimé ce réel qui joue avec la fable. Sans honte aucune, j'ai eu un coup de coeur comme un coup de bonheur. Merci et Bravo à Odile d'Ouultremont, pour la deuxième fois.
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