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EAN : 9789973580870
272 pages
Elyzad (13/09/2016)
3.75/5   10 notes
Résumé :
Qui est ce soldat blessé sur une route de l Oise en 1918, débarqué avec les troupes américaines ? Tunisien, épris de liberté, Daoud a quitté son pays pour échapper au poids de l autorité, celle du père et celle du protectorat français. Et c est à New York, dans le quartier bouillonnant de Little Syria qu il pose ses valises, et trouve (enfin) l amour. Mais la tourmente de l Histoire change le cours de ses rêves. Sa vie est un voyage foisonnant dans un siècle en plei... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
J'ai tourné les premières pages dans la pression de devoir terminer ce livre pour le lendemain matin, alors j'allais participer à une rencontre avec l'éditrice et l'autrice herself. Je l'ai terminé dans la douce chaleur des premiers rayons du matin, dans la pression d'enfin savoir comment cette folle épopée allait s'achever, moi qui m'était laissé embarquer dans ce roman sans aucune résistance.

Il y a un siècle, Daoud grandit en Tunisie et très tôt, est séparé de sa mère qui est répudiée par son mari alors qu'elle refuse d'accepter une seconde épouse à ses côtés. Livré à lui-même sous le regard bienveillant de leur domestique, qui le voit grandir comme son propre petit-fils, il découvrira les airs et les récits du Monde aux côtés d'un explorateur russe l'ayant pris sous son aile, et rêvera de devenir aviateur.

Amoureux, il suivra les traces de celle qu'il aime mais que son monde lui interdit de fréquenter parce qu'il n'est qu'un petit tunisien. À Naples, il partira consoler son chagrin dans le nouveau monde, là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique, et arrivera à Ellis Island le coeur emballé par une belle italienne. Pourtant, même en Amérique, il restera le petit tunisien, Dawood, tout juste bon à partir combattre pour son nouveau pays dans un conflit mondial qu'il s'enlise en Europe.

Et quelle aventure ! J'ai sauté le pas dans la vie de cet incroyable garçon tunisien devenu un homme chaleureux, amoureux et rempli d'idéaux. C'est un superbe roman où la beauté des amours même déchus entrent en collision avec les récits de cette effroyable guerre des tranchées, qui se répondent jusqu'à ces dernières pages qui laissent songeur. Il est déjà l'heure d'aller échanger avec l'autrice.
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L'exil a toujours existé. DE tout temps, des populations se sont déplacées espérant un avenir meilleur. Daoud Kaci vit à Tunis sous protectorat français et, bien entendu, certaines hautes fonctions lui sont interdites. Par ailleurs, son père le rejette parce que sa mère, lorsqu'il a voulu prendre une seconde épouse, malgré la promesse écrite faite, a été répudiée. C'est donc une nourrice qui s'est toujours occupée de lui avec tout l'amour dont elle dispose.
Pour tenter sa chance, trouver la liberté, il décide de partir pour l'Amérique à fond de cale en compagnie de miséreux comme lui, dont une jeune femme avec une fillette. Lorsque le temps le permet, il se retrouve sur le pont en compagnie d'autres candidats à l'immigration, un vrai melting-pot où l'on se parle avec les mains « Usant de gestes et de mots communs dans leurs deux langues,il fait connaissance avec Lazzru, le Maltais »… Même privé de paysage, d'arbres et de pierres, un filet d'humanité continue de couler, aussi chaud et nécessaire que le sang
Daoud s'intègre dans le quartier de Little Syria, retrouve cette jeune femme rencontrée dans le bateau à Little Italy. le bonheur arrive, palpable. La vie n'est pas si facile, mais l'avenir parle, il a même américanisé son nom, Daoud Kaci devient Dawood Casey . Sauf que la première guerre mondiale est là, que les États-Unis entrent en guerre. Daoud Kaci est envoyé combattre dans l'Oise où il est grièvement blessé et se retrouve dans un hôpital de campagne.
Dans ses délires, il revoit sa vie d'avant. La méchanceté de son père, surtout à son égard ; L'amour et la bonté de Mouldia ; L'impossibilité, malgré son intelligence (il voudrait être pilote) de faire de hautes études sous le protectorat français « Mais pour qui se prennent-ils tous ? Un brevet de pilote. Et puis quoi encore ? Je vous le dis, moi. Ils ne savent plus rester à leur place. C'est plus fort qu'eux. Parce qu'ils ont traîné quelques années sur des bancs d'école. Ça y est, ils y sont. Ils se croient arrivés… Mais qu'on les laisse à leur Kouttab. C'est bien assez pour eux. » « Même les diplômes ne suffisent pas à lever les barrières que l'administration du protectorat oppose aux indigènes. Seuls les emplois subalternes de la fonction publique leur sont accessibles, et encore. Et s'il s'agissait seulement d'ambitions, de carrières... » La débâcle financière de son père, ses actions militantes contre le protectorat (il était porteur et créateur de tracts) la menace de plus en plus précise, lui font fuir sa Tunisie plus tôt que prévu.
Il paie le prix fort, comme beaucoup, pour devenir américain à part entière. Dawood, fauché dans un chemin de l'Oise, ne connaîtra jamais complètement le parfum du bonheur, ni son enfant à naître. Parti pour ne plus supporter le protectorat français, il meure sur la terre de France, le destin peut être cruel.

Le protectorat n'était pas tendre avec les indigènes, mot, qui à la base, signifie originaire du pays où il vit, mais devenu dans la bouche des dominants, homme de seconde classe ou sous homme, voire sauvage.« Je pense que vous feriez bien de parler aussi de l'arrogance du personnel européen des tramways envers nous, les « indigènes »… Vous avez raison…. D'ailleurs, nous avons aussi évoqué ces attitudes méprisantes. »,
Cécile Oumhani fait un portrait du début du vingtième siècle avec une écriture subtile, descriptive qui m'a rendue captive de ses mots qui parlent de l'arrachement au pays, de la langue perdue  Au plus profond de ce qu'il est, c'est la musique de son arabe natal qu'il entend. Inlassablement.
A la lecture de ce livre, comment ne pas penser aux Syriens, entre autres, qui fuient leur pays, la mort sous les bombardement incessants, les gaz meurtriers ; à tous ces hommes et femmes à la recherche d'un sort meilleur.
Une belle lecture. Décidément, j'aime la plume de Cécile Oumhani et le travail des Editions Elyzad.
Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Comment ne pas d'abord parler du bel objet qu'est ce livre, avec son épaisse couverture à rabat et son beau papier ? Un écrin à la hauteur de son contenu, indéniablement !
D'une plume aussi forte que raffinée, Cécile oumhani nous dresse le portrait de Daoud qui, après avoir rêvé d'émigration, le subit plus qu'il ne le vit, en fuyant, sans un aurevoir, sans se retourner.
Couché sur un lit d'hôpital de fortune, en proie aux pires souffrances, il se souvient. de Mouldia qui l'a élevé, de son père tyrannique, de ses amis militants, des émeutes, de son premier amour, de celui qui l'attend là-bas, à New-Tork. Autour de lui, la guerre fait rage et ne l'épargne pas, lui Daoud devenu Dawood.
On tremble avec lui, de rage et de peur. On espère avec lui, haletants, malgré les balles qui sifflent et les chirurgiens épuisés qui amputent.
Il nous semble bien entendre la chanson « Smyrneiko Minore » au fil des pages et on éprouve avec Daoud cette émotion qui nous empoigne le coeur.
Parce que oui, c'est de cela qu'il s'agit : Cécile Oumhani tient notre coeur entre ses mains tout au long de ce roman.
Et il résonnera longtemps en nous, c'est certain.
Lien : https://livresetbonheurs.wor..
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De Cécile Oumhani,  j'avais aimé Une Odeur de Henné chez le même éditeur et je m'étais promise de suivre cette auteure et cet éditeur qui fait de si jolis livres.

Tunisian Yankee est un roman plus complexe qui commence en 1918, dans la Grande Guerre, dans l'Oise.

Le soldat Dawood, le héros, blessé raconte sa vie, en pensées et en parole au médecin qui est à son chevet. Daoud, est le fils d'un commerçant aisé de Tunis, tyran domestique qui se ruinera au fil du temps. Il est élevé par Mouldia, une esclave. Il y avait encore des esclaves au début du XXème siècle!

Jeune adulte, Daoud rencontre Berensky, un aventurier russe, qui le fait voler en montgolfière au dessus du Cap Bon.  de cette expérience, Daoud retirera le goût des voyages et le désir de devenir pilote. du temps du Protectorat, un indigène ne peut postuler à un brevet de pilote! Cette première brimade marquera le jeune homme qui fréquente au café de Bab Souika de jeunes activistes, nationalistes un peu journalistes...C'est l'occasion pour Céciel Oumhani d'évoque une période de l'histoire que j'ignorait : les premières révoltes nationales contre le Protectorat. En  1906, la révolte des Fraichiches , paysans privés de terre se plaignant de la brutalité des colons et le procès à Sousse qui l'a suivie. En 1911, l'invasion de la Libye par l'Italie .Le boycott des tramways par les indigènes à la suite d'un accident. Les jeunes tunisiens ne restent pas inertes et les puissances coloniales réagissent en arrêtant les amis de Daoud.

Daoud est contraint à l'exil. Son père est ruiné. En 3ème classe, il rejoindra Ellis Island avec les pauvres de l'Europe : Italiens mais aussi, Maltais, Grecs...Il trouvera à New York un travail chez un Syrien, parent d'un ancien client de son père. Il trouvera aussi Elena, une jeune veuve italienne, après que son mari, révolutionnaire ait été abattu par les autorités. A New York, Daoud Kaci deviendra Dawood Casey. Les Etats Unis entrent en guerre en 1917, Dawood est incorporé dans les forces armées.

C'est un très joli livre métissé.Livre de résistance. Livre d'exil. Fantaisie de la montgolfière, ou de l'acrobate du cirque. Routine de la maison traditionnel, du commerce....Livre de guerre aussi.

Et en prime,  cette chanson qui est celle qui accompagne Daoud à New York, surprise elle est grecque Smyrneiko minore et les poèmes de Khalil Gibran.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Dernier roman de Madame Cécile Oumhani, Tunisian Yankee est un roman envoûtant, qui vous emporte d'un continent à un autre au début du 20 ème siècle d'avant guerre. de Tunis à Naples , puis la traversée éprouvante de l'Atlantique à cette époque lorsqu'on est en 3 ème classe...tant d'obstacles pour le jeune Daoud auquel on s'attache depuis son enfance sans mère, sans amour paternel...épris de liberté et surtout celle de penser, s'émanciper du protectorat en place dans son pays, il voyagera, loin très loin...cela sans compter sur la grande guerre ,la première mondiale...deux amours empliront ses pensées, lui fourniront courage et évasion de l'esprit dans l'adversité...

Comme à l'habitude l'écriture de Madame Oumhani est délicate, travaillée...un travail d'orfèvre avec de l'encre et des mots... Laissez -vous emporter! :)
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Les merveilles du monde, là autour de lui… Elles existent donc, s’il avait eu un doute, au point qu’il ne sait plus où tourner la tête pour ne rien manquer du spectacle. Il en est abasourdi, renversé. Il largue les amarres pour la première fois de sa vie. Ce serait donc si simple. Une simple chiquenaude et on prend son envol… Au diable le reste ! L’image du roitelet qui fait la loi à la maison se rétrécit jusqu’à devenir une insignifiante feuille de papier léchée par les flammes qui vont la dévorer. Le voici prêt à enjamber murailles et barrières. Elles ne sont finalement guère plus impressionnantes que des remparts d’allumettes.
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Dernier roman de Madame Cécile Oumhani, Tunisian Yankee est un roman envoûtant, qui vous emporte d'un continent à un autre au début du 20 ème siècle d'avant guerre. De Tunis à Naples , puis la traversée éprouvante de l'Atlantique à cette époque lorsqu'on est en 3 ème classe...tant d'obstacles pour le jeune Daoud auquel on s'attache depuis son enfance sans mère, sans amour paternel...épris de liberté et surtout celle de penser, s'émanciper du protectorat en place dans son pays, il voyagera, loin très loin...cela sans compter sur la grande guerre ,la première mondiale...deux amours empliront ses pensées, lui fourniront courage et évasion de l'esprit dans l'adversité...

Comme à l'habitude l'écriture de Madame Oumhani est délicate, travaillée...un travail d'orfèvre avec de l'encre et des mots... Laissez -vous emporter! :)
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S’il voulait dessiner la fresque des derniers jours qu’il passa dans son pays natal, il appliquerait des hachures grisées pour représenter les frustrations, les illusions brisées. 
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Videos de Cécile Oumhani (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cécile Oumhani
[Auteurs Elyzad - Confinement] - Cécile Oumhani partage avec nous l'histoire réelle qui a inspiré son #roman "L'atelier des Strésor" et vous en lit un #extrait. Retrouvez-la ce Vendredi 3 Avril sur notre page Facebook pour un #live à partir de 18h.
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